6 - Le goût de la vie
- - - - - PDV Emilie - - - - -
Myriam : - Mushu... Reviens à la maison... Les Ortega ont débloqué...
Je n'attends pas plus longtemps pour donner les papiers qu'il faut et monter dans la voiture, direction la maison. Je grille je ne sais pas combien de feux, gueule et m'excuse autant de fois, avant de débouler à 70 dans l'allée de la villa. Je cours à l'intérieur où je vois les deux garçons se battre comme des branleurs.
Emilie : - CA SUFFIT !
Mon ton n'a aucun impact sur eux, alors je me mets entre les deux garçons, mais le coup de Matt était déjà lancé, alors je place ma main à plat devant mon visage là où est censé atterrir son poing et émets une petite pression pour qu'il se le foute lui-même dans la tronche. Évidemment ça fonctionne et il réagit tout de suite. Il ouvre la bouche pour gueuler je suppose, mais en voyant mes yeux plus froids que jamais et mon ton sec, il se ravise.
Emilie : - Va t'asseoir. Toi, Daryl, tu montes voir ta femme.
Daryl : - Non, je préfère me calmer avant de monter...
Matt va s'asseoir sagement sur un fauteuil, alors que Daryl se laisse tomber sur un siège de bar, comme je leur ai demandé.
Emilie : - Je peux savoir ce qu'il te prend de te battre comme ça avec Daryl ?
Matt : - Et toi t'étais où ?, me dit-il rageusement.
Je me lève pour le surplomber et lève un doigt accusateur vers lui.
Emilie : - Attention Matt, je ne suis pas d'humeur, alors tu redescends d'un ton avec moi immédiatement ! J'ai plus la patience de gérer tes conneries, alors tu me réponds tout de suite. C'EST. QUOI. TON. PROBLÈME ?
Il se lève, manquant presque de me foutre un coup de boule, et prend rageusement mes joues pour m'embrasser fiévreusement. Faible chose que je suis, je me laisse faire. Ça faisait tellement longtemps que nos lèvres ne s'étaient pas rencontrées, mais il a eu raison, maintenant je sais. Quand il se recula pour planter ses yeux dans les miens, je vus la surprise dans son regard.
Emilie : - Je te laisse la nuit pour réfléchir. Le week-end même, si tu veux, Matt. Mais ça fait 4 ans que je te supporte. 4 ans que tu creuses la tombe de notre couple, alors si tu veux sauver quelque chose, c'est maintenant. Si derrière toute cette colère il y a encore un tant soit peu d'amour, c'est maintenant qu'il faut le montrer, parce que le fils de pute que j'ai devant moi, c'est pas mon mari. Tu fais l'étonner, Matt ? Sérieusement, t'es surpris ? CA FAIT 4 PUTAINS D'ANNÉES que je prends sur moi pour nos enfants, mais j'en ai marre de me battre seule, t'entends ? JE SUIS EN TRAIN DE CREVER, TU LE VOIS CA ? ÉVIDEMMENT QUE NON, PUISQUE TU AS CONSTAMMENT LES YEUX FERMES. Je suis désolée si à un moment t'as plus suivi pour les enfants, mais on était d'accord pour Ellie je te signale. Mais remarque, comme le bon connard que tu es, tu t'es peut-être dit qu'elle n'arriverait pas si vite vu le temps qu'on a mit pour Ayden, pas vrai ? Bien sûr que c'est ça. Je te laisse te calmer, parce que moi aussi j'ai besoin de me calmer, parce que là je vais aller trop loin. Mais sache que là, Matt, c'est la soirée de trop et tu ferais bien de réfléchir au divorce, parce que moi j'y pense.
Je laisse un Matt abasourdi et monte dans ma chambre. Je tourne comme un lion en cage, mais décide de m'offrir une soirée. La première soirée depuis très longtemps, après tout, pourquoi pas ? Qui m'en empêcherait ? Personne.
J'enfilais une robe outrageusement décolletée avec un maquillage digne de mon âge tout de même, avant d'envoyer un snap à ma bande de copain pour qu'ils me rejoignent dans notre bar avant que j'aille vérifier comment va Zazou et partir.
Emilie : - Coucou ma chérie... Est-ce que ça va... ?
Elle lève des yeux fatigués sur moi, alors qu'elle s'est mise au lit.
Myriam : - Je suis déçue et fatiguée de cette situation, Mushu.
