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19 - Sensation d'Abandon

- - - - - PDV Myriam - - - - -

Mushu et Daryl sortent de la maison, alors que je reste plantée là, le souffle coupé. Bien sûr que je ne pensais pas ce que j'ai dit, je ne me verrai pas sans Daryl, mais toutes ces tensions, toutes ces crises, ce n'est pas comme ça que je voyais mon mariage. Je pensais que mon mari me soutiendrai dans n'importe quelle phase, et surtout, qu'il m'aiderait dans mon travail. Daryl est un touche à tout, mais en terme d'affaires, il est très doué, on pourrait s'épanouir ensemble sur le fleuve du travail, mais tout ce qu'il cherche à faire, c'est m'éloigner de mon boulot.

Matt : - Tu veux boire quelque chose, princesse ?

Je hoche la tête doucement de gauche à droite.

Myriam : - Non merci, Matt. Je pense que je vais aller me coucher.

Matt : - Tu ne veux pas manger avec nous ?

Myriam : - Je n'ai pas vraiment faim... Je...

Je réprime un sanglot qui menace d'éclater à nouveau. Mina essuie mes larmes de ses petites mains en me secouant le visage.

Mina : - T'es pas belle quand tu pleures ! Moi je veux ma marraine souriante !

Myriam : - Je sais, petite grenouille.

Je dépose un baiser sur son front, la tendant à Matt.

Myriam : - Je vais prendre l'air. J'ai besoin de marcher un peu.

Matt : - On t'accompagne.

Myriam : - Non, reste avec la petite. Profite de ta famille.

Je caresse la joue de ma nièce, avant de tourner les talons. J'entends simplement les petits pas de Mina derrière moi.

Mina : - Marraine !

La petite vient s'accrocher à ma jambe, s'enroulant autour comme une sangsue.

Mina : - Tu promets que tu reviens ?

Myriam : - Bien sûr que oui !

Mina : - Je veux pas que tu partes, et maman non plus ! Je vous aime moi !

Sa petite tête se relève vers moi, ses yeux étant devenus larmoyants. J'étouffe un gémissement et finis par m'accroupir pour lui faire face.

Myriam : - Ta maman t'aime plus que tout. Et moi aussi. Reste avec ton papa, maman va revenir avec tonton, et tu pourras t'amuser comme une petite folle !

Mina : - Et toi ?

Myriam : - Moi je vais prendre l'air aussi, et j'irai me coucher.

Les minuscules bras de Nana s'enroulent autour de ma nuque, et elle me saute au cou. Je souris contre sa chevelure, avant de me relever et de la tendre à Matt.

Myriam : - Bois un verre de rouge pour moi !

Je lui dédie un clin d'œil, et avant que je ne m'éclipse, il enroule ses doigts autour de mon poignet.

Matt : - Nan, vraiment, j'insiste pour t'accompagner. Le taré qui s'en est pris à toi rôde peut-être autour de la baraque, t'en sais rien !

Myriam : - Promis je me fais accompagner par les deux gorilles qui me sont assignés. Si toutefois, ils sont encore là.

Matt : - Daryl a dû les congédier.

Myriam : - C'est possible. Mais je ne veux pas gâcher ta soirée avec ta frite. Restez ici, et si j'ai un souci, je t'appelle.

Matt : - Ben ouais, si tu te fais frapper et que t'es laissée pour morte sur le trottoir, tu pourras vachement m'appeler !

Je pose une main sur la joue de mon beau-frère.

Myriam : - Je prends ma voiture.

Il tente de répliquer encore une fois, mais je fronce les sourcils et pose l'index sur ses lèvres. Je me retourne aussitôt, attrapant les clefs de ma voiture et je m'extirpe enfin de la maison. En retrouvant l'air frais de l'extérieur, j'ai l'impression de reprendre une bouffée d'oxygène. J'étouffais là-dedans !

