30 - Il était une fin
- - - - - PDV Emilie - - - - -
6 mois plus tard.
Emilie : Zazou ?
Myriam : Allo ? Oui je t'écoute Mushu ?
Emilie : Je sors de chez le vétérinaire pour Cannelle et...
Myriam : Ca va pas ? Elle était malade ?
Emilie : Non non t'inquiètes pas c'était juste pour la faire vacciner et pucé et puis j'ai pris rendez vous pour sa stérilisation mais je t'appelle parce que Matt doit être rentrer du boulot pourtant j'ai pas de nouvelles...
Myriam : Ah ! Attends je regarde.
J'entendis des bruits de pas en fond et puis un petit rire étouffé. Elle s'éloigna un peu, ferma la baie vitrée avant de me répondre.
Myriam : T'inquiètes il est rentré. Actuellement il dort profondément avec Ayden sur lui. Ta petite nugget est aussi endormie que son père !
Emilie : Je te remercie...
Myriam : T'es bizarre... ?
Mon portable vibra contre mon oreille et je m'excusais rapidement.
Emilie : Excuse moi Zazou j'ai un double appel il faut vraiment que je réponde !
Myriam : Je t'en prie ! T'inquiètes pas en tout cas ça va !
Emilie : Ouais ca va...
Je coupais la conversation avec Myriam en m'essayant dans la voiture avant de décrocher.
? : Madame Ortega bonjouuuuur !
Emilie : Bonjour madame Sky, j'ai bien reçu les clés ce matin par coursier je suis très contente !
Madame Sky : C'est bien normal vous aviez le dossier le plus solide ! Et quelle histoire ! En tout cas l'appartement sera prêt lundi, meublé comme on l'a dit et je laisserai mon double dans la boite aux lettres. Je vous souhaite un bon aménagement !
Emilie : Merci beaucoup au revoir.
Je raccrochais avant d'inspirer un grand coup. J'allais le faire, j'étais décidée il n'y avait plus d'autres issues, Matt et moi ne pouvions plus continuer comme ça. Je ravalais mon chagrin qui n'était qu'un caprice d'enfant avant de démarrer la voiture.
Je me garais devant la maison et sortis avec le petit chat de Nana qui avait bien grandi. En passant les portes de la maison je lâchais la bête qui courra immédiatement dehors pour rejoindre sa seule maîtresse. Mina. Je posais la caisse dans l'entrée avant de me diriger vers le salon pour voir mon adorable mari avec mon fils sur le ventre.
Je caressais le visage de Matt avant de prendre Ayden dans mes bras. Celui-ci se laissa faire mais à peine avais-je soulevé ma nugget que Matt se réveilla en sursaut.
Emilie : Je suis désolée je voulais pas te réveiller !
Il me répondit avec un ton endormi comme un zombie le ferait.
Matt : Non j'ai eu peur de l'avoir fait tomber... Je voulais juste fermer les yeux 1 minute...
Et il se rendormit aussi sec. Ayden commença à gigoter dans mes bras alors je me dirigeais vers la cuisine sans bruit pour lui préparer son biberon. De loin je pouvais entendre la planche de Mina mais je n'entendis que des murmures dehors sans rien réussir à percevoir. Une fois qu'Ayden eu fini de boire comme un glouton son biberon je montais le déposer dans son berceau où il se cala contre son éléphant en peluche.
En redescendant, je pris une bouteille de vin derrière le comptoir avant de me dirigeais directement dehors avec le babyphone, Daryl riait avec Myriam qui minaudait c'était adorable de les voir comme ça. Quand Nana m'aperçut de loin elle cria en courant vers moi avant de se jeter dans mes bras faisant retourner les deux amoureux.
Emilie : Comment ça va la frite ?
Mina : Trop bien ! Comment il va mon gros matou ?
Emilie : Très bien et elle est en règle ! Et ton cours de skate avant-hier c'était bien ?