Je sens à sa voix qui se casse qu'elle est au bord des larmes, alors je lui caresse la tête avant qu'elle ne fasse plus attention à ma tenue et mes talons vertigineux. Je lui offris le plus beau de mes sourires ce qui lui fit, je suppose, plaisir, puisqu'elle me le rendit avec plaisir.
Emilie : - Je vais fêter comme il se doit ta grossesse, c'est promis ! On peut pas gâcher une si belle nouvelle !
Myriam : - Je t'aurais bien accompagnée, mais déjà que niveau débit d'alcool je rivalise pas avec toi, alors enceinte... !
Emilie : - T'inquiètes, ça, je gère !
J'embrassais le sommet de son crâne avant de partir... Je lui cache tellement de choses en ce moment, mais comment lui dire... Que lui dire... Avant que je ne ferme la porte, elle m'appela et je fis demi-tour en passant ma tête dans l'entrebâillure de la porte.
Myriam : - T'es belle.
Emilie : - Merci mon Zazou, je t'aime fort ! Repose-toi.
Non, je lui dirais quand j'en saurais plus et ce jour, c'est demain. Une fois en haut des escaliers, je pris une grande inspiration avant de descendre, j'en aurais besoin. A peine ai-je posé un pied à terre que Matt se retourne, et je croise le regard surpris de Daryl.
Matt : - On peut savoir où tu vas, habillée comme ça ? T'es encore ma femme que je sache.
Emilie : - Ça fait longtemps que t'es plus mon mari, Matt.
Il se leva furieusement et vint se placer juste devant moi, mais je ne lui laissais pas le temps de répliquer.
Emilie : - C'est maintenant que tu parles ? Que tu m'écoutes ? Trop tard.
Je me détournais finalement de lui, avant de faire volteface.
Emilie : - Tu devrais pouvoir gérer tes enfants ce soir, je m'en suis occupée pendant 2 semaines sans problème, alors un soir, c'est pas la mort.
Matt : - Alors tu vas partir comme ça ?
Emilie : - Absolument, Matt. T'as tous compris ! Je vais m'amuser et profiter comme j'aurais dû faire depuis 4 ans, parce que je me suis réveillée et je compte bien profiter de chaque minute.
Matt : - Ça veut dire quoi ça, que tu comptes te faire souiller par le premier venu ?, me répond-t-il rageusement.
Emilie : - Et pourquoi pas ? Mon mari ne me touche plus, j'ai des besoins moi aussi. Désolée que tu aies à entendre ça, Daryl. Mais tu sais, Matt, tu peux t'énerver, ta colère glisse sur moi. On appelle ça le lâché prise, et putain ce que ça fait du bien ! Oh, mais suis-je bête, j'allais partir sans embrasser mon gentil mari !
Je m'approchais de lui et l'embrassais en faisant bien attention à être la plus sensuelle et agressive possible, quand le klaxon du taxi marqua le point final.
Emilie : - Bonne nuit bébé ! Je suis désolée, mon taxi est là, je peux pas rester plus longtemps à discuter chiffon.
Je me dépêchais de sortir, alors que je l'entendis hurler à l'intérieur.
Matt : - C'EST UNE BLAGUE, TU COMPTES MÊME PAS RENTRER A LA MAISON CETTE NUIT ?
Non, Matt. T'as tout compris, amour. En rentrant dans le taxi, je reçus tout de suite un message de Zazou.
Je te donnerai des nouvelles de ta tribu, même si je suis sûre que Mina voudra t'envoyer pleins de photos. Amuse-toi bien ♥
Je souris en la remerciant, avant de fourrer mon portable dans mon sac à main. Le taxi ne mit pas longtemps à rejoindre l'endroit de rendez-vous, à savoir notre bar préféré. Dehors, je remarque déjà deux potes toujours en avance qui fument devant la porte d'entrée, je réglais le taxi et les rejoints. Ils me saluèrent avant de complimenter ma tenue et me demander si j'ai changé quelque chose.
Emilie : - Oh oui. J'ai envoyé mon mari se faire foutre et je lui ai pendu au nez les papiers de divorce. Et Myriam est enceinte.
Paul : - OH NOOOOOON, c'est pas vrai ! IL FAUT QU'ON FÊTE CA, JOHN !
John : - Juste pour savoir, tu comptes te lâcher à quel point, petit oiseau ?
Emilie : - Autant que cette tenue me le permet, mon cher, et j'espère bien jusqu'au bout de la nuit ! Et avec un peu de chance, jusqu'au matin.
Paul : - OH MON DIEU ! Notre Emilie nationale est en mode chasse !