Je guette à droite et à gauche. En effet, les gars de Daryl ne sont pas là. Alors, c'est comme ça, on s'engueule, et j'ai plus le droit à ma garde rapprochée ?

Un frisson me parcourt lorsque je repense à ce matin. Oui, j'ai été idiote de vouloir les semer, j'aurai pas encore atterri à l'hôpital si Paolo et l'autre gars avaient été avec moi. Mais je n'aime pas que l'on me dicte ma vie, je suis assez grande pour prendre mes décisions. Et quelles décisions ? Celles qui font capoter mon mariage !

Je m'insère dans la voiture, et une fois la portière claquée, je tape furieusement sur le volant, laissant mes larmes couler à flot.

Myriam : - Mais quelle conne ! Quelle conne, quelle conne, quelle conne !!!

J'attends quelques minutes avant de démarrer et fonce vers l'endroit où je me sens le plus en paix, et qu'une once de bonheur réchauffe mon cœur. Une fois arrivée non loin de la plage où j'ai dit oui à Daryl, je reste plusieurs minutes à fixer l'océan, le regard vide. Je sors de la voiture, retirant mes chaussures, et commence à marcher dans le sable fin. Le bruit de la houle résonne dans mes oreilles, me faisant oublier que dans ma vie, tout est synonyme de chaos.

Je marche sans me rendre compte que je n'aperçois plus la Lambo. Je soupire et me hisse sur le rocher le plus haut d'un amalgame de pierres, et m'assieds dessus. Je recroqueville mes jambes contre ma poitrine, et laisse mon chagrin se manifester. Le vent fouette ma peau, faisant apparaître une chair de poule. J'ai froid, mais l'air frais me fait du bien.

Tout à coup, une couverture glisse sur mes épaules. Je sursaute, me retournant aussitôt, découvrant un Matt essoufflé.

Myriam : - Mais... Et Nana ?!

Il me pointe du doigt la plage, pendant qu'il reprend son souffle. La petite est en train de courir dans le sable, accompagnée des deux gorilles de Daryl.

Myriam : - Ils... J'ai pas vu ces types à la maison !

Matt : - Ils étaient bien cachés. A priori, t'as réussi à leur faire faux bond ce matin. Donc Daryl leur a demandé d'être plus discret.

J'articule un "Ah", avant de tourner la tête vers l'horizon. Matt se laisse tomber à mes côtés, soufflant bruyamment.

Matt : - Putain, quand je t'ai vue là-haut, j'ai cru que t'allais faire un plongeon !

Myriam : - T'as vu la chute ? Ça aurait été direction l'hôpital, avec ma poisse j'aurai tapé toutes les pierres et je serai devenue amnésique !

Mon beau-frère se bidonne, tapant sur sa cuisse.

Matt : - Ouais, c'est pas faux !

J'esquisse un sourire, avant de me recroqueviller davantage sous la couverture.

Matt replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, avant de caresser mon dos.

Matt : - Je suis pas sûr d'aimer ce qui se passe dans cette petite tête.

Myriam : - Je me disais simplement que... Devenir amnésique, en ce moment, peut-être que ça ne me ferait pas de mal...

Matt : - Ne dis pas ça !

Myriam : - Est-ce tu as vu la tournure que prend ma vie, en ce moment ? J'ai l'impression de n'être que l'ombre de moi-même, je n'ai plus goût à rien.

Matt : - Tu serai prête à oublier tous les souvenirs que tu as avec ta sœur ? Et avec Daryl ?

Entendre le nom de mon homme me fait l'effet d'un coup de poignard. Je le sais, je suis à deux doigts de le perdre.

Myriam : - Bien sûr que non, mais...

Matt : - Tout n'est pas rose, dans un couple, et encore moins dans le mariage. J'ai fauté grave, et j'ai failli m'en mordre les doigts. Mais Emilie a su me pardonner, même si elle me met encore des bâtons dans les roues. Ce que je veux te dire, c'est qu'importe les obstacles que vous allez affronter, Daryl sera toujours là pour toi. Je sais qu'il t'aime, je sais que tu l'aime, et je sais que votre amour est énorme, même s'il est explosif en ce moment.

