- - - - - PDV Emilie - - - - -

Quelques jours plus tard, j'avais préparé notre enterrement de vie de jeune fille, je voulais faire la surprise à Myriam, et ce soir était le soir où nous devions partir. Après une journée épuisante de préparatifs, j'avais hâte de me poser parce que des maux de ventre se faisaient ressentir en ce moment, et depuis quelques temps. Pas vraiment une douleur, je dirais plus une gêne. J'avais fait une prise de sang, j'attendais les résultats, en attendant je croisais juste les doigts pour éviter cette merde de cancer. Je n'avais voulu inquiéter personne étant donné que nous avions eu pas mal de cas dans la famille de cancer divers, je savais combien c'était dur pour l'entourage et à quel point ça peut déchirer une famille, alors je ne voulais pas être responsable de l'écroulement de notre bonheur.

Matt : - Tout va bien... ?

Il me fit sursauter en se calant derrière moi, les mains sur mon ventre.

Emilie : - Je réfléchis...

Il en profita pour embrasser le creux de mon cou et remonter dangereusement ses mains toujours plus haut.

Matt : - C'est ce que je vois.

Je me défis rapidement de son étreinte avant de courir en direction de notre chambre en riant. Matt se prit au jeu et me poursuivit comme un prédateur. Devant la porte, je glissais sur le seuil avant de rentrer, mais Matt profita de ma glissade pour rattraper son retard, et une fois à ma hauteur, il me prit sans mal pour me déposer sur son épaule comme un sac à patates, ce qui déclencha notre hilarité. Puis la porte s'ouvrit en fracas et Matt se retourna vivement, mes fesses face à notre intrus.

Daryl : - Oh la, non. Je veux pas savoir ce qui se passe ici. J'aurais dû frapper. Je voulais juste voir avec toi Emilie, parce que Myriam m'a dit que vous faisiez votre enterrement de vie de jeune fille ce soir, jusqu'à demain, le jour du mariage, donc je voulais juste savoir ce que vous aviez prévu. Parce qu'elle ne sait pas, apparemment.

Emilie : - Matt, à défaut de me lâcher, est-ce que Daryl pourrait parler à ma tête ?

Il se tourna en rigolant, me faisant profiter de la mine excédée de Daryl devant les âneries de son frère.

Daryl : -Nan, mais vraiment, y a des trucs qui me dépassent. Bref.

Emilie : - C'est une surprise !

Daryl : - Oui oui oui, ça j'ai compris, mais quand on dépasse la version pour Myriam ?

Emilie : - Nan. Vous le saurez pas. Mais de toute façon, tu vas nous faire suivre, alors pourquoi tu poses la question ?

Je le regardais, un air de défi dans le regard, alors que j'avais nonchalamment posé ma tête au creux de ma main à même le dos de Matt.

Daryl : - Tu m'agaces. Je sais pas comment tu fais, Matt.

Matt : - On s'y fait, mais je la force pas à faire grand-chose.

Daryl : - Ouais, ça m'aurait étonné.

Et il claqua la porte derrière lui.

Emilie : - Il a l'air un peu chafouin, le père Daryl.

Matt me reposa à terre avant de me claquer les fesses, évidemment.

Matt : - Je vais pas risquer de me faire envoyer sur les roses moi aussi, mais fais attention, d'accord... ?

Emilie : - T'inquiètes, on sera à l'heure ! Et vous non plus, pas de bêtises ! Nan, mais il est un peu en colère pour autre chose...

Matt me regarda de travers et avant qu'il ne parle pour me poser une question stupide ou une remarque idiote, je le coupais.

Emilie : - Je savais pas qu'il avait un comptable et je lui ai remboursé ma robe directement sur son compte, alors évidemment quand le comptable l'a vu, il l'a appelé et ça l'a mit en rogne. Il ne veut pas qu'il y ait de chichis d'argent entre nous, mais moi ça me met mal à l'aise qu'il paye tout ! Déjà il s'était légèrement agacé quand je lui ai dit qu'on avait payé que tous les deux notre lune de miel, alors je suppose qu'il voulait payer son enterrement de vie de jeune fille à sa future femme.

Matt : - Laisse-lui du temps. C'était un célibataire fêtard jusque-là, il habitait seul, n'avait de compte à rendre à personne, et d'un coup, vous arrivez un peu comme une tornade dans nos vies. Faut voir Daryl comme du cuir, il semble rigide au premier abord, mais avec de la patience et du travail, il s'assouplit. Mais j'avoue que ton caractère brut de décoffrage ne lui va pas très bien... au teint !

