16 - Valse des sentiments
- - - - - PDV Emilie - - - - -
La visite avec Matt m'a hantée durant toute la fête. J'ai cru apercevoir une seconde dans ses yeux le Matt que j'ai épousé, celui dont je suis tombée amoureuse.
Ça ne changeait fondamentalement rien, et pourtant tellement de choses. Je ne croyais juste pas le revoir de sitôt, ce Matt-là, et ça m'a complètement bouleversée. Je dis au revoir à tout le monde sans sortir de mes pensées, alors qu'Arthur discutait plus loin avec Daryl, une bière à la main.
Myriam : - Est-ce que tout va bien ?
Je sursautais violemment, comme prise en flagrant délit.
Myriam : - T'as pas l'esprit tranquille, toi.
Emilie : - J'en sais rien.
Myriam me prit le bras et arrêta ma tentative de débarrasser la table.
Myriam : - Hey... Parle-moi, te renferme pas...
Emilie : - Je sais pas, c'est idiot.
Myriam : - J'ai bien vu le regard que vous vous êtes échangé avec Matt, on est pas bigleux avec Daryl.
Emilie : - Pendant 1 seconde, j'ai entrevu l'homme que j'ai épousé et ça m'a émue, parce que je ne pensais plus jamais le revoir, maintenant ça ne change rien du tout.
Myriam : - Tu vois ça comment avec Arthur ?
Je laissais mon regard trainer dans sa direction, alors qu'il m'observa au même moment et leva sa bière vers moi. Je lui répondis avec un sourire, avant de répondre à ma sœur.
Emilie : - Simple. Doux. Et réconfortant. Vraiment, on se prend pas la tête, on a pas dit qu'on était ensemble ou quoi que ce soit, il est juste là et je suis contente.
Myriam : - Tu crois que tu peux avoir les mêmes sentiments que pour Matt ?
Je me retournais en fronçant les sourcils.
Emilie : - Tu me fais quoi là, Myriam ? Tu forcerais pas un peu, par hasard ? Génial. Je pensais que tu serais au moins de mon côté.
Myriam : - Mais...
Emilie : - Ce que vous semblez tous oublier, c'est mes sentiments dans tout ça. JE N'AI PAS ENVIE DE RECOMMENCER QUOI QUE CE SOIT AVEC LUI. C'est assez clair comme ça ?
Soudain, la petite voix d'Anya se fit entendre.
Emilie : - J'y vais. Lançais-je en balançant rageusement le torchon.
Un coup d'œil à l'horloge me permit de comprendre que cette petite avait faim, alors avec les mouvements habituels, je préparais son biberon avant de le monter dans sa chambre. Je la pris dans mes bras en m'asseyant dans le rocking chair qui avait fait toutes les chambres des enfants depuis Nana.
Emilie : - Ça, c'est de la grosse colère de famine.
Je la berçais en me laissant aller par le balancement régulier et soporifique de cette chaise particulière. Quand je sentis le biberon vide, je rouvris les yeux, lui fit faire son rot et la recouchais avant de la regarder dormir, les bras croisés. Et dire que mes monstres ont eu cette taille aussi...
Arthur : - Em' ?
Son sourire sembla m'envoyer toutes les ondes positives qu'il pouvait, mais ce bébé me ramenait à ma dure réalité.
Emilie : - Si on décide de se fréquenter, je ne pourrais jamais t'offrir ça, tu le sais...
Arthur : - Ooooh.
Il s'approcha de moi et me prit dans ses grands bras rassurants.
Arthur : - Pour l'instant je ne veux que toi, le reste n'a pas d'importance.
Emilie : - Tu en es sûr ? En la regardant, tu te dis pas que tu aimerais un bébé avec la femme que tu aimes ?
Arthur : - Honnêtement, je ne sais pas, poupée, mais ce que je sais, c'est que cette petite tête réfléchit trop.
Il tapota mon front avec son index avant de me hisser sur son épaule sans ménagement.
Arthur : - Pas de larmes aujourd'hui, à part des larmes de joie !
Je ris de la facilité déconcertante qu'il avait de me porter sur son épaule et il me posa sur le hamac dehors, avant de s'y asseoir lui aussi juste devant moi.
Arthur : - Pourquoi tu penses à tout ça ?
Emilie : - Parce que j'ai 35 ans et que je suis aussi fertile qu'une pierre et j'ai pas envie de te faire souffrir...
