❥ Chapitre XV
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEUR, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Neyla - - - - -
Matt : - Tu t'en prends à elle, ET TU OSES L'APPELER APRÈS, COMME SI DE RIEN ÉTAIT ?! MAIS TU AS CRU QUOI, QUE C'ÉTAIT TON CLÉBARD ?!
Mon cœur tambourine à chaque mot que hurle Matt. Je me faufile entre les deux gorilles et aperçois avec horreur que les deux hommes sont en train de se taper dessus sans ménagement. Corentin d'un côté, la joue tuméfiée, Matt de l'autre qui n'a encore aucune blessure. Mais... Il était chez lui, comment peut-il être ici ?!
Corentin attrape le motard par le col de son t-shirt et tente de lui envoyer son poing, mais Matt est plus rapide. Il lui assène un violent coup de tête avant de lui claquer son genou au plexus, mettant ainsi mon ex à terre, crachant un filet de sang.
Matt : - La prochaine fois que tu t'en prendras à Neyla, tu te souviendras peut-être de ça. Mon frère a dû te péter les côtes, j'espère que t'as une bonne assurance maladie. T'as de la chance que ce soit lui qui t'ait trouvé avant moi.
Je tique aux mots de Matt. S'il arrive quoi que ce soit à Corentin, comme nous étions pacsés, je me retrouverais seule. Autant pour le crédit que pour les frais médicaux s'il y en a. Des côtes cassées...
Je reste figée, les mains plaquées contre ma bouche. Le beau brun se redresse, avant de se tourner vers moi. Ses yeux pourtant sombres reprennent leur teinte noisette qui m'a tant faite chavirer cette nuit.
Matt : - Neyla... Pourquoi être venue ici...
Sa voix n'est qu'un murmure. Comme s'il... Comme s'il était déçu. Mon départ précipité, sans l'avoir alerté, le pauvre n'a dû rien comprendre. Je le vois qui amorce un pas dans ma direction, mais je tends une main vers lui.
Neyla : - Non, s'il te plait, n'avance pas Matt.
Je lis la surprise dans son regard. Et tant d'autres choses. Mon cœur se serre, qu'est-ce que Taïlys a bien pu lui dire ? Elle a très bien pu lui raconter n'importe quoi, ça ne m'étonnerait même pas qu'elle ait essayé de le monter contre moi. Mais pourquoi être là dans ce cas ?
Mais malgré ma demande, Matt avance tout de même jusqu'à moi. Mes yeux dérivent sur ses poings, sur ses phalanges écorchées, déjà couvertes d'ecchymoses.
Matt : - Je vais pas te faire de mal, princesse, je suis pas comme ce pourri.
Neyla : - Pourtant tu viens de te rabaisser à son niveau...
Mes yeux se gorgent d'eau lorsqu'ils remontent vers le visage du motard. Il étouffe une légère plainte, avant de se prendre d'admiration pour ses chaussures.
Matt : - Je pouvais pas laisser passer... Il t'a touchée ce connard, en plus de t'appeler comme son chien tout à l'heure. Il voulait me voir pour me casser la gueule, Daryl l'a retrouvé avant et fallait que je foute mon grain de sel aussi. Tu es avec moi Neyla, je ne...
Neyla : - Matt, ne mélange pas tout... Nous... Nous ne pouvons pas être ensemble.
Ces mots me crèvent le cœur. Je me déteste à cet instant. Il est ici, il m'a défendue contre mon ex, il lui a donné une leçon, pourtant je reste fermée. Putain, pourquoi ?! Les prunelles marronnées du latino se relèvent sur moi.
Matt : - Et cette nuit alors ?
Je dévie automatiquement mon regard sur Corentin qui git au sol. Il n'arrête pas de cracher du sang, mais il me fusille d'une œillade qui est on ne peut plus claire.
Neyla : - C'était une erreur...
Matt : - Alors Taïlys avait raison ?
Je le savais. Cette dégénérée a sauté sur l'occasion. Elle n'a pas hésité une seule seconde, sale garce !