Mina : Trooooop bien ! Monsieur Greg il a dit que si je continuais comme ça l'an prochain je pourrais faire des concours !
Emilie : Oh mais moi j'y crois ! Mon petit chat c'est la meilleure !
Et elle partit en courant avant que je ne rejoigne les amoureux qui préparaient un barbecue. Je m'assis à table en m'allumant une cigarette tranquillement.
Daryl : Je vois que les mauvaises habitudes sont revenues au galop.
Emilie : Je vois pas de quoi tu parles.
Je lui dis ça me servant un verre de vin, la cigarette à la bouche alors que Myriam ria.
Myriam : T'as pas réveillé Matt ? Parce qu'on mange bientôt !
Emilie : Je l'ai réveillé, si et puis il s'est rendormi.
Myriam : Il est fatigué en ce moment...
Emilie : C'est rien de le dire.
Myriam regarda Daryl avec insistance avant qu'il ne détourne le regard et pose ses ustensiles à saucisses.
Daryl : Ça va j'ai compris j'y vais.
Myriam lui sourit avant de venir se poster en face de moi un grand sourire aux lèvres.
Myriam : Ça va ?
En face d'elle je me sentais presque mise à nue alors je finis ma cigarette rapidement avant de prendre mon verre, la bouteille et me lever pour partir.
Emilie : Je suis désolée, je vais vous laisser j'ai pas faim. Est-ce que...Heu... ça te dérange de faire manger et de mettre au lit Mina ?
Myriam : Non mais Mushu... EM' revient !
Je l'ignorais avant de passer devant Daryl qui me regarda étrangement mais je ne m'arrêtai pas au contraire. Je montais dans ma chambre en fermant la porte derrière moi avant de sortir de sous mon oreiller la fameuse enveloppe en kraft. Celle que je redoutais tant et qui était pourtant nécessaire. Je bus mon verre cul sec avant de prendre une grande inspiration. Des coups se firent entendre alors que je proposais d'entrer avec une petite voix.
Matt : Est-ce que je peux rentrer... ?
Emilie : Oui oui vas-y.
Matt : Je suis passé voir Ayden avant de monter il est contre son éléphant il est adorable. Il fait bien ses nuits apparemment.
Emilie : Oui il a commencé à avoir un rythme et attention si je loupe de 5 minutes un seul biberon.
Matt me sourit avant de s'assoir en face de moi en tailleur, des cernes plus grosses que des valises sous les yeux.
Matt : C'est encore cette histoire d'allaitement qui te tracasse ? Parce que si c'est ça la pédiatre est une conne et c'est tout. Tu as le droit d'avoir mal en allaitant et de pas vouloir le faire pour x ou y raison.
Je lui souris avant de balayer l'air devant moi.
Emilie : Nan c'est pas ça mais t'es gentil de t'en inquiéter. J'ai juste... En fait on doit parler Matt et j'ai pas envie d'avoir cette conversation.
Une ride se creusa entre ses sourcils. Il est bon pour la ride du lion avant les 10 ans de Mina ! Je le devançais afin qu'il m'écoute sans répliquer, je lui tendis l'enveloppe.
Emilie : On peut plus continuer comme ça Matt. C'est plus possible. Tes crises de narcolepsies sont de plus en plus fréquentes et honnêtement bébé t'as une mine horrible. T'es jamais vraiment ici, jamais vraiment à ton boulot non plus, c'est infernal. Tu pars le matin il est 4h, tu rentres le soir à 21h 22h bon parfois plus tôt je te l'accorde, comme aujourd'hui mais aussi plus tard. C'est simple on ne te voit que dormir, je ne m'inquiète même plus quand tu ne me réponds pas j'appelle juste ma sœur en lui demandant où est ce que tu dors. Et je vois bien que tu suis plus Matt. Tu tournes qu'aux boissons énergisantes et au café c'est pas sain.
Une larme roula sur la joue de Matt alors que j'eu l'impression qu'un million de sentiments traversaient son visage.
