« Chapitre 8 : Ochaco »
P.D.V Ochaco.
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Actuellement dans les bras de Deku, je fis très attention à ne pas l'étreindre trop violemment. Katsuki s'était décalé sur le côté pour me laisser passer. Le vert, quant à lui, souriait de toutes ses dents en m'enlaçant contre son torse. Je rougis, sentant les bras de mon petit ami contre moi. Et mon sourire était plus que divin ; il sera certainement éternel.
« Ochaco ! Comment tu as su que j'étais ici ?
--- C'est All Might qui est venu me voir pour me l'annoncer. Je suis tellement soulagée ! Tu vas mieux ?
--- Oui, merci. Katchan est venu aussi pour moi, je suis content de vous voir tous les deux.
Je m'empressai de partager un regard intimidant avec le concerné ; Katsuki me le rendit réciproquement ; nous étions très fâchés l'un contre l'autre. Moi, parce que j'étais certaine qu'il était le fautif de toute cette histoire. Lui, par contre, je ne savais pas malencontreusement la raison. Peut-être parce que je l'avais soudainement blâmé, quand Deku s'était enfui. Dans tous les cas, nous n'arrivions pas à nous voir.
--- Deku, je peux te parler ?
--- Oui bien-sûr, dit mon copain, Katchan, ça ne te dérange pas ?
--- Non, fit-il en se levant. J'suis derrière la porte si y'a quoi qu'ce soit.
L'explosif sortit de la pièce. Je me remis sur mes pieds, et hésitai à entamer ma confession. Deku m'y encouragea, me voyant caresser mes mains ensemble de haut en bas, signe de malaise. Mes joues s'enflammèrent, mon cœur s'accéléra, je n'osai pas. Mais après une séance de respirations difficiles, je commençai enfin à dialoguer.
--- Bon euh... pendant que tu étais inconscient, on va dire, j'ai énormément réfléchi. En fait, je pense qu'il vaudrait mieux que notre relation s'arrête maintenant...
Le moment que je regrettais le plus : les yeux choqués de Deku. Sa bouche incapable de prononcer un tel mot, il bafouilla en répétant sans cesse des "mais". Il essaya de me répondre mais les formules ne sortaient pas. Il abandonna, colla son occiput à son oreiller blanc neige et attendit les arguments de cette inattendue nouvelle.
--- Ok bon... pour faire simple, je ne pense pas qu'avec moi, tu seras épanoui... Moi-même, je me suis rendue compte que j'étais triste, et... j'étais inutile. La preuve : nous étions en plein flirt amoureux et je n'ai pas pu t'empêcher de faire ce que tu as fait... alors que n'importe quelle petite amie le pourrait ! Je ne suis pas faite pour toi. Je vais... te rendre malheureux, Deku.
Il désapprouva de la tête mais ceci ne m'empêcha pas de reprendre mes élocutions continuelles.
--- Katsuki a beaucoup d'influence sur ta vie, moi aucune. Par conséquent, il est préférable... que l'on reste amis. Cela me fait... énormément d-de mal de te... de te dire ça c-comme ça alors que tu... étais à deux doigts de la mort...!
Je me mis à pleurer, à exprimer ma honte. Izuku prit mon bras avec une de ses mains écorchées, le serra et me rassura. Mes yeux étaient embrumés de pleurs que je conservais dans mes cils ; les siens non. Je les essuyai et laissai la parole à mon ancienne conquête.
--- Je ne t'en veux pas, Ochaco. Nous pouvons toujours rester de très bons amis. Et c'est certainement mieux comme ça. Ne t'en fais pas.
--- Je... désolée, Deku, me justifiai-je.
--- Ne t'excuse pas. Crois-moi, je ne t'en veux pas.
J'entendis la porte grincer : Katsuki nous observait.
--- Vous avez terminé ? rouscailla-t-il coléreusement.
J'acquiesçai et me retirai de l'emprise d'Izuku, qui se contenta de me fixer, attristé. Je m'éloignai puis me mis plus loin dans la pièce, sur un petit fauteuil de même couleur que les alentours - blanc. L'explosif entra, dévorant littéralement mon ancien flirt des yeux. Je fronçai les sourcils, un peu incertaine et assistai à la scène suivante.
--- Katchan, c'est vrai que tu as dit à Shoto que tu te sentais coupable de ma tentative ?
--- Il a osé te dire ça ? Le salaud ! râla-t-il en créant une explosion dans sa main gauche.
--- Hé, Katchan, il ne faut pas avoir honte.
Il sourit, ce qui eut le don de me serrer le cœur.
--- Tu veux que j't'apporte un truc ? interrogea son ami, après s'être calmé.
--- Un verre d'eau, s'il te plaît.
--- Très bien.
Bakugo revint après une petite minute avec un verre d'eau - je n'avais pas échangé avec Izuku en l'attendant.
Lorsque le blond s'approcha du lit, il eut l'audace d'envoyer le verre d'eau sur Izuku ; celui-ci retrouva tout trempé, ainsi que ses draps dans lequel il résidait.
--- Bonne dégustation, le nerd !
Je laissai faire, parce que les rires simultanés des deux adolescents se mélangèrent ensemble. Cela formait un magnifique son mélodieux, un signe d'amitié puissant, une complicité hors norme. C'était plaisant à entendre. Or, les rires s'arrêtèrent, Katsuki ébouriffa les cheveux du vert pour qu'ils sèchent. Deku le laissa faire, enjoué, présentant un sourire lumineux.
--- Katchan ! Tu me décoiffes !
