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❥ Chapitre XII

HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEUR, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️

- - - - - PDV Neyla - - - - -

J'ai roulé une bonne dizaine de minutes à l'aveugle, mes yeux bien trop embués. Je n'arrive pas à me calmer, les images tournent en boucle dans ma tête. Je tente de les chasser, mais rien ne parvient à me calmer.

Je finis par arriver devant une propriété pas loin de la sortie de la ville, dans le quartier résidentiel réservé aux... moins démunis, allons-nous dire. Je fronce les sourcils. Pourquoi Matt m'a-t-il donné cette adresse ? Est-ce chez lui ?

Je coupe le moteur de ma moto et retire mon casque que je pose sur le cuir de mon siège. Je parcours les alentours des yeux. Diverses voitures de courses, des Lamborghinis, des Ferraris, des Porches... C'est la paradis des pilotes ici ! Toute la cour est remplie de bolides, mais aussi de motos. Dont celle de Matt, il est donc bien ici.

J'avance doucement vers le grand portail. Les basses résonnent et crachent de la musique à plein volume. Je comprends vite qu'une fête est organisée ici. Je pousse le battant droit et prends de plein fouet la vue qui s'offre à moi. Des centaines de personnes, dansant autour d'une piscine, barbotant dans l'eau, criant et buvant à foison. C'est un remake de Projet X ici !

Certains regards se posent sur moi. C'est vrai qu'à côté des bimbos qui se pavanent en maillot de bain, je fais con avec mon débardeur et mon mini-short. Mais j'ai pris rapidement ce que j'avais sous la main pour partir au plus vite !

Je continue d'avancer, ignorant les personnes qui me dévisagent. C'est quoi leur problème ? Je finis par apercevoir une énorme villa, si Matt habite ici, il gagne bien sa vie, la vache ! Mais je ne peux aller plus loin, un mec faisant la taille d'un gorille se place soudainement devant moi.

? : - Non, j'y crois pas. Bella... Quelle surprise de te voir ici !

Je fronce les sourcils. Je connais cette voix. Je relève la tête pour apercevoir deux iris d'une couleur envoutante.

Neyla : - Joe... C'est à toi cet endroit ?

Le principal concerné rit à gorge déployée, mais il perd vite sa bonne humeur en me détaillant.

Joe : - Non c'est pas chez moi, je suis un invité, mais... Bordel dans quel état tu es ? C'est quoi tous ces bleus ? T'avais pas ça au port l'autre soir. T'es sûre que ça va ?

Neyla : - Je... Ouais, il... Est-ce que tu as vu Matt ? J'ai besoin de le voir, il... Il m'a demandé de venir si j'avais un problème...

Je baisse honteusement la tête, me prenant d'admiration pour mes chaussures. Le raclement de gorge de Joe me refait relever les yeux.

Joe : - Il est dedans. Avec son frère je suppose. Fais gaffe où tu marches, y'a des cadavres de bières un peu partout. Te blesse pas.

Je hoche la tête. On serait donc chez ce dénommé Daryl ? Celui qui est à la tête de la vente d'héroïne ? Je ne réponds rien et contourne la masse de Joe, avançant vers l'entrée. Je manque de peu de me faire pousser dans la piscine par deux idiots qui se tapent dessus. Les mecs et l'alcool...

Je soupire avant de passer la baie vitrée qui est grande ouverte, lorsque je stoppe net. Un grand brun à la musculature de rêve déboule face à moi, riant aux éclats. Ses cheveux dégoulinent d'eau et il les frictionne d'une serviette, ce qui a le don de faire rouler tous les muscles de son torse. Mes yeux restent rivés sur cette vue divine. Bordel, c'est quoi ces mecs bien foutus ?! J'en bave presque !

? : - Le jour où une nana me dictera mes règles de conduite, vous me collez une balle dans la tête les gars !

