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Partie 2

Ma nuit ne fut pas sereine ; je doutais de réussir et l'idée d'échouer m'était insupportable.

Je me levais le lendemain matin de bien méchante humeur, et partis m'aérer l'esprit.

Rien n'était plus beau que cette vision de la nature au bord du réveil, le jour qui s'alanguit en retenant les dernières traces de la nuit qui se retire. Les couleurs chatoyantes et vibrantes de ce ciel qui ondoyant se déverseraient sur la terre, devant mes yeux émerveillés.

Je me perdais dans cette beauté, marchant pieds nus, la chevelure échevelée et sentant l'herbe et la terre sous chacun de mes pas. J'écoutais la nature vivre, émue par le bruissement du ruisseau coulant en aval du bois, le craquement des branches sous mes pieds. Je fermais les yeux et ouvris les bras pour retenir toutes ces sensations pour m'aider à supporter cette nouvelle journée.

Je fus interrompu dans ma méditation par la dernière personne que je souhaitais voir.

— Bonjour ! Je vois que nous avons eu la même idée. J'aime aussi me promener dès l'aube.

Je ne lui répondis pas et marchais rapidement vers la maison. Il me suivit ou plutôt me poursuivit.

— Vous savez que nous ne devrions pas être seuls tous les deux aussi tôt le matin, dis-je agacée.

— Pourtant, j'ai eu l'impression hier que vous n'accordiez pas autant d'importance aux convenances.

— Rrrr, vous...

Je l'entendais essayer de se mettre à mon niveau, il riait.

— Qu'avez-vous dit ?

Je pris une voix pincée.

— Je préfère me taire avant de me montrer désagréable.

Louis se plaça devant moi pour me couper le passage.

— Si ! je vous en prie, j'aimerai connaître le fond de votre pensée.

Je soupirais...

— Comme vous voulez : sachez que je n'ai aucune intention de me marier et si vous persistez vous le regretterez !

Le rire de Louis était doux et cristallin.

— Ce sont des menaces ! je peux vous promettre que je persisterai Mathilde, me chuchota-t-il.

J'étais désespérée : plus le temps passait, plus mes espoirs s'amenuisaient, car je ne savais plus comment le décourager.

Quand le jour fut bien levé, je descendis vaquer à mes occupations sans me soucier de Louis, j'espérais qu'il se lasserait de me regarder lire ou broder. Ce soir- là, je dus me joindre aux autres, même si je refusais de prendre part aux conversations, contrairement à Louis qui très à l'aise discutait de nombreux sujets avec aisance.

A la fin du repas je voulu m'éclipser, mais on m'obligea à me mettre au piano. N'ayant aucune envie de me donner en spectacle, je jouais un air populaire des plus indécents, parlant d'amour courtois et libre.

Mon père défaillit, une chaise racla violemment le sol puis tomba accompagnée de cris de surprise des convives et Louis se leva, dubitatif.

Nos regards restèrent rivés. Je lui fis une révérence et sortis, souhaitant que mon cousin réfléchisse à ses engagements.

Le lendemain, je regardais la nature qui s'éveillait de ma fenêtre, la douce brise matinale me faisant légèrement frissonner. Je vis la silhouette de mon cousin se rapprocher, mais n'eus pas le temps de rentrer avant que celui-ci m'interpelle.

— Mathilde ! Vous me voyez navré de constater que vous vous êtes privée de votre promenade par ma faute.

Il resta immobile attendant une réponse. Je la lui lâchait, amère.

— Vous n'avez pas l'air si peiné que cela, sinon vous seriez déjà loin et vous ne m'imposeriez plus votre présence !

Je m'apprêtais à me lever, quand il s'exprima d'une voix affectée.

— Vous croyez que j'ai choisi cette situation ? je ne suis pas une femme mais on m'impose à moi aussi ce mariage. Avec quatre garçons, mes parents n'ont pas eu d'autre alternative que de contracter cet arrangement avec votre famille, me permettant ainsi de garder un titre et une place dans la société.