Matt : J'ai pas envie d'entendre ce que tu vas dire...
Je retins une larme en soupirant.
Emilie : Pourtant j'ai pas le choix Matt. Je peux pas te laisser te détruire la santé à côté de moi sans rien faire. C'est pour toi que je fais ça et si tu savais comme ça me fait mal.
Soudain mes larmes explosèrent et Matt me prit tout de suite dans ses bras.
Matt : Alors ne dis rien s'il te plaît...
Il m'embrassa passionnément avant de me faire basculer sur le lit.
Emilie : Rien que ça Matt, sans parler de l'accouchement ça fait combien de temps que tu m'as pas touché ? J'ai l'impression d'être juste ta mère à devoir vérifier si tu manges bien, si tu dors où il faut, si tout va au mieux...
Il ne me répondit qu'en approfondissant mon baiser et aussi faible que je sois j'avais envie de mon mari. Terriblement envie et il le savait.
Emilie : Il faut vraiment qu'on ait cette conversation Matt...
Matt : Laisse moi m'occuper de toi pour ce soir et on verra demain pour le reste princesse... A moins que tu me dises non ?
Il s'éloigna alors un peu de moi mais son corps était toujours collé contre le mien, son visage à quelques centimètres de mes lèvres alors que ces prunelles noisette me sondaient amoureusement.
Emilie : D'accord mais après il faut qu'on parle !
Et je lui sautais dessus le faisant chavirer sur le dos à son tour ce qui le fit rire, je me rendis compte que ça faisait un moment que je ne l'avais pas entendu rire. Il me déshabilla un sourire carnassier sur les lèvres avant de caresser chaque parcelle de mon corps. Le plaisir que je ressentais à chacune de ses caresses ce n'était pas humain... J'en profitais pour déboutonner les boutons de sa chemise et caresser son corps toujours aussi beau même s'il n'avait plus le temps du tout de s'entraîner quand j'entendis Mina de l'autre côté de la porte. Matt plaqua rapidement sa main contre ma bouche étouffant mon cri de surprise.
Mina : Mamaaaaaaan ? On mange mamaaaaaan.
Myriam : Ahlalala non ! Viens là Mina, pose tes mains contre ton corps en lâchant très gentiment cette poignée. Voilà pas de mouvement brusque et tu cours vers moi. Ouais c'est ça allez viens !
Mina : Pourquoi maman elle vient pas manger ?
Myriam : Elle n'avait pas très faim, ça arrive.
Mina : Oui mais moi elle m'oblige à manger un peu quand j'ai pas faim alors pourquoi elle, elle mange pas un peu ?
Et les voix disparurent peu à peu alors que le sourire de Matt s'agrandit de plus belle. Il reprit le dessus en me chavirant avant de passer sa main entre mes cuisses désormais nue m'arrachant quelques râles et suppliques de désir. Ça me faisait tellement plaisir de retrouver un rythme normal avec lui après ses derniers mois éprouvant et stressant. Comme s'il entendait mes pensées il accéléra ses mouvements empêchant toutes pensées cohérentes. Ses doigts me caressant avec rythme alterné allant de la douceur d'un effleurement à la vitesse effréné d'un automate il arriva comme d'habitude à me faire atteindre un plaisir incontrôlé mêlant un lâché prise total avec des spasmes défiant toutes maladies connues.
Sa main avait suffi à me faire atteindre la jouissance alors quand il me pénétra je n'en étais qu'un peu plus heureuse retrouvant peu à peu mon mari à chaque coup de rein. Celui que j'ai aimé dès le premier regard, celui qui partage un bout de mon âme comme si sans lui je n'étais qu'à moitié vivante. Qu'à moitié moi. Cette année avait bien mise à mal notre relation fusionnelle et je n'osais même pas imaginer la prochaine mais là, à cet instant, je ne pensais qu'au plaisir égoïste que nous éprouvions l'un pour l'autre, l'un avec l'autre...
