27 - L'heure des « Au Revoir »
- - - - - PDV Myriam - - - - -
J'ai déplacé la voiture de l'autre côté de la rue, le moteur toujours allumé, prête à partir. J'observe en silence les secours se ruer dans la maison, ressortant quelques temps après avec Nana sur un brancard.
Lorsque je l'ai retrouvée, dans une minuscule pièce similaire à celle qu'on avait trouvée dans l'autre maison, elle n'a même pas réagi. La pauvre petite était recroquevillée sur elle-même, ses os ont craqué quand je l'ai prise dans mes bras. Elle a seulement eu la force de dire mon nom, et je l'ai immédiatement ramenée à sa mère. Enfin... A ses parents, parce que contre toute attente, Matt était là, tenant Emilie dans ses bras. J'aurais dû me douter qu'elle allait le mettre au courant, elle ne peut pas se passer de lui et se couperait en quatre pour lui donner des nouvelles.
J'ai eu peur qu'il soit venu avec Daryl, mais fort heureusement, il était seul. J'ai rapidement donné ma filleule à sa mère, avant de me précipiter dehors, m'enfuyant comme une fugitive.
Les policiers sont arrivés les premiers sur les lieux, ayant coffrés une Lana ensanglantée. Je fixe ma sœur, en larmes dans les bras de son homme. Une boule se forme dans ma gorge en les voyant. La prochaine fois que je les reverrai, Nana aura un petit frère.
Matt s'éloigne légèrement de Mushu qui reste devant un policier. Il note je ne sais quoi sur un carnet, il peut pas leur foutre la paix et les laisser aller avec leur fille ?!
Étant trop obnubilée par ma sœur, je n'aperçois pas mon beau-frère qui s'avance dangereusement vers moi. Il ne m'a pas encore vue, ses yeux clos, alors qu'il continue de marcher. Cet idiot va finir par arriver sur la route et se faire écraser encore !
Matt : - Ouais... C'est moi... On a récupéré Mina...
Je fronce les sourcils. Si Emilie est là, et les flics aussi... A qui parle-t-il ?!
Matt : - Tu devineras jamais qui était derrière tout ça... Lana, putain ! Comment j'ai pu ne serait-ce qu'avoir des sentiments pour une pourriture pareille ?!... Ouais, elle était là, mais... Je sais pas où elle est passée...
Ses prunelles s'ouvrent tout à coup, percutant les miennes. Mon cœur rate un battement, ça c'était pas prévu !
Matt : - MYRIAM !
Je lui adresse un demi sourire, avant de démarrer en trombe. Je l'aperçois dans le rétroviseur commencer à courir derrière la Lambo, avant de s'arrêter, appelé par Emilie. Mes larmes redoublent, je ne dois pas me retourner, je ne dois pas penser que rester avec eux, ça serait mieux, non, je dois partir. Tout ça est de ma faute, je ne peux pas rester.
J'ai foncé à l'aéroport en l'espace de quelques minutes. J'abandonne ma voiture non loin du parking. Si elle reste là plusieurs jours, on finira bien par aller la mettre à la fourrière.
Je caresse le capot du bout des doigts, avant de m'engouffrer dans le Terminal. Je regarde les panneaux indicateurs, je n'ai aucune idée de l'endroit où je veux aller, mais tant que c'est le plus loin possible, ça me va !
Myriam : - Mmh... La Nouvelle-Zélande... Pourquoi pas !
Je me dirige vers un agent d'escale, qui me dévisage de la tête aux pieds.
Agent : - Vous... Vous n'avez pas de bagage ?
Myriam : - Non. Je n'ai que mon sac à mains.
Agent : - Euh...
Myriam : - Je souhaite seulement un aller simple. Reste-t-il une place dans le vol pour la Nouvelle-Zélande ?
Agent : - Oui, bien sûr. Vous allez passer des vacances en famille ?
Non mais je rêve ou il me drague, cet idiot ?!
Myriam : - Non, je quitte ma famille, justement.
Il me fixe, les yeux comme deux ronds de flan.
Myriam : - Et si vous pourriez passer la 2ème, je suis assez pressée.
