HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEUR, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️

- - - - - PDV Neyla - - - - -

Il était difficile de calmer Lyse, mais elle a fini par abdiquer. Nous avons flâné en ville tout l'après-midi histoire de nous changer les idées et étrangement, je n'ai pas pensé à Corentin une seule fois. Ce moment entre copines m'a fait le plus grand bien et je ne remercierai jamais assez ma meilleure amie.

De retour à l'appartement, j'ai rapidement vu que la voiture de mon 'fiancé' était là. Visiblement il est rentré de son service, il était temps. Je salue rapidement Lyse qui s'échappe, avant de monter à pas de loup chez moi. A peine la porte poussée que Cannelle me fait la fête mais je lui demande de se taire. Comme ça ne fonctionne pas, je lui remplis sa gamelle sur laquelle elle se rue, alors que le bruit de la douche me parvient. Je jette un œil à l'horloge, il est 18 heures, mon service va commencer. Je troque ma tenue de ville contre un legging en cuir, un débardeur noir et mes bottines de motarde. J'attrape mon blouson, mon casque et mes clefs de moto, avant de m'échapper. Je ne salue même pas mon mec, je n'ai aucune envie de le voir.

Je retrouve ma moto, mon bébé, l'amour de ma vie. Je caresse le carénage du bout des doigts et souris automatiquement, avant de l'enfourcher. Je démarre, jouant quelques instants avec l'accélérateur, puis je file dans la circulation dense de la ville après avoir enfilé mon casque. Je zigzague entre les voitures qui roulent bien moins vite que moi. Je croise un groupe de motards qui me saluent d'un mouvement de pied, je leur rends la politesse, puis je trace jusqu'à Los Tres Cabezas.

Nos chers piliers de bar sont déjà là à attendre. Bobby est le premier à me voir et il me sourit, Clarisse courant aussitôt vers moi, m'enlaçant à peine ai-je eu le temps de descendre de ma moto et d'ôter mon casque.

Neyla : - Eh ben, vous êtes tellement en manque que j'ai le droit à des câlins ? Je vais venir plus souvent !

Clarisse : - Je t'avoue qu'il fait soif...

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, rejoignant le reste de nos clients fidèles. Je les salue tous un à un, avant d'ouvrir leur repère. Je place la pancarte 'OUVERT' sur la porte et allume les lumières, activant de suite la stéréo. La musique latine faire déjà trembler les murs et je hoche la tête au son des paroles, bougeant mon bassin jusqu'à notre bureau. J'y dépose mes affaires et attache mes cheveux en une queue de cheval haute, puis je vais me glisser jusque derrière le bar.

Je prépare déjà l'habituelle vodka pomme de Clarisse, puis les whiskys pour Bobby et sa bande que je leur amène à table. Je reprends place à mon bar et prépare tout le nécessaire pour la soirée. Je salue les clients qui arrivent, les commandes fusent et je retrouve mon sourire. Rien de mieux que de se plonger dans le travail pour oublier !

Mais au bout d'une heure, mon sourire disparait lorsque Corentin passe les portes d'entrée. J'avais oublié, service commun ce soir.... Il part saluer tout le monde alors que je fais comme si je ne l'avais pas vu. Je m'attèle à préparer des mojitos, puis je ferme les yeux en sentant un souffle dans mon cou. Une main se pose sur ma hanche et des lèvres se plaquant sur ma nuque pour y déposer un frêle baiser.

Corentin : - Bonsoir bae... Tu n'es pas rentrée de la journée, j'avais espéré te voir...

Sa voix suave s'insinue dans mon conduit auditif, d'ordinaire je frissonne, mais là... Les évènements de la veille me reviennent en tête.

Neyla : - Salut. J'étais avec Lyse, journée filles.

Sa main se décale sur mon ventre et j'attrape son poignet pour qu'il arrête son petit jeu.

Corentin : - Neyla, je...

Je me décale et lui fais face, sans ciller.

