17 - La fin d'une ère
- - - - - PDV Myriam - - - - -
1 an plus tard...
Myriam : - DARYL, VIENS VOIR !
Un sourire radieux aux lèvres, j'observe Anya qui fait ses premiers pas, sans l'aide de personne. Elle a eu du mal à se mettre debout, mais là, elle enchaine des petits pas, tout en me regardant dès qu'elle pose un pied par terre.
Myriam : - DARYL !
J'entends de lourds pas dans l'escalier, ainsi qu'une respiration d'un mec qui vient de courir un marathon.
Daryl : - Putain, trésor, j'ai plus 20 ans, me fais plus de peurs comme ça ! Qu'est-ce qu'il y...
Il se stoppe net lorsque je sens sa présence dans mon dos.
Myriam : - Regarde, elle commence à marcher !
Daryl : - Ma petite crevette devient grande...
Anya : - Paaaapaaa !
Daryl : - Oui, viens-là !
Daryl s'accroupit, levant ses bras en direction de notre merveille. En quelques minutes, elle finit par le rejoindre, tandis que son père se relève en la faisant virevolter au-dessus de sa tête.
Daryl : - C'est bien mon bébé !
Anya : - Mama...
Daryl : - Maman est là, ma puce, ne t'en fais pas.
Je me relève à mon tour, rejoignant mes amours. Je dépose un bisou sur la joue de la petite qui s'est contorsionnée pour me voir.
Myriam : - Pourquoi ça grandit si vite...
Daryl : - Ouh, attends, on va rire maintenant, c'est l'âge où elle va commencer à courir partout et à vouloir attraper tous les objets qu'elle verra !
Myriam : - Oui, mais ça veut dire moins de pleurs dans la nuit...
Daryl : - Sauf si elle est comme les jumeaux...
Myriam : - Je suis sûre que c'est un gène d'Ortega, ça !
Daryl : - Oh, voyez-vous ça ! J'ai hâte qu'elle grandisse pour voir de quel gène de Saez elle a hérité...
Myriam : - Avoue que tu aimes les gènes Saez...
Daryl : - Mouais...
Il attrape mon menton pour déposer un délicat baiser sur mes lèvres, lorsque la main d'Anya se pose sur ma joue.
Anya : - Papa. Moi.
Myriam : - Papa est à toi ?
Elle hoche sa petite tête en souriant. Je tapote doucement le bout de son nez, avant de déposer un bisou dessus.
Myriam : - J'étais là avant toi, petite coquine !
Daryl : - Les deux femmes de ma vie qui se battent pour moi... J'en suis flatté !
Je lui donne un coup dans les côtes, ce qui le fait grimacer, alors que notre fille éclate de rire.
Myriam : - Emilie est là ?
Daryl : - Oui, sur la terrasse en bas, avec Arthur. Je sais pas ce qu'ils font, mais ils ont l'air d'avoir une discussion de la plus haute importance.
Myriam : - Ça devient sérieux entre eux, je pense qu'ils parlent des enfants. Faut bien qu'ils se les présentent mutuellement.
Daryl : - Il serait temps, en effet !
Je lève mes mains vers Anya.
Myriam : - Tu viens montrer à Emilie ce que tu sais faire ?
Remuant ses petits pieds, ma fille me sourit en tapotant les épaules de son père. Ce dernier finit par me la tendre, avant de me dévisager de la tête aux pieds.
Daryl : - Dis donc, t'es super bien habillée aujourd'hui... Une occasion spéciale ?
Myriam : - Tu as déjà oublié ? Quelle tête en l'air, mon amour !
Je descends doucement les escaliers, sentant son regard peser sur moi.
Myriam : - C'est le jugement du divorce de Matt et Emilie, aujourd'hui. Je dois accompagner ma sœur au tribunal.
Daryl : - Quel boulet, c'est vrai ! Tu veux que je t'accompagne ?
Myriam : - Non, je préfère que tu restes avec Anya.
Anya : - Papaaaa ! Papaaaaa !
Myriam : - Tu vois, tu n'as pas le choix...
Daryl : - Captif de ma propre fille... Quel sacrilège...
