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22 - Latence

- - - - - PDV Emilie - - - - -

Mon premier réflexe au réveil est de me racler la gorge, je sens qu'elle est obstruée mais plus ma conscience revient laissant mes rêves derrière elle plus je sens cette chose de mieux en mieux. Elle occupe tout l'espace de ma gorge déclenchant mon réflexe de déglutition à répétition. Prise au piège par ce tube je ne peux rien faire, ma respiration se saccade, mon cœur s'emballe accompagner joyeusement des moniteurs. Je remarque que la porte de ma chambre est ouverte, je pourrais implorer n'importe qui, même un chien qui passe des yeux pour qu'on m'enlève ce tube. J'aurais pensé au fond de moi que ce serait une infirmière qui serait venue m'aider mais pas du tout. Deux policiers sont entrés en civil, et ont appuyés sur le bouton rouge près de mon lit. Mes mains n'étaient pas liées j'aurais pu le faire mais je me sentais tellement faible que rien que le fait d'imaginer bouger un seul membre m'épuisait déjà.

Policier 1 : - Bonjour Emilie, comme on se retrouve.

Je me souviens de lui. C'est le policier que j'ai vu pour Mina, et qui m'a si souvent aidé par la suite. D'ailleurs sur son bureau j'avais pu voir sa plaque. Romain Rudis. Une infirmière arriva rapidement pour m'enlever le tube de ma gorge.

Infirmière : - Elle ne pourra probablement pas parler à cause de l'intubation, alors ménagez-la.

Romain : - Pas de problème. Emilie je vous présente Gaspard Julien, un agent d'Interpol.

Oh putain, je suis dans la grosse merde.

Gaspard : - Hello, please feel free to excuse my english. Romain is here for that.

Feel free sérieux ? Alors toi t'es un bon gros menteur. Quelqu'un qui parle vraiment mal anglais ne me sortirait pas ça. Je hochais la tête pour donner le change mais j'étais plutôt dubitative.

Romain : - Est-ce que si nous sommes transparents vous le serez aussi avec nous ?

Je hochais tout de suite affirmativement de la tête, je n'avais aucune raison de me méfier d'eux. Pour le moment j'étais en position de force, je ne pouvais pas parler ce qui me donnait un avantage non négligeable pour ne pas sortir d'énormité car je ne savais pas ce qu'ils savaient déjà finalement. Donc il était nécessaire que je puisse réfléchir à tout ce que je pouvais dire. Ensuite ma réputation était en ma faveur étant donné que j'avais visiblement été rapatriée à Miami au vu des blouses des infirmières. Donc j'étais quelqu'un d'influent ici et on n'embête pas trop les gros bonnets c'est connu. Cependant je devais faire face aux conséquences du coup de pied dans la fourmilière que j'avais mis.

Romain : - Je vais vous montrer des photos et vous allez me dire si vous reconnaissez quoique ce soit. Contentez-vous de hocher de la tête c'est très bien.

Gaspard me tendit des photos que je regardais soigneusement. La première était une photo du chalet de Jonathan.

Romain : - Est-ce que vous reconnaissez ce lieu ?

Affirmatif.

Romain : - Est-ce que c'est une maison de vacances ?

Négatif.

Romain : - Est-ce que vous connaissiez quelqu'un qui habitait ici ?

Affirmatif.

Romain : - Est-ce que l'homme en question est dans la deuxième série de photo ?

Gaspard me reprit une minute mon paquet de photos avant de m'en tendre un autre avec une vingtaine de personnes toutes plus différentes les unes que les autres. Cependant je n'aurais oublié son visage pour rien au monde alors je pris la photo de Jonathan parmi le paquet et la jetais à mes pieds. J'avais envie de cracher dessus et si je pouvais je l'aurais fait. Mais d'ailleurs où est ma famille ? Je veux bien croire qu'ils m'en veulent mais je n'ai vu personne... Peut-être avais-je besoin d'une petite introspection seule. Myriam doit être en train de me bénir intérieurement et pas dans le bon sens du terme ça c'est sûr ! Mais m'en voulait-elle au point de ne pas venir me voir à mon réveil. Les infirmières devaient avoir jaser dans les couloirs déjà alors où étaient-ils tous ? Je ne m'attendais évidemment pas à ce qu'il me saute dans les bras mais j'ai eu la naïveté de croire qu'on me pardonnerait encore une fois. Fais chier.

Romain : - Emilie ? Emilie toujours avec nous ?

Une larme roula sur ma joue tandis que je leur rendis leurs photos en m'enfonçant dans mon lit. Je n'avais plus du tout envie de répondre à leurs questions quand un médecin qui passait par là voyant mes lèvres pincées s'interposa.

Médecin : - Je peux savoir ce que vous faites là ? Ma patiente doit se reposer et je ne suis même pas sûr qu'elle n'arrive à parler alors vous serez gentils de revenir dans 3 jours.

Gaspard : - We will be back.

Est-ce que ce putain de crétin vient de me citer Terminator avant de se barrer ? Les deux policiers partirent tandis que mon médecin que je n'avais jamais vu regarda rapidement le classeur au bout de mon lit. Il le feuilleta un moment avant de relever ses yeux gris sur moi.

Médecin : - J'ai vos antécédents médicaux sous les yeux et je me demande vraiment comment vous pouvez être en face de moi en vie. J'ai deux hypothèses, soit vous êtes un chat soit vous avez trouvé le moyen d'échapper au radar de la mort auquel cas prévenez moi !

Oui oui ils disent tous ça. Son sourire était vraiment solaire mais je n'avais ni envie de rire, ni me lancer dans une conversation muette alors je soupirais du mieux que je pus mon regard face à la porte.

Médecin : - Il semble que nous avons contacté votre famille mais qu'elle n'a pas répondu, voulez-vous que je réessaye personnellement ?

Je lui fis un non de la tête avant que je ne le voie du coin de l'œil enfoncé ses grandes mains dans ses poches.

Médecin : - En tout cas ne vous inquiétez pas nous nous sommes occupés de vous. Vous êtes désormais hors de danger. Vos plaies sont propres et n'attendent qu'un bon moral pour guérir.

Je lui souris vaguement en gage de remerciements quand 2 infirmières passèrent devant ma porte pour rejoindre leur salle de pause juste en face piaillant assez fort pour que j'entende.

Infirmière : - La patiente 707, Saez. Coup de poignard ouais. Selon la police la lame faisait 10 cm, il lui a enfoncé sur 15.

Infirmière 2 : - Attends comment c'est possible ?

Infirmière : - Le manche.

Infirmière 2 : - Oh mon dieu. C'est pour ça qu'il y a les flics.