Myriam : - Je fais tout de travers...

Matt : - Vous avez deux caractères similaires. Tu sais, tu n'es plus la petite Myriam douce et innocente du début, ton boulot t'a forgé une carapace dans laquelle tu t'enfermes quand tu t'engueules avec mon frère, et aussi débile qu'il puisse être, il réagit au quart de tour et te réponds sur le même ton que tu emploies. En gros, vous entrez dans une boucle interminable.

Myriam : - Je n'ai pas besoin de te demander si tu as un conseil pour moi... Je sais que je devrai redevenir la Myriam d'avant, celle qui se laissait marcher dessus, celle que Daryl adorait protéger, celle qu'il aimait...

Les grands bras de Matt me tirent soudainement vers lui, et m'installent entre ses jambes, le dos contre son torse. Il noue ses mains devant moi pour m'empêcher de fuir.

Matt : - On ne te demande pas de devenir celle que tu n'es plus. Tu as mûri avec ces quelques années, c'est normal. Tu es la plus jeune d'entre nous tous, même si tu étais plus mature que Daryl a l'époque. Emilie t'a toujours protégée parce que tu es la prunelle de ses yeux, la seule famille qui lui restait. 5 ans te sépare de ta sœur, on va dire qu'elle arrive mieux à gérer certaines choses parce qu'elle a plus d'expérience sur la vie que toi.

Myriam : - Je sais...

Je soupire, ne déviant pas mon regard de l'écume des vagues qui viennent se fracasser sur les rochers.

Myriam : - Vous avez une belle vie, tous les deux... Mina est le fruit de votre amour, et bientôt, un second bout de chou vous rejoindra...

Une boule se forme dans ma gorge en repensant aux paroles de Daryl. Le fait qu'il ne veut pas d'enfant avec moi me brise le cœur.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Matt resserre son étreinte.

Matt : - Il ne le pensait pas. Je suis sûr que ça s'arrangera entre vous. Et dans quelques années, Mina et mon garçon joueront avec des cousines jumelles !

Je pouffe de rire en imaginant la scène. Si seulement, Matt, si seulement...

* * * * *

Nous sommes rentrés très tard hier soir. Nana s'était endormie à même le sable, j'ai aidé Matt à la coucher avant de sombrer moi-même dans un profond sommeil. Lorsque je me suis réveillée, Daryl n'était pas là, mais la surprise a été de taille lorsque je l'ai vu, une valise à la main, en train de dire au revoir à tout le monde. A tout le monde, excepté moi.

Le revoilà, le visage du vrai Daryl. Fuyant dès que les choses s'enveniment !

Mon mari (est-ce encore le cas?) quitte la maison, avant que Matt et Mina ne le suivent. Emilie m'adresse un regard compatissant alors que je tente de reprendre mon souffle et de réprimer mes larmes.

Emilie : - Je suis désolée...

Je souris nerveusement en émettant un ricanement.

Myriam : - Comme si tu n'y étais pour rien.

Emilie : - Myriam ! Tu préfères quoi, que vous preniez un peu vos distances ou que vous divorciez ?

Myriam : - Ce que je sais c'est que tu t'en mêles beaucoup trop.

Elle se lève furieusement, prenant ses affaires avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Emilie : - Il va falloir que tu changes Myriam, parce qu'à ce train-là, tu vas finir toute seule...

Et elle claque la porte derrière elle, me laissant seule avec mes démons. Je soupire lourdement et m'avachis sur un tabouret du bar, laissant tomber ma tête entre mes mains.

Myriam : - Je dois être maudite, c'est pas possible !

Je continue de me maudire pendant quelques minutes, avant d'attraper mon sac et de sortir. Je soupire, m'adossant à ma voiture, massant mes tempes.