Arthur : - Pour l'instant on en est pas là, pourquoi tu ne prends pas les choses comme elles viennent ?
Emilie : - Je me protège... J'ai l'impression d'avoir assez souffert pour une vie.
Arthur : - Regarde-moi Em', parce que je ne le répéterais pas. Jamais je ne ferais quelque chose qui pourrait te blesser. Plus j'apprends à te connaître, plus je t'apprécie, et il ne me viendrait même pas à l'idée d'ajouter à ta vie des souffrances, au contraire, si tu veux que je ne sois qu'une passade heureuse dans ta vie, je peux l'être. Je peux faire de mon mieux pour m'occuper de toi, de la meilleure façon qui soit.
Sa grande main vînt caresser ma joue, alors que je me rapprochais encore un peu plus de lui pour happer ses lèvres dans un baiser tendre. Et il m'attira finalement à lui sans que je n'oppose aucune résistance au contraire, je déposais ma tête au creux de son torse. Myriam avait proposé quelques heures plus tôt à Arthur de rester pour dîner, alors que je savais qu'elle allait l'assommer de question.
Une fois le dîner venu, l'évidence même se produisit. Et comment ? Et pourquoi ? Et qu'est-ce que ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Emilie : - Myriam, c'est un dîner ou un interrogatoire ?
Arthur caressa ma jambe sous la table et répondit pour elle.
Arthur : - Ça ne me dérange pas, je n'ai rien à cacher. Je suis pompier, j'ai une fille de l'âge de Mina quasiment qui s'appelle Gabrielle. C'est moi qui aie la garde, mais sa mère s'en occupe le week-end. Nous nous sommes séparés à la naissance de Gaby parce qu'elle ne supportait pas la maternité... Ça arrive chez certaines mères de faire un rejet de l'enfant. Alors depuis, je fais de mon mieux pour elle.
Daryl : - T'es un gars bien, je respecte les personnes qui prennent soin de leurs familles.
Emilie : - Il va se calmer, Don Corleone ?
Tout le monde se mit à rire et le repas se passa ensuite plus légèrement. Une fois que les assiettes furent vidées, Daryl aida Myriam à débarrasser alors qu'il l'embêtait dans la cuisine pendant qu'elle essayait de ranger.
Emilie : - Il est tard, tu veux rester dormir... ?
Arthur : - Je suis de garde ce soir, ça veut dire que si on m'appelle, je dois tout de suite partir... Même en plein milieu de la nuit.
Emilie : - Justement, profite, j'habite à quoi, 5 minutes à pied de la caserne ? Avec tes grandes jambes, je mise sur 2 pas.
Soudain, son regard changea de teinte et un sourire carnassier se dessina sur son visage.
Arthur : - C'est que t'en aurais pas eu assez... ?
Emilie : - Peut-être pas... Ou peut être que tu es tellement bon que je ne peux plus me passer de toi...
Arthur : - L'un dans l'autre, ça me va.
Emilie : - Dis pas des trucs comme ça, c'est terriblement mal placé et équivoque...
Il se pencha vers moi pour atteindre mon oreille en laissant trainer sa main sur la chute de mes reins.
Arthur : - C'est ce que je vais te faire qui sera mal placé et équivoque, poupée.
Au final, nous avons attendu que Myriam et Daryl partent se coucher pour tester la piscine, les chambres d'amis à l'opposé de la chambre de ma sœur pour ne pas donner de grain à moudre à son moulin.
Après une partie de la nuit utilisée à des activités hautement illicites et jouissives, nous nous sommes laissés choir sur le lit d'une chambre d'ami. Puis, ce que je crus comme 2 minutes plus tard, un cri strident retenti qui me fit bondir. Arthur réagit tout de suite et s'habilla en vitesse.
Emilie : - Laisse-moi une seconde pour mettre une veste et je t'accompagne à la porte au moins.
Arthur : - T'es mignonne !
J'enfilais rapidement un déshabillé et l'accompagnais devant la porte d'entrée, le jour se levant à peine. Je pris son visage en coupe et je l'embrassais tendrement pour lui donner du courage.
Emilie : - Allez, file sauver des vies !
Il rit avant de me soulever sans ménagement et m'embrasser passionnément.
Arthur : - Ça, c'est ta dose avant de partir. Comme un dealer, faut que je créé le manque.
Emilie : - N'importe quoi ! Riais-je.
Et il me reposa avant de partir.
