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MARTIN

   Je voulais écrire cette histoire, j'ignore pourquoi. Dix ans après, c'est peut-être un peu tard, ou un peu tôt. Je ne sais pas trop. J'ai aimé Martin, de tout mon cœur, mais tout cela semble appartenir à un autre monde, à une autre réalité. C'est peut-être le cas. Je suis perdu. Nous étions perdus à cette époque aussi. Vous n'y croirez peut-être pas, ça se comprendrait, je vous pardonnerai.

   Aujourd'hui, je suis marié, j'ai fini mes études et je suis médecin. J'ai pourtant l'impression que jamais je ne pourrais oublier Martin. Il a été mon premier grand amour, ça ne s'oublie pas comme ça, on le sait bien. Néanmoins, j'aimerai. Alors voilà, je vous raconte, avec des mots maladroits, notre histoire si singulière.



    La première fois que je l'avais vu, il était assis sur un des lits et son visage était plongé dans un livre. Les volets de la fenêtre étaient à peine ouvert et quelques faisceaux de lumière illuminait son fin corps. J'étais sur le palier, déstabilisé, je me rappelle que l'on m'avait dit que je n'aurais pas de colocataires. J'observais mes cartons ; un avait été ouvert et le livre qu'il tenait m'était familier. C'était un des miens, The Great Gatsby. Il avait ensuite relevé son visage vers moi, et avait étiré un sourire. Il était si beau. Il s'était redressé et avait tendu une main vers moi :

-J'm'appelle Martin, tu es sûrement mon coloc', s'exclama-t-il.

J'avais pris sa main dans la mienne afin de le saluer. J'avais été surpris par sa froideur et un long frisson m'avait parcouru. Maintenant que j'y repense, c'est vrai que j'aurais dû me douter de quelque chose. Mais je me suis contenté de répondre :

-Je suis Miguel, ravi de te rencontrer.


    Martin et moi étions tous deux étudiants en médecine, mais nous avions peu de cours en commun. Et bien que nous étions de grands amis avec de nombreux points communs, tout semblait étrange à propos de lui. Je ne savais presque rien de ses origines, il ne parlait jamais de ses parents, ni de son enfance, ni de ses étranges amis avec qui je le voyais quelques fois. Et ce n'est pas pour peu d'avoir posé des questions. Le comportement de son entourage à son égard m'interloquait aussi. Il était souvent seul, au fond de la classe. Les professeurs et les élèves ne semblaient pas lui porter la moindre attention, c'était comme s'il n'existait pas. Et parfois, il disparaissait durant des jours entiers sans même revenir le soir à notre chambre. Quand je parlais de lui à mes amis, aucun d'eux ne parvenait à voir de qui il s'agissait, même son nom ne leur évoquait rien. Le soir, lorsque nous étions tous deux dans la pièce, que je travaillais et lui vaquait à ses occupations, je me permettais des petits regards. Et je savais que, parfois, il m'observait en train de travailler.


    Mais son comportement étrange ne portait aucunement atteinte à notre relation, nous étions de vrais amis. Nous parlions souvent de sujets divers et variés, il n'y avait ni tabou, ni sujets dangereux avec lui. Et bien que nous adorions la médecine, il nous arrivait de parler littérature durant des nuits entières. Mais il refusait que l'on se parle devant tout le monde, en public, car il disait que j'aurais attiré l'attention. C'est vrai que Martin était plus du genre à se faufiler dans le couloir, vêtu d'un jean basique et de sa veste de jogging trop large pour lui. Il était atrocement discret. C'est vrai que cela aurait pu expliquer le fait que personne ne le remarquait. Il me parlait souvent de sa passion pour la nature. Il me disait que, parfois, il passait des journées et des nuits entières dans les bois ou les champs, simplement armé de son sac à dos. C'était avec cet argument qu'il justifiait ces nombreuses absences, je ne le croyais pas, mais je faisais tout comme. Après tout, je pensais qu'il avait juste besoin de se retrouver seul, qu'il rejoignait je ne sais qui pour faire je ne sais quoi. Cela ne me concernait aucunement. Je me taisais, tel un idiot. Mais, malgré moi, je voulais savoir.


    J'étais à mon bureau, travaillant sur mon projet de science, à la faible lumière de ma lampe de bureau. Martin lisait un énième livre, je ne rappelle pas du titre, mais il semblait absorbé par ses pages. Soudainement, j'avais entendu le son d'un livre que l'on fermait violemment et cela avait attiré mon attention. Martin me regardait avec son éternel sourire. Dans ses yeux, brillants à la lumière artificielle, je pouvais voir tellement d'émotions et de sentiments que j'étais confus.

-Tu sais, j'aime les mexicains, disait-il.

J'avais ri nerveusement, incertain de comprendre ce qu'il voulait dire. J'étais troublé, comme toujours lorsqu'il était là. Que voulait-il dire ? Je n'étais pas sûr de savoir. Je suis mexicain, oui, mais que voulait-il dire ? Il s'était levé et était venu à moi. J'étais assis sur ma chaise, frissonnant de tout mon corps. Martin était là, en face de moi, et s'était penché vers mon visage. Le sien était près du mien. Je sentais son souffle. Ses yeux sombres avaient capturé les miens, j'étais pétrifié. C'est alors que dans un contact étrange, ses lèvres se joignirent aux miennes. Je ne pouvais pas bouger, j'ignorais si c'était à cause de mon cœur qui battait à tout rompre ou le sentiment d'ensorcellement qui m'enveloppait. Lorsqu'il s'était écarté de moi, un silence funeste s'abattit dans la pièce. Aucun de nous deux ne respiraient, ne parlaient, et j'ignorais si Martin parvenait à penser. Moi, mon cerveau s'était éteint, j'en étais sûr. C'est alors que d'un accord commun, nous nous embrassions de nouveau. Mon projet était resté sur mon bureau. J'avais passé ma nuit enlacé à Martin. Le lendemain matin, nous avions eu une brève discutions qui m'avait paru étrange :

-Le fait que nous soyons ensemble m'autorise-t-il à venir te voir lorsque tu es seul dans le couloir ? avais-je demandé, pour m'amuser.

