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Partie 1

Moi, Mathilde, fille du Comte de Sévigné, je jure solennellement de tout faire pour que mon mariage n'ait pas lieu.

Aujourd'hui, je vais rencontrer mon futur fiancé. Un cousin du côté de ma mère. Il ne sait même pas que la femme qu'il s'apprête à épouser n'est pas celle prévue par l'arrangement prit par nos deux familles.

Ma sœur, Sophie, ayant succombée à une subite fièvre infectieuse, j'ai été désignée pour la remplacer. J'avais fait le choix de rentrer dans les ordres, certes par dépit, mais cela m'affranchissait de l'obligation de me marier.

J'étais donc résolue à ce qu'il me répudie le plus tôt possible.

Mon cher cousin ne le sait pas encore, mais je n'ai rien de la coquette jeune fille soumise qu'était ma défunte sœur : je suis dotée d'un caractère exécrable, d'un esprit libre et têtu.

Mon père ne se souciait guère de moi. J'ai toujours été, pour lui, cette tare. Ce maillon défaillant mais aussi, la responsable du décès de ma mère morte en couches après m'avoir donné naissance.

Je me suis toujours sentie seule, incomprise et imparfaite. Une étrangère pour ma famille.

Je soupirais, lasse, en ce doux après-midi de fin d'été. J'étais fort bien apprêtée pour l'occasion, assise sur le bord de mon lit, à contempler l'extérieur par la grande fenêtre de ma chambre.

Il fallait, évidemment, que mon cousin consente à cet échange. Cette vaste supercherie, oui !

J'avais demandé à rester ici jusqu'à son arrivée, me permettant ainsi d'échafauder un plan pour l'amener à une première impression défavorable.

J'ouvris grand mes fenêtres, pour juger de la distance qui me séparait des rhododendrons se trouvant en contrebas. Téméraire mais pas stupide, je quittais discrètement ma chambre en passant par les cuisines, où se trouvaient la porte de service des domestiques.

Une fois à l'extérieur, je pris soin de surveiller les alentours et courus en direction du petit bois qui jouxtait la propriété. La pluie de la veille avait inondée le sol et la terre, amoureuse, s'accrocha tendrement à mes bottines lustrées. Je virevoltais agréablement au son du vent, m'emplissant des bruits mélodieux de la forêt.

Sans m'en rendre compte, je perdis toute notion du temps et de vigilance. Mes pieds se prirent dans les racines noueuses d'un vieux chêne et je m'étalais dans la boue.

Ma robe et mes gants ivoire étaient maculés de terre. Je n'étais plus présentable et me mis à rire, sautillante, poursuivant jusqu'à la lisière du bois. Puis, je m'asseyais sur l'échalier, profitant de la chaleur du soleil qui caressait ma peau diaphane et tendis mon visage pour l'offrir à ses rayons.

Ce silence, cette plénitude ne dura pas. La voix de ma sœur Margot rompit ce moment de bonheur solitaire. Celle-ci criait mon nom, ce qui réfréna mon enthousiasme et fit revenir ma mauvaise humeur. Je me levais à regret, marchant au hasard.

Dès que j'eus franchi la limite du petit bois, je vis Margot qui me regardait sévèrement.

- Je l'aurai parié, tu n'es vraiment qu'une petite sauvageonne, soupira-t-elle, mécontente. Notre cousin est arrivé. Tu ne peux pas te présenter à lui ainsi...Mathilde quand cesseras-tu enfin tes enfantillages ?

J'en avais assez des sermons de Margot qui à chacune de ses visites, me reprenait sur ma conduite et ma tenue, s'octroyant ce droit car Père lui faisait confiance.

- Je ne veux pas le voir, dis-je contrariée. Pourquoi me forcer ?

Elle me répondit plus aimable.

- Tu n'as pas le choix.

Je m'énervais et haussais le ton.

- Pourquoi ? pourquoi ne pas me laisser simplement partir au couvent ?

Elle essaya de garder son calme.

- Tu as fait ce choix, pour de mauvaises raisons Mathilde ! tu sais très bien que tu n'as pas envie d'y aller...

J'accélérais mon pas, la devançant.

- Tu dois accepter qu'un engagement a été pris. Peut-être que Louis sera un bon époux, mais pour le découvrir tu dois y mettre du tien, comme abandonner tes mauvaises habitudes, répliqua-t-elle d'une voix faussement dure.

Elle n'avait jamais compris mon entêtement à m'opposer au mariage, parce qu'elle avait eu la chance de se marier avantageusement avec un homme bon et intelligent. Ce qui n'a pas été le cas pour toutes nos sœurs.

Margot se dirigeait vers la porte de service. J'allais vers la terrasse qui donnait sur le salon où l'on recevait les gens d'importance.

Alors, quand ma sœur ouvrit la porte sans me voir, elle se retourna furieuse. Mais je continuais la tête haute et rentrai par l'une des fenêtres laissées ouvertes sans m'en soucier.

Mon arrivée fit sensation, comme je m'y attendais. Tous les convives rassemblés dans un coin de la pièce se turent. Le silence gêné remplaça les conversations agréables et les expressions incrédules des invités se fixèrent sur moi.