Matt : - Mais tu sais quoi ? J'y crois pas. Je lis encore cette peur dans tes yeux, princesse. Ce fumier, il te fera plus rien, tu le sais. Tu auras ma protection, celle de Daryl, et même celle de ses gars. Tu seras protégée, il ne t'arrivera plus rien de similaire à ce qu'il t'a fait. Je pensais pourtant que tu étais en confiance avec moi.
Je déglutis péniblement. Ma gorge se serre et mes yeux me brûlent. Putain. Bien sûr que je me sens en sécurité avec lui. Mais puis-je lui faire confiance ?
Neyla : - Tu m'as dit qu'elle n'allait jamais chez toi, et...
Matt : - Laisse-moi deviner, elle t'a sorti le topo qu'on baisait comme des bêtes et qu'on a baptisé tout mon appart ? Je laisse pas de camées pénétrer dans mon appart, ouais elle sait où j'habite, mais ça s'arrête là. Si t'as besoin de preuves, j'appelle un pote à moi qui te donnera accès aux caméras de surveillance de la cage d'escalier. Tu verras que Taïlys n'a jamais foutu les pieds dans mon appart. A part ce matin.
Je baisse la tête, honteuse. J'ai mis en doute la parole d'un homme qui m'a tendu les bras, pour une tarée d'ex ? Je vois soudainement les pieds de Matt se rapprocher. Je ferme les yeux et ma respiration se fait plus rapide. Je sens un doigt glisser sous mon menton pour m'obliger à relever mon visage plus haut. Je rouvre les paupières et fait face au regard noisette du motard.
Matt : - J'étais sincère avec toi. Je veux pas que tu doutes ni quoi que ce soit. Je suis là pour toi, princesse...
Mon cœur fond à chaque fois qu'il m'appelle de la sorte. Le grognement de Corentin me remet les pieds sur terre, mais je ne bouge toujours pas. Je reste là, enroulant mes doigts autour de son poignet qui maintient toujours mon visage au creux de ses doigts.
Je vois ses lèvres se rapprocher des miennes. J'ai envie de me laisser aller, d'y croire. Son règlement de compte avec mon ex vient de me montrer qu'il était prêt à me protéger, Corentin ne me fera plus rien. Mais avant que Matt ne m'embrasse, sans se soucier du reste autour de nous, le raclement de gorge d'un des gorilles près de l'entrée retentit.
? : - Matt, les flics. Faudrait bouger au cas où y ait pas l'indic de Daryl.
Le motard soupire et hoche la tête.
Matt : - On est pas loin si jamais, faut que tu sois sur les lieux en tant que patronne. Corentin te touchera plus. Hein, mec ?
Un simplement grognement nous répond. Matt me dépose un frêle baiser sur le sommet de ma tête avant de reculer. Il me regarde une dernière fois et tourne les talons avec Messieurs muscles pour sortir par la porte de derrière.
A peine sont-ils partis que la porte d'entrée s'ouvre sur deux flics armés, leur glock tendu devant chacun d'eux. Ils parcourent rapidement les lieux du regard avant de s'avancer vers moi. L'un d'eux s'approche de Corentin et appelle de suite les secours, alors que l'autre replace son flingue dans son fourreau en voyant que je ne suis pas armée.
Flic : - Neyla Graña ?
J'acquiesce, essayant de me calmer. Je ne risque rien.
Flic : - Nous avons reçu un appel anonyme concernant une bagarre. Est-ce que vous allez bien ?
Neyla : - Moi oui, mon ami en revanche...
Flic : - Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé ?
Il approche encore de moi, comme s'il cherchait à m'apprivoiser, comme si j'étais une bête sauvage.
Neyla : - Corentin m'a appelée en disant que la porte a été forcée. Je n'ai pas réfléchi et suis directement venue ici. Je viens à peine d'arriver, je l'ai trouvé étendu au sol dans cet état. Aucun vol à déclarer d'après les premières constatations.
Flic : - Il n'y avait personne d'autre ? Pas de traces de ses agresseurs ou des potentiels voleurs ?
Neyla : - Non, rien. Nous sommes dans un quartier très réputé pour les bars, normalement nous affichons complet quasiment tous les soirs, alors je suppose qu'un des fidèles voulait absolument sa bière quotidienne et qu'il n'a pas pu attendre l'ouverture.