Infirmière : - Ouais mais si tu veux mon avis cette histoire...

Puis le médecin partit en fermant la porte derrière lui probablement pour couper court à ses commérages que je ne pouvais plus entendre désormais. Enfin seule dans ma chambre depuis mon réveil, je me tournais sur le dos et fatiguée de cet interrogatoire je m'endormis de nouveau.

Le lendemain le soleil perça à travers les stores vénitiens dans un silence de plomb. Il n'y avait toujours personne dans la chambre. Mes enfants commençaient à me manquer terriblement, alors que la solitude accroissait aussi vite que ma guérison chaque jour je me levais pour aller à la fenêtre mais il n'y avait jamais personne sur ce parking désert. Je ne trouvais même plus mon téléphone, enfin remarque les policiers avaient dû mettre la main dessus et l'embarquer quelle question. J'avais essayé de choper celui des infirmières à l'accueil de mon étage mais étrangement il n'y en avait pas. Elles portaient toutes des espèces de Talkie sur elles avec lequel elles communiquaient entre elles même pas avec l'extérieur. Je m'étais demandé ce que c'était comme hôpital mais sur leurs blouses c'est bien inscrit : « Hôpital de Miami »

En fait les 3 premières jours je n'ai pas voulu y croire, que ma famille m'ait abandonné ici me paraissait inconcevable, Matt à la limite s'il a appris pour moi et Arthur il a de quoi être énervé. Zazou... Elle a carrément le droit d'être énervée j'ai eu beaucoup de peine à percevoir ce qu'elle m'a dit avant de me sauver mais si elle me détestait vraiment elle ne m'aurait pas larguée ici seule comme une bombe... Et les enfants... ? Je ne peux pas croire que mes propres enfants m'abandonnent ici à mon sort. Et pourtant 3 jours se sont bien écoulés sans que je ne voie personne à part le personnel médical auquel je n'avais pas envie de faire la causette pour que chaque mot que je dise soit répéter et transformer. La seule chose qui se répand plus vite que les maladies c'est les ragots ici. Après 3 jours je me suis vaguement demandée pourquoi Derreck n'était pas venu me voir lui aussi mais après tout il avait peut-être d'autres chats à fouetter avec son frère que j'espérais évidemment vivant.

Mes deux policiers préférés sont venus le 4ème jour, j'essayais de me tenir debout avec l'aide des infirmières mais ma plaie était si douloureuse qu'elle me faisait souvent tomber. Mais je me relevais chaque fois pour essayer de sortir de ces 4 murs infernales.

Romain : - Bonjour Émilie.

Gaspard : - Hi there.

Ferme ta grande gueule toi. Non je ne lui ferais pas cet honneur de dire mon insulte à voix haute. Ce serait carrément stupide de risquer une amende et une mauvaise réputation pour injures sur agent dans l'exercice de ses fonctions. Le mieux c'était encore de les ignorer dans la mesure du possible.

Emilie : - Pourquoi est-ce que je ne peux même pas aller à la cantine le midi ?

Infirmière : - Exactement pour la même raison que celle qui nous réunit. On va à la cantine quand on tient debout madame Saez.

Emilie : - C'était ma mère madame Saez.

Infirmière : - Ne jouez pas sur les mots.

Infirmière 2 : - Cela dit c'est très bien pour aujourd'hui nous allons vous laissez-la, nous reprendrons demain.

Et elles détalèrent aussi vite qu'elles sont arrivées me laissant seule assise sur mon lit. Je soupirais lourdement avant de lever les yeux vers mes deux seuls invités. Enfin invités, façon de parler.

Romain : - Ravie de voir que vous avez retrouvés la parole.

Emilie : - Ouais ouais. Conclus-je rapidement.

Romain : - Je vois nous allons donc aller droit au but. Est-ce que vous avez tué Jonathan Humbert.

Je me retournais vers lui surprise du ton sérieux de sa stupide question.

Emilie : - Ok donc je suis votre raisonnement. Je suis allée là-bas, d'une manière ou d'une autre une bagarre commence je le tue. J'ai un couteau dans la main plein de sang que faire ? Et là me vient une bête d'idée, je m'enfonce la lame jusqu'à ce qu'elle disparaisse presque, il faut même que je tape dessus pour que le manche y passe aussi sur 5 centimètres de plus mais je ne vais pas appeler la police pourquoi faire ? Non je vais jouer dans sa vieille caisse pourrie je le rappelle en pleine hémorragie. Je sors de la voiture ensuite, je vois du faux gazon tiens je suis curieuse je vais le soulever. Oh ! Une plaque de fonte ? Je pisse le sang mais je vais me pencher pour soulever la planche et je vais y arriver évidemment. Et enfin pour finir je vois le puit mais pourquoi j'appellerai les secours, je serais plus efficace en faisant une chute de plus de 10m. Le meilleur pour la fin de manière totalement incroyable je remets la plaque de fonte, le gazon et la voiture sur nous. Et puis je me suis laissée crever au fond alors que j'ai un futur ex-ex-mari, un beau-frère, une sœur, 3 enfants et 3 neveux et nièces. C'est vrai que ça se tient. Quel travail vous avez votre coupable messieurs.

Je joignis mes mains devant moi, poings liés ironiquement comme s'ils allaient me menotter.

Romain : - Gaspard vous pouvez sortir s'il vous plaît je vous rejoins dehors. 

Gaspard l'interrogea longuement du regard tandis que Romain se tourna vers moi sans faire attention à son collègue.

Après un petit moment il finit par partir et l'agent Rudis s'assit sur le lit à côté de moi.

Romain : - Il va falloir que vous coopériez Emilie, je suis désolé mais j'ai les pieds et poings liés. Interpol nous tient par les couilles.

Emilie : - Je croyais que vous étiez de mon côté alors que c'est tout l'inverse. Vous faites votre petite chasse aux sorcières sur moi. J'espère que vous êtes plus doux avec Arthur parce qu'il doit être encore faible.

Romain : - Il nous a dit tout ce qu'il savait, justement c'est pour ça qu'Interpol le laisse tranquille. Il est même dans une maison avec ses enfants en tant que témoin surveillé.

Emilie : - Il a réussi à avoir la garde de dernier bébé ?

Romain : - On l'a aidé, oui. Ça a été vite parce qu'il a coopéré tout de suite Emilie.

Emilie : - Vous l'avez envoyé où ?

Romain : - Emilie... Je ne peux pas vous le dire je suis désolé. Il est protégé par le programme de protection des témoins. Il bougera tous les 3 ans, il n'aura plus d'identité fixe, plus de travail. Ce ne sera plus qu'un fantôme aux yeux de la loi.

Emilie : - Je vois... Je suppose que c'est mieux comme ça...