Emilie : - Je t'appelle dans la semaine pour qu'on dîne ensemble.
Arthur : - Bonne idée, je remettrai un peu de peau sur tes os si tu veux bien arrêter de te surmener dans ton sport préféré, poupée !
Je me bouchais le nez en riant, alors que je l'entendis se dire à lui-même :
Arthur : - Toujours aussi adorable.
J'allais rentrer, quand une voix comme venue d'outre-tombe m'appela :
Matt : - Em'... ?
Emilie : - Matt...
Matt : - Je venais juste chercher mes dernières affaires et quelques affaires des enfants pour qu'ils viennent moins chargés, mais je... enfin...
Emilie : - Écoute Matt, je veux bien te faire entrer pour qu'on discute. Je te le dois bien, parce que j'ai jamais voulu que tu l'apprennes comme ça, c'est pas...
Matt : - Je n'attends que ça Em', même si les circonstances...
Il me suivit à l'intérieur avant que je n'entende la voix de cette grosse dinde.
Jade : - Matt ? Tu vas où comme ça ?
Elle arriva rapidement à sa hauteur et lui retenu le bras. Je ne pus empêcher mon poing de venir se fracasser sur son joli petit nez qui ne sera plus jamais aussi joli.
Jade : - Elle m'a pété le nez !
Emilie : - C'est bien ce que j'espérais. Maintenant, tu vas prendre ta petite voiture de pouf et foncer aux urgences, parce que tu as besoin de points certainement et tu vas nous laisser discuter entre grands, mon mari et moi.
Matt se tourna vers moi, une lueur d'espoir dans le regard, alors que son dindon pissait le sang à côté.
Jade : - Et toi tu dis rien ?
Matt : - Je contrôle pas ses gestes, ça se saurait sinon.
Jade : - Connasse.
Emilie : - T'inquiètes, je t'égalerai jamais, chérie.
Je lui fis un signe d'au revoir, alors qu'elle monta rageusement dans sa voiture en mettant du sang partout autour d'elle. Le cuir ne va pas aimer ça.
Matt et moi nous sommes dirigés vers la terrasse et nous nous sommes assis l'un devant l'autre.
Matt : - Alors tu vois quelqu'un... ? Je le connais, non ?
Emilie : - Effectivement, mais ça ne date que de quelques jours. Oui et non. Oui tu le connais parce que c'est avec lui que je t'ai trompé et j'avais mis sa photo sur snap.
Matt : - Ouais. Ça me revient maintenant.
Emilie : - Il a même pas rencontré les enfants encore et c'est pas prévu pour le moment, je ne compte pas les brusquer un peu plus.
Matt : - Surtout Mina... Elle est assez grande pour comprendre maintenant. D'ailleurs, elle t'a parlé ?
Emilie : - De son comportement ? Oui. Je suis désolée que ça en arrive à des proportions telles. J'ai l'impression qu'elle ne l'apprécie pas du tout...
Matt : - Oui, Jade n'a jamais eu d'enfants, donc trois d'un coup... Et elle ne s'y prend pas de la bonne manière, c'est le moins qu'on puisse dire.
Je pris le temps de réfléchir à ma phrase, mais je ne parlais pas de cette greluche, mais de Mina.
Emilie : - Mina ne fait pas beaucoup d'efforts non plus.
Matt : - Tu rigoles ? C'est pas à chouquette de faire des efforts. Elle est parfaite, elle. C'est juste que Jade est jalouse de la relation que j'ai avec elle.
Bah oui évidemment, sa chouquette est parfaite, comment la voir autrement ! Elle a de la chance d'être la fifille à son papa comme ça.
Matt : - Emilie, est-ce que c'est sérieux entre vous deux ?
Emilie : - Je n'en sais rien... Tu me prends un peu de court... J'ai passé le week-end chez lui, si c'est ça que tu veux savoir.
Matt baissa la tête et je ne pus m'empêcher de contourner la table pour m'assoir à côté de lui et lui frotter la jambe.
Emilie : - C'est la vie, Matt. J'ai arrêté de vivre pendant des mois et maintenant, je suis enfin heureuse, tu ne peux pas me le reprocher...
Matt : - Je sais, et ça me tue, parce que... Parce que... Je t'... Je t'ai laissée partir.
Il allait me dire qu'il m'aime, je rêve pas là ?
Emilie : - Pourquoi tu as changé, Matt ?