Agent : - B... Bien sûr, tenez !
Putain, mes économies y sont passées !
Après l'avoir remercié, je passe les contrôles de sécurité, flânant dans les boutiques en attendant l'embarquement. Manque de chance, je ne peux rien m'acheter, pas même un magazine ! J'ai vidé mon compte en banque avec ce billet, je pourrai même découper ma carte avec des ciseaux !
Annonce : - Les passagers en direction de la Nouvelle-Zélande sont priés de se rendre porte D. L'embarquement va commencer.
Mes talons s'enfoncent dans la moquette, je ralentis la cadence, apercevant bientôt la porte d'embarquement. Je tends mon billet à une hôtesse très souriante, qui me souhaite bon voyage.
Une fois installée sur mon siège respectif, près du couloir de l'avion. Je souffle un bon coup. J'attrape mon téléphone, découvrant un message de ma sœur :
' Je te remercierai jamais assez, Zazou, merci de m'avoir aidée à retrouver ma fille. Prends soin de toi, tu vas me manquer, mais sache que je t'aimerai toujours, où que tu ailles... '
Une larme roule sur ma joue que j'essuie d'un revers de main, avant d'éteindre mon portable. J'attrape ensuite les photos que Mushu m'a donnée, les regardant encore et encore, pouffant de rire par moment en revoyant nos têtes.
Les gens autour de moi s'installent, je vais devoir supporter un vieux qui n'arrête pas de zieuter dans mon décolleté depuis tout à l'heure. Génial, plus de 20 heures de vol à côté d'un obsédé, mais quelle chance !
Un mouvement se fait soudainement apercevoir vers le nez de l'appareil. Je reconnais aussitôt Pablo qui scrute chaque rangée de sièges.
Myriam : - Putain, j'y crois pas !
Je peux sûrement me cacher dans les toilettes, mais à coup sûr, une hôtesse de l'air va me faire chier pour que j'aille me rasseoir !
Je me tourne vers le pervers, de façon à lui présenter mes nibards sous son nez. Faut peut-être que je me calme, faudrait pas qu'il claque d'une crise cardiaque, j'aurai tout gagné !
Myriam : - Vous voyez cet homme, là-bas ? Il ne faut pas qu'il me voit, est-ce que je peux mettre ma tête sur votre épaule, comme si je dormais ?
Passager : - Vous êtes une fugitive ?!
Myriam : - Non, pas du tout !
Passager : - Une extra-terrestre, alors ? Parce que ce type ressemble aux mecs de Men In Black ! HEP, JEUNE HOMME, ELLE EST LA !
Mais j'y crois pas, quel mufle !
Pablo croise immédiatement mon regard et accélère son pas. Heureusement, plusieurs passagers circulent encore dans le couloir, ce qui le ralentit légèrement. A défaut de m'être ruinée pour ce billet, je peux toujours m'enfuir de l'avion et partir en Lambo !
J'attrape mon sac et cours jusqu'à l'arrière de l'avion, me retrouvant nez à nez avec une hôtesse en train de rouler un patin à un steward.
Myriam : - Excusez-moi, j'aimerai sortir !
Les deux amants se détachent soudainement l'un de l'autre, quelque chose me dit qu'il y a infidélité dans l'air !
Myriam : - C'est pas beau de tromper les gens !
Je me précipite sur la passerelle avant que l'on ne la sépare du fuselage de l'appareil, et commence à courir. Aussi empotée que je suis, j'espère ne pas me fouler une cheville avec ces fichus talons !
Pablo : - MYRIAM ! ARRETEZ-VOUS !
Oh bon sang, mais il a des gènes d'Usain Bolt ou quoi ?!
Telle une délinquante, je repasse par le poste de sécurité furtivement, sans m'arrêter. Au moment où je passe les portes en verre de l'aéroport pour retrouver ma Lambo, je me stoppe net. Mais quelle idée, Myriam, il était évident que d'autres gars seraient autour de la voiture !