Neyla : - Non. Tais-toi. Je n'ai pas envie de parler, mais tout ce que j'ai à te dire actuellement, c'est que c'est la première et dernière fois que tu lèves la main sur moi !

Corentin : - Non bae, je... J'avais bu, et...

Neyla : - Et t'as failli t'envoyer en l'air avec des pouffiasses à moitié nues si j'étais pas arrivée ! C'est ça la vision du mariage pour toi ?!

Corentin : - Doucement Neyla, tu...

Nous sommes interrompus par une voix que je reconnais. Je la reconnaitrais entre mille d'ailleurs !

Ethan : - Y'a un problème ?

Je me décale de Corentin et souris au motard qui s'est accoudé au bar. D'autres gars sont avec lui et nous regardent sans broncher.

Neyla : - Non, merci Ethan, quelques différends à gérer, mais tout va bien ! Qu'est-ce que je vous sers ?

Ethan : - Bières pour tout le monde, on va s'installer sur la banquette du fond. Merci !

Je hoche la tête et m'avance vers le frigo. Je sens soudainement une caresse sur mon bras et je soupire.

Corentin : - Laisse-moi faire Neyla.

Neyla : - Je sais encore porter des bières Coco.

Corentin : - Bae, s'il te plait.

Je grogne, me tournant vers lui.

Neyla : - Très bien ! Je vais aller presser les oranges pour les cocktails.

Je l'abandonne, je n'ai vraiment pas envie de lui parler, ni même d'être avec lui pour le moment. Je lui tourne le dos, m'occupant des fruits. Je n'ai le droit qu'à quelques minutes de tranquillité lorsque deux mains se posent sur ma taille. Je soupire d'exaspération.

Neyla : - Corentin sérieux, on est au boulot et...

? : - Moi c'est pas Corentin, minette.

Je me fige net en ne reconnaissant pas cette voix. J'agrippe les poignets de ce type pour lui faire lâcher prise et je me retourne, le poussant contre le torse. Un type au regard noir, cheveux blonds en bataille, les vaisseaux sanguins de ses yeux explosés. Un drogué...

Neyla : - Non mais ça va pas ?! Les clients n'ont pas à être de ce côté du bar, tu te prends pour qui ?!

? : - Oh doucement minette, ça fait dix minutes que je te parle tu me fous un vent depuis 'ta l'heure.

Neyla : - Et bien tu fais comme les autres, tu patientes ! Va de l'autre côté.

? : - Sois sympa, je voulais juste tester la marchandise...

Il me dit ça tout en me regardant d'un œil mauvais, sa langue infâme passant sur sa lèvre inférieure bleutée. Gros porc !

Neyla : - La marchandise ?! Dégage de là, et vite !

? : - Sinon quoi ?

Je grogne, essuyant mes mains à mon torchon que je roule en boule sur le plan de travail. J'agrippe le type par le col de sa chemise et le fais reculer.

? : - OK, minette a des griffes...

Neyla : - Minette, elle t'emmerde ! Connard, refous plus les pieds ici !

Je le dirige de force jusqu'à l'entrée, j'ouvre la porte à la volée et le balance dehors. Il trébuche et dégringole les quelques marches, atterrissant aux pieds d'autres types qui sont adossés au bâtiment, clope au bec.

? : - Mitch, tu reviens les mains vides ?

Mitch : - C'est cette minette là, elle m'a rien donné !

Je fronce les sourcils et m'apprête à rentrer à nouveau, quand une voix féminine me hèle.

Nana : - Oh ! Pourquoi mon pote revient les mains vides ?!

Je toise cette gonzesse du regard. Coupe au carré, cheveux noirs comme le charbon, yeux de fouine, bouche sûrement refaite recouverte d'un rouge bien trop éclatant pour son teint blafard.

Neyla : - Quand on me traite de marchandise, on n'a certainement pas le droit aux consommations. Allez voir ailleurs, y'a pleins d'autres bars !

Nana : - Celui-là est bien mieux, pétasse.

Je serre les poings. Ce n'est pas le jour pour me foutre en rogne.