Myriam : - Vous pourriez m'emmener ? Je n'ai pas la tête à conduire.

Je patiente plusieurs secondes, avant que Paolo n'apparaisse.

Pablo : - Nous qui voulions être discret...

Myriam : - Matt m'a dit pour Daryl. Je ne vous avais pas vus. Mais je me doutais que vous étiez là.

Pablo : - En voiture alors. Inutile de vous demander comment vous allez.

J'acquiesce, le remerciant silencieusement. Le 4x4 apparait devant moi, et tel un gentleman, il m'ouvre la portière. Je salue l'autre gorille qui appuie rapidement sur l'accélérateur. Un silence pesant s'installe dans l'habitacle, je n'ai pas la tête à parler, à vrai dire, je n'ai la tête à rien.

Je fixe mon téléphone entre mes mains, comme s'il était le responsable de toute cette situation. Je me mords la lèvre, hésitant à écrire à Daryl. Il ne m'a pas dit où il allait, ni ce qu'il comptait faire. Et nous... Je ne sais même pas si on peut encore se considérer comme ensemble, je suis paumée !

Pablo : - Si cela peut vous rassurer, Daryl retourne à New York. Dans son ancienne villa. Il nous a demandé de pas vous le dire, mais je n'aime pas voir une femme triste et angoissée.

Je souris poliment, mais cette annonce me fait l'effet d'un coup de couteau. Ainsi donc, Daryl a gardé sa garçonnière ? Lui qui m'avait dit que son ancienne vie était derrière lui... Quelle gourde j'ai été ! Le voilà qui retourne au QG des pétasses en chaleur !

Pablo : - Oh, et... Il nous a aussi dit de ne pas douter de son amour pour vous. Parce qu'il a aussi dit qu'il saurait que nous vous dirions où il se rendrait, et que vous feriez cette tête.

Je relève les yeux vers l'homme en costume.

Myriam : - Quelle tête ?

Il me pointe du doigt en arquant un sourcil.

Pablo : - Cette tête. Celle de quelqu'un pris au dépourvu, et très en colère.

Myriam : - Je suis au-delà du stade de la colère. Vous n'avez même pas idée.

Il acquiesce en silence, alors que nous arrivons devant ma tour de verre. Je soupire d'appréhension, guettant à droite et à gauche avant de sortir de la voiture.

Myriam : - Merci.

Je marche jusqu'à l'entrée, apercevant dans le reflet de la porte que les deux gorilles m'emboitent le pas. Je tourne simplement la tête, levant mon badge devant la serrure.

Myriam : - Pourquoi me suivre ? Je suis arrivée à bon port.

Pablo : - On restera devant votre bureau. On gère les allers et venus, inutile de vous préciser pourquoi.

Je suis trop épuisée pour rechigner, et de toute manière, même si je les envois sur les roses, ils resteront dans les parages.

Je salue Nancy avant de me diriger d'un pas nonchalant jusqu'à mon bureau. Les deux hommes se plantant de part et d'autre de ma porte, dans le couloir, droit comme des piquets. Je souris, touchée par cette marque d'affection que me laisse encore Daryl.

Je m'assieds en soupirant dans mon fauteuil, restant quelques instants à fixer la nouvelle table basse que l'on m'a installée. Tout a été nettoyé, comme si rien ne s'était passé. Malheureusement, dans la mémoire, ça reste, et les yeux de Sabino resteront à jamais gravés dans mes pires cauchemars !

Nancy : - Madame ?

Je sursaute, n'ayant pas vu mon assistante.

Nancy : - Désolée... Je pensais que vous m'aviez vue, j'ai un peu hésité à rentrer à cause de... De vos vigiles.

Myriam : - Ils ne sont pas méchants, ils veillent à ma sécurité.

Nancy : - Me voilà rassurée, c'est vrai, j'en fait encore des cauchemars la nuit !

Myriam : - Ramirez ne vous a pas touchée au moins ? Je suis tellement partie à la hâte que je n'ai rien pu vous demander !