Flic : - Et vous, vous avez été agressée ? Je remarque certains hématomes sur vos...
Neyla : - Je suis motarde. Vous savez, je ne suis pas friande des combinaisons qui collent à la peau où j'ai l'impression d'être dans une véritable fournaise. Pour moi, les bottes et le casque, c'est l'essentiel.
Flic : - Vous devriez tout de même porter une veste à coque dorsale renforcée. Vous savez, ça sauve énormément de vie lors d'accidents.
Neyla : - J'y penserai à l'avenir.
Flic : - C'est préférable. Accompagnez-vous votre ami à l'hôpital ? Nous avons encore quelques questions à vous poser, mieux vaut le faire pendant qu'il se fait ausculter avant que son cas ne s'aggrave.
Je soupire. Je n'ai pas vraiment le choix, si je refuse, il va me demander pourquoi. Qu'est-ce que je risque dans un établissement médical ?
* * * * *
Je suis assise dans cette salle d'attente depuis des heures. Les policiers sont partis depuis bien longtemps, je n'ai pas porté plainte contre la porte fracturée, si ce sont les gars de Daryl qui ont fait ça pour mettre la main sur Corentin, je ne vais certainement pas les foutre dans la merde. J'ai été obligée de rester ici pour avoir le verdict des médecins, en particulier sur les soins pris ou non en charge par notre mutuelle. Même si je me serais passé de cette attente interminable !
? : - Mademoiselle Graña ?
Je sursaute presque quand on m'appelle. J'étais perdue dans la contemplation de mon milkshake que l'agent Todd m'a gentiment ramené avant son départ. Je me lève de mon fauteuil face à ce médecin. Sortant clairement d'une série télévisée. Un métisse au regard vert troublant, dents blanches qui réverbéreraient presque la lumière des néons au-dessus de nous. Une statue grecque en blouse blanche ! Il me tend sa main que je serre avec assurance.
Neyla : - C'est moi-même. Des nouvelles de Monsieur Vinador ? demandé-je, faussement intéressée.
? : - Il est sorti du bloc. Il avait plusieurs côtes cassées qui lui ont perforé les poumons. Nous avons également dû nous occuper de sa rate qui était à deux doigts d'exploser. Il a été salement amoché, mais ses jours ne sont plus en danger. Il se repose en chambre 3, vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez.
Neyla : - Merci Docteur. Oh, et pourrais-je avoir une facture acquittée ? J'aimerais faire le règlement des prestations de suite pour éviter le stress à sa sortie. Vous savez, pour la mutuelle et tout ce qui touche à cela... Ils sont de plus en plus exigeants sur la documentation.
? : - Bien entendu. Venez, Alexandra va vous donner tout cela.
Je le suis avec grand plaisir vers la secrétaire qui croule sous les dossiers à l'accueil. Le téléphone n'arrête pas de sonner, la pauvre est couverte de perles de sueur qui lui coulent le long des tempes. Le médecin se penche vers elle, attirant immédiatement son regard. Je la vois papillonner des cils, super, des amants. Comme si j'avais que ça à faire. Plus vite je partirai d'ici, mieux je me porterais, alors hop, on abrège !
? : - Cette jeune femme souhaiterait avoir les papiers nécessaires à envoyer aux organismes sociaux du patient Corentin Vinador, chambre 3. Pouvez-vous lui préparer tout cela ?
Alexandra : - Bien entendu, Docteur Walker.
Il lui fait un clin d'œil avant de me souhaiter bonne continuation. Je reste avec la petite blonde qui s'affaire sur son ordinateur, lançant une impression, puis elle me tend une pile de papiers. Je la remercie en souriant et vais directement jusqu'à la page de la facture globale. Je pose mon index sur le montant que j'aperçois.
Neyla : - C'est le montant des remboursements ?
Elle se lève de son siège pour se pencher sur le dossier. Un parfum de patchouli se dégage de sa chevelure soigneusement coiffée en un chignon haut. Pas étonnant que les médecins soient charmés, je le serais presque aussi !
Alexandra : - Ah non, ceci est votre reste à charge. Les remboursements des organismes sociaux figurent ici, mais là, dans l'encadré rouge, c'est à vous de le régler.