Je pouffe de rire, avant de rejoindre les deux tourtereaux dans le jardin. Ma sœur lève aussitôt les yeux sur moi en me souriant. Je m'accroupis, posant Anya au sol.
Myriam : - Tu montres à marraine ?
Anya : - Vi !
Elle pose un pied devant l'autre, doucement, gardant tant bien que mal l'équilibre. Emilie se lève aussitôt, s'accroupissant à quelques centimètres de nous.
Emilie : - Ma pitchoune !!!
Elle la réceptionne dans ses bras, avant de la soulever et de la serrer contre elle.
Emilie : - Bientôt, tu pourras venir t'entrainer avec moi à la salle !
Anya éclate de rire, tandis que Daryl nous rejoint en enroulant ses bras autour de ma taille.
Emilie : - Fini la tranquillité, vous deux, vous le savez, hein ?
Daryl : - Je suis sûr que ce sera un ange... Hein Anya ?
Notre fille se contente de secouer sa tête de gauche à droite, ce qui nous fait tous entrer dans un fou rire.
Myriam : - Le temps passe tellement vite...
Emilie : - A une vitesse folle, même...
Mushu me sourit, alors que je détaille sa tenue dans les moindres détails.
Myriam : - Tu y vas habillée comme ça ? Tu es prête, au moins ? Il ne va pas falloir qu'on tarde à partir...
Les yeux d'Emilie s'écarquillent soudainement, avant qu'elle ne m'interroge du regard.
Emilie : - Prête pour ?
Je soupire. Aussi tête en l'air que mon homme !
Daryl : - Tu vois, je suis pas le seul à avoir zappé !
Myriam : - Je suis la seule à lire le courrier qu'on reçoit ou quoi ?
Emilie : - Qu'est-ce qu'il y a ?
Myriam : - Le jugement du divorce. Ton divorce, en l'occurrence, c'est aujourd'hui.
Emilie : - Oh p....
Elle étouffe la fin de sa phrase, ce qui n'échappe pas à l'attention d'Anya. Elle ouvre grand ses yeux, mais Daryl revient la prendre en tapotant son index sur le bout de son nez.
Daryl : - Allons te changer, petite crevette, on pourra aller se promener après !
Emilie se rassied au fond de sa chaise, lorsque je croise le regard d'Arthur.
Arthur : - Je vais vous laisser entre sœurs, je...
Emilie : - Non, je... Reste, s'il te plait.
Arthur : - Tu m'excuseras, Em', mais je ne tiens pas à t'accompagner. Je tiens pas vraiment à voir l'homme qui t'a fait souffrir durant des années. Tu sais bien que je parviendrai pas à me maitriser une fois que je l'aurai devant moi.
J'observe ma sœur sourire, se lever, et qui va s'asseoir sur les genoux de son beau mâle. Elle l'embrasse à pleine bouche, avant d'enfin reporter son attention sur moi.
Emilie : - Je n'irai pas.
Myriam : - Je te demande pardon ?!
Emilie : - Je veux pas assister à ça.
Myriam : - Mais Emilie, tu...
Emilie : - En tant qu'avocate, tu peux représenter ta cliente, non ? Je suis pas obligée d'être là, si ?
Son ton sec me fait froncer les sourcils. Je me suis occupée moi-même de son dossier à contrecœur et c'est ainsi qu'elle me remercie ?
Arthur : - Je vais appeler Gaby. Je vous laisse.
Il dépose un baiser sur le front de ma sœur avant de rentrer à l'intérieur de la maison. Je croise les bras contre ma poitrine, la fusillant du regard.
Emilie : - Pourquoi tu me regardes comme si j'avais utilisé tout ton maquillage ?
Myriam : - Tu me fais quoi au juste, là ?
Emilie : - Quoi ? Je veux pas voir Matt, c'est tout !
Myriam : - Tu dois venir, point. C'est ton divorce, t'as voulu cette situation, à toi d'en assumer les conséquences !
Emilie : - Mais ça n'a rien à voir, Myriam !
Myriam : - Bien sûr que si !