Nancy : - Oh non, il m'a seulement fait peur avec sa grosse voix... Mais parlons d'autre chose, j'a la chair de poule rien que d'y penser !

Myriam : - Avec grand plaisir ! Il y a un souci ?

Nancy : - Oh, non pas du tout, mais Monsieur Giovo m'a appelée tout à l'heure, il vous a envoyé un mail qui est d'une extrême urgence. Un nouveau dossier, a-t-il dit.

Myriam : - Génial... Je n'ai pas du tout la tête à ça, mais je vais devoir m'y mettre...

? : - Je suis justement là pour vous prêter main forte...

Je sursaute. Encore.

Nancy se décale sur la gauche, me laissant apercevoir un beau jeune homme qui avance vers nous.

Je fais signe aux deux gars de Daryl que tout est ok avant qu'ils n'entrent dans la pièce comme des furies.

L'homme adresse un sourire chaleureux à Nancy qui s'empourpre aussitôt.

? : - Ça ira, Nancy, je m'occupe du reste.

Nancy : - B... Bien.

Mon assistante m'adresse un clin d'œil discret, avant de sortir de la pièce. Mon visiteur fait un tour sur lui-même, avant de me sourire. Mon regard se focalise d'abord sur ses prunelles émeraude, avant de descendre sur sa gorge où est dessiné un tatouage représentant des motifs maoris.

Je ferme les yeux quelques instants, tentant de reprendre mon sérieux.

Myriam : - Que puis-je pour vous ?

Il pointe le fauteuil visiteur du doigt, demande silencieusement l'autorisation de s'asseoir. Je hoche la tête, ne lâchant pas son regard.

? : - Lisez d'abord le mail.

Il arque un sourcil, attendant que je bouge. Je souris niaisement, avant de porter mon attention sur l'ordinateur. Évidemment, aujourd'hui, il a décidé de ramer au démarrage ! Je suis en train de devenir un brandon de paille sous le regard brûlant de ce bad boy !

Au bout d'interminables secondes, j'accède enfin à ma boite mail, lisant le dernier arrivé en provenance de mon patron. Je lis rapidement, découvrant que le nouveau dossier à traiter est à imprimer par mes soins, et qu'en raison de l'incident d'hier, un collègue viendra me prêter main forte au cas où.

Myriam : - C'est vous, le fameux collègue ?

? : - Pour vous servir, gente dame.

Je retiens un rire en mordillant l'intérieur de ma joue, alors qu'il se relève pour me présenter sa main. Je n'attends pas longtemps avant de l'empoigner, lui souriant.

? : - Baptiste Apatyee. Ravi de collaborer avec vous sur ce dossier. Vous êtes une légende dans tout le cabinet, je vous aperçois de temps en temps vous engouffrer dans l'ascenseur, mais de près, vous êtes encore plus belle...

Je sens que je m'empourpre, je dois faire preuve d'une grande maitrise de moi-même pour lui répondre sans bafouiller.

Myriam : - Enchanté, Maître Apatyee. Vous faites beaucoup parler de vous aussi, votre nom ne m'est pas étranger.

Baptiste : - C'est fort probable.

Il me dédie un clin d'œil, avant de reculer légèrement.

Baptiste : - Je m'installe là-bas ?

Il désigne le coin salon.

Myriam : - Vous pouvez. Je vais imprimer le dossier en deux exemplaires.

Il hoche la tête avant d'aller s'asseoir sur le canapé. Ma mémoire divague encore en me remémorant mon corps éclatant sur le verre de la table, c'est pas possible !

Baptiste : - Un souci ?

Myriam : - Non, tout va bien.

Je reporte mon attention sur l'ordinateur, lançant l'impression. Je me lève, contournant le bureau, me dirigeant vers l'imprimante située dans le couloir. J'entends très bien la voix de mon collègue dans mon dos, même s'il pensait être discret.