Je soufflais en rigolant, mais il n'avait pas tort. Nous avions beau être proches avec Myriam, mon caractère fort et le fait que je sois sa grande sœur m'a toujours laissé prendre le dessus sur elle, modelant un caractère fort alors qu'elle a plutôt accentué sa douceur. Et pour le coup, Matt et moi nous nous étions bien trouvés, parce qu'il avait besoin d'un cadre, pour autant son bon fond me calmait et je l'apaisais aussi. Je n'avais jamais vécu une relation si fusionnelle et si sereine, entre nous c'était simple, ça coulait de source. Alors que pour Myriam c'était tout l'inverse. Son boulot la rendait parfois à fleur de peau et affirmait de plus en plus son caractère, ce qui rentrait inévitablement en conflit avec celui de Daryl, c'était je t'aime, moi non plus entre eux. Malgré tout, je pense qu'ils s'aiment réellement, mais ils ont ce besoin étrange de s'affirmer tous les deux, de se rentrer dans le lard. J'avoue que je n'osais pas trop lui en parler, pour autant son changement de caractère me perturbait un peu.

Matt m'accompagna sous la douche, puis je commençais à me préparer. En voyant ma robe, il se retourna sur mes fesses et prit un ton plaintif.

Matt : - Oh je t'en prie, princesse, si tu pars comme ça, je vais m'en faire toute la soirée... M'imaginer pleins de trucs...

Il se plaça une nouvelle fois derrière moi, mais cette fois, ses mains atteignirent leur objectif, immédiatement, mes seins que j'avais fait exprès de compresser à mort pour compenser avec la robe de Myriam qui la mettait largement en valeur. Je le regardais à travers la vitre, alors qu'il me faisait perdre le contrôle petit à petit avec une myriade de baisers dans le cou.

Emilie : - Ça, c'est juste la tenue pour l'enterrement de vie de jeune fille, alors imagine ce que je te prépare pour la nuit de noces, bébé...

Il gémit d'avance dans mon cou, alors qu'il murmura à mon oreille.

Matt : - Tu ne partiras pas tant que je n'aurais pas profité de ce corps et de cette robe. C'est ta seule condition.

Je levais une main pour lui caresser la joue, alors que je lui fis part de mon plaisir face à cette condition plus que satisfaisante, et il n'attendit pas plus longtemps avant de me pencher contre l'évier sauvagement.

Je retrouvais plus tard Myriam en bas qui m'attendait en essayant d'éviter Daryl, je suppose pour ne pas qu'il se demande ce qu'il y avait sous cet imper clair.

Myriam : - T'as été longue.

Je digérais son affirmation sans lui répondre. Puis je remis rapidement mes cheveux en place en aplatissant légèrement du plat de la main, et tirais un peu ma robe vers le bas. Myriam me regarda un air incrédule sur le visage du genre « Mais t'es sérieuse ? ». Je lui souris de mon plus beau sourire avant de partir en direction de la décapotable, j'allumais le contact, quand Daryl sortit en criant.

Daryl : - Tu viens même pas dire au revoir, trésor ?

Myriam : - Bisous, mon amour ! A demain !

Je suppose qu'il ne se doutait de rien, puisqu'il haussa des épaules avant de rentrer. Effectivement, sur la route, je remarquai une camionnette nous suivre. Aaaah, mon petit Daryl, tu rouilles à force... Il a suffi que je fasse mention de sa milice rapprochée pour qu'il baisse sa garde, croyant peut-être que je me serais résolue. C'est très mal me connaître, futur beau-frère. Alors, nous nous sommes arrêtées dans un bar, l'air de rien.

Emilie : - On va s'asseoir, commander et tu vas appeler un taxi avec le téléphone fixe près des toilettes, parce que Daryl se doutera que je tenterai quelque chose avec nos téléphones, mais je ne pense pas qu'il s'y attende si ça vient de toi. Tu vas appeler un chauffeur privé avec une voiture quelconque et tu lui demanderas de se garer devant, parce que les gars sont sur le côté, dans la ruelle. Ils croient que comme ça, ils nous verront forcément partir.

Myriam sourit diaboliquement, j'étais en train de la dépraver, c'était assez drôle. Elle fit exactement selon mes instructions, et 10 minutes plus tard, le chauffeur était devant le bar et nous sommes rentrées dans la voiture avant de partir, l'air de rien. En tournant la tête en direction de la ruelle, où se « cachaient » ses gars, je les ai vus manger des tacos en rigolant. Bye les gars !

Une fois à l'aéroport, nous nous sommes dirigées vers les avions privés, et Myriam se couvrit la bouche avec ses mains, surprise.

Myriam : - Me dis pas que...