Emilie : - Ne me prends pas la tête, je veux pas y aller, c'est tout !
Myriam : - Arrête de faire la gamine !
Emilie tape tout à coup du poing sur la table, avant de se lever et de venir se placer face à moi.
Emilie : - Ne me parle pas comme ça.
Myriam : - Toi, en revanche, tu peux me parler comme si j'étais un chien ?
Emilie : - Je ne...
Myriam : -Je te signale que, normalement, je ne bosse plus. J'ai repris du service pour m'occuper de ton dossier parce que je ne veux pas que ce soit un autre avocat qui le fasse. Et j'ai pris sur moi parce que j'adore Matt, tu m'as tout refilé sur les bras, j'ai dû lui présenter les papiers du divorce, pendant que toi, tu passais à autre chose. Est-ce que tu peux seulement imaginer ce que j'ai pu ressentir ?!
Les sourcils de ma sœur se lève soudainement.
Emilie : - Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!
Myriam : - Rien dis sur quoi ? Sur le fait que ça me déchirait le cœur de voir que votre couple volait en éclat ? Que c'était moi qui devait annoncer toutes tes décisions à Matt ? Tiens, attends, peut-être parce que t'étais tellement anéantie que je me suis jurée d'être là pour toi, et que je n'osais pas répliquer de peur que tu retombes dans des abysses !!!
Ma voix se casse et je dois récolter toute la volonté du monde pour ne pas laisser mes larmes s'exprimer. Emilie réagit de suite et me serre dans ses bras en caressant mes cheveux.
Emilie : - Zazou... Je sais que tu adores Matt, il est comme un frère pour toi... Et j'étais tellement ailleurs quand je te demandais tout ça que j'ai fait mon égoïste, je n'ai pensé qu'à moi... Je suis désolée ma chérie, je n'ai jamais voulu que tu te sentes responsable de quoi que ce soit...
Myriam : - Ce n'est pas ça, c'est... Me laisse pas affronter Matt toute seule...
Ma sœur recule légèrement et attrape mon visage en coupe.
Emilie : - Ne m'oblige pas à y aller... J'ai tourné la page, Myriam, et je suis plus qu'heureuse avec Arthur. J'ai l'impression de revivre !
Myriam : - Je sais. Je le vois que tu es resplendissante.
Emilie : - Je ne veux pas gâcher quoi que ce soit avec Arthur en allant revoir Matt.
Myriam : - Mais tu ne t'engage à rien. Il s'agit de ton divorce, je ne te demande pas d'aller lui claquer la bise et de faire comme si de rien était !
Mushu zieute derrière moi, avant de se mordre la lèvre.
Myriam : - Quoi ?
Emilie : - Il y a un an, tu te souviens, le voyage en Finlande que m'avez offert pour mon anniversaire ?
Myriam : - Oui, et ?
Emilie : - Avant que je ne parte, Matt m'est tombé dessus. J'ai collé un pain à sa pouffiasse qui voulait pas lui lâcher la grappe, d'ailleurs je pense que c'est à cause de ça qu'ils ne se fréquentent plus tous les deux...
Myriam : - Et tu veux pas revoir Matt parce que t'as cassé son idylle avec ce dindon ?!
Emilie : - Non, Zazou, non... J'ai discuté avec Matt pas mal de temps avant mon départ. Et je... Enfin... Je l'ai laissé m'embrasser, et je me sens coupable de le laisser espérer qu'il me récupèrera...
Myriam : - Emilie, sérieux ?!
Je défais son étreinte qu'elle a sur mon visage en reculant de quelques pas.
Myriam : - Il va être encore plus anéanti !
Emilie : - Je suis désolée de te laisser dans cette situation, vraiment...
Myriam : - Va falloir plus qu'un « désolé », Emilie !
Je fais volteface, retournant à l'intérieur. Arthur et Daryl sont assis sur le canapé, jouant avec Anya qui essaye de garder son équilibre sur les coussins.
Myriam : - Bébé, j'y vais, je vais finir par être en retard sinon.
Daryl : - Et Emilie ?!
Myriam : - Elle ne veut pas venir.
Daryl : - Je t'accompagne !