Emilie : - Ah non, je ne cherche pas... ! Je laisse venir.
Les garçons rient en chœur, alors qu'on se partageait dans la bonne humeur une cigarette 'améliorée'. Un couple d'amis nous rejoint, ainsi qu'une dernière copine célibataire endurcie qui avait fait un choix, assumer de l'être à vie et de ne jamais avoir d'enfants. Ella adorait mes enfants, mais pour un film, une après-midi grand max. Mon total opposé, et pourtant c'est avec elle que j'ai fait les 400 coups depuis quelques années. Quand elle m'aperçut, elle me reluqua de la tête au pied, avant de se placer à côté de moi violemment. Son épaule frappant la mienne sans retenue.
Gigi : - Alors la bombasse, on va où comme ça ?
Paul : - Emilie se cherche une proie !
Emilie : - PAS DU TOUT !
Gigi : - Allez, on me l'a fait pas à moi ,! me dit-elle en reluquant bien trop longtemps mon décolleté.
Emilie : - Disons que je m'ouvre à des opportunités jusque-là inexplorées !
Gigi : - L'opportunité de baiser. Je vois, en même temps, 4 ans, je sais pas comment t'as fait. J'étais à deux doigts de t'acheter une bague de chasteté. Quelques mois de plus et tu redevenais vierge !
Nous nous mettons à pouffer de rire bruyamment avant de rentrer dans le bar et commander. Nous nous sommes installés à une table non loin d'une table de billard. Les discutions, ainsi que les tournées s'enchaînèrent, quand je tournais la tête vers les nouveaux occupants du billard. Je rougis instantanément avant d'interpeller Gigi. J'étais déjà pas mal entamée par l'alcool à ce moment, mais assez pour me rendre compte de la beauté du type.
Emilie : - Gigi, à 7h. Discrètement.
Évidemment en se retournant, elle fit grincer sa chaise et rota quasiment à la figure du type qui passait derrière elle pour jouer. Niveau discrétion, on a vu mieux de Gigi.
Paul : - C'est un groupe de surfeurs, ça c'est pas mal. Intervint Paul qui a dû intercepter notre conversation.
Soudain, ce grand brun au cheveux long, baraqué, au regard quasiment noir, me dédie un sourire en coin et je décide de foncer. Je me lève de ma chaise et les rejoints, sous le regard intrigué de mes amis.
Emilie : - Regardez et apprenez !, Rigolais-je avant de rejoindre mes surfeurs.
Emilie : - Salut, je peux me joindre à vous ?
Mon beau gosse : - On prend pas de débutante, ici.
Il posa sa queue au sol, avant de déposer sa tête contre l'extrémité et je m'approchais de lui, jusqu'à ce qu'il n'ait quasiment plus d'espace vital.
Emilie : - J'en suis pas à mon premier rodéo, chéri.
Et je lui pris la queue d'entre les mains. Je fis attention à prendre une pose des plus suggestives avant de tirer. Une boule dans le trou, deux, et j'éparpillais les autres, puis lui retendis la queue avec un grand sourire.
Mon beau gosse : - T'aurais pu en mettre au moins encore une.
Emilie : - Je les aime par paire.
J'accompagnais ma phrase d'un clin d'œil, avant de discuter avec un de ses copains plus loin, sans jamais couper le contact visuel avec mon beau gosse. Qu'est-ce que ça fait du bien de rentrer dans un jeu de séduction avec un homme. C'est euphorisant et rien que son regard de braise suffit à m'exciter. Seulement de savoir et de voir dans ses yeux que je lui plaisais suffisait à me combler. Mon dieu, mais qu'est-ce que je foutais jusque-là ? Ce type ressemblait sérieusement à un acteur de cinéma, le genre un peu superhéros, désinvolte et super fort, apparemment c'est encore ce à quoi je pouvais prétendre et je crevais à petit feu avec cette énergumène à la maison. Après un tir raté, il rit et se rapprocha de moi en passant sa main sur ma taille, enlaçant mes reins comme s'il délimitait son territoire.
Arthur : - Moi, c'est Arthur.
Emilie : - Emilie.
Arthur : - Alors dis-moi, Emilie, acceptes-tu que je t'offre un verre ?
Emilie : - Est-ce qu'une fille t'as sérieusement répondu non un jour ?
Arthur : - Tu serais étonnée, Emilie jolie.
Il me dédia un sourire bright avant de partir au comptoir et nous ramener deux bières.
Arthur : - Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu cherches, Emilie ?