Lorsque je fais demi-tour, je me prends le torse de Pablo de plein fouet, manquant de tomber à la renverse. Je reprends à peine mes esprits que l'horizon prend une tournure différente, et le vigile me balance sur son épaule, sans que je ne puisse dire quoi que ce soit. Il retourne à l'intérieur du bâtiment, alors que je tambourine son dos de mes petits poings.
Myriam : - Mais tu vas me lâcher, oui ?!
Pablo : - Non.
Myriam : - Je te préviens, je vais te frapper !
Pablo : - Faites, je vous en prie.
Tel un roc, il ne bouge même pas sous les coups que je lui inflige. Je me débats comme une furie, jusqu'à ce que j'entende une voix que je connais très bien.
Daryl : - Mais je me contrefous que cela va répercuter sur les horaires des vols, vous me stoppez toute activité sur le tarmac, le temps que je retrouve ma femme !
Le hall est quasiment désert, mais les quelques personnes qui sont assises sur des bancs me dévisagent.
? : - Voyons, Monsieur, elle a certainement déjà dû décoller !
Daryl : - Si c'est le cas, je donne pas cher de votre peau ! Vous demandez pas les cartes d'identité normalement ?
? : - En temps normal, oui, mais nous voyons bon nombre de femmes qui souhaitent fuir des hommes violents. Pour ce type de situation, nous vendons des billets sans demander d'explications.
Daryl : - Moi, un homme violent ?! Mais vous êtes pas bien ?! Jamais je n'ai levé la main sur ma femme qui est la prunelle de mes yeux, et jamais je ne le ferai, espèce d'abruti !
Pablo : - Daryl. Je l'ai.
Ben vas-y, parle de moi comme si j'étais une valise !
Daryl : - Han, putain ! Pablo, maintenant je sais pourquoi t'es mon préféré !
J'aperçois mon homme qui passe à côté de nous, sans un regard pour moi. Je fixe sa carrure imposante, tandis qu'il marche vers la sortie. Pablo ne met pas longtemps avant de le suivre, me laissant apercevoir les agents d'escale qui me regardent comme si j'étais un homme vert !
Myriam : - Pablo... Tu serai un amour si tu me déposais à ma Lambo, et...
Pablo : - Non.
Myriam : - Mais j'aimerai seulement p...
Pablo : - Non.
Je rechigne, laissant tomber mon menton dans la paume de ma main. De toute façon, je peux plus partir maintenant, je vais devoir faire autrement !
On me pose enfin à terre, devant la voiture de Daryl qui s'est déjà glissé derrière le volant.
Pablo : - Bonne chance. Si jamais, j'étais ravi de vous connaître.
Il m'ouvre la portière côté passager, tel un gentleman. Je déglutis, hésitante.
Daryl : - Dépêche-toi de monter.
Surprise de son ton autoritaire, je m'installe timidement sur le siège, avant qu'il ne démarre en trombe. Il prend la direction de la plage où l'on s'est unis. Sans un mot, il fixe la route, tapant de temps en temps sur le volant. Les muscles de sa mâchoire sont contractés, je n'ai même pas besoin d'ouvrir la bouche, je déclencherai un cataclysme !
Une fois arrivés à bon port, il attrape une pochette qui était coincée entre nos deux sièges, et s'extirpe de l'habitacle, toujours en silence. Daryl qui se tait, ce n'est pas bon signe...
Je le suis jusque sur cet amalgame de rochers où Matt m'avait juré que son frère m'aimait jusqu'à la mort, et que la situation allait s'arranger. Sauf qu'encore une fois, j'ai encore tout foutu en l'air à cause de mon égoïsme.
Il s'arrête enfin sur le plus haut rocher, alors que j'abandonne mes talons au pied de ce monticule, avant de le rejoindre. Il est face à l'océan, me laissant entrevoir son dos musclé qui s'abaisse et se relève assez rapidement, preuve qu'il est essoufflé et en colère !
Je reste en retrait, pas très sûre de vouloir l'affronter dans une énième dispute. Daryl finit par soupire bruyamment avant de se tourner vers moi. Ses prunelles noisette sont embuées, et ses lèvres s'ouvrent à plusieurs reprises sans qu'aucun mot n'en sorte. Mon petit cœur se serre à la vue de ce visage si triste !
