Chapitre 12
Ma mère me souffla de venir l'aider à porter les plats en cuisine. Elle posa sa main sur mon front en un geste très maternel.
– Maman, je n'ai pas de fièvre !
Elle fronça les sourcils.
– Je m'inquiète pour toi, Sigmund. Est-ce la présence de notre invitée qui te perturbe à ce point ?
Je la fusillai du regard et je me rendis auprès du reste de notre famille. Ces traitres avaient fait en sorte que je me retrouve juste à côté d'elle. Elle exhalait une odeur si belle que la nourriture, pourtant délicieuse, préparée par les miens me paraissait fade. Je faisais mon possible pour ne pas la regarder et j'en profitai pour en apprendre plus sur la vie de mes cousins norvégiens que je voyais moins souvent que Lili.
Ils me rappelaient beaucoup plus ma propre fratrie. Ils étaient turbulents comme nous et je savais que ça faisait beaucoup de bien Lili, qui n'avait pas de frère et de sœur. Elle se dévergondait un peu à leur approche. Sa mère la fixait avec un air rempli de tendresse. Je savais qu'elle s'en voulait de son enfance. Elle avait fait de son mieux pourtant et sa fille était épanouie.
En sortant de table, j'attrapai Sophie par le bras.
– Je veux que tu arrêtes.
– Arrête quoi Sigmund ?
– De t'en vouloir. Tu as parfaitement élevé ta fille. C'est l'une des petites filles les plus vives et intelligentes que j'ai rencontré. Elle me rappelle toi à ton âge. Alors ne te fais pas de souci pour elle. Elle est aimée et soutenue par tellement de monde. Ne doute jamais de l'amour que nous avons tous pour elle et... nous veillerons sur elle pour l'éternité et plus encore.
– Comment... je pensais que tu ne lisais pas dans les pensées !
– C'est le cas. Mais je le vois dans ton regard. Dans ma longue vie, j'ai eu le temps de voir tellement de peine et de chagrin. J'en ai ressenti aussi. Quand... ton ancêtre est morte en couche par exemple. Je m'en suis tellement voulu de ne pas avoir été là pour la sauver. J'ai tellement de regrets en moi, mais... au fond...les regrets ne sont que des boulets aux pieds. Détache-toi de cette culpabilité et... si tu veux, je peux t'en défaire. Tu as juste à me le demander.
– Tu es...
Elle m'attrapa contre elle et fourra son nez contre mon cou, comme lorsqu'elle était petite et qu'elle ne pouvait s'empêcher de venir vers moi.
– Tu es la meilleure personne que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Vampire ou pas, toute personne ayant le privilège de t'avoir dans sa vie est chanceuse. Mais je ne veux pas que tu me retires mes regrets. Ils m'ont formé, ils font de moi la personne que je suis. On est la somme de nos traumatismes d'après ce que je sais.
Elle se décala de mes bras et approcha nos fronts.
– Et tu devrais t'appliquer tes propres conseils sur les regrets. Je sais que tu t'en veux pour le décès de cousine Hedda. Détache-toi de ta culpabilité. Vous viviez à une époque vraiment merdique. Dans notre monde, elle aurait peut-être survécu. Tu n'y pouvais rien. Et le fait d'être un vampire ne changeait rien. Tu es un homme bien, alors, il est temps que tu le montres au monde, tu ne crois pas ?
Ma sœur l'interpella et elle me laissa sur ses belles paroles. Mon regard s'accrocha sur les décorations de Noël.
– Sigmund ?
– Je vais dans ma chambre si tu me cherches Maman.
Je grimpais les escaliers et je me laissai tomber sur mon lit. Et si Sophie avait raison et que toute cette culpabilité me tuait à petit feu, qu'elle m'empêchait de respirer depuis plus d'un millénaire. Je finis par me redresser pour me rendre vers la nuit blanche de neige.
Oh mon Hedda. Comme j'aimerais que tu sois là, auprès de moi. J'ai tellement besoin de toi, de ta sagesse, de ta douceur. Que ferais-tu à ma place, toi qui es au Valhalla, avec nos ancêtres ?
Je ne pouvais pas la joindre et je n'avais jamais réussi, malgré mes demandes aux différentes sorcières que j'avais pu rencontrer. Elles n'avaient jamais réussi à la joindre, comme si... elle était en paix. Des larmes coulèrent de mes joues comme une cascade.
– Maman... murmurai-je.
Il n'en fallut pas plus pour qu'une minute plus tard, ma mère frappe à ma porte. Elle me serra contre elle avec force.