Baptiste : - Je vais adorer cette collab, moi... Les mecs vont être verts de jalousie !

Je soupire, levant les yeux au ciel. Les mecs sont vraiment tous pareils !

J'attrape les feuilles une fois sorties, et lorsque je m'apprête à pénétrer à nouveau dans mon bureau, Pablo enroule ses doigts autour de mon poignet.

Pablo : - C'est qui, ce gringo ?

Myriam : - Un avocat, je dois travailler avec lui sur un dossier.

Pablo : - Il est réglo ?

Myriam : - Je suppose.

? : - Attention, un mauvais geste de sa part et on lui colle une balle dans le front.

Myriam : - Doucement, les gars, pas de panique. Purement professionnel !

Pablo : - Ouais... J'connais les coños de son genre.

Je lui souris, tapotant son épaule.

Myriam : - Jusqu'à preuve du contraire, je suis encore mariée à votre patron.

Il relâche son étreinte, hochant la tête tout en gardant son calme olympien. Je tends un exemplaire du dossier à Baptiste qui me remercie avec un grand sourire. Je retourne m'asseoir, commençant la lecture de ce nouveau dossier.

Encore un cas de violence conjugale, mais cette fois, c'est la femme qui maltraite son mari. Lui est fortuné, et il n'ose rien dire, jusqu'au moment où sa dégénérée de femme a noyé le chat préféré de son mari dans la piscine de la propriété. Il a enfin eu le déclic de divorcer !

Baptiste : - Euh... On peut se tutoyer ?

Myriam : - Étant donné qu'on va être amenés à bosser ensemble, je pense qu'on peut s'accorder cela !

Baptiste : - Super, je suis pas très à l'aise avec le vouvoiement !

Sans déconner ? J'aurai pu le parier !

Baptiste : - Tu as déjà eu un cas de ce genre ?

Myriam : - Non, c'est le premier. D'habitude, je gère les affaires plus compliquées, portant sur des maris infidèles ou très violents.

Baptiste : - Ouais, comme ce Ramirez là...

Mon sang se glace à l'entente de son nom. Je lève les yeux du dossier, regardant attentivement Baptiste qui vient de poser sa cheville droite sur son genou gauche, feuilletant doucement ses papiers. Il lève le regard à son tour, croisant le mien, puis le fuyant aussitôt.

Baptiste : - Désolé, l'histoire a fait le tour du cabinet, et on est plusieurs à dire que si ce connard revient dans les parages, on lui refait le portrait ! Une chance que l'on te soit venu en aide !

Son regard coule vers mes "gardes du corps".

Baptiste : - C'est la boite qui te les a assignés ?

Myriam : - Non, mon mari.

Baptiste : - Oh...

Il plante à nouveau ses yeux dans les miens.

Baptiste : - J'aurai fait pareil, si ma femme était un bijou comme toi. Mais à sa place, je remuerai ciel et terre pour retrouver ce salopard. Je suppose que c'est ce connard qui t' a blessée à l'arcade ?

Myriam : - Il m'a balancée sur l'ancienne table qui a précédé celle-ci. J'ai reçu des éclats de verre. Maintenant, j'aimerai bien qu'on se penche sur le nouveau dossier, et qu'on ne parle plus de ça, si tu veux bien !

Baptiste : - Ouaip' m'dame !

Je soupire face à son air soudainement sérieux. Je finis par détacher le regard de mon collègue pour me focaliser sur le boulot. AU BOULOT, et que ça saute Myriam !

* * * * *

La matinée est rapidement passée. J'ai déjà pris pas mal de notes qui pourraient nous aider à mettre en place ce nouveau procès. Je pense que je laisserai Baptiste s'en charger au tribunal, j'ai besoin de souffler après le cas Ramirez !

Mon portable se manifeste soudainement. Le nom de ma sœur apparait, j'hésite à répondre.

Baptiste : - Tu ne prends pas l'appel ?

Myriam : - Je ne sais pas...