Romain : - Aidez-moi à découvrir ce qu'il s'est passé.

Je soupirais avant de lever la tête et plonger mon regard dans le sien.

Romain : - Ce ne sera pas compliqué avec Interpol, vous serez avec ou contre nous.

Emilie : - Qu'est-ce que vous voulez savoir ? J'ai des souvenirs voilés de ce qu'il s'est passé ce jour-là. J'ai réussi à trouver où il habitait, je suis tombée sur lui, on a discuté et brusquement j'ai senti une violente douleur dans le ventre puis plus rien. Le noir.

Romain : - Ne vous forcez pas prenez vos souvenirs comme ils viennent, de quoi avez-vous parlé ?  Me demanda-t-il en sortant prestement un carnet et un stylo.

Emilie : - De sa sœur essentiellement. Servanne.

Romain : - Dites-moi tout ce que vous savez sur elle.

Je me mis à tout lui raconter en détail à partir du moment où j'ai rencontré cette folle pour la première fois, le baptême chaotique, ce qu'Arthur me racontait parfois, ce que Derreck me disait, ce que j'apprenais pour finir sur la dernière conversation avec lui puis celle moins intéressante avec le frère de Servanne. Romain écrit tout soigneusement même s'il devait savoir la moitié des choses que je venais de lui raconter.

Emilie : - Qu'est-ce que vous êtes ?

L'agent Rudis soupira avant de fouiller dans sa poche intérieure me sortant une espèce de petit portefeuille que j'ouvris tout de suite. Agent spécial Rudis Brigade anti-Gang.

Romain : - Oui c'est bien ce que vous pensez, aucunes de nos rencontres n'étaient fortuites, j'en suis désolé. Quand j'ai commencé dans la police j'étais à New York et ma première affaire à la brigade anti-Gang a été d'enquêter sur le Fauve et votre gang. Quand vous êtes parties on m'a muté auprès de vous pour que je vous surveille de près. J'ai vite vu que vous n'aspiriez qu'à des vies calmes mais quand Daryl Ortega est revenu vers Myriam on a réouvert le dossier et depuis il ne fait que grossir. Je vous surveille plus ou moins de loin, je suis venu plusieurs fois à votre rencontre pour tâter le terrain, seulement... Il y a une justice Emilie et ça pour tout le monde. Je sais que vous êtes propre, que votre business est en ordre et parfaitement légal. Vous avez donné une chance à Miami et je sais qu'elle vous le rend très bien mais pensez à vos enfants, aux enfants de Daryl Ortega. Ça va être la descente aux enfers pour vous et j'en suis désolé.

Emilie : - Pourquoi parlons-nous de Daryl ? M'inquiété-je.

Après tout ce qu'on a vécu notre famille ne peut pas juste exploser comme ça. Daryl Ortega ne peut tout simplement pas aller en prison c'est inconcevable.

Romain : - L'arme du crime a été retrouvé et porte la trace ADN de votre sœur et lui. Il est actuellement en détention provisoire où il nous a avoué que c'était bien son arme mais que lui et sa femme s'en servait, pour autant il nous a affirmé qu'elle ne s'en servait pas sans lui ce qui fait de cette déclaration une sorte de preuve indirect que c'est lui qui a tué Jonathan. Je ne peux pas vous en dire plus à part que la peine de mort est en vigueur à Miami et qu'avec un dossier comme le sien, même avec une avocate de talent il a moins d'1% de chance de s'en sortir.

Mon pire cauchemar. Je n'aurais jamais imaginé pire situation de toute ma vie, à cause de moi en plus, c'est une catastrophe. Même s'ils ne veulent pas de moi il faut que je trouve le moyen de les aider, ils restent ma famille et je ne les laisserai jamais tomber peu importe ce qu'ils pensent de moi.

Emilie : - Je pourrais sortir quand ?

Romain : - Selon les médecins ce n'est pas au programme encore.

Chaque chose en son temps Emilie.

Emilie : - Je vous remercie de votre honnêteté mais j'ai besoin de me reposer.

Romain : - Bien sûr nous reviendrons bientôt pour vous donner des nouvelles et s'il vous plaît Emilie ne soyez pas gentille mais disons ouverte à la discussion avec l'agent Julien. Il ne fait que son travail.

Emilie : - Je tâcherais de m'en souvenir.

Gaspard nous rejoignit pour me dire au revoir et quand ils quittèrent la pièce je m'allongeais dans mon lit les yeux rivés au plafond. Il faut que je sorte d'ici peu importe le moyen. Cependant quelques limites s'appliquaient :

1 : Je n'ai aucun moyen de communication sécurisé.

2 : Je n'ai pas d'argent.

3 : Je n'ai pas d'habits propres même pas de chaussures.

4 : Dernier et non des moindres, à la seconde où je passerais les portes de cet hôpital je serais recherchée par toutes les polices de la ville.

Un problème à la fois. Je fermais les yeux dans mon lit me forçant à dormir pour que ce soir je puisse commencer mon évasion. Je mis un temps infiniment long pour m'endormir mais quand mes yeux se rouvrirent définitivement ma chambre était plongée dans le noir. Les infirmières étaient passés à plusieurs reprises pour me proposer leurs repas à la con que j'avais refusé l'air endormie avant qu'une dernière active un tube derrière moi sensé me nourrir je suppose. Une fois la nuit tombée je me réveillais mais n'avais aucun moyen de vérifier l'heure dans ma chambre et la télé serait le meilleur moyen d'alerter tout le monde. Je descendis à pas de loup de mon lit, en me donnant un objectif pour ce soir, analyser mon environnement. Je rejoignis doucement ma porte avant de l'ouvrir aussi délicatement que possible en y insérant ma tête. Soudain ce que je vis me fit sursauter et refermer la porte immédiatement.

Emilie : - Comment ça se fait qu'il y a 2 policiers devant ma porte ? Chuchoté-je.

Je ne suis plus en danger de mort et cette morue doit être en détention provisoire ! Bon ça complique un peu plus la chose mais tant pis. J'ouvris la porte à nouveau en faisant très attention à ne pas réveiller mes deux geôliers mais cette fois-ci il n'y en avait plus qu'un alors je fis très attention au retour de l'autre en observant l'horloge en face de moi : 3h. Je suppose que ce sont mes gardes de nuit alors c'est peut-être une routine. Je ne pouvais rien noter, je n'avais confiance en personne alors il fallait que je retienne toutes ses informations.