Mes yeux s'écarquillent. Même avec un an de travail, je n'arriverais pas à débourser ça !
Neyla : - Mais.... Il était seulement au bloc durant quelques heures, ce n'est pas pris en charge ?!
Alexandra : - Non Mademoiselle, je suis navrée. Le montant comporte la prise en charge au bloc, le travail des chirurgiens, la complexité de l'opération, les risques pris, le prix de la chambre individuelle pour la durée de son hospitalisation, les repas, les soins donnés et les médicaments prescris. Vous avez le détail dans le dossier. Si vous voulez bien m'excuser...
Elle se rue sur le téléphone qui ne cesse de se manifester depuis tout à l'heure. Moi, je suis au plus bas. Comment vais-je rembourser cette somme ? A quoi bon prendre une mutuelle si elle ne rembourse même pas le dixième des soins auxquels Corentin a eu droit ?!
Tel un automate, je me dirige jusqu'à la chambre 3. Je rentre sans prendre la peine de m'annoncer. Je ne lève pas les yeux du document que je lis et avance machinalement, avant de me laisser tomber sur un canapé dans le coin de la chambre.
Corentin : - C'est moi qui devrais avoir cette tête de zombie... Tu m'expliques ce qui t'arrive, Neyla ?
Je lâche un léger cri de surprise quand la voix de Corentin retentit. Je relève la tête vers lui, l'apercevant dans cet énorme lit, branchés à des machines aux bips incessants et aux multiples câbles branchés sur son torse et son cathéter.
Neyla : - Tu te sens comment ?
Corentin : - Comme si ça t'intéressait. Pourquoi tu es encore là ? Je pensais que tu allais courir retrouver Matt.
Neyla : - J'étais obligée de rester, tu t'en doutes bien. Rien que pour les papiers de la mutuelle.
Corentin : - La mutuelle qui nous sert à rien ? Ouais, super, et ? C'est ça que t'as en main ?
Neyla : - Même en ayant frôlé la mort, tu restes le connard que tu es devenu à mes yeux. T'as pas besoin de me parler sur ce ton. Je suis pas là par plaisir, mais par obligation. Oui, c'est en effet la facture de tes soins. Et je vais être claire et directe : on va devoir revendre le bar.
Mon cœur se serre. Ce bar, c'était mon rêve putain !
Corentin : - Pardon ? Je peux savoir pourquoi ?! Si c'est pour ce que j'ai fait, c'est bon, j'ai compris, on bossera en alterné pour pas se croiser. J'ai pas envie que les Ortega me retombent dessus.
Neyla : - Je parle pas de Matt et Daryl, ni de ce que tu m'as fait. Le montant qu'il y a à payer, je vois pas comment le payer légalement sans se ruiner. On a déjà un crédit sur le dos, on va encore s'endetter.
Corentin : - C'est si onéreux ?! Pour deux coutures et deux médocs ?!
Neyla : - Corentin putain, t'as pas juste eu des agrafes ou que sais-je, t'étais au bloc pendant des heures, avec les poumons et la rate endommagés. Ils t'ont sauvé la vie !
Corentin : - C'est la faute de Daryl, c'est lui qui a commencé. Je m'en tape, le bar on le garde, c'est lui qui va tout payer !
Je fronce les sourcils.
Neyla : - Tu as eu ce que tu méritais. Et encore. Moi je t'aurais enculé avec un balai.
Corentin : - Neyla, putain, on est pas dans 13 Reasons Why. Ici, c'est la réalité.
Neyla : - C'est ce que je dis. Il aurait dû t'enculer avec un bout de bois comme tu m'as violée comme un fou furieux. Là, on serait à égalité.
Je me lève du fauteuil et pose le dossier médical sur la petite table à côté du lit.
Neyla : - Je vais voir Daryl. Je vais discuter avec lui. Mais c'est vrai, pourquoi me foutre dans la merde à cause de toi ? Tu récoltes ce que tu mérites. Malheureusement avec les papiers qu'on a signés, je suis reliée à toi, donc ce montant, je l'ai à charge aussi. Je te tiens au courant.
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