Il me tend alors la pochette qu'il a en main, et je découvre que ce sont les papiers du divorce que j'avais mis dans l'enveloppe. Et ils sont signés !
Daryl : - Si tu estimes que tu serai plus heureuse sans moi, alors voilà. Tu ne seras plus Madame Ortega. Tu redeviendras Myriam Saez, libre comme l'air.
Je déglutis péniblement, incapable de prononcer un seul mot. Ça n'aurait pas dû se passer ainsi, à cette heure-ci, j'aurais dû être dans l'avion en direction d'une nouvelle destination !
Daryl : - Pars, Myriam. Et je te souhaite d'être heureuse. Je voulais simplement te voir une dernière fois, avant que tu ne me files entre les doigts.
Je lève les yeux vers son visage, reculant de quelques pas. Ainsi, il me laisse partir comme ça ?
Daryl : - Tu es la femme que j'ai le plus aimé dans ma vie. La seule, en fait...
Une larme roule silencieusement sur ma joue alors que je détaille son si beau visage. J'émets un pas vers lui, mais il recule, détournant la tête lorsque j'aperçois des larmes de ses yeux.
Je finis par baisser la tête, honteuse, serrant le dossier contre moi, et recule de quelques pas. Les sanglots de Daryl me brisent le cœur, si seulement j'avais pu suivre le plan que je m'étais fixé depuis le début, à cette heure il serait avec Emilie et Matt, à veiller au chevet de Mina. Pas en train de me faire culpabiliser !
Je lui tourne le dos, éclatant moi aussi en sanglots. Mais alors que je commence à redescendre, deux bras puissants me soulèvent pour me ramener contre un torse.
Daryl : - Nan mais tu croyais vraiment que j'allais te laisser partir comme ça ?!
Il m'arrache presque la pochette des mains, avant d'en extraire les papiers.
Daryl : - Alors c'est comme ça ? Je te dis que je vais faire des efforts pour te récupérer, tu me laisses une lettre d'adieu, me fuyant comme si j'avais la peste ?!
Je continue de rester silencieuse, comme une enfant prise la main dans le sac en train de faire une bêtise.
Daryl : - Je t'ai dit que je pouvais pas vivre sans toi, et ces heures où tu m'as laissé croire que t'étais déjà partie, putain j'ai cru que j'allais devenir fou ! Une chance que Matt m'a tout de suite dit qu'il t'a vu partir en trombe après le sauvetage de Mina !
Myriam : - C'est à cause de moi que tout ça est arrivé.
Daryl : - A quoi a servit cette réunion de famille, hein ??!! On t'a dit que ce n'était pas ta faute, en plus Lana est impliquée, et cette nana a toujours été une tordue ! Elle considérait Mina comme sa propre fille, parce qu'elle est obnubilée par Matt, et ce, depuis toujours !!! Jamais on ne t'a portée pour responsable de la situation, on s'était tous pardonnés d'ailleurs !
Myriam : - Je sais... Mais ce n'est pas pour autant que je ne me sens pas coupable... Mina aurait pu être tuée, est-ce que tu imagines seulement le drame que ça aurait causé ?
Daryl : - Personne ne t'a accusé, Myriam. Ni moi, ni ta sœur, ni...
Myriam : - Matt ? Il me semble pourtant que c'est ce qu'il a dit, non ?
Daryl : - Sous le coup de la colère, oui. Mais il t'a dit qu'il le pensait pas. Et moi aussi je t'ai dit des choses que je pensais pas, mais alors pas du tout !
Il lève le dossier vers mon nez.
Daryl : - Ce divorce. Tu le veux vraiment ?
Je fixe ses prunelles marrons qui brillent.
Daryl : - Tu me dis oui, et je te rends ces papiers, et je te laisserai partir. Sans venir te chercher cette fois. Mais quand ce sera fait, tu ne pourras plus revenir en arrière.
Je me mords la lèvre, repensant à toutes les épreuves que nous avons affrontées. Et malgré tout, il est là, il est venu me récupérer de force à l'aéroport, et il m'a emmenée là, le lieu où tous nos maux disparaissent, parce que c'est ici que l'on s'est dit oui.