Myriam : - Reste avec Anya, s'il te plait. Je rentrerai directement après.
Daryl : - Comme tu veux...
Je dépose un baiser sur le front d'Anya qui ricane, et embrasse furtivement mon homme. Je salue Arthur de la main, mais avant que je ne passe la porte, son bipeur se met à s'affoler.
Arthur : - Ah, le devoir m'appelle ! Je peux te déposer, Myriam, c'est sur ma route !
Myriam : - Je ne...
Daryl : - Et tu me passes un coup de fil quand ce sera terminé, je viendrai te chercher avec Anya.
Anya : - Viiii, mama !
Je souris, avant que ma sœur ne pénètre dans la pièce.
Emilie : - Tu t'en vas ?
Arthur : - Je reviens après. T'es sûre de pas vouloir accompagner ta sœur ?
Emilie : - Je n'ai ni le courage, ni l'envie...
Elle me jette un regard désolé, auquel je réponds par un froncement de sourcils.
Arthur : - Je la dépose, puis j'irai à la caserne. Et je reviens après.
Le beau brun l'embrasse, avant de m'inviter à le suivre. J'attrape mon sac au passage et m'installe côté passager de sa grosse berline noire.
Arthur : - Attache-toi.
Myriam : - Oui, chef !
A peine est-ce fait qu'il burn et envoie la voiture à toute vitesse dans la circulation dense de la ville. J'esquisse un sourire, moi qui aime la vitesse, ce genre de conduite ne me dérange pas du tout !
Arthur : - Tu es contrariée ?
Je sursaute, soudain extraite de mes pensées.
Myriam : - Pardon ?
Arthur sourit, avant de me jeter une œillade.
Arthur : - Le fait qu'Em' ne t'accompagne pas.
Myriam : - Je suis un peu déçue, oui. C'est son divorce, pas le mien.
Arthur : - Et tu es son avocate...
Myriam : - Tu ne vas pas t'y mettre non plus ?!
Arthur : - Pardon, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Tu es là pour la représenter, ce n'est pas dramatique si elle n'est pas là.
Myriam : - Oui, je sais.
Arthur : - Mais c'est noble de ta part d'avoir voulu gérer toi-même ça. Ta sœur m'a raconté un peu toutes tes péripéties, t'étais une avocate hors du commun !
Myriam : - La meilleure de la ville !
Nostalgique, j'aperçois la haute tour où je pratiquais mes services. Parfois, Nancy me manque, elle était adorable !
Arthur : - Et puis, ce Matt a l'air cool quand même.
Myriam : - Il a joué au con ces dernières années, mais ça ne m'empêche pas de l'adorer, après tout, j'ai vécu 10 ans avec lui dans la maison.
Arthur : - Oui, je comprends tout à fait.
Myriam : - Et ce n'est pas contre toi non plus !
Arthur : - Comment ça !
Myriam : - Je n'ai pas voulu te mettre mal à l'aise en obligeant Emilie à venir avec moi. Je ne veux pas que tu le prennes mal ou autre.
Arthur : - Oh, ne t'en fais pas, n'oublie pas que moi aussi j'ai divorcé, je sais ce que c'est.
Myriam : - T'es un type bien, Arthur, vraiment. Je suis contente qu'elle soit tombée sur toi.
Arthur : - Et ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte, boucles brunes ?
Je souris, avant de constater que nous sommes arrivés au tribunal.
Arthur : - Ça ira ?
Myriam : - Je gère !
Il m'adresse un dernier sourire en coin, et je m'extirpe de l'habitacle. Montant une à une les marches de cette bâtisse, j'inspire lourdement. Voilà bien des années que je n'ai pas mis le pied ici !
Rejoignant la salle d'audience, je constate que tout le monde patiente encore à l'extérieur. Je ne suis pas en retard, heureusement ! Je salue tout le monde, remarquant ensuite Matt assis sur un banc, la tête entre ses mains. Je déglutis péniblement avant de le rejoindre.
Myriam : - Salut Matt...
Il sursaute, relevant les yeux vers moi. Il sourit faiblement, avant de se lever et de me prendre dans ses bras.