1 nouvelle semaine passa sous perfusion étant donné que ses bons médecins croyaient que je faisais une dépression, j'étais forcée de me lever parfois pour suivre une espèce de thérapie à la con alors que je ne voulais qu'une chose c'était sortir d'ici et je ne comprenais pas pourquoi on me le refusait. Toutes les excuses étaient bonnes, avant c'était mes pertes d'équilibres, maintenant c'est soi-disant mon état instable, parfois c'est à cause de ma nutrition, que des non qui me rendait d'autant plus dingue. Cependant les nuits j'avançais de plus en plus, je connaissais les routines de chacun et comme ils ne changeaient ni ses pauvres infirmières épuisées, ni ses flics apathiques c'était parfait. Deux fois cette semaine j'aurais pu m'échapper mais je ne l'ai pas fait de peur de faire une erreur et de perdre ma seule chance de sortir d'ici.

Je n'osais même pas imaginer ce qu'il adviendrait de moi si je venais à me faire découvrir. L'isolement probablement ? La détention ? Je n'en sais rien. Tout ce que je savais c'est que je n'étais pas en état d'arrestation et que je n'avais donné aucune autorisation pour rester dans cet hôpital, peu importe les soins qu'on pouvait m'administrer. Après y avoir longuement réfléchi allongée dans mon lit les yeux fermés je me remémorais une dernière fois mon plan.

A 3h pile chaque soir un de mes policiers partait à la machine à café, pendant que les infirmières faisaient une de leurs nombreuses rondes du soir. Seule une restait dans leur salle de pause pour tenter de se reposer et aussi surveiller leurs effets personnels à toutes étant donné que leur vestiaire était juste derrière. Aucun lien avec mes gardes ça aurait été trop facile mais elle doit gérer les urgences en chambre. Mon piquet a le sommeil suffisamment lourd, il sait qu'il y a toujours un patient pour réclamer la nuit alors il ne lève même pas un œil. Par contre si une patiente aillant une phobie du noir était brusquement réveillée en pleine nuit par son réveil à 3h03 ça lui ferait bizarre non ?

Une sonnerie se déclencha soudainement rapidement suivi d'un cri de terreur qui fendit le silence pesant de cette nuit d'évasion, pas de test, ni d'essais. Juste un seul coup de poker. En l'espace d'une seconde l'infirmière se précipita au chevet de sa patiente terrorisée et de manière totalement inattendu mon garde se leva pour aller voir ce qu'il se passait ce qui me permit de sortir en toute discrétion de ma chambre essayant de me fondre au noir du couloir aussi vite que possible. Une fois dans la salle de pause des infirmières je cherchais rapidement les vestiaires, il n'y avait qu'une seule porte à part les toilettes ce qui ne fût pas trop difficile.

D'accord visiblement elles laissent toutes leurs casiers ouverts. Il me fallût en trouver une avec le même gabarit que moi c'est à dire maigre ++ de celles qui peuvent autant s'habiller au rayon enfant qu'adulte. Mais on sait toutes que pour une raison inconnu le rayon enfant est moins cher n'est pas ? J'enfilais son chemisier, son jean et ses ballerines. Je fis attention à ne rien bouger d'autres. Il ne s'agirait pas qu'elle croit que je lui ai volé de l'argent ou quelque chose de plus précieux par contre... Le ticket de bus dans son pantalon me servira bien par contre désolée. Je le remis soigneusement dans la poche arrière puis partis en prenant au vol son pass d'identité qui lui servait à rentrer et sortir de l'hôpital. En repassant dans la salle de pause je vus que le policier devant ma chambre s'y était remis. Visiblement il n'avait pas vu que j'avais disparu et mieux encore il ne m'avait vu qu'une fois donc là je suppose qu'avec les cheveux tirés en un chignon propre, une carte d'identité accroché à mon pantalon et l'air aussi déterminé que fatigué pour partir ça passerait.

Je pris une grande inspiration avant de sortir de la salle de pause puis me lancer.

Le policier : - En voilà une chanceuse. Vous profiterez du reste de la nuit pour moi ?

Emilie : - Avec grand plaisir.

Si tu savais je vais te prendre au mot.

Le policier : - C'est rare qu'on vous voie partir si tôt.

Pirouette.

Emilie : - Vous savez ce que c'est les infirmières ? Beaucoup d'heures supplémentaires et une rémunération de ces heures en limitant le personnel quand c'est possible.

Merci monsieur le président qui ne prend pas soin de son personnel médical.

Le policier : - Oh ne m'en parlez pas c'est pareil pour la police.

Emilie : - Bonne nuit monsieur l'agent.

Le policer : - Au revoir madame l'infirmière.

Je lui fis un signe de tête avant de réfléchir. Je ne connais pas l'hôpital plus que mon couloir. J'ai déjà été ici pour accoucher mais en aucun cas c'était ce service ! Malgré tout, des petits pieds au sol semblaient m'indiquer la sortie. Au détour d'une allée je croisais l'autre policier qui fit à peine attention à moi tandis que je pressais le pas. Emilie calme toi c'est le meilleur moyen de se faire repérer. Quand je passais la dernière grande porte je remercie intérieurement mon intelligence et mon bon sens pour avoir pris le pass de cette jeune femme parce qu'il l'avait fallu pour chaque putain de porte que j'avais traversé. Je me suis ensuite retrouvée dans un hall qui me sembla être le hall d'entrée, je me retournais vers la dernière porte que j'avais traversée en souriant avant de voir inscrit au-dessus : "Psychiatrie"

J'ai dû me perdre parmi les couloirs à un moment rien de grave. Je passais devant la réceptionniste quasiment endormie devant son ordinateur.

Emilie : - Au revoir à demain !

La réceptionniste : - A demain.

Parfait la politesse y a que ça de vrai pour passer inaperçu ! Une fois dehors je respirais l'air frais du soir avant de me retourner une bonne fois pour toute. Va bien te faire foutre.

"Maison de repos et de psychiatrie de Miami"

Mais bordel qu'est-ce que je foutais là ! Mon cerveau tournait à plein régime tandis que je ne bougeais plus, paralysée devant l'enseigne. Emilie faut que tu bouges, si l'infirmière décide de vérifier si tout va bien dans ta chambre étant donné le boucan chez la voisine l'alarme sera donné bien plus tôt que prévu. Tu ne peux pas avoir fait tout ça pour rien DECALE ! Comme débloquée par mes propres pensées je me mis à courir le plus vite possible. Il fallait que je chope un bus.