Daryl : - Réponds-moi, trésor. Tu veux vraiment me quitter ?
Une larme s'échappe de mon œil, en même temps que je hoche la tête de gauche à droite.
Myriam : - Bien sûr que non !
J'éclate en sanglots, me précipitant dans ses bras. Son étreinte se resserre autour de moi, alors que mes pleurs se font plus bruyants.
Daryl : - JE T'INTERDIS DE ME REFAIRE CA ! J'AI CRU T'AVOIR PERDUE A JAMAIS !
Myriam : - Je suis désolée, désolée... Mais j'ai fait un burn out, je me sentais responsable de tout, de la tournure des choses, de la tournure de notre mariage, j'étais perdue !
Daryl : - On affronte tout ensemble, c'est ce qu'on s'était promis mon ange !
Myriam : - Je sais... Je sais...
Il enfonce son visage dans mon cou et je sens ses larmes mouiller ma peau.
Daryl : - Je peux pas vivre sans toi, putain, t'es ma drogue, mon oxygène ! T'avais pas le droit de me faire une frayeur comme ça, tu aurais pu venir me dire que tu étais paumée, on serait parti tous les deux, mais jamais je t'aurai laissée partir toute seule, même si j'aurai dû aller te chercher à l'autre bout du monde !
Je hume son parfum, devenu indispensable pour mon bien-être. Il était évident que je ne pouvais pas me résoudre à abandonner cet homme, je devrai sauter de ces rochers rien que pour me punir moi-même !
Daryl me relève le menton de son index, plantant ses prunelles dans les miennes.
Daryl : - Je t'aime Myriam, à en crever. Alors si t'as envie qu'on aille en Nouvelle-Zélande, il suffit de me le dire !
Je finis par rire aux éclats, avant que ses lèvres ne fondent sur les miennes, sa langue s'enroulant langoureusement autour de la mienne.
Myriam : - Je t'aime tellement...
Il me répond par un fougueux baiser, avant de me planter le dossier de divorce sous les yeux.
Daryl : - Détruis-moi ça. Je veux plus en entendre parler, Madame Ortega.
Myriam : - Avec plaisir, Monsieur Ortega !
J'attrape le briquet qui traine toujours au fond de l'une de mes poches, utilisé souvent pas Mushu, et enflamme aussitôt les feuilles du dossier. Lorsqu'il ne reste plus que quelques miettes de papier, Daryl lâche le tout qui finis par se dissoudre dans l'eau. Il enroule un bras autour de mes épaules, me rapprochant de lui. Je pose ma tête sur son torse, enroulant mes petites mains autour de ses hanches.
Myriam : - Nana va bien ?
Daryl : - Oui. Il était moins une, Matt m'a simplement dit qu'elle était sur le palier de la mort. Heureusement, vous l'avez retrouvée à temps, et rien que pour ça, mon frangin te sera éternellement reconnaissant.
Myriam : - C'était l'esprit de famille, c'est tout.
Daryl : - Allons les voir, d'ailleurs, je suis sûr que ta sœur sera ravie de voir que ne t'es pas envolée. Je me demande encore pourquoi elle t'a donné le feu vert...
Myriam : - Je ne suis plus une petite fille. Je suis majeure et vaccinée, et si j'ai envie de partir, ma sœur n'a rien à dire, même si je l'aime profondément !
Daryl : - Mouais... J'aurai quand même deux mots à lui dire !
Bras-dessus, bras-dessous, nous retournons à la voiture après bon nombre de fous-rires, et cela n'était pas arrivé depuis bien longtemps. Depuis des années, je retrouve mon mari, celui que j'ai connu, celui que j'ai épousé, celui qui m'est destiné !
Daryl : - Faut juste que je demande à Matt dans quel service ils sont.
Myriam : - Non, attends, je... Je veux pas aller à l'hôpital tout de suite.
Daryl : - Pourquoi ça ?!
Myriam : - Je veux aller au commissariat. Là où Lana a été emmenée.
Daryl : - Pourquoi tu veux revoir cette salope ?
Myriam : - Je veux m'assurer qu'elle est bien derrière les barreaux !