Matt : - Je me suis laissé porter par la facilité au début. Dormir me semblait nécessaire, alors que plus je le faisais, plus j'étais fatigué. Et petit à petit, je me suis déconnecté de vous, j'ai trouvé le moyen de prendre le dessus sur toi, alors j'en ai profité et comme le dialogue était rompu, je ne me rendais pas compte ou je ne voulais pas voir que je te faisais souffrir. C'est bien minable comme explication, mais comme tu l'as dit, on était tellement fusionnels que quand ça s'est arrêté, je n'ai fait que regretter la femme que tu étais avant et j'ai cherché cette relation ailleurs. Et puis, quand j'ai commencé à fréquenter Jade, le dégoût de moi, la colère de ne pas réussir à penser à quelqu'un d'autre que toi, la culpabilité... Tout ça a fait une bombe que j'ai voulu partager avec toi en criant pour que tu m'aides, alors que tu ne savais même pas de quoi il retournait... Je n'ai jamais été doué avec les sentiments.
Emilie : - C'est le moins qu'on puisse dire.
Il releva la tête et me sourit tristement.
Matt : - Mais il faut que tu saches que pas une seule seconde ne passe sans que je ne pense à toi et quand j'ai les enfants, c'est encore pire, Mina a tous tes traits de caractère alors qu'Ellie commence à te ressembler de plus en plus physiquement... Je t'aime Em' et je ne cesserai jamais. Je peux l'oublier, essayer de l'occulter, le malmener cet amour, mais il est toujours là.
Il se pencha vers moi et une larme roula sur sa joue. Je suppose que je peux bien accepter un baiser étant donné qu'il m'a avoué tout ça et m'a ouvert son cœur. Je pris sa tête entre mes mains avant de l'embrasser, pour moi ce n'était qu'un baiser d'adieux parce que je ne me voyais pas finir aussi mal avec le père de mes enfants. Une belle fin me semblait mieux surtout après tout ce qu'on a vécu. Mais lui m'embrassa comme si sa vie en dépendait.
Nous sommes restés plusieurs minutes à s'essouffler par notre propre échange langoureux. Puis il déposa son front sur le mien et posa ses mains sur mes jambes.
Matt : - Dis-moi que j'ai une chance, Em'... Tu peux pas balayer presque 10 ans de nos vies comme ça...
Emilie : - Je suis désolée, Matt, mais ça ne change rien pour moi... Tu m'as poussée à un stade de non-retour et je ne suis pas sûre d'entretenir les mêmes sentiments que toi... Tu n'es plus que le père de mes enfants. Tu seras toujours le premier homme de ma vie, le seul que j'ai épousé et à qui j'ai donné 3 enfants qui sont toutes ma vie, mais c'est tout. J'ai besoin que tu me laisses partir, Matt...
Matt : - Je me battrai pour toi Em', parce qu'il n'y a et il n'y aura jamais personne d'autre que toi.
Emilie : - Et le dindon a qui j'ai fait un bec ?
Matt : - C'est rien elle, seulement une passade, un moment d'égarement que je garde par facilité encore...
Emilie : -Matt, si tu veux que je te prenne au sérieux, change de manière de vivre. Déjà, je suis vraiment fière de la manière dont tu t'occupes de tes enfants. C'est pas encore parfait, mais c'est ça être parent, c'est faire les choses en espérant faire le moins de dégâts possible.
Matt : - Alors toi aussi parfois, tu doutes ?
Emilie : - TOUT le temps !
Il me sourit à nouveau avant de prendre ma main dans la sienne, celle où devrait se trouver mon alliance. Il caressa mon annulaire tendrement.
Matt : - Au fait, Ayden a changé de doudou préféré.
Emilie : - Si c'est toi qui lui as offert, ça ne m'étonne pas, c'est quoi ?
Matt : - Un Baymax qui s'allume quand on lui appuie sur la main. La lumière le calme quand il fait un cauchemar.
Emilie : - Tu vois, c'est de ça dont je parlais. Il y a un an, tu l'aurais peut-être su pour Mina que tu places sur un piédestal, mais pas pour Ayden, et encore moins Ellie. Soit patient avec eux. Je sais qu'on vieillit et qu'on a plus la même patience qu'avec Mina, mais ils sont nos enfants aussi. Surtout qu'Ayden fait tout pour que tu le remarques, t'es son modèle, Matt.