Je sentais la tension émanant de mon père. Ses doigts blanchirent, serrés sur sa tasse et son regard désapprobateur glissa, sur moi comme toutes les autres marques de mépris auxquelles j'avais toujours eu droit. Le reste de l'assemblée n'était que surprise et étonnement. Dans une attitude provocante, je me plaçais devant mon futur époux, fit la révérence, le fixa droit dans les yeux, et lui cracha d'une voix pleine de fiel.

- Enchantée Monseigneur, vous avez face à vous votre obligée, disposez de moi comme bon vous semblera.

Puis, je partis.

Mon père, fâché, dit d'un ton dur et tranchant.

- Mathilde ! Mathilde je vous somme de revenir ! puis s'adressant tout sourire à ses invités, il susurra, pas d'inquiétude je vais régler cela rapidement.

Dans ma chambre, une cruche m'attendait. J'y plongeais mes mains et m'en aspergeais le visage froissé, l'observant dans le miroir ovale qui surplombait ma petite coiffeuse. L'éclat féroce de mes yeux verts brûlait de ferveur. Celle-ci colora de rouge mes joues.

La porte s'ouvrit à la volée, et je vis dans la glace, Margot qui se découpait dans l'encadrement. Mon père n'avait pas pris la peine de se déplacer.

- Tu as fait fort ! Tu sais que ton comportement n'a pas seulement des répercussions sur toi, mais aussi sur nous toutes. Demain tu peux être sûre que tout le monde en parlera.

Contrariée, je posais mes mains à plat sur la coiffeuse et Margot, poursuivit son discours moralisateur.

- Tu penses à nous qui sommes mariées et évoluons dans la société ? Tu crois que ce sera agréable pour nous, d'essuyer des commentaires désobligeants parce que notre jeune sœur s'est comportée comme une enfant gâté? Je m'attendais à plus de considération de ta part.

Elle avait raison et je m'obligeais à redescendre.

Louis vint à ma rencontre et son sourire assombrissait un peu plus mon humeur. Il me parlait et je lui répondais laconique, jusqu'à ce qu'il prononça ces mots.

- Je voulais vous dire que j'étais heureux de cet échange.

Je bougonnais

- Moi pas ! Mais, les femmes sont nées pour se marier et obéir à leurs maris.

Il rigola, ce qui me contraria encore plus.

- Vous vous moquez Monsieur !

Son sourire dévoila une rangée de dents parfaitement alignées.

- Pas du tout ! J'aurais été déçu que vous soyez autrement.

Excédée, je partis. Ma tâche s'annonçait bien plus difficile que je l'avais cru.

Ma tante vint perturber mes réflexions. Silencieuse, celle-ci me pressa le bras. Je savais qu'elle ne me jugerait pas si je lui avouais mes méfaits, cependant je ne m'y risquais pas.

- Alors, ma chérie que t'est-il arrivée ? elle baissa la voix pour n'être entendue que par nous. Toi et moi savons que ce qui s'est passé ne te ressemble pas !

J'aurais tant aimé me confier à elle mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Je lui répliquais sur le ton de la désinvolture.

- On me contraint à me marier, j'ai bien le droit de m'amuser un peu !

Ma tante fit une moue perplexe.

- Je sais que tu ne me dis pas tout.

Je m'arrêtais un instant. J'oubliais que ma tante était plutôt perspicace.

- S'il advenait que mon mon futur fiancé change d'avis, je n'en serai pas fâchée, plaisantais-je.

Elle sourit, fière de m'avoir percée à jour.

- Prend le conseil d'une amie, méfie-toi de l'adage « tel est pris qui croyait prendre ».

Elle me laissa, ses talons claquant sur le sol en merisier.

Je ne fis plus d'esclandre jusqu'à ce que mon père fasse une annonce. Il aimait s'entendre parler, se glorifiait des titres et de la noblesse. Mais à aucun moment, il ne parla du fait qu'il m'avait vendu.

- Je suis ici pour vous annoncer les fiançailles de Louis et de Mathilde qui auront lieu dans quatre jours. Je ne peux que me féliciter d'avoir bientôt pour nouveau gendre Louis de Sauvigny et lui souhaite bon courage avec sa future épouse.

La foule amassée ria et mon père ajouta.

- Du courage pour dompter son impétuosité et son caractère sauvage.

Les rires redoublèrent. Je ne pouvais pas me taire devant pareil atteinte à ma dignité. Parler de moi comme si je n'existais pas, jamais !

- Je suis peut-être impétueuse et sauvage mais sachez qu'on m'oblige à me marier contre mon gré...

Mon géniteur fulminait, discrédité, et d'un signe de tête il me fit quitter la salle. Je ne me débattis pas par considération pour mes aînées. Mais je les regardais tous, méprisante.

- Même si je suis une femme j'ai le droit de m'exprimer, éructais-je.

- Comme vous avez pu le voir, ma fille a beaucoup d'humour et Louis sera heureux de constater qu'il va épouser une femme de caractère, s'esclaffa-t-il.

Il tenta d'éviter le scandale.

- Mes amis, allons maintenant déguster les petits fours et je vous promets en dessert, une délicieuse tarte aux cerises faite par Lucie.

On m'avait confiné tout le restant de la journée. Je décidais de ne pas non plus descendre pour le dîner, malgré les nombreuses demandes de Margot et les blâmes que mon père m'avait adressés par son biais.

Ce serait perçu comme un affront, mais cela m'était égal. Je ne cherchais pas à contenter Louis, dont je devais déjà supporter la présence pendant plusieurs jours...

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