– Je ne veux pas la laisser partir.
– De qui parles-tu mon petit amour ?
– De Hedda.
– Pourquoi tu ne veux pas la laisser partir ?
– Si je la laisse partir, qui se souviendra d'elle ? Elle disparaitra de la mémoire de tous, comme des centaines et des milliers de personne. Et sans elle, qui suis-je ? J'ai peur de ne plus savoir qui je suis sans elle.
Ma mère redressa mon visage.
– Tu es mon fils. Tu es le frère de Asmund et Sølvi. Tu es né, en ces lieux une belle journée d'été où le vent soufflait dans les arbres. Ton père était paniqué mais il a joué les hommes forts, ajouta-t-elle en riant. Et quand il t'a vu... je peux te promettre que des larmes de bonheur ont coulé de ses yeux. Tu es le premier de ses héritiers et tu es la fierté de tes parents. Alors ne t'inquiète pas. Je te rappellerai qui tu es, chaque instant de ta vie. Et... nous découvrons qui nous sommes tout au long de notre vie. Je ne peux qu'imaginer ta douleur d'avoir perdu ta femme. Lorsque j'ai perdu ma petite sœur morte en couche et mon frère lors d'un raid, j'ai cru que je n'allais jamais m'en remettre, mais.... j'ai compris.
– Qu'est-ce que tu as compris ?
– J'ai compris qu'ils veillaient sur moi depuis le ciel. Et chaque jour, je leur rends hommage. À eux, et à tous ceux que nous avons perdu.Tu peux laisser Hedda en paix avec nos ancêtres, ton oncle et Ragnar. Ils prendront soin d'elle. Ils te l'ont promis. Elle ne voudrait rien de mieux que ton bonheur. Alors, laisse-la veiller de loin sur toi, comme elle l'a toujours fait et sois heureux.
Je la serrai encore un peu plus contre moi et je me laissai bercer jusqu'à ce que mes larmes se tarissent.
– Merci Maman.
– Je serai toujours là. Je vais t'apporter une boisson chaude pour apaiser ta nuit. Est-ce que tu crois que Chiara est bien installée ? Nous n'avons reçu personne extérieure à la famille depuis... le premier petit copain de notre cousine Solveig !
– Ce petit con ? J'ai eu envie de le castrer de l'avoir fait pleurer. Je comprends pas pourquoi je n'ai pas eu le droit de le faire d'ailleurs ?
– Parce qu'il était mineur ?
– On laisse passer trop de choses aux mineurs. Mais ne t'inquiète pas, elle a eu l'air de beaucoup apprécier sa chambre.
Elle se mit à rire et m'embrassa sur le haut de ma tête avant de quitter ma chambre. Je me préparai pour la nuit et je filai sous la douche. Elle était brûlante et en ressortant, j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Ce devait être les enfants. Les membres de ma famille frappaient et ouvraient la porte dans la foulée.
Je nouais rapidement une serviette autour de moi et j'eus la surprise de voir Chiara. Elle portait un plateau avec une assiette de petits gâteaux et une boisson chaude. Un lait miel et cannelle d'après ce que je pouvais sentir.
Son regard passa sur mon torse encore rougi par le frottement de la serviette sur moi et descendit jusqu'au sol. Elle posa le plateau sur la petite table près du fauteuil positionné près de la fenêtre.
– Je vais te laisser. Ta mère m'a demandé de te monter ça.
Elle gardait obstinément son regard vers le sol et elle quitta ma chambre. Je lui faisais de l'effet, c'était indéniable. Cette pensée me fit sourire et je retournai dans ma salle de bain pour me sécher les cheveux. Du moins, c'était le plan, mais ma porte se rouvrit. Je me retournai et dans la seconde qui suivit, le corps de Chiara me bouscula et nos lèvres se collèrent.
– Je suis ce genre de filles, murmura-t-elle.
Il ne m'en fallait pas plus. Mes mains agrippèrent ses cuisses et je la remontai vers mes hanches. elle enroula ses jambes autour de moi tandis que je goûtai de nouveau la saveur de ses lèvres. Non, je ne faisais pas que la goûter. Je la dévorai. Je nous emmenais sur mon lit et je basculai sur elle. Je retirai chacune des couches de ses vêtements jusqu'à voir ses seins ronds apparaître. Mon cœur s'arrêta de battre pendant un instant avant de repartir de plus belle. Son pantalon ne tarda pas à rejoindre le reste de ses vêtements, tout comme sa culotte licorne. Un sourire fleurit sur mes lèvres.