Matt : - Myriam... Que ça fait du bien de voir un visage familier ici, je devenais fou ! Ça fait combien de temps... 5 mois ?!
Myriam : - Oui, je m'occupe tellement d'Anya que quand tu viens récupérer les enfants, c'est souvent ton frère que tu croises !
Matt : - La petite va bien ?
Myriam : - Très bien, elle fait ses premiers pas, comme une grande !
Matt : - Wahou, déjà ?!
Myriam : - Incroyable comme le temps passe vite, hein...
Il hoche la tête, zieutant tout à coup autour de moi.
Matt : - Où est Em' ? En train de se tuer les poumons, encore ?
Il esquisse un sourire, mais voyant que je ne réagis pas, son visage se referme instantanément.
Myriam : - Elle ne viendra pas, Matt, je suis désolée.
Matt : - Mais pourquoi ? Je croyais qu'elle voulait ce divorce ?
Une lueur d'espoir brille soudainement dans ses prunelles. Je connais ce regard, il a le même que son frère lorsqu'il espère quelque chose de tout cœur. Je pose alors une main sur sa joue, et il ferme les yeux à mon contact.
Myriam : - Et c'est le cas. Mais elle n'était pas prête à venir...
Matt : - Pourquoi ? Trop occupée avec son Jules, hein ?
Je ne réponds pas face à son pique. Je vois très bien que ça le touche.
Myriam : - Et Jade ? Elle n'a pas voulu t'accompagner ?
Matt : - C'est fini depuis longtemps avec celle-là. Elle m'a demandé de choisir entre elle et ma vie que j'avais avec Emilie, donc elle parlait des enfants. Hors de question que je choisisse une bonne femme à la place de la chair de ma chair ! Mes enfants sont tout pour moi !
Myriam : - Je sais, Matt, je sais...
Il m'adresse un regard triste, alors que le juge vient ouvrir les portes de la salle d'audience. Le jugement va commencer.
Juge : - Bien, reprenons le contexte de ce jugement de divorce. Il s'agit bien de Matt Ortega et Emilie Ortega, nom de jeune fille étant Saez ?
Myriam/Avocat de Matt : - Oui, votre honneur.
Juge : - J'ai bien reçu les deux époux lors d'une audience unique. Lors de cette dernière, j'ai contrôlé les consentements de Madame et Monsieur Ortega. Mais afin de m'assurer que tous les accords coïncident parfaitement, je vais demander à chacun des avocats d'exprimer les réelles intentions des époux.
En un regard avec l'avocat de mon futur ex-beau-frère, il m'adresse un signe de tête pour m'inciter à commencer.
Myriam : - Je représente Madame Emilie Ortega, qui n'a malheureusement pas pu être présente aujourd'hui. Pour elle, le divorce est la seule issue sur son couple qui battait de l'aile. En effet, Monsieur Ortega étant à des dizaines de kilomètres de sa famille, c'est comme s'ils ne formaient déjà plus un couple.
Je fais la chose la plus stupide que j'aurai pu faire, c'est croiser le regard meurtri de Matt. Mon cœur prend un coup, là, je hais ma sœur !
Myriam : - Monsieur Ortega n'était plus présent pour ses enfants, tout ce qu'il faisait, c'est passer son temps à dormir, trop épuisé par les allers-retours qu'il faisait pur rendre visite à sa famille qu'il ne voyait finalement pas. Son épouse lui a donc acheté un appartement sur son lieu de travail, qui est New York, afin qu'il n'ait plus toute cette fatigue chronique en lui. Mais ça n'a fait que les éloigner, et le tout a dégringolé lorsque Madame Ortega a appris que son mari la trompait avec une de ses collègues. En plus des sentiments qui s'estompaient, il y a eu adultère.
Juge : - Merci, Maître Ortega. Maître Protn, je vous en prie.
Je retourne m'asseoir, laissant ma place au second avocat. Matt ne cesse de me regarder, une main contre sa bouche, sûrement pour ne pas éclater en sanglot.