Il ajouta avec sérieux.

— Vous devez savoir que ce n'est pas qu'un arrangement pour moi, Mathilde vous me plaisez...

Je le regardais plusieurs secondes, indéchiffrable, puis fermais mes fenêtres.

Je ne voulais pas me marier, mais ses propos résonnèrent en moi.

Je ressentis le besoin de marcher. Je laissais mes pas me conduire dans la lande de bruyère, près des falaises crayeuses. J'accueillis avec un plaisir non dissimulé le vent marin qui fouetta mon visage et s'engouffrait sous mes jupes. Je criais aussi fort que je le pu.

— Je veux être libre !!

L'écho de ma voix se répercuta  :

Libre, libre, libre...

Je rentrais tard et restais éveillée une bonne partie de la nuit à ressasser les propos de Louis.

Soucieuse, je descendis au matin, et le croisais dans la bibliothèque.

— Mathilde ?

J'eus un moment d'hésitation.

— J'ai quelque chose pour vous.

Il avait piqué ma curiosité et je n'avais pas le cœur à le repousser.

Il me  montra une fleur sauvage cueillie dans la lande, son magnifique herbier ainsi que sa collection de cactus. Je me surpris à le trouver intéressant.

Je me laissais convaincre de faire le tour du domaine avec lui. On discuta de fleurs, de plantes et de botanique, et l'après-midi s'écoula agréablement. Bien que circonspecte, j'acceptais de repartir  les deux jours suivants, et je reconnus l'avoir jugé trop rapidement.

Le repas de fiançailles arriva avec ses cinquante invités. Mon père avait organisé dans la grange, un buffet champêtre. J'étais nerveuse et perdue. L'alcool me permit de supporter la soirée et les discussions futiles. Quand Louis se dirigea vers moi, je l'évitais.

Sans le vouloir, je me montrais inconvenante avec ma grande tante Gislaine.

— Ma chère tante, il semble que ne vous devriez pas manger une bouchée de plus de ce feuilleté sous peine d'exploser !

Celle-ci partit furieuse, des insultes au bord des lèvres.

Je réitérais avec une cousine un peu niaise qui rigolait tout le temps.

— Riez-vous quand cela est vraiment drôle ou vous contentez-vous de glousser en toutes circonstances ?

Ma cousine ne réagit pas, mais Margot furieuse m'agrippa le bras, et me sermonna.

Je fus obligé d'ouvrir le bal avec Louis. Vacillante, je lui marchais sur les pieds, je ris de ma maladresse, lui rit aussi.

— J'aime entendre votre rire.

Je dansais un long moment puis sortis, confuse, m'assoir sur un banc de pierre. Ma tante, Valentine vint me rejoindre. En me levant, je tombais.

Elle me dit en souriant :

— Tu n'as pas trouvé le trou ? en me désignant un point au sol. Tu es tombée amoureuse n'est-ce pas ?

J'hésitais à répondre..

— Abuser de l'alcool était idiot. Je t'ai observé et tu sembles apprécier ce garçon.

Mon orgueil lui cria.

— Non ! je ne me marierai pas ! je ne l'aime pas et ne l'aimerai jamais !

Louis arriva à ce moment précis. Sur son visage se peignait la tristesse et la déception.

— Ne vous inquiétez pas, vous serez heureuse d'apprendre que vous avez obtenu ce que vous vouliez, je vous libère de vos obligations et je pars !

J'aurai dû être contente mais je me sentis mal. Mes sentiments n'étaient plus aussi clairs. Je restais figée et hébétée pendant plusieurs minutes puis, je m'enfuyais dans la forêt en ignorant l'obscurité dévorante et les cris effrayants des animaux. Il était vital que je parte le plus loin possible. Je courus, me repérant grâce à la lune et accrochais des pans de ma robe au passage. L'angoisse m'étreignit et je m'arrêtais, suffocante. Toutes mes interrogations tournaient dans ma tête ; j'avais toujours été contre le mariage pour préserver ma liberté. Louis ne voulait pas me changer et à aucun moment il ne m'avait reproché d'être celle que j'étais.