-Nous ne sommes pas ensemble, Miguel.

J'avais sursauté.

-Quoi ? Mais on a passé la nuit à s'embrasser et...

-J'peux pas me le permettre. J'aurais jamais dû me laisser aller comme ça.

La minute d'après, il avait quitté la pièce.


   Martin n'était pas revenu dans la chambre depuis deux semaines lorsque l'on eut ce devoir. Et au fond, c'était mieux ainsi. Nos professeurs nous avaient chargés de faire des recherches sur notre université, peu importe nos études, pour fêter les 150 ans de notre faculté. C'est vrai qu'au début, je n'y avais pas porté grande attention jusqu'à ce que mes recherches me mènent à la bibliothèque municipale. J'avais trouvé quelques livres d'histoire sur les lieux à la bibliothèque universitaire, mais beaucoup d'informations étaient, selon moi, futiles. Alors, j'ai décidé d'approfondir mes recherches, car j'étais persuadé que les lieux renfermaient des histoires aussi étranges que passionnantes. C'est comme ça que je suis arrivé dans les archives de la petite bourgade. La vieille femme m'avait guidé dans les rayons et avait disparu, me laissant seul au milieu de ces tonnes de papiers. J'y étais resté des heures, cherchant la perle rare pour boucler mon devoir. C'est alors que je suis tombé sur un exemplaire spécial du journal de la ville. En page de couverture, un bâtiment de la faculté était en cendre, et des fleurs ornaient les grilles du lieu. J'avais eu un frisson d'horreur lorsque j'avais ouvert la première page. Vingt-sept étudiants avaient péri dans les flammes, brûlés ou intoxiqués par les cendres. Les photos des victimes figuraient sur le papier. L'une m'avait donné la nausée. Je ne m'attendais pas à ça en lisant l'article, je l'avoue. Mes yeux s'étaient embués sous ce visage doux et aimant - encore aujourd'hui, les souvenirs me troublent. Lorsque j'observais la date du drame, cela me paraissait irréel, hors du temps. Cela s'était passé en 1997, soit vingt-deux ans avant la période de ma découverte. J'avais quitté les lieux chancelant, pris de diverses émotions. J'avais conclu mon devoir sans y ajouter ma découverte, et mon professeur l'avait qualifié d'incomplet. Mais ça m'était égal. Le jour de la cérémonie, le directeur donnait un discours sur les marches du bâtiment principal. Je n'arrivais pas à me concentrer sur ses mots. J'étais à la recherche de Martin. Public ou non, je devais lui parler. C'est alors que je le vis, adossé à un arbre, avec deux autres personnes dont les visages m'étaient familiers.

    Tremblant, je m'étais approché de lui et lorsqu'il me vit, son regard s'était éteint. Les deux personnes près de lui ne bougeaient pas, ils se contentaient de me fixer. J'étais arrivé à son niveau, la gorge nouée :

-Pourquoi tu ne m'as pas dit pour l'incendie ?

-Miguel... Tu m'aurais pas cru, expliqua-t-il.

Il avait raison. Je me serais contenté de lui rire au nez et je l'aurais évité toute l'année en le snobant. Après tout, qui aurait pu croire ça ?

-C'est vrai, j't'aurais pas cru. Mais après ce que nous avions partagé...

-Tu voulais que je te dise quoi ? "Salut ! Alors je t'ai pas dit mais tu viens de rouler des pelles à un mec mort y a vingt-deux ans dans un incendie et qui est bloqué sur le campus pour l'éternité !"

J'avais ri bêtement. Pourtant, mon esprit me mettait des claques pour que je me réveille. Les deux jeunes qui l'accompagnaient faisaient aussi partie des victimes qu'avaient fait les flammes.

-Mais, pourquoi je suis le seul à vous voir ? J'ai un don, c'est ça ?

Martin avait explosé d'un rire sincère. Son sourire l'était tout autant et, moi, j'étais frustré.

-Tout le monde nous voient, c'est juste qu'il ne nous remarque pas systématiquement et ont tendance, du coup, à ne pas nous "voir". C'est comme les arbres du campus, ils sont là mais on n'y porte pas attention.

Je souriais comme un idiot. Face à son sourire, à sa nonchalance, j'avais terriblement envie de l'embrasser. Car peu importe ce que l'on peut dire, qu'il soit un fantôme, un zombie ou un loup-garou, j'étais amoureux de Martin. Ce dernier m'observait comme s'il lisait dans mes pensées. Le monde n'existait plus, ce n'était que nous deux. C'est alors que l'une de ses mains s'était glissée dans la mienne et que l'autre s'était mise sur ma joue. Et après deux semaines sans lui, je l'avais retrouvé et nous nous étions embrassés avec tout l'amour du monde.


                                                                          *****


   Salut !

Cette histoire est le fruit de trois cerveaux, deux amies et moi-même ! Nous trouvons l'histoire assez original, à vous de nous dire ce que vous en pensez ! N'hésitez pas à vous abonner, à voter, à commenter et à partager l'histoire.

Nos amitiés,

Éponine, Marie et Sarah

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