Même le timbre de sa voix sort d'une vision surnaturelle. Je quitte ses abdos des yeux pour remonter sur ses pecs. Un tatouage avec un crâne orne le côté droit de son torse, preuve d'appartenance à un gang ? Ce serait digne d'une série télé... Puis je remonte vers son visage. J'écarquille les yeux. Il a une sacrée ressemblance avec Matt, mais ce n'est pas le motard que je cherche. J'ai encore de l'alcool dans le sang, c'est ça ?

Avant qu'il ne me percute, il s'arrête et plonge ses prunelles noisette dans les miennes. Il arbore un sourire malsain en coin, avant de perdre cette joie de vivre. Il descend sur mon corps, sur mes bleus plus particulièrement. Il fait une bonne tête de plus que moi, comme avec Matt je me sens minuscule.

? : - Toi, je te connais pas, et ces hématomes ne sont pas des preuves que tu te piques. Qui es-tu, poupée ?

On a affaire à un macho qui appelle tout le monde 'poupée' ? J'ai bien vu le regard qu'il avait sur moi avant de parcourir mon corps des yeux. Foutu comme il est, s'en est un qui doit savoir que son physique plait, un petit arrogant comme je déteste.

Neyla : - Je... Hum...

Putain, Neyla, reprends-toi !

? : - Ouais, sujet, verbe, complément ma belle... Ce sera plus simple pour moi de te comprendre. Tu viens faire quoi ici ? C'est une fête privée.

Une fête privée ? Vu le nombre de personnes qu'il y a ici ? Il se fout de moi ou quoi ?

Neyla : - Je cherche Matt Ortega. Tu l'as vu ?

Cette fois, je me fais toiser du regard.

? : - Qu'est-ce que tu veux à mon frangin ?

J'ai la réponse à ma question. C'est bien Daryl. Le frère est tout aussi canon que le motard, putain !

Neyla : - Il a dit que je pouvais le trouver ici si j'avais un problème, et...

Ma voix se coupe dans un sanglot que je ne maitrise plus. Putain, paraitre faible comme ça, surtout devant un inconnu, je me déteste !

Daryl : - Ouais, euh. Viens, il est là-bas.

Je relève la tête vers Daryl. Il me tourne le dos, putain une montagne de muscles... Je le suis sans un mot de plus jusqu'au milieu du salon. Mon regard tombe aussitôt sur le canapé où j'aperçois Phil, mais aussi le groupe d'amis de Matt. Ce dernier est d'ailleurs en train de rire aux éclats en posant les cartes qu'il avait en main. Une partie de poker qu'il gagne visiblement.

Daryl : - Hermano. Y'a cette nana qui veut te voir. T'es prié de me prévenir quand t'invites des gens, t'es pas chez toi.

Le motard relève la tête vers Daryl qui vient de s'exprimer. Il fronce de suite les sourcils.

Matt : - J'ai invité personne Daryl, et je...

Ses yeux dévient soudainement sur moi. Je ne dis rien, restant aux côtés du maître des lieux. Matt se lève d'un bond.

Matt : - Neyla, mais qu'est-ce que tu... T'as fait quoi aux bras ?!

Honteuse, je croise les bras contre ma poitrine et ferme les yeux. Je ne contrôle plus les larmes qui roulent sur mes joues. Je coupe court à la bonne humeur, parce que je n'entends plus aucun mec rire.

Daryl : - Matt, c'est qui cette nana ?

Matt : - Une amie. Je la monte dans ma chambre, c'est rien, je gère.

Daryl : - Ouais, tu gères... En revanche, je gère pas ta tarée de copine si elle débarque, Matt. Tu te démerdes.

Matt : - Ouais ouais.

Je sens deux mains se poser sur mes épaules. Je sursaute malgré moi et recule d'un pas. Je rouvre les yeux, tombant nez à nez avec le visage étonné de Matt.

Matt : - Du calme princesse, c'est que moi... Bordel, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je me mets à trembler, comme dans cette putain de ruelle. Sauf que cette fois, personne n'a pu m'aider. Le latino avance vers moi, levant une main qu'il pose sur ma joue.