Matt : - Je sais... Chaque chose que je fais ou que je commande, il demande 'comme papa'. Et ça me réchauffe le cœur à chaque fois. Ellie elle, est plus bourrine, elle fonce dans le tas et elle est plus réservée sur ses sentiments, d'ailleurs elle te fait des câlins à toi ?
Emilie : - Ah Ellie... Non, elle n'est pas timide attention, elle est réservée. Elle n'aime pas montrer ses sentiments, c'est différent, et je crois qu'il ne faut pas être psy pour savoir pourquoi elle développe ce trait de caractère... Matt, elle nous a vu toute son enfance nous déchirer, nous ignorer, tu crois qu'elle a quelle vision de l'amour ?
Matt : - Je comprends... En tout cas, je te le dirais jamais assez, mais t'es une maman formidable, honnêtement je ne sais pas comment tu fais. Je les ai que le week-end et je galère alors que je suis en repos ! On parle de toi partout à New York pour tes projets avec la salle, les gens ne font que de se plaindre de ta décision de rester à Miami, je vois des gens partout avec la marque EM TEAM écrit sur leurs tee shirt. T'as vraiment réussi un coup de maître, avec en plus 3 enfants... C'est.. Je t'admire vraiment. Bon, je vais y aller...
Et un cancer. Parce qu'il faut pas l'oublier, lui. Pourtant, il ne bougea pas d'un pouce et laissa son regard trainer sur moi.
Matt : - C'est vrai que t'as beaucoup maigri, est ce que tout va bien Em' ?
Emilie : - Oui ne t'inquiètes pas, j'ai juste ralenti la muscu parce que je ne me sentais pas très bien, mais je vais mieux. Au fait, est-ce que la semaine prochaine tu pourras garder les enfants toute la semaine ? Je sais que je t'en demande beaucoup, mais Daryl et Myriam m'ont offert un voyage et j'aurais bien emmené Mina, mais ce ne serait pas juste pour son frère et sa sœur, et la base c'est que je me repose, alors tu vois bien... Et Myriam veut rester avec sa fille, ce que je comprends parfaitement.
Matt : - Tu y vas donc seule... ?
Emilie : - Est-ce que ça changerait ta réponse ?
Il soupira avant de se résigner.
Emilie : - C'est pas grave, avec ton boulot je te comprends et je te dis ça d'une semaine pour l'autre, mais je m'en veux un peu de laisser les enfants à Daryl et Myriam, avec Anya ils ont assez.
Matt : - Bien sûr, je les prendrai.
Emilie : - Je... T'es sûr ? Tu feras comment avec ton travail ?
Matt : - Je vais prendre une semaine de vacances. 5 ans sans vacances, je pense que je peux me permettre.
Je fus agréablement surprise, je dois l'avouer.
Emilie : - Tu m'en vois ravie dans ce cas !
Matt : - Tu vas où ? C'est de la pure curiosité, hein.
Emilie : - La Finlande.
Il m'offrit un grand sourire mystérieux, avant de finalement se lever et partir en m'adressant un signe de main. Il récupéra ce qu'il était venu chercher, et quand il ferma définitivement la porte derrière lui, je soufflais un bon coup. Mais qu'est-ce que je fous, bon sang.
Tout ce que je faisais était contreproductif et l'aidait dans son idée qu'on reviendrait ensemble, alors que je ne voulais plus rien de mon côté. Évidemment, je ne me mens pas, cette conversation avait quand même aplani les choses entre nous, mais au contraire j'espérais pouvoir plus facilement l'oublier maintenant que je savais le pourquoi du comment.
Une semaine plus tard, je faisais mes valises pour la Finlande. Mon opération était prévue pour mon retour. Alors j'embrassais mes enfants et partis avant que Matt n'arrive. Du coup, personne ne m'accompagnait, on en avait un peu discuté avec Arthur, mais il ne pouvait pas avec sa fille, et moi je ne voulais pas brusquer les choses entre nous, alors je n'avais pas forcément insisté. Nous n'avions toujours pas défini clairement notre relation, mais je ne le voyais pas aller voir ailleurs tout de même.
Je dormis pendant tout le temps du vol et quand je descendis, je fus surprise par le temps sombre. Je pris tout de suite dans l'aéroport un guide touristique avant d'exploser de rire toute seule. J'envoyais tout de suite un message à Myriam.