Neyla : - Me manque pas de respect.

Nana : - C'est toi qui nous manques de respect. On est des consommateurs fidèles et on a toujours payé en temps et en heure. T'as pas le droit de nous la foutre à l'envers, on veut la farine !

Je fronce encore plus les sourcils. Elle me veut quoi elle ?!

Neyla : - Je vois pas de quoi tu parles !

La voilà qui se met à rire comme une hyène. Elle lance son mégot à quelques pas de moi, avant de s'avancer. Je ne me démonte pas et descends les marches pour lui faire face.

Nana : - Tu me prends pour une conne, blondasse ? Je vais te faire bouffer le bitume, on verra si tu fais toujours la maligne !

- - - - - PDV Corentin - - - - -

J'attrape les bières et claque la porte du frigo du pied, lançant un regard à Neyla qui m'adresse à peine la parole. Il faut qu'on ai une discussion tous les deux, c'est pas possible qu'on avance comme ça ! Je m'en veux à mort de mon comportement d'hier, j'ai aucune excuse.

J'avance jusqu'à la table où Matt et ses potes se sont assis. Je dépose les bières sur la table et regarde le motard au look ravageur qui fait flamber toutes les nanas.

Corentin : - Je peux savoir pourquoi Neyla t'appelle Ethan ?

Le latino attrape une bouteille et boit une première gorgée, tout en me regardant.

Matt : - Je donne pas mon nom à ceux que je connais pas, c'est comme ça dans le milieu, tu le sais. Aussi belle que soit ta copine.

Corentin : - Fiancée.

Matt : - Navré, c'est pas écrit sur son front. Elle t'a remis le paquet ?

Corentin : - Bien sûr, hier soir. T'as autre chose pour moi ?

Matt : - Non. Prochaine livraison, faut que je vois avec mon frère pour l'heure exacte. J'aime pas passer par quelqu'un d'autre que toi. T'étais où ?

Corentin : - Légèrement saoul, Neyla était à deux d'ouvrir le paquet que tu lui as remis. Elle sait rien des magouilles que je fais avec les Ortega, j'aimerais bien que ça continue.

Matt : - Je me tape de ça, Daryl aussi, alors je te conseille de réfléchir à l'avenir. Si tu te mets une mine, assure-toi pour nous prévenir que la livraison sera retardée. On a d'autres bars à visiter, t'es pas le seul sur la liste et en dehors de ça le soir, j'ai un boulot la journée. Donc aucun problème n'est à...

On est soudainement interrompus par un type qui arrive en courant. Il plaque ses deux mains sur la table et me regarde, avant de fixer Matt.

? : - Eh eh, Taïlys se bat, avec la gonzesse du bar !!!

Je blêmis aussitôt.

Corentin : - Que... Neyla ?!

A peine ai-je prononcé son nom que Matt se lève et trace vers l'entrée. Je lui emboite le pas, essayant de calmer les clients qui sont à l'intérieur du bar. J'avance jusqu'au regroupement de personnes dehors et reconnais la chevelure blonde de Neyla. Elle est à califourchon sur une nana et est littéralement en train de lui claquer la cloison nasale.

Corentin : - Neyla, stop !!!

Mais autant parler à un mur. La foule m'empêche d'avancer, mais ça n'a pas l'air de stopper Matt qui donne des coups d'épaules à tout le monde. Il attrape ma fiancée par les épaules, mais elle ne s'arrête pas de frapper. Il la prend alors par la taille et la décolle du sol, puis la balance sur son épaule comme un vulgaire sac de légumes et la ramène vers moi. Je secoue la tête et retourne dans le bar, Matt sur mes talons. D'ici j'entends les cris que pousse Neyla.

Neyla : - Je te conseille de me lâcher Ethan, TOUT DE SUITE.

Matt : - Oui princesse, continue de t'égosiller, je ne te poserais que quand tu seras calmée ! 