– Ne te moque pas. Je l'adore cette culotte.
– Je n'ai pas envie de me moquer de toi. J'ai envie de te faire rugir de plaisir.
Elle rosit jusqu'à la naissance de ses seins. Je me mis à genoux sur le tapis moelleux avant de m'insinuer en elle. Ses cris de jouissance me faisaient l'effet d'une musique sacrée. Je touchai sa féminité sacrée et rien ne me faisait plus plaisir. J'étais en extase et elle me passa une main dans les cheveux, les agrippant, les malmenant, jusqu'à ce qu'un ultime rire passe à travers ses lèvres et qu'elle se laisse aller, tout simplement. Je me redressai et je vis l'image même de la beauté dans ses jolies rosies, dans ses lèvres qu'elle avait mordu, et dans son corps, encore pantelant. Elle me fit signe de venir vers elle et elle retira ma serviette avant de me coincer entre ses cuisses. J'allais de voir me contrôler. Je mêlai toujours sexe et nourriture mais là... je ne devais pas le faire.
Chaque coup de reins lui arrachait en petit cri charmant. Elle était si belle.. J'essayai d'étouffer ses gémissements contre mes lèvres, mais c'était peine perdue. C'était sûrement l'une des plus belles expériences de ma vie. Ses ongles ripaient contre ma peau alors que mon bassin se mouvait en rythme. Nous étions dans une pure osmose. Je n'avais jamais ressenti ça dans toute mon existence. Mes lèvres se posèrent dans son cou alors que l'extase nous frappait. Un feu d'artifice explosa dans mon crâne et mes crocs plongèrent dans sa jugulaire. Ce n'était pas simplement du sang, c'était la meilleure boisson que je n'avais jamais bue. Il me redonna une nouvelle vigueur et je replongeai dans son cou alors que la jouissance la frappait de nouveau. Je léchai son cou et je me redressai pour croiser son regard.
Son sourire se figea avant de disparaitre totalement. Putain, mes crocs. Un vent de panique s'empara d'elle et elle me repoussa sur le côté avant de se reculer autant qu'elle le pouvait. Je m'essuyai la bouche pour retirer les dernières traces de sang.
– C'est quoi ça ?
– Ça quoi ?
– Je savais que j'aurais pas dû boire de l'Aquavit ! J'ai des hallucinations bordel !
Elle porta une main à son cou et vit du sang. Elle allait s'évanouir aussi je m'avançais vers elle mais elle tendit sa main devant elle. Elle tira sur la couverture qui était sur le lit pour s'enrouler dedans et elle s'assit sur le fauteuil avant de prendre un gâteau. Elle le grignota, ferma les yeux et quand elle les rouvrit, elle examina le sang sur ses mains. Elle avala une longue gorgée de boisson avant de se lever. J'espérais vraiment que ma sœur puisse la persuader de tout oublier quand elle allait quitter la pièce dans quelques instants.
Je n'avais pas bougé de place et elle finit par s'approcher de moi. Je ne bougeai pas d'un yotta. Je ne me sentais pas en sécurité et mes crocs étaient toujours de sortie. Tous mes sens étaient en alerte. Elle approcha sa main d'eux et retira sa main quand elle se coupa.
– C'est pas une hallucination, pas vrai ?
– Non, répondis-je.
– Tu... tu... es un vampire ?
– Oui.
– Comme les frères Salvatore ? Ou Dracula ? ou Lestat de Lioncourt ?
– Je suis beaucoup plus cool, mais si ça peut te donner une référence. Oui.
Son cœur, qui s'était emballé, se calmait petit à petit. Je levai ma main et elle la regarda avec crainte.
– Tu permets ? Je dois te guérir.
Je me piquai le pouce avant de mettre un peu de sang en surface de sa plaie qui se referma immédiatement. Mes crocs disparurent et je retrouvais une forme plus humaine. J'étais très étonné par sa réaction. Elle n'avait pas fui et manifestement, ce qui l'effrayait le plus, c'était mes crocs.
– Va falloir m'expliquer, peut-être plusieurs fois. Je suis pas sûre de tout assimiler d'un coup. Mais avant... tu es le seul vampire de ta famille ?
– Non. Mes parents et ma fratrie le sont également.
– Mais pas les autres ?
– Non.
– Mais... ils savent tous que vous êtes des vampires ?
J'acquiesçai et je lui expliquai qu'ils étaient les descendants de la lignée de mon père, par son frère et nos cousins.
– Et depuis quand les vampires existent ? depuis toujours ?