Matt : - Neyla, parle-moi...

Neyla : - Il... Il a recommencé Matt, je... Je suis rentrée quand tu m'as déposée, il était là et... J'ai essayé de le repousser, mais je... J'ai pas pu et...

Je renifle bruyamment. Faudrait être devin pour deviner mes mots, c'est incompréhensible. Je baisse les yeux sans les relever, trop honteuse de la situation.


- - - - - PDV Matt - - - - -

Je peine à me contrôler. Mais Neyla est totalement apeurée. Je reste aux côtés de Daryl qui me regarde, avant de poser une main sur mon épaule, pendant que la belle blonde tente de nous expliquer ce qu'il s'est passé. Avec les bleus sur son corps, j'ai pas besoin de dessins. Il a encore levé la main sur elle putain !

Daryl : - C'est qui, hermano ?

Matt : - La copine de Corentin. Je t'en avais parlé. Enfin, ex-copine.

Daryl : - Ouais, et ? Pourquoi elle est comme ça ? Tu comprends un mot à son charabia ?

Matt : - Je t'en ai pas parlé parce que je pensais que ce connard allait se calmer.

Daryl : - Mais ?

Matt : - Ce fils de pute la frappe. Regarde les bleus qu'elle a sur elle putain ! J'étais avec elle tout à l'heure, elle avait pas ça. Il vient de lui faire !

Je serre les poings, avant de tourner la tête vers mon frère. En un regard on se comprend. Il sait que je supporte pas ça, et lui non plus. Notre mère a assez souffert d'un connard qui la battait pour qu'on reconnaisse une femme battue ! Je l'entends jurer en espagnol avant qu'il ne claque des doigts en s'éloignant. Son bras droit et quelques uns de ses gars le rejoignent. Corentin, tu vas prendre cher.

Je reporte mon attention sur Neyla qui continue de trembler comme une feuille. Je n'ose pas la toucher, mais je crève d'envie de la prendre dans mes bras. Une femme tellement fragile... Au caractère de feu putain. Qu'est-ce qu'il lui a fait pour la mettre dans un tel état ?

Matt : - Neyla...

Elle relève enfin la tête vers moi et ses larmes me donnent comme un coup de poignard. Elle qui respire une telle joie de vivre normalement... Mais elle sursaute encore quand j'avance vers elle. Je reste donc immobile, avant qu'elle ne se jette sur moi, s'accrochant à mon t-shirt. Son petit corps est tellement froid et tremblant, putain. Je resserre mes bras autour d'elle, glissant sa tête dans le creux de mon cou pour qu'elle ressente ma chaleur.

Matt : - Doucement princesse, calme... Je suis là. Parle-moi. Il t'a frappée pour quoi cette fois, hein ? Parce que t'es pas rentrée à l'heure ? Je croyais que vous étiez plus ensemble...

Elle sanglote, avant de se calmer. Je lui laisse le temps de me répondre.

Neyla : - Il... Il a dû passer pour récupérer ses affaires, j'en sais rien, mais... Je... Il m'a montré une photo de nous deux, devant le Starlite, quand... Quand tu es venu m'aider. On dirait qu'on s'embrasse, alors que non, et... Il a vrillé. Il a commencé à devenir violent, j'ai pris quelques coups, et ensuite...

Ma mâchoire se serre. Parce que c'est pas tout ?

Matt : - Quoi, Neyla ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Neyla : - Je... Il m'a...

Elle tremble encore plus. Putain de merde ! Je la redresse légèrement et attrape son visage en coupe. Son maquillage est partout sur son visage, mais son charme est toujours là. Même si je n'aime pas la voir comme ça.

Matt : - N'aie pas peur. Dis-moi.

Neyla : - Matt... Il a abusé de moi. Je lui ai dit que je voulais pas, mais... Il m'a forcée...

