Le retour de la grève des titres
Je trouve ce dessin magnifique 😍
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- Tu es mariée ? demanda Dom, incapable de détourner les yeux de l'alliance de Stacie.
- Hmm ? Oh, ça... Ça n'a pas d'importance.
- Si, bien sûr que ça en a. Tu es fiancée, Stacie ? Mariée ? On arrête tout, si c'est le cas. Je ne veux pas... Je veux dire, il ne faut pas jouer à ça quand on est casé, c'est pas honnête.
- T'avais l'air plutôt emballé, avant, Mr. Howard... Ça ne me pose pas de problème, je suis dans une relation libre. Il sait que je vais voir ailleurs et lui aussi, alors il n'y a aucun problème.
- Non non non, je ne suis pas un salaud qui te fera tromper ton mari. Ça se fait pas !
- Dom, c'est bon, je te dis ! T'avais l'air d'accord pour qu'on continue, c'est quand même pas un bout de métal qui va te faire changer d'avis aussi radicalement ?!
Il se leva, sortant quelques pièces de sa poche pour payer son verre.
- Navré, Stacie. Tu m'as pris pour quelqu'un que je ne suis pas et vice-versa. Je te souhaite plein de bonheur avec ton mari, mais tromper son compagnon n'est jamais quelque chose de bien. Enfin, ce n'est que mon avis personnel, basé sur mes propres expériences... Au revoir.
Elle saisit son poignet alors qu'il faisant un pas vers la sortie :
- Tu peux pas me laisser comme ça ! Ça fait des semaines que j'attends ce moment. Je sais que tu mourais d'envie de me revoir, toi aussi.
- Oui, j'en avais envie, avant de voir ça. Vraiment, Stacie, je suis désolé, mais c'est non.
Elle le lâcha à contrecœur, et détourna le regard.
- J'aurais vraiment aimé faire votre connaissance, Mr. Howard.
Son vocabulaire se faisait à nouveau distant, elle avait compris, elle n'insisterait pas.
- Moi aussi, se radoucit Dom, mais c'est contre mes principes de céder à cette envie. À une autre fois, peut-être, qui sait ?
- Goodbye, Mr. Howard.
Dom quitta le bar après un dernier sourire crispé, soulagé d'échapper enfin au regard perçant de Stacie. Il était déçu de la découvrir aussi malhonnête envers son mari, il pensait que c'était quelqu'un de bien... Même si devoir renoncer à tous les espoirs qu'il avait placés dans ces balbutiements de relation lui pinçait un peu le cœur, il avait le sentiment d'avoir fait le bon choix en la repoussant. Il ne voulait pas tenir ce rôle de "l'amant". Il l'avait déjà eu de nombreuses fois, et ça s'était chaque fois mal fini. À présent, il ne voulait plus être cette personne qu'il méprisait tant.
Il retourna à l'hôtel en vitesse, il n'avait prévenu personne de son petit rendez-vous et certains de ses amis s'inquiétaient peut-être. Il devait encore passer voir Matt pour s'expliquer avec lui, s'il n'était pas trop tard...
Tom et Morgan étaient dans le hall de l'hôtel, un œil posé sur la porte battante, discutant tranquillement de la suite de la tournée. Ils s'apprêtaient à retourner dans la chambre de Chris, où tout le monde était rassemblé, en se disant que Dom avait décidé de faire cavalier seul pour s'amuser cette nuit-là, quand le blond s'avança à quelques mètres d'eux.
- Dom ? Tu étais passé où ? demanda Tom.
- J'avais... un coup de fil, je suis sorti pour être tranquille. Ça va ?
- Un coup de fil, vraiment ? répéta Morgan, sceptique.
- Morg, c'est pas le moment, jeta Tom. On part pour Sydney demain matin, ne vous endormez pas trop tard. Je vais dire à Chris de renvoyer Matt dans sa chambre...
Il grimpa les escaliers à toute vitesse, laissant Morgan seul avec Dominic.
- C'est quoi ton problème, Morgie ? demanda celui-ci.
- Je me disais juste que trois quarts d'heure, c'est long, pour un coup de fil, Domi, répondit-il sur la défensive. Et je n'ai pas le temps de me disputer avec toi, je suis crevé. Bonne nuit.
Il s'en alla à son tour. Dom s'aperçut que l'homme à l'accueil le dévisageait, le bouche entrouverte ; il lui lança un regard noir et se dirigea vers le bar, à l'opposé, espérant, malgré l'heure tardive, pouvoir demander un verre de vin pour remplacer celui qu'il n'avait pas terminé, avec Stacie.
- Sale journée, hein ? grogna le barman sur un ton bourru, en le voyant courber le dos, les épaules affaissées.
- Ouais, marmonna Dom. C'est mon anniversaire, et tout est parti en live. Mon meilleur ami me fait la gueule sans raison apparente, mon date était en fait mariée... Et mon autre pote me prend la tête pour rien.
- Je compatis, je compatis. Ma femme m'a lâché le mois dernier, moi. Et ce matin, ma fille, ma seule raison de vivre, m'a annoncé qu'elle partait vivre chez sa mère.
- Dur... Vous pouvez peut-être parler à votre fille, lui dire à quel point vous l'aimez ? Elle comprendra, je pense.
- Non. Sa mère habite plus près de son lycée, elle ne veut pas faire une demi-heure de trajet de plus en vivant avec moi. Faites des gosses, qu'ils disaient, faites des gosses...
Dom eut un rictus amer. Ce n'était pas la première fois qu'il avait vent d'histoires dans lesquelles des enfants ingrats ne suivaient que leur égoïsme pour s'assurer un maximum de confort, sans aucun égard pour les sentiments de leurs parents ou de leur entourage. Ça renforçait sa ferme intention de ne jamais en avoir.
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