Emilie : - Si, c'est que pour nous !

Elle sautilla sur place avant de monter dans l'avion et de s'installer confortablement.

Emilie : - T'es prête ? C'est l'heure de faire cracher son whisky à Daryl.

Myriam : - T'es vraiment diabolique !

Elle me dit ça tout en se plaçant de manière la plus aguicheuse et innocente possible. Je la pris en photo avec mon téléphone, avant d'envoyer ce joli petit snap à Daryl et de mettre le mien dans ma story.

Quelques secondes après, Myriam reçu 6 lignes en espagnol de Daryl où il parlait de la mère de Dieu. Ce qui la fit rire.

Je m'assis en face d'elle quand le jet décolla enfin. Matt m'envoya une vidéo, alors je l'ouvris devant Myriam. J'avais prévenu Matt de mon plan, et il avait apparemment voulu nous faire partager le grand moment d'émotion de Daryl.

Au début, Daryl sirotait tranquillement un bon whisky devant son téléphone, puis il reçut un message, il appela immédiatement en jurant et en demandant comment c'était possible, avant de leur raccrocher au nez, prétextant avoir de nos nouvelles. Il bascula d'application et en ouvrant la photo, il cracha le contenu de sa bouche à travers la pièce. On le voyait dans la vidéo jurer en écrivant à toute vitesse, avant d'appeler Matt comme un fou, et Matt changea la caméra de sens pour se prendre lui, il rigola silencieusement, avant de répondre à son frère en forçant une voix lointaine « Ouiiii j'arrive ». Avant de chuchoter « Bisous princesse, je t'aime. »

Nous avons été prises d'un four rire incontrôlable. Je préférais par contre qu'il ne sache pas où on allait, parce que ça ne servait à rien qu'il se fasse du mouron pour nous inutilement. Qui serait assez stupide pour tromper son futur mari un jour avant le mariage ?

Myriam : - Alors, on va où comme ça ?

Myriam était surexcitée, ce qui me fit plaisir.

Emilie : - Vegas !

Myriam : - Vegas ?

Emilie : - Intègre-le, digère-le. V-E-G-A-S.

Myriam : - Vegas.

Emilie : - Vegas !

Myriam : - VEGAS !!!

Le vol est passé rapidement et nous avons commandé une limousine pour nous déplacer dans la ville. Nous étions comme deux folles !

Emilie : - Ce soir, pour la dernière fois, on sera les deux plus grosses poufs de la planète !

Myriam trinqua avec sa flûte de champagne contre la mienne en rigolant à gorge déployée. Nous avons finalement jeté notre dévolu sur le plus chic des casinos. La limousine nous arrêta devant et en rentrant, nous avons été éblouies par la beauté des lieux. Toute la soirée, nous l'avons passé ensemble, elle jouait avec moi au poker et je jouais avec elle aux machines à sous, les verres s'enchaînant sans que nous ne comptions, puisqu'à Vegas on règle en partant, alors on ne se rend pas vraiment compte de sa consommation. Nous étions bien éméchées, et les gens commençaient à nous remarquer, alors on est allées continuer notre soirée dans la partie boite du restau. Nous nous déhanchions au milieu de la piste, j'avoue m'être lancée avec une barre de pole dance et j'étais plutôt agile, je dois bien l'admettre ! Avant que je ne remarque que Myriam était montée sur le bar et dansait comme en transe avec deux gros lourdauds devant et derrière elle. Je la fis descendre en rigolant, avant que 2 beaux jeunes hommes nous abordent. Le genre trop beau. TROP parfait. Bref, c'était trop beau. Et soudain, le noir.

* * * * *

Je me levais le lendemain matin, la tête douloureuse et la bouche pâteuse, j'avais l'impression d'avoir dormi 2 minutes. En essayant de me lever, un vertige me prit et je laissais retomber ma tête lourdement sur l'oreiller, mais je sentis que la place à côté de moi sonnait étrangement prise. Je me retournais, me disant que c'était Myriam, quand je tombais nez à nez avec un type moitié nu. Non. NON. Putain Emilie, t'as pas fait ça. Dis-moi que t'as pas fait ça !!! Je m'habillais en vitesse avant de descendre gauchement à la réception. J'essayais de me donner une contenance, une prestance, mais je devais ressembler à une loutre saoule, franchement, parce que le réceptionniste me regarda de haut en bas. Je n'avais qu'une envie, c'était de lui gerber sur les chaussures.

Emilie : - Bonjour, dites, comme on est à Vegas, je me suis dit que à tout hasard, vous gardiez des vidéos de notre soirée de la veille.