Maître Protn : - Je représente Monsieur Matt Ortega, ici présent, dans l'affaire de son divorce. Comme l'a dit Maître Ortega, plus rien n'allait entre les époux, il n'y avait même plus de rapports intimes, et ce, depuis quelques années déjà. Le fait de s'être éloignés l'un de l'autre les a poussés à aller voir d'autres horizons, malgré le fait que mon client est accusé d'adultère, Madame Ortega n'est pas toute rose non plus. Pour se venger de son mari, elle s'est aussi octroyée la liberté d'aller voir dans un autre lit.
Je fronce les sourcils, croisant le regard fuyant de Matt. Il a vraiment osé ?
Myriam : - Objection, votre honneur, diffamation !
Juge : - Objection rejetée ! Maître Protn, veuillez poursuivre.
Maître Protn : - Lors d'une dispute, Madame Ortega aurait quitté le logement conjugal en se rendant à une fête, et elle aurait passé la nuit dans un autre lit que celui de son mari.
Je n'arrête pas de fixer Matt qui devient de plus en plus blanc. En ayant confié cela à son avocat, il risque de compromettre le divorce !
Juge : - Ni l'un, ni l'autre ne m'a stipulé cela lors de l'audience unique.
Maître Protn : - Monsieur Ortega ne voulait pas porter atteinte à l'honneur de sa femme.
Matt, bordel, mais pourquoi t'as dit ça ?!
Maître Protn : - C'est tout ce que j'avais à dire.
Il retourne s'asseoir, un sourire carnassier sur le visage. Évidemment, ce connard est fier de lui !
Myriam : - Votre honneur, je demande à m'entretenir avec Monsieur Ortega.
Maître Protn : - Vous n'êtes pas son avocat.
Myriam : - Ce n'est pas l'avocate qui parle, mais sa belle-sœur.
Le juge finit par hocher la tête, et je m'empresse de quitter la salle d'audience, suivie de Matt. Lorsqu'il referme la porte derrière lui et que je m'assure qu'il n'y ait personne d'autre dans le couloir, je tambourine son torse.
Myriam : - Mais pourquoi tu me fous des bâtons dans les roues comme ça, Matt, putain ?!
Matt : - Je...
Il balbutie, ne trouvant rien à dire.
Myriam : - T'étais pas obligé de parler de la case Arthur, ça compromet tout le divorce !
Il se prend soudainement d'admiration pour ses chaussures, ne disant rien. Et d'un coup, ça me percute !
Myriam : - Putain, tu l'as fait exprès ?!
Matt : - J'ai jamais voulu ce divorce, Myriam...
Myriam : - Un an que c'est déjà en cours, Matt, tu peux pas déballer un truc comme ça juste pour vous empêcher de divorcer !
Matt : - Pense aux enfants...
Myriam : - Ah non, remets pas la faute sur les enfants ! Le divorce est entre Emilie et toi, c'est tout ! Laisse-la s'envoler, Matt, elle est heureuse maintenant !
Matt : - Ouais...
Myriam : - Je sais que c'est dur, putain, mais c'est la vie ! C'est comme ça, et tu peux pas jouer à l'égoïste. Laisse ma sœur vivre sa nouvelle idylle, que ça dure ou non, mais délivre-la. Et crois-moi, ces mots me font tout aussi mal qu'à toi, parce que tu sais que je tiens à toi...
Les bras puissants de Matt viennent s'enrouler autour de ma nuque et viennent me blottir contre lui.
Matt : - Quand tu parles comme ça, putain ce que tu lui ressembles... J'arriverai jamais à l'oublier...
Myriam : - Je te demande pas de l'oublier, Matt, mais laisse-la partir. Fais-le pour elle.
Son front se colle au mien, et je peux sentir sa respiration sur mon visage.
Matt : - Mon frère a vraiment de la chance de t'avoir. J'espère que cet idiot en est conscient, et qu'il fera pas les mêmes conneries que moi, parce qu'à défaut d'avoir déjà fait souffrir l'une des sœurs, je refuse que la seconde ait elle aussi le cœur détruit...