Emilie : - Est-ce que tu cherches à savoir si je veux me marier ? Parce que si c'était le cas, je chercherais pas mon mari dans un bar. Ce serait foutrement triste.
Arthur : - Tu réponds toujours aux questions qu'on te pose par une autre question ?
Emilie : - Est-ce que je fais ça ? Non, je rigole. Oui, ça m'arrive quand je réfléchis trop.
Arthur : - Alors réfléchis pas, beauté.
Comme s'il attendait quelque chose, il pencha sa tête vers moi et je ne manquais pas l'occasion de l'embrasser. Sa main effleura quelques parcelles de ma peau nue, alors que des frissons me parcoururent. J'entendis mes potes derrière crier et siffler de joie, comme si on passait à une love cam. J'ai déjà dit que mes amis étaient discrets ? Parce que c'est le cas, évidemment.
Emilie : - Est-ce que ce Arthur aurait une grotte où approfondir nos connaissances en sciences humaines... ?
Il me sourit avant de saluer rapidement ses potes et partir en me prenant la main. Je choisis de ne pas réfléchir à ce que je m'apprêtais à faire. D'être le plus égoïste possible, parce qu'on a qu'une vie et je ne crèverai pas aussi chaste qu'une nonne.
J'eus la surprise de découvrir que monsieur le surfeur habitait un magnifique appartement en bord de mer. Il ouvrit une bouteille de champagne que je bus jusqu'à plus soif en regardant l'horizon devant moi, ou plutôt qui se dessinait tout autour de lui. Un filet de liquide doré s'échappa de ma bouche pour couler dans mon décolleté. Ses yeux se plissèrent automatiquement et il s'approcha de moi, léchant la traînée de champagne sur moi, traçant une ligne imaginaire entre mes seins. Quand il arriva à mon oreille, il y chuchota tout ce qu'il allait me faire et j'en soupirais d'avance.
Arthur : - Je vais te faire crier, poupée, jusqu'à ce que tu n'aies plus de salive et que tu me supplies.
Emilie : - Fais de moi ce que tu veux ce soir, Arthur...
Comme seule réponse, il me mordit le lobe de l'oreille, avant de m'embrasser en m'orientant vers la chambre. J'eus le plaisir de pouvoir toucher son torse musclé, jusqu'à ce qu'il me pousse sur le lit et me bande les yeux.
Arthur : - Est-ce que tu me fais confiance ?
Emilie : - Est-ce que je peux ?
Arthur : - Non, si j'étais toi je partirais en courant, mais tu louperais quelque chose...
Emilie : - Alors vas-y, je n'ai plus rien à perdre.
Il prit délicatement mes bras qu'il attacha un à un au lit. Il commença par me caresser délicatement les seins, me donnant un millier de frissons. Mon bassin se courbait déjà de plaisir, alors que je le sentis sourire.
Arthur : - Tu ne sais pas ce qu'il t'attend, beauté, avant d'en arriver là...
Soudain, il cessa ses caresses sur mes seins. Je me doutais de la raison, alors je le coupais net dans son élan.
Arthur : - Est-ce que...
Emilie : - J'ai pas envie d'en parler. Le coupais-je.
Arthur : - Dans ce cas, on va tout faire pour que tu te rappelles de cette soirée toute ta vie, trésor.
Quand sa main descendit le long de mon ventre, je m'imaginais une tonne de choses dans ma tête, je n'étais déjà plus qu'une boule de désir. Il commença ses caresses doucement et quand il trouva ce pourquoi il était là, il approfondit et accéléra son geste à tel point que j'en tremblais et criais de plaisir sans pouvoir rien faire d'autre. C'était d'autant plus jouissif, cette sensation d'être complètement à sa merci. A force, toutes pensées étaient bloquées par ce trop pleins de plaisir et mon corps se détendit brusquement et complètement, après quelques spasmes inspirés par ces caresses.
Arthur : - Une femme qui jouis, il n'y rien de plus beau, je crois.
Emilie : - Alors t'arrêtes pas là, cow boy.
Un petit rire rauque s'échappa de ses lèvres, alors que je n'avais qu'une hâte, c'est qu'il recommence.
Je me réveillais le lendemain matin, fatiguée, mais encore sur un nuage de la soirée que je venais de passer. On peut dire qu'Arthur était ce qu'on appelle un bon coup et m'avait fait soupirer, crier et réclamer plus d'une fois cette nuit, et je ne crois pas qu'on ait dormi longtemps finalement. Je n'avais aucune idée de l'heure exacte, mais je pris rapidement la poudre d'escampette pour rentrer chez moi.