Après une bonne heure et demi nous sommes tombés chacun d'un côté du lit en sueur mais heureux comme des gamins qui auraient vécu leur première fois. Je tournais la tête vers Matt avant de soupirer. Il commençait déjà à s'assoupir...
Emilie : Matt vient on va prendre un bain.
Il se leva tel un robot avant que je ne prenne le verre et la bouteille de vin qui traînait à côté de mon lit.
Il s'assit dans la baignoire alors que je fis couler l'eau et je me plaçais étroitement proche de lui mais en face laissant l'eau peu à peu nous recouvrir. Il me prit la bouteille des mains gentiment et me remplit mon verre.
Matt : J'ai retrouvé ma femme...
Je détournais les yeux alors qu'il chercha justement mon regard.
Emilie : Tu parles j'ai toutes les calamités d'après grossesses. Les seins qui ont rapetissés, le ventre mou et ne parlons même pas, d'ailleurs paix à son âme, de mon vagin qui a plus de ressemblance avec une grotte qu'une intimité mais bon...
Matt ria avant de relever mon visage vers lui.
Matt : Et tu sembles oublier que tu m'as offert un magnifique fils ? Qui te ressemble en plus.
Emilie : N'importe quoi, c'est ton portrait craché.
Matt : Mais il a tes yeux... On aura pas mal mélangé notre affaire, une blonde aux yeux noisette et un brun aux yeux bleus et puis cette grosse nugget faisait quand même 4 kilos 800 pour presque 60 centimètres. Cette fois je m'en souviens !
Il me fit un clin d'œil auquel je lui répondis d'un sourire.
Matt : D'ailleurs elle a failli me faire attraper la crise cardiaque ta sage femme ! Elle était à deux doigts de le faire tomber on est d'accord ?
Emilie : Elle s'est laissée surprendre au moment de le réceptionner, c'est vrai. En même temps tu vois des bébés toute la journée, t'as l'habitude d'un poids type à quelque chose près et là t'as presque 5 kilos sur les bras ça doit te faire tout drôle !
Je bus une gorgée en observant le regard de Matt s'égarait dans ses souvenirs.
Matt : C'est la réponse du procès demain ?
Emilie : Oui. Je ne pense pas y aller.
Matt : Pourquoi ?
Emilie : Parce que je ne compte pas m'attarder sur le passé alors que mon mari et mes enfants m'attendent à la maison.
Matt : Ça c'est une bonne réponse.
Il posa sa main sous mon menton avant de m'embrasser tendrement quand je sentis quelque chose entre mes cuisses. Je relevais des yeux surpris vers lui alors que j'y croisais un regard plus sombre n'appelant qu'à écourter sa nuit pour des activités illicites portant sur une délicieuse luxure.
Matt : Chaude pour le second round ?
Je finis mon verre cul sec, encore une fois, avant de me soulever habilement ne lui laissant aucune marche de manœuvre, nos deux intimités se rencontrant à nouveau. Il sourit alors que je l'embrassais fiévreusement en ondulant des hanches.
Finalement nous nous sommes couchés et il a eu ce qu'il voulait on a pas parlé... Après ce qui me parut être une sieste de 5 minutes mon réveil sonna et je me levais pour aller préparer le premier biberon d'Ayden. Myriam et Daryl étaient déjà en bas à discuter alors que je leur dis bonjour rapidement.
Daryl : J'en connais une qui a pas...
Emilie : Ta gueule.
Daryl : Quelle humeur, un régal au petit déjeuner.
Je me retournais, la tête dans le coltar en forçant mon sourire à son maximum. J'embrassais Myriam sur la joue en passant à côté d'elle pour prendre une petite cuillère sous le regard de Daryl qui allait répliquer dans 3.2.1.
Daryl : Alors il est juste pour moi ce traitement de faveur.
Emilie : T'as tout compris Sherlock. Je peux y aller où tu vas me dévoiler mon avenir dans le café que tu viens de me faire ?