Il me dépose un baiser sur la joue, avant que je ne sursaute lorsque la porte de la salle s'ouvre sur son avocat, à priori notre mini tête-à-tête est déjà terminé. Matt est anéanti, et ça me fend le cœur !
Juge : - Est-ce que cette minuscule audience a pu éclaircir certains points ?
Myriam : - En ce qui conc...
Je suis soudainement coupée par la voix de Matt.
Matt : - Monsieur le juge, je tiens à m'excuser.
Juge : - A quel propos, Monsieur Ortega ?
Matt : - Ma femme ne m'a jamais trompé. J'étais tellement en colère, et je voulais tant lui tenir tête que je n'ai trouvé que l'adultère pour l'accuser de quelque chose. Mais en réalité, cette femme est parfaite.
Juge : - Vous êtes en train de me dire que Madame Ortega ne vous a jamais trompé ou manqué de respect ?
Matt : - Non. Il n'y a que moi qui ait fauté, elle est restée à mes côtés autant de temps qu'elle pouvait, et finalement, je l'ai poussé à demander le divorce. Je suis le seul responsable.
Myriam : - Matt...
Il m'adresse un sourire, lorsque le coup de marteau du juge retentit dans la pièce.
Juge : - Alors, nous sommes d'accord. Tout coïncide avec les propos individuels des époux. Concernant la garde de vos trois enfants, Mina Ortega, Ayden Ortega et Ellie Ortega, comme l'adultère est du côté du père, la garde est répartie comme telle : ils seront chez leur mère la semaine, donc de lundi à vendredi, et le week-end, de samedi à dimanche, chez leur père, et ce, jusqu'à ce que Madame Ortega décide que du côté paternel, tout se déroule pour le mieux. Le divorce est prononcé, ce mariage est clôturé. J'attends encore une signature de chacun des époux, en l'occurrence, pour Madame Ortega redevenue Saez, c'est son avocate qui signera à sa place.
J'observe Matt qui s'avance jusqu'au pupitre du juge, il signe rapidement, avant de se retourner et de partir. Arrivé à ma hauteur, il m'enlace et dépose un bisou à la naissance de mon cou.
Matt : - Prends soin de toi, de mon frère, et de ta sœur.
Myriam : - Ce ne sont pas des adieux, Matt...
Matt : - Je vais avoir besoin de temps pour digérer tout ça... Je vais contacter Hitz pour qu'il continue de m'amener les enfants, j'ai besoin de m'éloigner de Miami quelques temps. Je t'aime, Mimi, change pas surtout.
Il embrasse une dernière fois mon front avant de quitter la salle. Je le regarde s'éloigner, une boule se formant dans ma gorge.
Juge : - Maître Ortega ?
Myriam : - Euh, oui, pardon, votre honneur.
Je m'avance à mon tour et signe le nom de ma sœur dans l'encadré prévu à cet effet. Je dis au revoir à toutes les personnes présentes dans la pièce, avant de sortir à mon tour. Une fois sur les marches extérieures du tribunal, j'inspire l'air frais, avant que l'on ne m'interpelle.
Daryl : - Trésor ?
Je cours jusque dans les bras de mon homme qui me réceptionne chaleureusement.
Daryl : - J'ai vu mon frère débouler à toute allure, et sauter dans sa bagnole. Tout va bien ?
Myriam : - Le divorce est prononcé, si c'est ta question.
Je laisse quelques larmes m'échapper que Daryl remarque aussitôt.
Daryl : - Hé, mon ange... C'était si compliqué ?
Myriam : - C'était horrible, bébé... Matt était tellement... Il m'a fendu le cœur !
Mon mari pose ma tête au creux de son cou où j'étouffe mes sanglots.
Daryl : - Shhhh, doucement... Je crois qu'une petite séance de spa s'impose...
Myriam : - Mmh... Non, je... Anya ne peut pas venir, elle est encore trop petite...
Daryl : - Je suis venu avec ma Lambo, trésor, et tu sais que je mets aucun de nos enfants dans cette voiture. J'ai laissé la petite avec ta sœur. Mais je t'accompagne avec plaisir.
Myriam : - Alors c'est d'accord... J'ai bien besoin d'un massage...
A suivre...
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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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