Je courus jusqu'à l'arrêt le plus proche pour les bureaux de Myriam. Si Daryl était effectivement en détention provisoire elle devait être au bureau en train de bosser à cette heure-ci. Je suppose que pour doubler ses chances elle devait bosser avec Baptiste, il est comme un laxatif. On pense qu'avec lui ça va aller mieux mais en fait il nous fait plus chier qu'autre chose. Alors effectivement je ne le porte pas dans mon cœur étant donné son passif mais s'il peut aider Myriam je la crois assez maligne pour éviter ses assauts. Après tout même si elle ne se souvient plus bien de Daryl elle a quand même des sentiments pour lui et je ne la crois pas capable de faire ça. La tête contre la vitre je réfléchissais à ces deux dernières semaines. Comment j'ai pu être aussi bête pour ne pas voir que j'étais pris en otage dans un hôpital psy. Il avait l'air normal je pensais juste être dans un service que je ne connaissais pas. Après tout je ne suis pas spécialiste en hôpitaux.

Au bout d'une bonne heure à retomber amoureuse de ma ville d'adoption je descendis à l'arrêt de bus en bas de la tour de verre de Zazou. Evidemment la porte d'entrée était fermée mais l'interphone semblait en état de marche. J'appuyais un grand coup dessus avant d'entendre la voix que j'attendais.

Myriam : - Je suis désolée les bureaux sont fermés revenez demain.

Emilie : - J'aimerais bien mais demain ce sera trop tard Zazou.

Myriam : - Putain de bordel de merde ! MONTE !

Et une nouvelle paire de tympans, une !

J'ouvris la porte qu'elle avait déverrouillé avant de monter les escaliers en courant. En arrivant à son étage je lui sautais dans les bras, elle caressa mes cheveux avec force comme si c'était la dernière fois avant de prendre mon visage entre ses mains et de coller son front au mien.

Myriam : - J'ai cru que je ne pourrais jamais te revoir !

Emilie : - Moi aussi... Moi aussi...

Myriam : - Attends, avant tout il faut que je prévienne Matt on était tous mort d'inquiétude ! Mais alors tu étais à l'hôpital ? Je n'ai jamais pu t'y trouver ! J'ai même fait jouer mes contacts qui me disaient qu'il n'y avait aucun patient de ce nom-là dans l'hôpital tout entier. Je pensais que c'était la police qui faisait jouer ses relations pour t'avoir sous le bras. On se demandait même à force si tu étais toujours vivante !

Emilie : - Très longue histoire... ! Tiens salut ducon. Vous avez quelque chose à manger je meurs de faim et je n'ai pas un rond.

Baptiste derrière elle mima un salut forcé.

Myriam : - Comment ça ? Attends une seconde.

Myriam me fit signe de me taire le portable à l'oreille probablement en communication avec Matt.

Myriam : - Matt, désolée de te réveiller en pleine nuit je sais que c'est ta nuit de repos mais est-ce que tu pourrais passer au bureau s'il te plaît, j'ai quelques questions pour le dossier de Daryl qui ne peuvent pas attendre demain. Oui c'est suffisamment urgent pour que je te demande de venir à cette heure-ci. Rapport au dragon en relation avec l'oiseau.

Quelle petite maligne !

Myriam : - J'ai tellement de choses à te dire et à te demander que je ne sais pas par quoi commencer !

Emilie : - Commence par me donner à manger s'il te plaît !

Myriam : - Oh oui excuse-moi ! J'ai des restes de sushi dans mon bureau.

Emilie : - Toi qui manges des sushis, voilà une chose bien rare.

Myriam : - Quoi ? Tu rigoles ou quoi j'adore ça !

Je m'affalais sur son siège de bureau en engloutissant littéralement leurs restes à tous les deux.

Baptiste : - Je n'avais pas...

Myriam : - Mais si t'avais fini.

Baptiste : - Ok j'avais fini. Lui répondit-il immédiatement en levant les yeux aux ciels.

Myriam : - Alors dis moi où tu étais ?

Je lui expliquais en détail tandis que leurs yeux à tous les deux s'agrandirent.

Emilie : - Tu penses bien qu'avec 2 gardes à ma porte j'ai mis une semaine à prévoir ce plan. Gardes totalement inutiles puisque Servanne est en prison.

Myriam : - Hein ?

Emilie : - Bah j'ai appris qu'ils avaient mis Daryl en détention provisoire alors Servanne doit y être aussi.

Myriam : - Pour Daryl c'est vrai, on s'organise d'ailleurs comme on peut à la maison, c'est compliqué... Mais Servanne est toujours dehors... Présomption d'innocence oblige.

Emilie : - JE TE DEMANDE PARDON ?

Myriam : - Je te jure. Visiblement complicité de tentative d'assassinat sur 3 personnes différentes, dissimulation de preuve et je te passe une ligne comme le bras ne leur suffit pas. Par contre Daryl une empreinte et il est derrière les barreaux.

Emilie : - Je sais pourquoi. Tu te souviens le policier qui était sur l'affaire de disparition de Mina ?

Myriam : - Oui je me souviens vaguement pourquoi ?

Emilie : - Non attends comment tu peux t'en souvenir ?

Myriam : - Il se pourrait que ma sœur et mon bébé m'ait aidé à me souvenir.

Emilie : - Qu'est-ce qu'à bien pu faire Daryl que je n'ai pas fait pour que tu te rappelles ?

Myriam : - Un bébé.

Emilie : - Non attends ? Ça veut dire que...

Myriam : - Bah ouais je me suis dit que la Terre n'était pas suffisamment pleine. Et puis honnêtement à 10 c'était vraiment trop facile.

Emilie : - Zazou !

Je me relevais pour la prendre dans mes bras comme il se doit. Alors que je sentis quelques larmes dans mon cou.

Emilie : - Ce qui explique évidemment les sushis étant donné que tu en raffole particulièrement quand tu es enceinte. Et je comprends également que ça ait pu te faire un choc suffisamment fort pour faire revenir tes souvenirs.

Myriam : - En fait je t'avoue que je n'y pensais plus du tout. Ok on s'amusait avec Daryl on couchait ensemble c'était cool et puis on ne se protégeait pas étant donné qu'il était censé être mon mari. Et bref je n'ai pas percuté que bah un homme et une femme non protégé d'un jeune âge, attention si tu dis le contraire, peuvent facilement enfin tu vois. Et puis je ne sais pas, toi je ne t'avais jamais vu rien prendre alors ça ne m'a pas effleuré l'esprit une seconde.

Emilie : - Qu'est-ce qu'en penses Daryl ?

Myriam : - Oh il était ravi, tu sais qu'il adore quand je suis enceinte. Il peut l'espace de 9 mois redevenir le macho qu'il a toujours rêvé d'être et que je l'empêche au quotidien ! Même si fondamentalement cet enfant n'était pas attendu, je le garde évidemment mais on a choisi de ne pas savoir le sexe. On se laisse la surprise pour le dernier. Parce que là oui ce sera le dernier !

Myriam rigola tout en pleurant me rappelant qu'on a un peu sauté du coq à l'âne.