--- T'es toujours décoiffé, je te signale, dit Katsuki d'une voix étonnamment douce.
--- Bah désolé mais-
--- Tu te coiffes avec la queue de la brosse le matin ou quoi ?
--- Mais... non ! Je me coiffe comme je peux !
Le personnage sang-chaud rit, l'innocent également, et moi je souris. J'assistai à la scène qui me rendait malheureusement déprimée ; plus rien ne sera désormais pareil entre Izuku et moi. Je l'avais largué, il me parlera sans doute moins. Il aura du mal à communiquer avec moi, j'en étais certaine. Mais à le voir ainsi, sourire en compagnie de son ancien harceleur, j'étais à la fois heureuse et anéantie. Un euphémisme s'installait en moi. Je tentais d'afficher un sourire maigre, faible, paraissant fallacieux.
--- Ochaco, ça va ? me questionna Deku.
--- Ah, oui ça va. Je vais y aller. Je vous laisse.
--- Bon débarras.
Prise par la rage, je posai mes mains sur les omoplates de Katsuki alors qu'il était de dos ; et je lui fis perdre sa gravité. Il vola, m'insulta pour que je le fasse redescendre. Je l'ignorai, faisant ma têtue et lui envoyant un sourire provocateur.
--- Tu veux descendre ? ris-je.
--- OUI ! IMMÉDIATEMENT !
--- Je ne sais pas, j'hésite.
--- OH LA NAINE, FAIS-MOI DESCENDRE, MAINTENANT ! J'TE PRÉVIENS J'VAIS TE DÉFONCER !
Je collai mes doigts ensemble et fis tomber l'explosif, qui lâcha un hurlement de douleur. Sadiquement, je ricanai, puis j'adressai une salutation à Deku avant de m'en aller.
Derrière la porte, j'entendais le restant de leur conversation.
Katsuki râlait, tandis que je percevais les excuses d'Izuku. Il essayait de se faire pardonner. Mais apparemment, le blondinet l'avait interrompu. Puis venaient les questions sur les cours de Yuei que Midoriya avait manqués. Je ne pouvais m'empêcher de rester attachée à la porte, espionnant les discussions.
--- Tous les jeudis, on fait une minute de silence pour toi.
--- Ah bon ? Il ne faut pas !
--- Dois-je te rappeler que je suis une des rares personnes à savoir que t'es encore en vie ?
--- Oui, pardon, désolé Katchan...
J'entendis Katchan souffler bruyamment.
--- Pourquoi tu t'es pendu sérieusement ?
--- Tu... tu m'as demandé de mourir... je... je l'ai fait.
--- Mais t'es fou ou quoi ?! T'as osé m'écouter ? T'es le gars le plus dingue de la planète, c'est idiot de te trucider la gueule pour ma grosse tête bon sang de bonsoir !
--- Katchan je-
--- T'ES COMPLÈTEMENT CON DEKU ! UN VRAI CON ! J'AI JAMAIS VU UN MEC AUSSI CON ! C'EST PAS POSSIBLE D'ÊTRE AUSSI CON !
Je m'apprêtai à ouvrir la porte pour l'arrêter quand tout à coup, sa voix devint plus délicate, plus affectueuse. Surprise par un tel changement, je restai planquée.
--- Mais... c'est de ma faute. J'étais pas très futé sur ce coup-là. Souhaiter la mort à quelqu'un, c'est ignoble. Pardonne-moi, Deku... je suis désolé.
Je sursautai silencieusement sur mes chaussures ; Katsuki s'excusant à Deku, quel soulagement ! Et quelle surprise ! J'étais ravie de savoir que cette tragédie avait rendu Bakugo plus sensible et beaucoup plus attentionné. Il devenait raisonnable envers Izuku, c'était une réussite.
--- Alors, ma fille, Katsuki gère ?
Je me retournai, sans sursauter. Je savais qu'il allait revenir : All Might. Le premier super-héros de tous les temps me souriait, le pouce en l'air, signifiant le succès de sa mission.
--- J'ai réussi ?
--- Vous avez réussi, monsieur All Might. Katsuki est en train de s'excuser.
--- Ah ! Quelle bonne nouvelle ! Je suis comblé. Heureusement qu'Izuku a survécu. À mon avis, ce pauvre Katsuki va s'en vouloir toute sa vie, haha ! Et vu que notre cher ami est encore en vie, tu vas pouvoir entamer une merveilleuse relation amoureuse avec lui. Je me trompe, Ochaco ?
--- Euh... m-monsieur, nous sommes-
Il m'interrompit en mettant son immense index sur ma bouche. Avec le même visage et la même détermination, il entrouvrit la porte, identifiant la scène actuelle et me la décrivant.
--- Katsuki enlace Izuku. Ils se serrent comme des sardines. Comme c'est adorable.
--- J'imagine... Monsieur, Deku et moi sommes amis maintenant, digressai-je.
--- Je le sais bien, c'est d'ailleurs pour cela que je t'ai empêché de le dire. La douleur amoureuse n'est jamais bonne, garde le sourire, ma fille ! Haha. Comme ils sont mignons. De vrais coéquipiers, ces deux-là !
Je ne contestai plus, regardai mes pieds et en dandinai un contre le sol. All Might retira son visage de la porte.
--- Bon, notre mission est accomplie. Tu me donneras des nouvelles du petit couple, d'accord ma fille ?
--- Oui. Oui monsieur. »
Et enfin, le super-héros s'éclipsa, me laissant regarder dans le vide.
Le sol fut inondé de larmes quelques minutes après.
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