Et je remuais le biberon de mon bébé en lui piquant sa tasse de café au passage. Je la levais en signe de remerciement alors que Myriam s'occupa de le calmer.
Myriam : Em' il faudrait qu'on parle...
Emilie : Ouais quand tu reviendras sans problème.
Elle m'adressa un sourire auquel je répondis faiblement avant de monter les marches en direction de la chambre d'Ayden. Il gigotait dans son lit en gazouillant sans pour autant pleurer.
Je le pris dans mes bras avant de m'assoir sur le rockingchair de sa chambre et me laisser bercer par le mouvement de balancier régulier. C'est son cri qui me réveilla pour lui faire faire son rot me rendant compte que je m'étais assoupie. Je le remis au lit avant de redescendre pour fumer une cigarette avec un peu de chance j'allais pouvoir me rendormir le temps que Mina se lève. Les pieds dans l'eau chaude de la piscine je profitais d'un de mes 3 moments de la journée où je m'autorisais à fumer. Le matin au réveil, le midi après le repas et le soir souvent après le repas mais parfois avant comme hier soir. En remontant je marchais sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne et m'affalais dans le lit. Matt me serra contre lui alors que je me blottis dans le cocon rassurant qu'il me promettait.
3 heures plus tard c'est les cris d'Ayden qui me réveillèrent, alertant Mina au passage.
Mina : MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAN, Y A AYDEN QUI PLEUUUUUUUURE !
Merci ma chérie, si j'avais pas entendu maintenant c'est clair. D'ailleurs je n'ai même pas demandé à Myriam pourquoi elle partait si tôt ce matin. Le procès n'était qu'à 13h30... Elle me le dira bien ce soir de toute manière. Mina me rejoignit en courant en bas alors que je lui répétais pour la énième fois de pas courir dans l'escalier. Elle se mit à table en parlant sans cesse, cette frite est bien la fille de son père tient, toujours un truc à dire ! Je lui mis son bol de céréales devant elle, un verre de jus avec deux trois petits gâteaux et remonter pour aller chercher Ayden qui pleurait toujours aussi fort à l'étage. Je le pris dans mes bras, le changeais avant de le descendre pour ne pas laisser seule Mina que je devais emmener à son cours de Skate qu'elle avait deux fois par semaine, le mercredi à 17h et le samedi à 11h.
Une fois que Mina eut fini de manger bruyamment je remontais Ayden dans son lit avant de m'habiller. Puis je retournais chercher Ayden avant d'attendre Mina en bas. Evidemment Ayden toujours adorable c'est ce moment qu'il choisit pour ne pas arrêter d'hurler.
Emilie : Nana on va être en retard.
Cette petite a la capacité inouïe d'être constamment en retard même quand je la réveille plus tôt et que je lui prépare tout à l'avance. Elle débarqua évidement en courant me provoquant chaque fois une mini crise cardiaque en m'imaginant qu'elle tombe et elle mit ses chaussures en vitesse, enfila son petit bonnet et sauta dans la voiture sous mes yeux ébahis. C'est que ça grandit vite ces bêtes-là. J'attachais Ayden à l'arrière qui sembla apprécié le tour en voiture. Je déposais Mina à son cours avant de repartir.
Cette fois bien trop réveillée je m'assis sur le canapé, Ayden dans mes bras, endormi. J'observais son beau visage en me disant qu'à cet âge à dormir quasiment 20h par jour il a la belle vie.
Matt : Il est beau, hein ?
Je relevais brusquement la tête surprise d'entendre une voix et la petite tête ébouriffée de Matt apparut dans mon champ de vision. Il s'approcha doucement avant de se laisser tomber sur le canapé à côté de moi en posant sa tête sur mon épaule.
Emilie : Matt...
Matt : Je t'en prie, recommence pas on est bien là...
Emilie : Matt. Je t'ai acheté un appartement à New York.
Il releva la tête soudainement son regard décontenancé percuta le mien de plein fouet.
Matt : Je... Non.. Heu...