– Non. Ils existent... à cause de moi. Installe toi confortablement, l'histoire est longue.
Elle s'installa, à ma grande surprise, dans mon lit et ramena les couvertures sur elle comme si elle avait froid. C'était peut-être le cas. J'attrapai dans ma commode l'un de mes caleçons et je m'installai en face d'elle.
– Je suis né ici, en Norvège. Sur les terres où tu te tiens.
– C'était quand ?
– Il y a plus de 1200 ans.
Je lui racontai toute l'histoire. Toute mon histoire. Je lui contai notre malédiction familiale et le fait que nous avions traversé les siècles, créé une partie des folkores sur les vampires, notamment pour brouiller les pistes. Elle ne disait rien du tout. Elle écoutait tout simplement.
– Donc... si je récapitule... pas de bague de jour, pas de cercueil, pas de déplacement uniquement la nuit, pas de pieu, pas d'eau bénite, pas de moyen de vous tuer... jamais ?
– Non. En tout cas, on a tout essayé et ça n'a pas marché.
– Et... ton épouse...
– Elle est décédée il y a un millénaire. Sa tombe se trouve sur ces terres. Mes parents ont fait en sorte de garder toutes les terres de notre clan et de notre village sur la propriété.
Chiara posa sa main sur ma joue.
– Pardonne-moi Sigmund.
– Te pardonner ?
– Oui. J'ai insisté pour faire des fouilles ici alors qu'il y a la tombe de la femme que tu aimes et de votre famille. C'était tellement indélicat. Ça a dû te bouleverser ainsi que tous les membres de ta famille et pourtant, vous avez été si gentils et hospitaliers. Je suis mortifiée.
Elle baissa les yeux et je posai une main sur sa joue pour redresser son visage.
– Ne t'inquiète pas. Tu ne nous as pas offensés. Je te le promets.
Elle croisa mon regard et m'embrassa de nouveau. Elle me fit basculer sur le dos et se retrouva sur moi. Mes mains retrouvèrent le chemin vers ses hanches et elle ne frissonna pas. Elle plissa des yeux.
– Tu es donc en train de me dire que le mec avec qui j'ai eu le plus bel orgasme de ma vie... est un vampire ?
– Si tu parles de moi, oui.
– Et c'était juste un coup de chance ou...
– Ne m'insulte pas. Tu ne veux pas voir un vampire en colère.
– Coup de chance, donc.
Mes crocs ressortirent après l'avoir plaquée sur mon lit. J'immobilisai ses poignets et je frôlai son corps nu avec, déclenchant un frisson incontrôlable chez elle. Je ne la blesserais jamais, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. C'était à la fois, la peur et l'excitation qui faisait qu'elle ne bougeait pas. Je me réinstallai entre ses cuisses.
– Est-ce que tu veux que je te morde ?
– Est-ce que tu as envie de me mordre ?
– J'en meurs d'envie. Tu as le sang le plus exquis que j'ai eu le privilège de goûter.
– J'ai... j'ai un peu peur que tu me vides de mon sang m'informa-t-elle.
– Je ne le ferai pas. Je t'en donne ma parole. Je ne l'ai pas fait la première fois, je ne le ferai pas la seconde. Je ne suis pas un monstre sanguinaire. Enfin, si. Mais pas avec toi. C'est une explication foireuse, hein ?
– La pire du monde. Mais...
Elle décala ses cheveux, me dévoilant sa nuque.
– Je ne sais pas pourquoi, je te crois.
Je la goûtai avec tendresse presque. Son sang... je ne lui avais pas menti. Je n'avais jamais rien goûté de tel. C'était un nectar parfaitement divin. Je la soignai dans la foulée avant de l'embrasser passionnément. Elle grimaça.
– Heu... je suis pas une fan de mon sang en fait, tu pourrais...
– Pardon ! Je suis désolé.
J'attrapai ma bouteille d'eau et je me rinçai la bouche. Une fois fait... je l'envoyais directement vers le Valhalla... plusieurs fois. Les vampires étaient insatiables et infatigable pour certaines choses. Elle se repoussa de moi, exténuée, alors que la nuit était bien avancée. Elle se blottit contre moi.
– Hey, Sigmund. Tu me dois un dîner quand même. J'ai pas oublié.
– Tout ce que tu veux, beauté... Chiara ?
Elle releva son joli minois, l'air fatigué.
– Merci de ne pas avoir fui.
Elle posa un baiser sur mon nez et elle ferma ses yeux avant de plonger dans les bras de Morphée...
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