J'arrêtai un taxi qui ralentit devant la maison pour rentrer chez moi. Une fois assise à l'arrière, je rallumais mon téléphone et j'eus tout de suite une quinzaine de messages. Je choisis de ne pas y répondre tout de suite par pure flemme. Vu l'heure sur mon téléphone au final, je choisis d'aller à mon rendez-vous sans passer par la case maison tout de suite. J'annonçais mon changement au taxi qui se contenta d'un long regard énigmatique dans le rétroviseur.
Il me déposa devant l'hôpital sans un mot. Mes taxis préférés, les muets. Et j'attendis dans la salle d'attente du spécialiste que ma médecin généraliste avait réussi à me trouver en urgence. Autant dire que je faisais tâche dans la salle d'attente. J'étais la seule de ma génération, concrètement, et alors dans cette tenue, j'étais difficilement prise au sérieux.
Dr Fry : - Madame Ortega ?
Emilie : - C'est moi ! Enfin plus pour longtemps. Marmonnais-je.
Dr Fry : - Je vous demande pardon ?
Emilie : - Rien, ne vous en faites pas !
Elle sourit alors poliment et m'invita à m'asseoir.
Dr Fry : - Bon, Madame Ortega, je ne vais pas passer par quatre chemins, j'ai eu vos résultats et ils ne sont pas bons du tout.
Emilie : - Je le sais.
Dr Fry : - Oui, je suppose qu'à ce stade, vous avez dû vous douter de quelque chose. Vous avez un cancer du sein. A un stade IV très agressif. Je vous montre votre radio des poumons. Ils sont gravement atteints, une partie des bronches est métastasée, l'œsophage et l'estomac également. Clairement, vous avez plus d'organes touchés que sains.
J'inspirais un bon coup, restant digne. C'est une chose de l'imaginer, une tout autre de se le prendre dans la figure.
Emilie : - Il me reste combien de temps ?
Dr Fry : - Sans traitement, vous ne verrez pas l'été.
Je fermais les yeux, serrant les mâchoires de toutes mes forces.
Dr Fry : - Cependant, on peut essayer dans un premier temps la chimiothérapie. Suivant comment le cancer réagit, on opère pour faire un curetage, mais le plus souvent, on a remarqué qu'attaquer un cancer agressif de front l'affaiblissait rapidement.
Emilie : - Et maintenant, vous me donnez combien de temps ?
Dr Fry : - Je dirais 1 an, mais ça peut être moins comme plus.
J'ai souvent entendu des personnes dire qu'elles aimeraient connaître le jour de leur mort, et ben je peux vous dire que ce ne sont que des abrutis finis qui ne se sont jamais retrouvés en face du docteur Fry, cancérologue réputée.
Elle m'examina ensuite sous toutes les coutures, avant de prendre rendez-vous pour mon premier rendez-vous de chimio. Elle m'annonça tout ce qui allait se passer pour moi, à quel point ça allait être dur, mais je n'avais pas l'impression qu'elle me parlait. Je ne voyais pas comment c'était possible que j'en sois là. Putain, si au moins c'était un cancer du poumon, j'aurais une personne à blâmer... MOI. Mais même pas... Et comme une nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai l'interdiction formelle de fumer durant mon traitement, au risque d'empêcher le produit de rentrer de manière optimale en moi. Quelle journée, décidément. Cependant j'ai eu le droit par le médecin à une dernière cigarette 'améliorée' pour calmer les douleurs qui étaient de plus en plus présentes, ne me laissant que très peu de répit. Le docteur Fry m'examina en long en large et en travers, encore une fois, avant de finalement m'autoriser à partir.
Je me rhabillais rapidement avant de sortir. Je me dépêchais d'atteindre le hall pour respirer un peu d'air frais au lieu de cette ambiance de malade à moitié mort, quand on me héla.
Daryl : - EM' !
Je me retournais vivement, alors que ma sœur me sauta dans les bras. C'est étrange comme la vie semblait avoir changer de saveur. Elle avait pris un goût plus sucré et à la fois légèrement amer.
Myriam : - Qu'est ce que tu fais là, ça va ? T'as passé une bonne soirée ? Vu l'état de ton maquillage, ça a l'air !
Emilie : - Oh, tu sais, visite de routine... Tout ça ! PARFAITE ! Et toi, comment ça va ?
A suivre...
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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]
XOXO ❤️
Emilie et Myriam ❤️
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