'Pays froid + Vacances + 0 Enfants + Pays dans sa phase de quasiment 6 mois de nuit + Remission + trop de sobriété ='
Et je laissais mon message en suspens, sans vraiment de fin. La Finlande était dans sa phase de nuit, c'est-à-dire que le soleil avait complètement disparu du paysage et ne reviendrait que l'été prochain. Ces vacances dans la nuit allaient être les meilleurs de toute ma vie.
Je rangeais mon téléphone et partit prendre ma voiture de location, avant de partir en direction de mon lieu de résidence pour la semaine. En arrivant devant, je regardais l'adresse à plusieurs fois, mes yeux naviguaient entre l'igloo totalement en verre devant moi et ma réservation. Quelle petite garce. Mais une adorable garce, parce que la vue enneigée était à couper le souffle ! Je partis me coucher, parce qu'avec ce décalage horaire j'étais complétement nase. Mais je ne revenais pas de l'endroit où j'étais, c'était fou. Merci ma chérie... De tout mon cœur...
Le lendemain, je commençais par une excursion des phares autour de la Finlande, alors j'enfilais mes Timberland, un jean, un pull bien chaud, un manteau et une bonne grosse écharpe.
Matt m'avait promis de m'envoyer des photos des enfants tous les jours, et ce matin c'était Ayden qui prenait sa sœur dans ses bras. Ellie le regardait avec un sourire en coin, comme si seulement lui avait le droit de faire ça. Elle était adorable. Alors j'envoyais une vidéo à Matt pour eux.
'Coucou mes bébés, regardez où je suis ! C'est magnifique ! Aujourd'hui, je vais visiter des phares, mais dans la semaine j'irai dans le village du père Noël pour lui remettre vos lettres. Je vous aime, je pense fort à vous les bébés et j'espère que vous êtes sages avec papa.'
Et je partis, un sourire aux lèvres. C'était vraiment spécial de vivre la nuit, mais ça me plaisait énormément. J'ai passé la journée à marcher à droite à gauche, j'ai visité des phares sublimes, bu le café tout en haut, manger également et vers 18h je m'assis à la table d'un bar.
Voilà presque 1 an que je n'avais pas touché un verre, alors j'observais cette bière artisanale comme un joyau, avant de me l'enfiler d'un coup. Les types au bar autour de moi me regardèrent comme si j'étais un monstre. C'était marrant, j'avais des Arthur tout autour de moi. Des grands types assez larges avec des grosses barbes et ça me rassurait. Je lui envoyais une photo, accompagnée d'un petit message.
'Tes frères et sœurs veillent sur moi'
Il me répondit de faire attention à moi et de laisser personne m'approcher pour me proposer des bonbons, ce à quoi je ris seule.
Je n'abusais pas ce soir de la boisson et rentrais vite pour la suite de mes vacances. Le lendemain, je choisis de me promener dans les villes avec leurs maisons en bois colorés pleine de charme. Encore aujourd'hui, je pris la journée entière pour visiter, à pied pour l'intérieur des villes et pour rallier les villes entre elles, la voiture était le mieux. J'avais au préalable entouré les villes que je voulais faire et programmé le tout pour me faire la journée, et le soir je me posais à un autre bar pour boire cette fois deux bières. Je recommençais doucement.
Le lendemain, jour 3 donc, je fis le tour des 7 sites classés à l'Unesco. Le tout quasiment se trouvait à Helsinki, alors je pris le temps de visiter le site de Suomenlinna qui compte une forteresse, différents corps de bâtiments fortifiés et des donjons. Ce site est un ensemble de petites îles sublimes, à seulement un quart d'heure du centre-ville d'Helsinki.
Le soir, je suis tombée sur un festival de musique directement dans la rue, alors je me suis mêlée à la foule et j'ai pris ma première cuite en longtemps. Ça faisait une éternité que je n'avais pas bu, au point d'avoir ce trou noir et cette gueule de bois le lendemain.
Jour 4, je choisis d'aller visiter des parcs nationaux pour aérer ma tête qui semblait prête à exploser. Ce qui me permit de faire un peu de racket, ce qui était fort agréable. Au début de la journée, je me morfondis sur moi-même en me disant les phrases classiques du type 'Je ne boirai plus jamaiiiiis.' au final, le soir je me retrouvais à un nouveau bar en souriant. Les rackets m'avaient donné soif !