Emilie : - Je suis très contente pour toi mon petit Zazou et on sera tous là pour toi d'accord ?

Myriam : - Je suis contente que tu sois avec moi Mushu. Mais dis-moi ce que les policiers t'ont dit pour te garder dans cette chambre.

Emilie : - Ils trouvaient toujours une excuse pour que je reste, ma blessure mal guérie, des analyses moins bonnes que la veille, des difficultés à me tenir debout, un refus de se nourrir. Tout y est passé je crois bien et deux agents venaient très régulièrement dont un gars d'Interpol et le policier qui s'est occupé de Mina à l'époque et que j'ai très souvent revu. Il m'a avoué être un agent de la brigade anti gang. Il enquêtait sur nous depuis New York et quand j'ai quitté ce milieu et que je me suis rangée il s'est rabattu sur Daryl. Mais concrètement ils ne me laissaient pas le choix, un jour je leur ai dit que j'en avais marre de leur connerie et j'ai essayé de me barrer mais ils m'ont attaché au lit en prétextant ne pas pouvoir me laisser sortir étant donné que je présentais un danger pour moi et les autres au vu de ma nervosité.

Myriam : - Fait chier bordel. Je le savais que ces conneries ne dureraient pas éternellement.

Emilie : - Il m'a déjà expliqué ce qu'il faisait mais je ne vois pas en quoi du point de vue de la loi c'est illégal ?

Myriam : - Le soucis c'est que c'est border. Quand on le met sur le coup de maisons que ce soit pour des traites impayés, un héritage jamais réclamé, une saisie il s'arrange pour que la maison n'ait aucune valeur au préalable. Bien sûr personne n'a de preuve mais les climatiseurs disparaissent, du jour au lendemain les tuyaux sont foutus et il n'y a plus que de l'eau froide avec de la boue qui passe. Les agences ne veulent pas s'embêter avec des maisons à problèmes, les particuliers non plus donc l'entreprise de Daryl achètent la maison une bouchée de pain, ce qui a disparu revient miraculeusement et en deux temps trois mouvements la maison triple de valeur. Au mieux que j'ai vu une maison est passé de quelques milliers de dollars à des millions en bord de côte. Il contrôle littéralement l'immobilier à Miami. Il joue sur le fil avec la loi mais son entreprise est clean. J'ai regardé ses papiers et j'ai tout bien fait. J'avais rédigé des contrats de travail pour tous ses employés, il a une entreprise de rénovation en bonne et due forme c'est pour ça qu'il est toujours debout, grâce à moi mais j'ai fait une connerie.

Emilie : - Je vois... Comment ça ?

Myriam : - Quand on est venu te sauver, je suis tombée sur Jonathan... et c'est moi qui lui ai collé une balle dans la tête et entre les jambes. Ils ont tout de suite fait le rapprochement alors moi je m'en suis sortie avec la loi, j'ai fait des pirouettes comme quoi je suis aussi sur le permis de détention de cette arme étant donné que c'est mon mari mais en me dédouanant c'est comme si je leur avais construit un dossier à charge contre Daryl. Tu te souviens quand on jouait aux dames avec Hitz et qu'il nous bloquait ? Il nous forçait à prendre ses pions pour qu'on tombe dans son piège et qu'il nous prenne le nôtre après. Quoi qu'on fasse on perdait un pion soit en soufflant soit en jouant. Je me suis retrouvée dans cette situation en sachant qu'évidemment Daryl a tout pris sur ses épaules alors qu'il n'a rien fait, pour une fois ahah.

Emilie : - Tu sais s'il a fait des aveux ?

Myriam : - Je ne le pense pas assez con pour ça. Il veut voir ses enfants grandir quand même et pas à travers des barreaux. Mais je bosse dessus depuis une semaine et je ne vois plus quelle loi je peux invoquer pour qu'il soit libéré en vue de son jugement.

Baptiste : - On a déjà déposé un recours contre la détention provisoire étant donné que son casier est vierge mais on n'a toujours pas de nouvelles.

Emilie : - Parce que tu l'aides vraiment, toi ?

Baptiste : - Je ne suis pas le roi des cons comme tu sembles le penser. J'ai un cœur et je vois surtout les affaires qui rapportent gros tant niveau réputation que fric. L'un des avocats qui a défendu le grand Daryl Ortega. Ça va me rapporter des gros bonnets.

Emilie : - Je comprends mieux. Pourquoi se contenter de la clientèle de Saul Goodman quand on peut avoir aux creux de la main les personnes les plus influentes de Miami.

Baptiste : - D'ailleurs si tu...

Emilie : - Non merci. J'ai des avocats très compétents et une sœur qui a toujours un œil sur ce qu'ils font, je suis blindée. Mais d'ailleurs qu'est-ce qu'en penses Matt que tu sois enceinte ?

Il haussa les épaules avant d'aller s'asseoir dans un fond de la pièce un bouquin de lois à la main.

Myriam : - Bon déjà je vais m'occuper de toi, parce qu'ils n'avaient pas le droit de te détenir abusivement contre ton gré et sans prévenir personne. Mais en attendant je préfère que tu restes loin de tout ça, s'ils sont capables de te garder dans un hôpital psy contre ton gré je préfère ne pas savoir ce qu'ils sont capables de faire pour te récupérer. Est-ce qu'à part la maison tu as quelque part où aller ?

Matt : - Que ça lui rappellera des souvenirs heureux. Et oui elle a un endroit.

Je me retournais vers la voix que j'avais entendu avant de lui sauter dans les bras. Matt me serra contre lui mais je le sentis distant comme s'il me prenait dans ses bras, juste pour ne pas me vexer.

Myriam : - Bon parfait, je ne préfère pas savoir. Je mens très mal et si on me demande au moins je dirais la vérité. Alors vas-y Mushu. Ça me brise le cœur mais il vaut mieux que tu restes loin de cette merde pour une fois il n'y a que moi qui peut gérer et c'est à moi de te protéger. Je reviendrais te voir quand tout ça sera fini.

Emilie : - Zazou il doit forcément y avoir une autre solution...

Les larmes commencèrent à me monter aux yeux tandis qu'elle se rapprocha de moi pour prendre ma tête entre ses mains.

Myriam : - Je te promets que je fais le maximum pour qu'on te rejoigne tous au plus vite. On a un anniversaire à fêter je te rappelle ! Tu ne me laisserais pas gratter une année. Me dit-elle en souriant tandis que les larmes commençaient à couler.

Emilie : - Ça non !

Nous nous sommes serrés le plus fort possible dans nos bras sachant qu'on pourrait se revoir dans 1 mois comme dans 1 an rien n'était sûr.