Je grogne intérieurement. Il vient vraiment de l'appeler princesse ? Je serre les poings et retourne à la table où étaient Matt et ses potes. Les mecs nous regardent en fronçant les sourcils et j'attrape simplement les bouteilles vides pour aller les mettre sur le bar. Je reviens, Matt balançant Neyla sur la banquette, non loin de ses potes.

Neyla : - Non mais un peu de douceur, c'est trop demandé ?!

Matt : - De la douceur ? C'est pas ce que tu semblais faire avec Taïlys dehors ! 

Neyla : - Ah, elle a un nom cette chose ! C'est elle qui m'a cherchée, j'ai fait que répondre !

Matt : - Sacré crochet du droit en tout cas Neyla, pas mal.

Corentin : - Mais te battre sur ton lieu de travail, ce n'est peut-être pas une bonne idée pour les clients...

Je me prends un regard de glace.

Neyla : - Toi ! J'ai un putain de camé qui est venu me demander de la drogue, c'est à cause de ça que je me suis embrouillée, parce que je leur ai pas donné ce qu'ils voulaient ! C'est quoi ces conneries ?! Tu vends de la coke ? Du GHB ? De l'héroïne ?!

Je serre les dents, évitant le regard que me lance Matt.

Corentin : - Si c'était un camé comme tu dis, il devait être défoncé, il a dû confondre. Tu me vois dans la vente de drogue ?!

Neyla : - Je te voyais pas frapper ta fiancée non plus !

A peine a-t-elle dit cette phrase que les regards de tous les mecs se tournent vers moi. Je déglutis, tandis que Neyla bondit du canapé et se précipite vers notre bureau.

Corentin : - Neyla, attends !

Je m'apprête à la suivre, mais une poigne ferme m'attrape l'avant-bras. Lorsque je me retourne, je fais face aux deux prunelles assombries de Matt.

Matt : - Tu lèves la main sur elle ?

Corentin : - Nan, putain, elle...

Matt : - Est-ce que tu frappes cette nana, Corentin ?

Corentin : - Je t'ai dit non ! Putain, est-ce que tu vois qu'elle a des bleus ? Je vais me marier avec elle, comment peux-tu croire que je lève la main sur elle ?!

Matt : - Je crois que ce que je vois, fais gaffe à toi. Le business s'arrêtera vite si je fais part à Daryl que l'un de ses clients frappe sa future femme.

Corentin : - Daryl saura rien du tout puisqu'il n'y a rien !

Matt : - J'espère pour toi. Parce que sinon, tu peux déjà appeler ton dentiste pour qu'il te fasse une prothèse, je t'arracherais les dents une à une. Une femme, ça se respecte.

Je me défais furieusement de sa poigne, ne le lâchant pas du regard.

Corentin : - Je te dois rien Ortega. Ici, t'es chez moi, me manque pas de respect.

Matt : - Ici, c'est ma seconde maison. T'aurais pas toute la clientèle que t'as sans mon frangin, sans sa came, sans son fric. Baisse d'un ton tu veux ? Et ramène-nous d'autres bières je te prie. Je paie ma tournée aux gars.

Il recule et s'installe sur la banquette, sans se délester de sa veste en cuir et son bonnet noir. Il ne me lâche pas du regard, jusqu'à ce que ses yeux dévient vers la gauche. Je tourne la tête pour voir qui attire autant son attention et découvre Neyla qui retourne derrière le bar, servant les clients qui attendaient.

Matt : - Elle a l'air d'être une perle. En plus elle aime les bécanes. Chouchoute-la comme il se doit.

Corentin : - Ne t'en préoccupe pas, je sais ce que j'ai à faire Matt. En revanche, appelle-la princesse encore une fois devant moi et c'est toi qui auras droit à une prothèse dentaire.

Je me récolte un fou rire général qui me fout encore plus en rogne. Je serre les poings et tourne les talons avant de flanquer un coup à tout le monde. Je vais récupérer des bières dans le frigo que je leur ramène, les décapsulant une à une. Je dédie un regard noir à Matt, avant de reculer et de rejoindre Neyla derrière le bar qui m'ignore superbement. La nuit sera longue...