Le réceptionniste souri avant de me demander mon numéro de chambre.

Le réceptionniste : - Dure soirée ?

Emilie : - Dur réveil.

Il me tendit le petit dvd, et je remontais dans ma chambre avec mon précieux. Je m'assis sur le lit, sans faire attention au type endormi dans mon pieu, et j'allumais la télé. Une fois le dvd inséré, je découvris le dvd de la honte. Toute ma soirée était filmée, nos jeux, nos danses dans le bar, jusqu'à l'arrivé de ces deux jeunes hommes. Apparemment, des gigolos, mais ce qui me rassura, c'est que dans les vidéos, nous ne faisions que les toucher, et c'est eux qui nous ont suivies dans la chambre.

? : - On est mieux payer quand on passe la nuit dans une chambre... Mais t'inquiètes, on a rien fait ! Même si j'aurais pas dit non... ! Ton futur mari a vraiment de la chance.

Je me retournais en sursautant pour me retrouver face à ce brun, des bouclettes lui tombant sur le visage, et je soufflais de soulagement avant que mon cerveau ne fasse le rapprochement. Attends, futur mari, enterrement de vie de jeune fille, mais putain de bordel, il est quelle heure !? Je cherchais rapidement une horloge des yeux, avant que je ne trouve mon portable. 8h. On a rendez-vous à 8h30 avec la coiffeuse à la maison, autant dire que nous n'y serons jamais. Je finis par définitivement vomir dans les toilettes, mais j'avais une sensation étrange, l'envie de vomir passa immédiatement après. Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions, quand mon téléphone sonna.

? : - Bonjour, Mademoiselle Saez, ici le laboratoire d'analyses, je me permets de vous appeler parce que vos résultats viennent de tomber et ils sont parfaitement normaux ! De plus, nous avons trouvé la source de vos maux de ventre ! Vous êtes enceinte !

Je tremblais en la remerciant, avant de raccrocher.

Le gigolo : - Est-ce que c'est une bonne nouvelle ?

Emilie : - Un peu des deux, je suppose. La bonne, c'est que je vais être maman, la mauvaise, c'est que je suis déjà une mauvaise mère.

Le gigolo : - Félicitations ! Mais t'inquiètes, une cuite, c'est rien ! Il fait quoi, la taille d'un petit pois certainement, c'est encore qu'un amas de cellules.

Je plissais les yeux en l'observant.

Emilie : - T'es quoi exactement ?

Le gigolo : - Je suis médecin, mais les études sont putain de chères. Juste arrêté quoi, maintenant.

Je lui souris, avant de lui tendre un gros billet et sortir de la pièce pour retourner à la réception, heureuse.

Le réceptionniste : - Vous avez l'air beaucoup plus en forme.

Emilie : - Oui ! Dites-moi, est ce qu'une femme de chambre pourrait mettre la vidéo de la chambre voisine à la mienne à fond ? Parce que c'est pas tout, mais on a un mariage a célébrer dans 3h, et on est déjà en retard pour la mise en beauté.

Il passa un coup de fil, donnant les instructions de manière claire, nette, et précise. Puis il décida à me faire la conversation pendant que je réglais la somme faramineuse pour nos chambres, nos gigolos, nos consos, nos jeux et le prix du dvd de la honte qui est bien évidemment payant. Merci Vegas, on t'aime.

Le réceptionniste : - Ah, demoiselles d'honneurs ?

Emilie : - Non, les mariées. On a un petit vol jusqu'à Miami faire !

Le réceptionniste sourit de ma désinvolture, avant qu'un cri d'effroi ne le surprenne. Je lui fis un signe de tête avant de lui dire d'attendre. Des jurons se firent entendre et nous avons eu l'impression qu'un hippopotame avec sa tribu courait vers nous.

Le réceptionniste : - Effectivement, ça a l'air efficace.

Emilie : - C'est vraiment des dvd de la honte quand même, vos trucs !

Le réceptionniste : - Vous avez quand même été contentes de les trouver !

Emilie : - Ça, je vous le reconnais ! Mais les nôtres, vous pourrez les détruire. On les emmènera pas.

Je lui laissais un petit billet avec un clin d'œil, avant qu'une furie déboule, toute débraillée en courant.

Emilie : - Doucement Zazou, respire profondément. Remets tes seins en place, mon chat, et on court pour espérer être à l'heure à notre mariage.

Myriam : - JE TE DÉTESTE. ON VA ÊTRE EN RETARD A NOTRE PROPRE MARIAGE !

Emilie : - Ouais ça c'est la version pessimiste... !

A suivre...

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[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]

XOXO ❤️

Myriam & Emilie ❤️