Emilie : Mais qu'est ce que tu croyais au juste ?
Matt : Je sais pas c'est con hein mais je pensais que ma femme me demanderait de rentrer définitivement à la maison.
Emilie : Mais... ?
Je me levais pour déposer Ayden dans la chaise à bascule du salon, je n'avais pas très envie qu'on s'engueule juste au-dessus de lui, au vu de la tournure de la discussion. J'intimais à Matt de me rejoindre dans la cuisine où j'avais un œil sur Ayden alors qu'il nous entendrait moins.
Emilie : Je croyais que c'était ce que tu voulais Matt ? Que c'était ton rêve le graphisme ?
Matt : Bien sûr mais est ce que tu crois que c'est une bonne idée que je déménage ? T'as pas trouvé mieux ? Je verrais plus que Mina et Ayden le week end, c'est génial Emilie.
Je soufflais un peu surprise du ton qu'il employait mais je mis ça sur le compte de la fatigue.
Emilie : Au moins je fais quelque chose, moi. Parce que ça fait un peu moins de 6 mois qu'on vit comme ça, je te rappelle. T'as même failli louper la naissance de ton fils.
Matt : De toute manière depuis que ce gosse est dans ton ventre j'enchaîne les conneries alors ce sera jamais pire.
Je le giflais intentionnellement pour le réveiller. Mon ton était plus sec et froid que l'hiver sibérien.
Emilie : Ce 'gosse' Matt, c'est le tien. Si t'es pas content du père que tu fais tu te réveilles et tu regardes tes responsabilités en face parce que pour baiser y a du monde mais quand il s'agit de faire les choses bien avec sa progéniture c'est maman qui doit tout gérer. BAH MAMAN ELLE EN A MARRE. Maman elle gère toute la semaine toute seule. Maman elle donne le biberon toute seule, toutes les 3 heures, elle change bébé toute seule, elle accompagne Mina à l'école, elle récupère Nana à l'école, elle lui donne à manger matin et soir, elle l'emmène au skate les mercredis et samedis, elle fait les lessives TOUTE SEULE. J'en peux plus Matt de devoir te gérer aussi. Réveille-toi putain. Parce que là j'ai personne.
J'allais partir quand Matt me prit le bras.
Matt : C'est quoi le but de cet appart ? Une garçonnière pour que maman soit tranquille le week end ?
Je serrais les dents un maximum pour éviter de pleurer devant lui quand il est comme ça il n'en vaut pas le coup une seule seconde.
Emilie : C'est pour que mon mari n'est pas à faire 6h d'avion tous les jours pour voir sa femme 2 minutes dans sa journée mais qu'il profite d'elle pleinement le week end justement quand il rentre. Pour que mon mari puisse reprendre le sport qui lui manque parce que cet appart est juste au-dessus d'une salle de sport. Mais visiblement je me suis trompée, j'ai pas affaire à mon mari mais à un connard.
Matt : Redis moi ça Emilie.
J'évitais son regard quand il me prit la mâchoire un peu trop violemment à mon goût.
Matt : REDIS-MOI CA.
Daryl : MATT ! Tu la lâches !
Je lui collais un gros coup de poing qui lui éclata la lèvre.
Emilie : La prochaine fois que tu passes tes nerfs sur moi tu te souviendras que je suis pas n'importe quoi parce que tu deviens n'importe qui Matt.
Evidemment notre altercation fit hurler Ayden. Je sortis de la cuisine devant le regard ahuri de Daryl et pris mon petit garçon en passant. En fermant la porte d'entrée derrière moi j'entendis un grand bruit comme si on donnait un coup de poing dans quelque chose. En m'asseyant dans la voiture je ne pus me résoudre à partir. Je regardais la maison quand les larmes me gagnèrent et j'enlaçais mon volant en pleurant. Soudain ma main tomba sur le babyphone que j'avais tout le temps autour de la taille. Je le branchais sur le canal du salon et entendis la voix des garçons distinctement.