Mon sang se glace. Sans déconner ? IL A OSÉ PUTAIN ! Je serre tellement les dents que je dois me péter quelques molaires. Je grogne avant de la reprendre dans mes bras. Je la serre contre moi avant de glisser mes mains derrière ses cuisses pour la décoller du sol. Machinalement ses jambes s'enroulent autour de mon bassin, s'accrochant à moi comme un koala. Je la maintiens d'un bras, avant d'aller vers l'endroit sur la terrasse où mon frère a l'habitude de donner les ordres à ses hommes.

Matt : - Daryl.

Le chef des lieux se retournent vers moi. Il plisse les yeux et regarde Neyla, puis il me fixe à nouveau.

Daryl : - Quoi ?

Matt : - Il l'a violée. Dégomme-moi ce connard.

Les yeux de mon jumeau envoient littéralement des flammes. Il hoche la tête, avant de se tourner vers ses hommes qui arborent le même visage que lui. Je tourne les talons et me dirige vers l'étage, ignorant les poules qui attendent impatiemment un mec pour monter à l'étage. C'est à gerber, mais c'est le milieu dans lequel vit mon frangin.

Je rejoins l'étage, puis la chambre que j'occupe quand je viens faire la fête chez Daryl. Je m'apprête à déposer la belle blonde sur le lit, mais elle s'accroche encore plus à moi.

Neyla : - Non, non. Pas le lit, je... Non !

État de choc, je vois. C'est compréhensible.

Matt : - Neyla... Comment t'es sortie sans qu'il te chope ?

Neyla : - J'ai attendu qu'il finisse et qu'il s'endorme... Puis je suis venue ici.

Matt : - T'as conduit ta moto ?

Neyla : - Oui, Matt... J'avais qu'une envie, partir loin de ce connard !

Je serre encore les dents. Elle a encore de l'alcool dans le sang, mais je vais pas l'engueuler. Pas maintenant. Elle est sûrement consciente qu'elle aurait pu se tuer, mais quand la peur nous guide, rien d'autre n'a d'importance.

Je nous dirige vers la salle de bains. Le minois de Neyla se redresse et ses prunelles rougeoyantes et trempées me dévisagent. Elle ne parle pas, mais ses yeux parlent pour elle.

Matt : - Une douche chaude te fera du bien.

Je pousse sur ses jambes pour les reposer au sol, mais ses bras restent fermement enroulés autour de ma nuque.

Matt : - Princesse, je ne vais nulle part. Je veille sur toi.

Au bout de quelques minutes, elle desserre sa poigne. Je la regarde, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je la vois fermer les yeux et je souris légèrement. Un petit bout de femme qui n'aurait pas dû subir tout ça. Des ordures comme Corentin ne devraient pas exister. Mais je jure de lui couper la queue moi-même !

Je me penche vers la cabine de douche et actionne le levier d'eau chaude, laissant couler pour que la température soit agréable.

Matt : - Tu veux que je sorte le temps que tu...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que je la vois me dépasser, totalement nue. Je déglutis, me faisant violence pour ne pas la reluquer. Mais c'est dur.

Neyla : - Je m'en fiche Matt... Au point où j'en suis...

Sa voix est à peine audible. Elle se glisse sous les trombes d'eau qui déferlent sur sa peau. Je reste derrière la paroi de verre qui se parsème bientôt de buée, mais cela ne m'empêche pas de détailler son corps, malgré toute ma volonté.

Une peau de pêche, des seins ronds, une taille ciselée, un ventre plat où brille un bijou au nombril, des hanches voluptueuses, des fesses bombées qui semblent fermes, des jambes sublimes... Même couverte de bleus, elle est magnifique.

Ma respiration devient saccadée et mon membre se manifeste dans mon pantalon. Je ne laisse rien paraitre, je respecte les femmes, mais... J'ai de plus en plus de mal à me tenir face à elle. Elle me rend dingue. Je pose une main à plat sur la paroi de douche et colle mon front à celle-ci. Elle a subit un traumatisme, le pire qu'une femme puisse connaître, je ne veux en rien la brusquer ou lui faire peur.

Matt : - Princesse... Stoppe-moi ou je risque de faire une connerie.



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