Emilie : - Je suis tellement désolée pour ce que j'ai fait... Lui chuchoté-je à l'oreille.

Myriam : Ne t'inquiètes pas Mushu. J'ai eu le temps d'y réfléchir et tu as fait ce qui te semblait juste. On aurait tous fait la même chose...

Emilie : Comment on est censé dire au revoir à sa sœur ?

Myriam : - Je n'en sais foutrement rien mais ce que je sais c'est que je t'aime et cette amour n'aura aucune barrière de distance, de temps. C'est incommensurable et immensurable. Je t'aime d'amour.

Emilie : - Dans un moment pareil t'arrives à me citer les vieux films que nous montrait Hitz.

Myriam : - C'est ce film qui m'a donné envie d'être avocate. Je n'y peux rien ma chérie.

Emilie : - Tu vas tellement me manquer.

Je la serrais encore plus fort dans mes bras alors qu'elle me promit de me donner des nouvelles parfois.

Myriam : - Peu importe où tu es demandes à recevoir le New York Times je t'écrirais dedans.

Emilie : - Ça marche ! On se reverra vite hein ?

Myriam : - Je te le promets.

Matt qui attendait derrière m'ouvrit la porte tandis que j'entendis une dernière fois la voix larmoyante de Myriam derrière moi.

Myriam : - J'adore tes ballerines Mushu !

Je baissais les yeux vers l'objet de ses compliments et me rendit compte que l'infirmière à qui j'avais volé ses vêtements avait de magnifiques ballerines léopard. Un petit rire nerveux m'échappa avant qu'elle ne s'approche pour fermer la porte derrière nous comme si c'était trop dur.

Emilie : - Je suis désolée Matt...

Seul le silence me répondit alors j'en profitais pour vider toutes les larmes de mon corps la tête détournée de Matt. Il avait légitimement le droit de me faire la tête mais s'il ne voulait m'être d'aucune aide je ne me sentais pas à l'aise de pleurer devant lui. Je m'installais discrètement dans la voiture tandis qu'il m'emmena à la maison pour prendre mes affaires et embrasser mes enfants.

Je montais les escaliers de la maison silencieuse. Hitz était endormi dans le canapé. En haut, devant la porte de Mina je vus un rayon de lumière dépassait de la porte et quand j'ouvris elle se retourna et me sauta tout de suite au cou.

Mina : - Tu m'as tellement manqué maman ! J'ai cru qu'on ne te reverrait jamais. Personne ne savait où tu étais !

Emilie : - Je sais mon coeur. Mais j'ai quelque chose à te dire.

Mina : - Que tu reviens à la maison ?

Emilie : - Non la frite... Je... Comme tu le vois j'ai mis le bazar à la maison et il faut que j'assume la responsabilité de mes actes.

Mina : - Tu vas aller en prison ? Me coupa-t-elle.

Soudain surement alerter par nos pas et de notre discussion, Ellie et Ayden nous rejoignirent pour sauter eux aussi dans mes bras. Je m'assis finalement par terre mes enfants tout autour de moi pour leur expliquer ce qui allait exactement se passer.

Emilie : - Je ne vais pas aller en prison mais je vais aller dans un endroit pour laisser un peu d'air à tante Myriam pour qu'elle puisse se concentrer sur oncle Daryl. Je fais ce que je pensais être juste en sauvant Arthur mais je n'ai pas pensé à vous, aux conséquences sauf que maintenant je dois les payer.

Mina : - Mais maman... Nous on te pardonne... Il faut que tu restes avec nous on a besoin de toi ! S'exclama-t-elle les larmes aux yeux.

Ellie : - Tu nous abandonnes ?

J'essuyais rapidement les larmes sur la joue de Mina alors que les miennes menaçaient d'exploser.

Emilie : - Non je ne vous abandonne pas au contraire, je fais ça pour vous pour que vous puissiez vivre tranquille et qu'on vous laisse tranquille avec nos histoires de grand. Mais peu importe où je serais et pour combien de temps, je vous aime de tout mon cœur. Vous êtes ce que j'ai fait de mieux sur cette Terre et je veux que jamais vous n'en doutiez.

Mina : - Pourquoi t'as fait ça maman ? Pourquoi tu nous as fait ça...?

Mina commençait à se débattre alors je la serrais un peu plus fort contre moi et elle cessa d'elle-même.

Emilie : - Je suis tellement tellement désolée si vous saviez... Je pars mais je vous laisse un petit peu de moi. Parce que toi Mina tu as mes cheveux et ma bouche ! Tu as malheureusement aussi mon tour de poitrine, j'aurais préféré que ce soit celui de papa mais bon !

Un petit rire lui échappa alors que je passais à Ayden.

Emilie : - Toi Ayden je crois que tu as ma force de caractère, tu n'abandonnes jamais et tu aimes les gens autour de toi sans condition et sans limite. Je sais que tu deviendras un garçon formidable mais ne te laisse pas avoir par les filles et ne leur fais pas de mal non plus. Trouve le juste milieu.

Ayden : - Je n'aimerais jamais que toi maman...

Emilie : - Mon petit garçon...

Je lui embrassais le front avant de passer à Ellie.

Emilie : - Ellie ma dernière petite merveille je sais que tu feras bon usage de ses épis de blés magnifique, de ces deux billes bleus sublimes et de ce visage angélique. Ne laisse jamais personne te faire croire que tu es inférieur aux autres pour n'importe quelle raison. Et parle chérie. Parle à ton frère et à ta sœur quand ça ne va pas, ne garde pas les choses pour toi, d'accord mon amour ?

Ellie : - C'est promis maman... Et il faut que tu fasses un bisou à Chapo aussi.

Je souris en embrassant le front de ma fille et la tête de son chien qui en profita pour me voler une léchouille.

Mina : - Tu ne sais pas quand c'est qu'on te revoie n'est-ce pas ?

Emilie : - Non je ne sais pas du tout...

Je les serrais une dernière fois dans mes bras en leur disant à quel point je les aime.

Mina, Ayden et Ellie : - On t'aime aussi maman.

Une larme m'échappa alors que je mis tout le monde au lit pour la dernière fois avant je ne sais combien de temps.

Je commençais par Ellie pour finir avec Mina.

Emilie : - Je t'aime ma grande fille.

Mina : - Tu ne peux pas louper des choses maman... D'ailleurs maman rapproche ton oreille.

Je me penchais vers Nana et elle mit ses petites mains autour de mes oreilles pour que son secret ne soit connu que de nous.

Mina : - Tu m'avais fait promettre de te le dire quand ce serait fait bah... On l'a fait maman...

Une larme roula sur ma joue puis une autre rapidement suivie par une autre.