J'entendis un bruit et sursautais, si bien que les battements de mon cœur s'accélèrèrent. Une vive lumière m'aveugla. Margot et son mari, Victor, étaient là. Je me précipitais vers ma sœur qui surprise répondit à mon étreinte.

— Est-il parti ?

Elle hocha la tête, sans comprendre mon affolement.

— Quand ?

Margot me répondit confuse.

A peu près vingt minutes...

Elle attrapa ma main.

— Nous te conduirons !

Nous partîmes avec l'attelage. Fébrile, je sentais toutes les irrégularités de la route, et ne cessais de regarder par la fenêtre.

— Pouvons-nous aller plus vite ?

Plus nous roulions et plus mon angoisse augmentait. Aucune trace de Louis...

Après plusieurs kilomètres, Margot proposa de rentrer.

Des larmes de colère me montèrent aux yeux. Je ne pouvais me résoudre à le laisser partir sans lui dire...

En dernier espoir, je demandais d'une voix faible à ma sœur de me conduire dans la lande.

De loin, je l'aperçus qui s'apprêtait à reprendre sa voiture. Nous n'allions pas suffisamment vite, la route était accidentée et peu sûre car érodée par les embruns de la mer. Mais, si je ne faisais rien, Louis serait bientôt hors d'atteinte. Si je le laissais partir, je le perdrais  à jamais...

Dans l'urgence, je me précipitais pour ouvrir la portière. Margot hurlait, ma voix se superposa à la sienne, mais pas suffisamment forte, elle se perdit au loin sur le rivage. Je sautais de la voiture en marche puis, retroussant mes jupes je me mis à courir, criant pour que mon cousin m'entende. Il refermait l'attelage quand ma voix arriva enfin jusqu'à lui. Il resta immobile, la voix glaciale :

— Que faites-vous ici ?

— Je...je..., c'était bien la première fois que je perdais mes mots.

Son regard, dur et blessé, me serra le cœur.

— J'ai...jai... été égoïste et inconséquente. Je me suis montré injuste avec vous, j'en suis désolée.

Sa voix claqua comme une sentence, et détournant son regard.

— Ce n'était pas nécessaire de faire tout ce chemin pour me le dire, je me suis trompé...

Je me laissais tomber sur le sol et pleurais.

— Louis je vous en prie, écoutez-moi ! je crois que je pourrai vous aimer ! sanglotais-je, mais j'ai peur...

Je le vis frissonner, mais il ferma la portière et parti en me laissant seule, anéantie...

Margot me raccompagna et me coucha. Le lendemain, je n'eus pas le courage de descendre. En fin de matinée, on m'obligea à m'habiller et à sortir. Je ne croisais pas mon père. Margot et Valentine m'emmenèrent dans le bois. J'eus un moment d'arrêt, sans pouvoir expliquer pourquoi je me sentais mal à l'aise, comme une sensation de vide.

Près de mon échalier, je vis se dessiner à contre-jour la silhouette de Louis. Mon cœur frappant fort contre mes côtes, mes mains devinrent moites. Ma tante toucha mon épaule tremblante et me souria. Tout se mélangeait dans ma tête. Arrivées à proximité, il se tourna vers moi, nous nous regardâmes un long moment, il s'avança.

— C'est à moi à présent de m'excuser, j'étais en colère hier.

Il prit ma main, et me fixa intensément. Mes jambes flageolèrent, mon corps était sur le point de m'abandonner.

— Malgré ce qui s'est passé, je vous veux toute entière avec votre sauvagerie et votre impétuosité. Si bien sûr, vous voulez encore de moi...

Je me jetais dans ses bras et il prit possession de mes lèvres. Je répondis passionnément à son baiser, me serrant fort contre lui.

Moi, Mathilde de Sévigné, je jure solennement d'aimer mon mari et de rester moi-même.

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