Mushu réessaie une seconde fois de me joindre, puis une troisième.

Baptiste : - Ça a l'air important...

Myriam : - C'est ma sœur.

Il me sourit en insistant du regard sur mon portable. Je soupire et finis par décrocher.

Emilie : - Ah, Zazou, j'ai cru que t'étais morte !!!

Myriam : - Nop. Zazou toujours vivante.

Je lorgne Baptiste du coin de l'œil qui rit silencieusement en mordillant le bout de son pouce.

Emilie : - Est-ce que... ça va ?

Myriam : - Tu es vraiment obligée de poser la question ?

Emilie : - Désolée, c'était stupide, je te l'accorde... Daryl m'a appelée à l'instant, il est arrivé à New York, et...

Myriam : - Oh, il te prévient toi et pas moi ? Très classe de sa part. C'est vrai que ça va arranger les choses.

Silence au bout du fil.

Emilie : - Encore une bourde, décidément...

Myriam : - Et c'était trop difficile aussi de me dire que tu l'as poussé à retourner dans sa garçonnière ?

Emilie : - Je ne l'ai poussé à rien d... Attends, comment tu sais ça ?!

Myriam : - C'est fâcheux, hein... J'ai les gorilles de Daryl qui m'ont accompagnée ce matin, j'avais tellement le moral dans les chaussettes que Paolo m'a dit où il était allé. Et qu'elle n'était pas ma surprise quand on m'a dit qu'il a gardé cette PUTAIN de villa !

Je frotte l'arête de mon nez, tentant de me calmer.

Emilie : - Zazou...

Myriam : - Est-ce qu'il y a autre chose que tu voulais me dire ?

Emilie : - Non, pas vraiment. Je voulais simplement prendre des nouvelles, on s'est quittées brutalement ce matin.

Myriam : - C'est toi qui es partie comme une voleuse. Après m'avoir balancé que je vais finir toute seule, j'avais presque oublié ça, tiens !

Emilie : - Mais comprends-moi... Je suis enceinte, je dois gérer Mina, Matt qui m'a trompé, Daryl qui ne sait plus où donner de la tête avec toi, et...

Myriam : - Je ne t'ai jamais demandé de t'immiscer dans mon couple.

Emilie : - Daryl fait parti de ma famille. Il est normal que je veuille l'aider...

Myriam : - En lui disant de partir loin de sa femme ? C'est vrai, quelle bonne idée...

Ma voix se casse dans un sanglot. Je plaque ma main sur ma bouche pour m'empêcher de pleurer. Normalement, ça marche toujours.

Emilie : - Il ne t'a pas quittée, Zazou, il prend seulement du recul pour réfléchir à tout ça. Ça vous fera du bien à tous les deux.

Myriam : - Et que dirai-tu si c'était la situation inverse ? Si je poussais Matt à partir loin de toi ?

Emilie : - Tu sais que nos couples ne sont pas comparables !

Myriam : - Oui, je sais, la vie parfaite, c'est toi qui l'a eue, pas moi.

Emilie : - Myriam, calme-toi s'il te plait...

Myriam : - Je ne vais pas t'embêter plus longtemps, je sais que tu as d'autres soucis en tête. Mais s'il te plait, ne te mêle plus de ma vie de couple. Je ne me mêle pas du tien, ne le fais pas non plus, Mushu.

Deux larges mains se posent soudainement sur mes épaules. Je sursaute, ayant presque oublié la présence de Baptiste.

Baptiste : - T'as l'air tendue. Détends-toi...

Emilie : - Elle est à qui, cette voix ?!

Myriam : - Un... Un collègue de bureau.

Emilie : - Un collègue ? Tu te fous de moi ?

Myriam : - Non, mais puisque je ne suis pas censée parler de mon boulot, je suis censée te répondre quoi, là ?!

Emilie : - Qu'est-ce que tu fabriques ?

Myriam : - Je suis au boulot !