Mina : - Mais ne t'inquiètes pas c'était génial. Il a été hyper gentil avec moi et c'était sa première fois à lui aussi... Je ne sais pas si toi aussi et je crois que je ne veux pas le savoir mais j'adore ça 'man !

Oh mon dieu on m'aurait transpercé le cœur à vif que ça aurait été moins douloureux que te savoir que sa petite fille est une grande maintenant.

Emilie : - C'est tout ce que je te souhaite mon ange, je t'assure. Et je suis fière de toi.

Mina : - Tu n'es pas déçue ?

Emilie : - Je pleure parce que j'ai en face de moi une grande fille maintenant. Alors que de mes yeux de maman tu es toujours la petite fille que j'habillais comme moi et qui me suivait partout. Tu es la petite fille casse-cou que j'emmenais deux fois par semaine au skate et qui se battait pour en faire alors que tout le monde lui disait que c'était un sport de garçon. Tu es et tu resteras toujours le petit bébé que je sentais juste ici bouger.

Les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux tandis qu'elle me prit dans ses bras et j'en profitais pour la serrer une dernière fois.

Mina : - Tu es et tu resteras la meilleure maman du monde.

Emilie : - Je te remercie mon bébé.

Mina : - Je peux te confier un dernier secret maman ?

Emilie : - Bébé c'est trop tôt pour me dire que tu es enceinte !

Mina : - N'importe quoi ! Rit-elle. J'ai un journal intime, mais sur mon iPod, j'enregistre chaque jour des vocales, je voulais juste que tu le saches.

Emilie : - T'es une petite maligne ! Continue comme ça pour pas que ton père nous fasse une crise cardiaque en rangeant ta chambre. Et ne parle pas de ce soir au cas où... Et prends soin de ton père quelque chose me dit qu'il en aura besoin.

Mina : - Compte sur moi.

Je l'embrassais une dernière fois avant de me relever, la saluer et de fermer la porte derrière moi. Matt qui était dans notre chambre préparait quelques vêtements qu'il savait que je prendrais.

Matt : - Mets tes affaires dans ta valise, j'ai quelque chose à aller chercher en bas. Et non je n'ai pas envie de parler maintenant et de réveiller les enfants.

Ou la vache, la Sibérie me parait chaude à côté de son ton. Je remplis ma valise avec des choses nécessaires et je la bouclais en prenant une photo de nous 10. Je fermais ma valise un pincement au cœur puis aller dire au revoir à mes neveux et nièces qui me tenaient évidemment pour responsable du départ de leur père. Alors je dois dire que j'ai eu plus chaleureux en au revoir mais je les comprenais évidemment et ça ne m'empêchait pas de les aimer comme mes enfants. Matt remonta quelques minutes plus tard et mis dans ma valise trois bouteilles de vin avant de la refermer et de la descendre. Bonne idée.

En bas je rejoignis Hitz qui s'était réveillé et qui me prit pudiquement dans ses bras sans un mot. Et puis nous avons pris la voiture jusqu'à un endroit seulement connu de nous, accompagné également d'un sac de sport rempli de billets pour que je puisse vivre de manière autonome. Après deux bonnes heures de voiture et une petite demie heure de bateau on y était.

L'île au large d'Hawaï que j'avais acheté à Mina avec mes premiers millions. C'était son cadeau qu'on devait lui offrir pour ses 18 ans. Je n'aurais jamais pensé que je m'en servirais avant elle. Matt déposa mes affaires dans le grand salon luxueux qu'elle avait conçu elle-même sans le savoir. Matt lui avait demandé de faire les plans de sa maison idéale et au vu du résultat je vois que c'est déjà une grande architecte.

Matt : - Emilie.

Matt interrompit le fil de mes pensées et la visite visuelle de la maison alors que je me retournais vers lui en m'asseyant sur la tranche du canapé.

Matt : - Nous deux c'est fini.

Je l'aurais parié mais la vache ça fait mal.

Matt : - Je suis désolé. Non en fait ça ne sert à rien de te mentir parce que je ne suis pas désolé. Tu m'as trahi dans tous les sens du terme. Tu veux que je te dise Emilie tu n'es pas prête à être avec quelqu'un parce que tu es trop égoïste pour penser aux sentiments des autres. Il y a d'abord tes petits caprices et ensuite les autres. Avant je satisfaisais juste tes caprices parce que je te prenais littéralement pour ma princesse mais tu veux que je te dise tu m'as épuisé. Et l'autre dindon comme vous l'appelez tous elle était seulement plus facile à vivre et putain ça m'a fait un bien ! Que pour une fois quelqu'un se préoccupe de moi avant sa personne. Il n'y a que toi Emilie, Mina passe au-dessus parce qu'elle t'aime mais elle sait très bien qu'elle t'aime bien plus que tu ne l'aimeras jamais. Et je ne parle même pas de Myriam que tu déçois sans cesse encore et encore et pourtant regarde là elle va trimer deux fois plus pour rattraper tes petits caprices et pour que tu sois au près d'elle. Parce que tu rends les gens comme ça Emilie. Tu les rends dépendant de toi jusqu'à ce qu'ils s'épuisent. J'en ai marre Emilie. Marre que tu ne saches jamais ce que tu veux, que tu fasses toujours les mauvais choix. J'ai tout fait pour que tu me pardonnes je t'ai déposé tout ce que j'avais à tes pieds et tu l'as juste ignoré. Dieu sait que je t'ai aimé mais c'est fini. J'en ai marre, je jette l'éponge. Tu es juste toxique et le peu de bon moment qu'on passe ensemble tu gâches toujours tout après. Tu n'as même pas été capable de garder cette famille unie, il faut toujours que tu détruises tout. Est-ce que tu t'es mis à ma place une seule seconde ? Est-ce que si mon ex avait été en danger et que j'avais voulu la sauver sans toi comment tu aurais réagi ? Si je l'avais embrassé de nouveau ? Et surtout si j'étais serein en me disant que je crèverais à côté d'elle. Tu n'imagines même pas le centième de ce que j'éprouve. Tu veux que je te dise Emilie ? T'es pire qu'un cancer et je crois que les enfants se porteront bien mieux sans toi.

Et il claqua la porte derrière lui me laissant complètement détruite, sonnée et seule derrière lui. Ma respiration était coupée et tout ce que je trouvais à faire c'était de sortir mes bouteilles et commencer à boire en mijotant dans la sauce immonde qu'il venait de me balancer à la figure. Mon cerveau était comme lattent, en bug.

A suivre...

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[Si  vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la  permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le  travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées  provenant de notre histoire... ❤️]

XOXO ❤️

Emilie & Myriam ❤️

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