Daryl : Mais t'es malade il t'arrive quoi Matt en ce moment ?
Matt : J'en sais rien putain. Je suis constamment fatigué et sur les nerfs je me rends pas compte de ce que je fais...
Daryl : Bah moi ce que je sais espèce d'imbécile fini c'est que ta femme elle va se barrer avec tes gamins et crois-moi c'est le genre de femmes à rien lâcher. Si elle veut que tu revoies tes mômes qu'à leurs 18 ans ce sera le cas et t'auras tout gagné. C'est quand même pas une insulte qui t'a mit dans une colère noire ?
Matt : C'est la première fois qu'elle m'insulte et que je vois dans ses yeux qu'elle le pense. Ça m'a blessé. Et putain elle me dit qu'elle a acheté un appart à New York pour que je sois moins fatigué je sais pas quoi mais c'est quoi ces conneries ? Elle a un amant c'est ça ?
Daryl : Mais alors toi t'es le roi des cons. Ah et puis leur plus grand souverain, putain. Ta femme elle fait ça pour toi ! Un de mes gars Alfonso il est mexicain, sa femme et ses 5 enfants sont au Mexique et il les rejoint tous les weekends, je vois pas le problème pour le coup.
Matt : J'ai l'impression qu'elle s'éloigne de moi...
Daryl : Elle s'éloigne pas de toi c'est toi qui t'éloigne d'elle, crétin. Toi qui fais les mauvais choix et elle qui se ramasse tout cette année. T'es pas tendre avec elle moi je te le dis, à sa place je t'aurais crucifié depuis longtemps. Votre relation était fusionnelle c'est toi qui as tout gâché avec tes conneries de baisers avec ta petite nénette maintenant arrête un peu de rejeter la faute sur les autres et secoue-toi. Tu veux vraiment donner cet exemple à tes enfants ? Deviens pas un minable Matt. Parce que là t'es tombé bien bas.
C'est vrai que ce qui avait déclenché cette rupture entre nous c'était cette trahison. Je n'y pensais plus vraiment mais ça nous avait éloignés et nous ne retrouvions cette harmonie d'avant qu'en faisant l'amour alors qu'il y a quelques mois nous le ressentions à chaque fois que l'un était en présence de l'autre. Nous avions besoin l'un de l'autre. Maintenant j'avais plus l'impression que plus on se rapprochait plus on empirait la situation...
Soudain la porte d'entrée s'ouvrit et je jetais discrètement le babyphone éteint derrière le siège passager. Matt ouvrit la porte passager alors que Daryl récupéra Ayden à l'arrière non sans me lancer un regard désolé.
Emilie : Ca va ta lèvre ?
Matt : J'ai un peu mal mais ça m'a calmé. Je veux m'excuser Em'. J'ai largement dépassé les bornes et je crois que cet appart me fera du bien, nous fera du bien. On s'est perdu ces temps-ci et je crois que s'éloigner un peu nous fera pas de mal. Et puis c'est pas une rupture pas vrai ? Tu m'aimes toujours ? Même si je t'ai fait peur... Je l'ai vu dans tes yeux et je me suis dégouté de te faire sentir comme ça... Je suis vraiment qu'un minable...
Emilie : Oui je t'aime Matt bien sûr mais nos rapports sont devenus tellement compliqué que j'ai qu'une hâte c'est d'être à lundi...
Il encaissa le coup difficilement et tourna la tête dans l'autre sens mais je n'étais pas dupe je voyais sa poitrine se levait de manière chaotique et soudain plusieurs larmes roulèrent sur sa joue. De voir ses lèvres tremblaient sous l'effet de la tristesse me brisa le cœur et je me plaçais tant bien que mal à califourchon sur lui.
Matt : Je suis désolé de tout ce que je te fais subir. T'es un ange de rester avec moi...
Il enfouit sa tête au creux de mon cou alors je pris son visage entre mes mains pour qu'il me regarde.