Emilie : - C'est pas la question que je t'ai posée ! Pourquoi il a dit "détends-toi" ? Tu fais quoi exactement ?!

Myriam : - Je ne fais rien, il me masse simplement les épaules !

Emilie : - Donc Daryl s'éloigne, et tu te jettes dans les bras du premier venu ?!

Myriam : - Non. Je dois bosser avec un autre avocat pour assurer ma protection, au cas où un autre dégénéré ne s'en prenne à moi. C'est bon, Madame l'avocate, je peux disposer ?

Emilie : - Ne me parle pas sur ce ton !

Myriam : - Et toi non plus, tu n'es pas ma mère !

Je fais signe à Paolo qui me regarde depuis tout à l'heure de venir. Je tapote les mains de Baptiste pour le pousser à me lâcher, mais il ne fait rien. Je lève seulement les yeux vers l'homme de main de Daryl, qui comprend que j'ai envie d'être seule.

Paolo : - Venez. Laissez-la.

Baptiste : - Ça va, on se calme.

Emilie : - Myriam, il se passe quoi ?

J'attends que les hommes sortent de mon bureau pour poursuivre ma discussion très animée avec ma sœur.

Myriam : - Daryl t'a dit quoi d'autre, exactement ?

Emilie : - Rien d'important. Seulement qu'il avait besoin de temps pour réfléchir.

Myriam : - Donc je peux envoyer le dossier du divorce à son ancienne adresse, il le recevra ?

Emilie : - Arrête avec ça, vous allez pas divorcer !

Myriam : - Je réfléchis à ça depuis hier soir, et figure-toi que je vois pas d'autres solutions. Que ce soit lui qui fasse des efforts ou moi, nos discussions et nos disputes reviennent toujours au même point.

Emilie : - Vous avez besoin de vous retrouver, c'est tout...

Myriam : - Ouais. Ben...

La sonnerie d'un snap me coupe dans mon élan. Je m'excuse auprès de ma sieur voyant qu'il provient de la part de Daryl.

Myriam : - Attends deux secondes, je te mets en attente.

J'ouvre l'application, et deviens blanche lorsque je l'ouvre.

Je n'ai aucun commentaire à faire, trop dégoutée par son attitude. Je reprends aussitôt ma sœur en ligne.

Myriam : - Tu as eu une photo, toi aussi ?

Emilie : - J'ai vu, oui, mais...

Myriam : - Mais rien du tout. Daryl Ortega est de retour, voilà tout.

Emilie : - Zazou... On déjeune ensemble ? Tu as besoin d'extérioriser les choses, et au téléphone ce n'est pas pareil. Et j'ai envie de te voir.

Je soupire doucement et ferme les paupières.

Myriam : - Non, désolée, profite de Matt. J'ai besoin d'être seule...

Emilie : - Mais je...

Je raccroche aussitôt, essuyant une larme qui vient de rouler sur ma joue. On toque alors à ma porte, et c'est Baptiste que je vois entrer, la main de Paolo sur son épaule.

Baptiste : - Écoute... Tes gars sont affamés, et je te cache pas que moi aussi... Tu nous accompagnes ?

Je hoche la tête, me relevant. Je décide d'envoyer une réponse à Daryl, histoire qu'il voit que moi aussi, je peux vivre sans étaler mon chagrin.

J'attrape mon sac à main, suivant mon collègue et les hommes de main de mon mari.

Je reçois instantanément une réponse de Daryl : "MA merveilleuse femme... si c'est encore d'actualité...".

Je range mon téléphone au fond de mon sac, et j'harponne Nancy au passage qui se rajoute à notre joyeuse troupe. Moins je serai seule, mieux je me porterai, et j'affronterai les problèmes familiaux plus tard !

A suivre...

- - - - - - - - - - - - - - - - - -

[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. On bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres, vous seriez adorables ! Idem pour des idées provenant de notre histoire... ❤️]

XOXO ❤️

Myriam & Emilie ❤️

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