Daryl démarre, rejoignant rapidement la circulation fluide de Miami.
Daryl : - Elle y est, et Sabino est avec elle aussi.
Myriam : - Sabino n'étais pas dans la villa que nous avons fouillée...
Daryl : - Parce que tu crois que je suis resté les bras croisés ? J'ai aussi mené mon enquête de mon côté, toi tu avais les adresses persos, moi j'avais des adresses de coins plus reculés, remplis de malfrat.
Myriam : - Je t'avais dit que je voulais plus que tu traines dans des affaires louches !
Daryl : - Dit la femme qui a failli abandonner son mari et toute sa famille.
Il me lorgne du coin de l'œil, avant de poser sa main sur ma cuisse.
Daryl : - Quand j'ai reçu ta lettre, t'imagines pas comme j'étais dévasté. Surtout que Pablo est venu me l'amener en disant que c'étaient des échographies, je te jure j'ai rien compris, mais une fois que j'ai lu ton mot, j'étais comme possédé. Tu m'excuseras, mon ange, mais notre chambre ne ressemble plus vraiment à une chambre. J'ai tout pété. Fallait que ma rage sorte, je pouvais pas croire que ma merveilleuse femme me quittait parce qu'elle se sentait coupable de la situation. J'ai fini par en venir aux mains avec Matt pour te dire, et quand il m'a certifié que vous alliez bien, sans m'en dire plus, j'ai mis les bouchées doubles pour retrouver ce connard de Sabino. Si au moins lui était emmené par les autorités, je savais que t'étais en sécurité, et que peut-être, tu allais revenir en sachant cela.
Myriam : - Bébé, pour notre chambre, tu auras intérêt à tout retaper, et je veux que ça soit comme avant ! Et concernant le reste... Raison de plus pour que tu m'emmènes au commissariat.
Daryl : - A vos ordres, Maître Ortega.
* * * * *
Je tourne en rond depuis tout à l'heure dans cette salle d'interrogatoire. Je voulais simplement voir ces deux salopards derrière les barreaux, mais Daryl a insisté auprès de son indic flic que je pouvais passer mes nerfs via la parole, afin que Ramirez et Lana voient qui allaient les poursuivre en justice !
La porte s'ouvre, laissant apparaître ces deux pourritures dans mon champ de vision. Je reste adossée au mur, attendant que les deux policiers les attachent solidement.
Flic 1 : - Vous avez 10 minutes, Maître Ortega. Pas une de plus.
Myriam : - Je n'en ai pas pour longtemps.
Ils referment la porte derrière eux. Je jette un œil vers la vitre teintée, savant très bien que Daryl et plusieurs flics doivent être derrière.
Lana : - Mon crachat t'a pas suffi ? T'en veux un autre, salope ?
Myriam : - Garde tes compliments pour toi, Lana. Tu m'excuseras, je t'ai déjà avertie de ce qui t'attends, mais toi, Ramirez...
Je finis par me déplacer jusqu'à eux, prenant place sur la chaise située à l'opposé de ces deux tarés.
Myriam : - J'ai expliqué à ta chère compagne que vous allez pas vous en tirez avec une réduction de peine. T'as réussi à t'en tirer suite au procès parce que t'avais encore de la tune, mais maintenant, vous avez plus rien, vous êtes sur la paille. Eloïse a pris ses cliques et ses claques, et tu sais quoi ? Elle se la coule douce sous les tropiques, accompagnée d'un très beau jeune homme qui la mérite bien plus que toi.
Sabino : - Ferme ta gueule, Ortega, j'veux pas entendre ta voix de crécelle.
Myriam : - Toi, tu vas la fermer ! J'ai failli perdre tout ce qui était cher à mes yeux à cause de vous deux, bande de demeurés ! A un poil près, ma nièce aurait rendu son dernier soupir dans mes bras !
Lana : - Ouais, ça va, j'ai oublié de la nourrir, y'a pas de quoi en faire tout un fromage...
Myriam : - Et tu oses l'appeler "mon bébé" ? En la faisant dormir dans une minuscule pièce où elle a à peine de la place pour s'asseoir ?!