Emilie : Personne nous avait prévenu que ce serait aussi dur mais on va s'en sortir ensemble comme on s'est promis d'accord ? Juste toi et moi...
Je déposais mon front contre le sien puis fermais les yeux.
Emilie : Je t'aime Matt et je t'en veux pas. Je t'en veux pas parce que certains soirs ça m'énerve tellement de te voir endormi quelque part que j'ai envie de te faire la même chose alors je pense que cette situation on l'a créé nous même et maintenant il faut qu'on s'en sorte ensemble, qu'on fasse des efforts tout les deux. Et si je dois te remettre mon poing dans la figure pour te remettre les idées en place, je le ferais.
Il rit alors que je le serrais dans mes bras. J'ai toujours su au fond de moi que Matt avait ce côté sombre en lui, celui qui m'a toujours crié : 'si tu me quittes je meurs et je t'emporte avec moi.' Matt n'a pas de manière douce d'aimer il est comme moi, il aime complètement et sans limite c'est beau quand tout va bien mais quand quelque chose vient bloquer l'engrenage... Mais comment lui en vouloir... ?
Emilie : Je te laisserai pas tomber Matt, c'est promis... Alors ne te crois pas seul parce que je suis là... Je ne serais jamais ton ennemie...
Ses larmes recommencèrent à couler alors qu'il me serra contre lui.
Matt : Je suis désolé Em'... Tellement désolé mais je suis épuisé c'est pas humain... Je voulais pas... M'en veux pas je t'en prie...
Emilie : Je le sais Matt, je le sais...
Après une bonne heure à seulement se tenir l'un dans les bras de l'autre nous sommes sortis de la voiture et j'ai mis Matt au lit avec Ayden. Il se fit une joie de passer du temps avec son fils même si c'est seulement pour une sieste.
En redescendant, je croisais Daryl qui me tendit un verre de whisky que je sifflais cul sec en me vautrant sur le canapé à côté de lui. Il posa une main rassurante sur ma cuisse ramenée contre ma poitrine en boule puis je laissais tomber ma tête contre son épaule.
Daryl : T'as une sacrée droite. Rappelle-moi de pas te chercher.
Emilie : Comment on a pu en arriver là Daryl ?
Daryl : Je suis pas psy mais je crois que vous êtes comme deux atomes opposés. Vous pouvez faire des merveilles quand vous vous contrôlez mais quand l'un des deux n'est plus sous contrôle ça fait des étincelles et avec vous, comme vous êtes cul et chemise ça prend toujours des proportions... Il faut que vous appreniez à vous aimer sainement parce que cette relation elle vous mènera à rien de bien sinon. L'un de vous finira dans les faits divers parce qu'il aura flingué l'autre à coup de hache. C'est pas sain de vouloir tout le temps être avec l'autre comme ça. Vous vous prenez pour quoi au juste ? Un couple de pingouins ? Spoiler alert vous êtes des hommes, désolé.
Emilie : On t'a fait peur...
Daryl : Et comment ! Je rentre j'étais heureux et là je retrouve Matt à deux doigts de te prendre par la gorge et toi qui lui fout la beigne de sa vie, y a de quoi flippé de vos disputes. Je veux bien croire qu'il soit fatigué et tout mais je crois que cette histoire d'appart c'est une bonne chose. Bon enfin apparemment vous avez discuté alors mon rôle s'arrête là. Tu veux bien m'aider à préparer une petite fête pour ce soir ? Le procès tout ça maintenant que t'es plus obèse et incontinente.
Emilie : Connard.
Daryl : Je caresse l'espoir que tu te lasses un jour.
Emilie : De quoi ? De t'insulter ? Jamais. C'es comme une drogue dure.
Nous avons ri ensemble avant qu'il ne sorte son portable pour qu'on choisisse des gâteaux ensemble quand mon esprit s'égara... J'avais l'impression que cette soirée où Matt s'était fait passer pour un inconnu masqué n'était plus qu'un rêve...
A suivre...
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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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