Jour 5, c'était le jour. EL FAMOSO jour que les enfants attendaient. Aujourd'hui, je passais la journée avec le père Noël LE VRAI ! Le trajet en voiture fut un peu plus loin étant donné que je passais le cercle polaire pour rejoindre la Laponie, mais en arrivant à peine sortit de la voiture je demandais à Matt si les enfants étaient couchés et je fis un live avec tout le monde (sauf Matt qui a eu la délicatesse de laisser son téléphone).
Emilie : - Hey la troupe ! Comment ça va ?
Tout le monde : - Trop biiiien !
Mina : - Oui, le dindon est plus là, on a papa pour nous tous seuuuuuls !
Emilie : - Soyez gentils, s'il vous plaît. Bon, vous savez où je suis ?
Ils remuèrent tous la tête, alors que je changeais la caméra de point de vue pour la mettre devant la maison à l'entrée reconnaissable entre mille.
Ellie : - C'est la maison du père Noël !
Ayden : - Maman a trop de chaaaance !
Mina : - Le père Noël, il n'existe pas de toute manière.
Ouh là là, on commence l'âge difficile.
Soudain, devant leurs yeux, un gros personnage habillé de blanc et de rouge avec une grosse barbe blanche sortit de la maison.
Emilie : - Alors, Nana ?
Je vus la bouille de Mina s'ouvrir en O.
Emilie : - Je passe la journée avec lui, mais Mina, tu ne m'as pas donné de lettre à lui remettre ?
Mina : - JE M'EN FICHE.
Ayden : - Mais c'est pas grave Mina, tu n'as qu'à le dire à maman et elle le lui dira.
Mina : - Ça fonctionnera, Maman ?
Emilie : - Bien sûr mon cœur, dis-moi ?
Mina : - Je voudrais un sketch book avec des beaux crayons et des feutres.
Emilie : - Papa en a plus ? Il avait toujours ça sur lui ?
Mina : - Non, il fait tout sur tablette maintenant. Mais je préfère tenir un crayon. Une caméra embarquée pour me filmer en skatant. Et une journée de shopping avec maman.
Emilie : - Ça me parait raisonnable ça, bébé.
Mina : - Merci maman.
Emilie : - Je vous fais des bisous, je vous aime !
J'ai finalement passé une super journée avec ce vieil homme qui m'a bien faite rire. J'en ai d'ailleurs profité pour envoyer un selfie à Arthur, et ce n'est que plus tard dans la journée que j'eu sa réponse.
QUOI ?
Il m'avait répondu par un selfie où je le voyais clairement à l'aéroport avec une mine fatiguée et une description équivoque.
Je montais tout de suite dans ma voiture, avant de foncer vers l'aéroport. J'arrivais à fond la caisse en garant la voiture à la va vite, il était debout à l'entrée et des filles le mataient en passant, mais je courus pour le prendre dans mes bras et il me réceptionna en souriant.
Emilie : - C'est le père Noël qui t'a convaincu ?
Arthur : - Oui, j'ai jamais eu confiance avec les vieux barbus. Je laisse pas ma chérie avec n'importe qui.
Emilie : - Oh !
Je l'embrassais suavement, comme si je ne l'avais pas vu depuis plusieurs années. J'étais ravie qu'il m'ait rejointe en me faisant la surprise.
Emilie : - Tu fais un long voyage pour un vieux barbu qui tourne autour de moi ! Ris-je
Arthur : - Ma copine me manquait un petit peu, mais dis-moi, il est quelle heure ?
Emilie : - C'est la nuit jusqu'à l'été prochain.
Arthur : - Oh, mais si j'avais su, poupée, je t'aurais rejointe bien plus tôt ! Ria-t-il à son tour.
Emilie : - C'est pour ça que j'ai pas insisté, avec toi on serait resté au lit toutes les vacances !
Arthur : - Des vacances parfaites ! Alors, dis-moi, quoi de prévu pour le week-end ?
Emilie : - Je vais te faire goûter les bières d'ici qui sont littéralement à tomber par terre, et on peut prendre le week-end pour nous. Lac chaud et froid, sauna, peut-être bien des activités illicites nus devant des aurores boréales... Et dimanche, une visite de la frontière russe ?
Arthur : - Ça me parait parfait, poupée, mais laisse-moi juste une heure pour me reposer, juste histoire de passer de 1 à 5% de batterie.
Je ris en lui disant que c'était le temps de route pour aller à un bar d'une autre ville.
A suivre...
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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]
XOXO ❤️
Emilie et Myriam ❤️
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