Lana : - Cette gamine est peut-être la fille de Matt, mais c'est aussi la fille de ta trainée de soeur !
Myriam : - Traite encore une fois ma sœur de trainée et tu verras de quel bois je me chauffe.
Elle se penche davantage sur la table, un sourire diabolique sur les lèvres.
Lana : - Tu veux que je dise mieux ? Ta pute de sœur ne sert qu'à se faire engrosser, et Matt ne la garde à ses côtés juste pour pas passer par un salaud, parce qu'il ne l'aime plus, il se taperait bien des femmes si vous étiez pas là !
Sans réfléchir, je place ma main derrière sa tête et la lui cogne violemment contre la table de métal. Un crac se fait entendre, avant qu'un geyser de sang ne s'écoule de son nez.
Lana : - PUTAIN, ELLE M'A PÉTÉ LE NEZ !
Sabino : - T'es mal... Une avocate qui s'en prend à un détenu...
Myriam : - Moi ? Je n'ai absolument rien fait. Quelqu'un a-t-il vu quelque chose ?
Constatant qu'aucun flic ne rentre dans la pièce, Ramirez me fusille du regard.
Sabino : - Tu vas pas t'en tirer comme ça !
Myriam : - Oh, moi je vais vous envoyer en taule jusqu'à ce que vous redeveniez poussière ! En vue de ton œil au beurre noir, je vois que t'as déjà été passé à tabac.
Sabino : - Ouais, les gars de ton mari sont plutôt persuasifs...
Lana : - Et t'as direct dit où je me trouvais ? T'es qu'un faible, Sab' !
Sabino : - Ta gueule toi, j'ai rien dit sur l'endroit où tu te trouvais, simplement que t'étais encore en vie.
Lana : - Elles étaient bien chez nous, pourtant !
Myriam : - Emilie te l'a pourtant dit, Lana. Et toi, Sabino, je t'ai prévenu aussi. Ne sous-estimez jamais les Ortega. Jamais !
Sabino : - Sale petite...
Myriam : - J'espère que vous êtes prêts à affronter les détenus, parce qu'il n'y en a aucun qui vous laissera en paix lorsqu'ils vont apprendre que vous êtes responsables de l'enlèvement d'une gamine de 4 ans ! Paix à vos âmes, bande d'enfoirés ! On se reverra au tribunal pour une dernière danse, je jure de m'occuper personnellement de votre cas !
Je me relève aussitôt, toquant à la vitre sans teint. Deux flics reviennent aussitôt, détachant les deux détenus pour les ramener en cellule.
Sabino : - Soyez maudits, les Ortega, jamais vous ne vous en sortirez !
Myriam : - La justice s'en sort toujours, Ramirez, souviens-toi en !
Il continue de jurer des mots en espagnol, tandis que Lana me fusille du regard, du sang partout sur son visage. Je lui décoche un sourire avant de rejoindre Daryl dans la pièce d'à côté.
Daryl : - Mon trésor... Est-ce que tu es sûre de vouloir quitter ton boulot ? J'ai vu une femme sûre d'elle dans cette pièce, sans se démonter face à des crapules !
Myriam : - Ce temps est révolu. Je retournerai une dernière fois au tribunal pour m'assurer qu'ils prennent perpétuité, de toute manière mon boss a déjà reçu ma lettre de démission, je lui explique tout dedans.
Daryl : - Il ne doit pas être ravi de perdre sa meilleure avocate...
Myriam : - Je m'en fiche de ce qu'il pense. Maintenant, je veux rattraper le temps perdu, profiter de ma famille, et surtout, retrouver mon adorable mari.
Il dépose un baiser sur mes lèvres, enroulant ses bras autour de ma taille.
Daryl : - Tu sais que je t'aime, toi ?
Myriam : - Ah oui ?
Daryl : - Oh que oui...
Myriam : - Ça tombe bien, parce que moi aussi...
Daryl me soulève légèrement du sol, me planquant contre lui en soupirant.
Daryl : - Allons voir comment va Nana. Ensuite, nous rentrerons, je compte bien profiter de toi tout le reste de la soirée...
A suivre...
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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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