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(Partie 4)

Phil laissa échapper un rire lourd et sonore qui brisa le silence qui régnait dans le cockpit. Isaac ne put s'empêcher de rire en écho.

— Tu sais que tu m'as foutu une sacré trouille, enfoiré ! s'écria Phil sans cesser de rire. J'ai vraiment cru que tu étais prêt à nous faire sauter en parachute si ça te permettait d'arriver plus vite !

— C'est ce que j'appelle une arrivée en fanfare, répondit Isaac en souriant d'un air faussement décontracté. Au moins, s'il y a des bestioles sur cette foutue planète, on leur a probablement flanqué la trouille du siècle. Je doute qu'elles viennent nous chercher après ça !

Les deux pilotes faisaient retomber la pression accumulée en plaisantant. Bien sûr, de nombreuses sondes avaient d'ores et déjà infirmé l'existence de formes de vie intelligentes sur Mars bien avant leur arrivée.

— Pas possible qu'elles aient eu plus la trouille que moi, répondit Phil. Je me demande si je ne vais pas devoir changer de pantalon...

— Et le premier produit d'importation de la Terre sur Mars est : la classe, la vraie.

Alors qu'ils riaient de plus belle, le sas se referma dans un souffle derrière eux. Isaac et Phil avaient presque oublié que Frank était resté en arrière, à côté du sas, prêt à bondir dès que le vaisseau aurait été posé. Ce qu'il venait visiblement de faire, sans même que ses camarades ne s'en aperçoivent. Ils reprirent leur sérieux en un instant.

— À toi de jouer, mon vieux, murmura Phil.

Isaac se pencha vers le cockpit pour sonder la surface martienne des yeux. Il était encore difficile d'y voir à plus de quelques mètres à cause de la dense poussière qui voltigeait derrière la vitre.

— Allez, allez, dit Isaac en cherchant désespérément à apercevoir ce qui se tramait à la surface, dis-moi qu'on les a coiffés au poteau...

Et puis il apparut. Un bâtiment gris couvert de poussière rouge. Moins élégant que le vaisseau américain, mais assurément plus massif. Le vaisseau russe, posé lui aussi sur le sol martien, les toisait à quelques centaines de mètres de là.

— Est-ce qu'ils nous ont...

— Aucune idée, dit Isaac.

À travers la poussière qui se redéposait lentement, Isaac aperçut, à mi-chemin entre les deux vaisseaux, deux hommes s'agiter. Son cœur fit soudain un bon dans sa poitrine. Les deux hommes avaient chacun un bras tendu vers le torse l'autre, le menaçant avec un foudroyeur. L'un d'eux était un inconnu, l'un des membres de l'équipage russe. L'autre...

— Oh Frank, non...

Isaac et Phil bondirent de leurs sièges et plongèrent dans leurs scaphandres de sortie. De toute évidence, Frank était tombé sur un homologue russe dès sa descente et la discussion qui avait suivi n'avait pas été des plus civilisées...

Les deux pilotes prirent soin d'emporter également leurs foudroyeurs... Il semblait impensable de se lancer dans des hostilités à des centaines de millions de kilomètres de la Terre. Jamais la guerre n'avait été ouverte entre les États-Unis et l'URSS. Et pourtant... Pourtant les hostilités semblaient déjà lancées. On ne pointe pas un foudroyeur sur un autre être humain par signe de paix...

La porte interne du sas s'ouvrit, Isaac et Phil s'engouffrèrent dedans et la refermèrent rapidement. L'air respirable du sas fut remplacée par l'atmosphère martienne en quelques secondes qui parurent durer une éternité. Puis la porte donnant sur l'extérieur s'ouvrit. La lumière du soleil réfléchie sur la surface écarlate de la planète frappa les yeux des astronautes. Ils descendirent l'échelle qui menait au sol avec hâte. Leurs mouvements étaient légèrement entravés par leurs scaphandre mais aussi facilités par la faible gravité de la planète.

Ils posèrent les pieds sur le sol martien sans même ressentir le formidable accomplissement que cela pouvait représenter, trop obnubilés par la tournure dramatique des événements. Toutes leurs illusions sur le principe de non-agression entre pionniers n'étaient plus qu'un souvenir...

Ils dépassèrent rapidement le drapeau étoilé que Frank avait dû planter quelques minutes plus tôt et qui flottait doucement sous l'effet du vent léger. Isaac songea soudain qu'il était incroyablement futile de penser qu'un bout de tissu planté sur un morceau de caillou pouvait donner le moindre droit ou privilège à celui qui l'avait planté...

Droit devant eux, l'incompréhensible scène se poursuivait. Frank tenait en joue le premier russe ayant foulé le sol martien. Celui-ci lui rendait la politesse. Isaac et Phil allumèrent chacun leur radio d'un même geste.

— Frank ! cria Isaac. Baisse ton arme tout de suite !

— Je ne suis pas le seul à être menaçant ici, dit Frank calmement.

Une voix inconnu résonna aux oreilles d'Isaac et Phil.

— Vous retirez le drapeau yankee et tout ira bien.

L'homme parlait dans un anglais correct avec un fort accent russe. Derrière lui, non loin de son vaisseau, s'élevait du sol un drapeau soviétique dans une presque parfaite symétrie avec le drapeau américain.

— Nous étions là avant, répondit Frank. Vous pouvez rester ici si vous voulez, mais Mars est américaine.

— *Bullshit*, dit le cosmonaute en singeant l'accent de Frank. Nous sommes arrivés en premier. Mars est un nouveau territoire soviétique et vous n'y êtes que des visiteurs.

— Mars est une planète inhabitée, intervint Isaac avec mauvaise humeur. Qu'un péquin ou un autre y ait planté son drapeau n'en donne la propriété à personne.

— Fous-nous la paix avec tes théories, Isaac, coupa Frank. Premier arrivé, premier servi, ça a toujours fonctionné comme ça.

— Ah oui ? dit le cosmonaute avec un rire moqueur. Parce que vous étiez les premiers en Amérique, c'est ça ?

Derrière, un second cosmonaute accourait, lui aussi alerté par la situation. Isaac entendit dans sa radio des mots échangés en Russe. Il se demandait si le camarade de leur interlocuteur belliqueux l'appelait lui aussi à la raison...

— Eh bien les gars, dit Phil avec une voix incertaine, on n'va pas se fâcher pour si peu. La planète est grande. Regardez, on trace la médiatrice entre nos deux drapeaux, et chacun son hémisphère, non ? Une planète Mars bipolaire, ça pourrait se faire.

Mais Isaac sentait bien qu'on ne lancerait pas le générique de fin sur cette réplique et que même l'humour habituel de Phil ne pourrait pas désamorcer la situation aussi facilement.

— Pas de cohabitation, dit le cosmonaute en restant toujours immobile, le bras tendu vers la tête de Frank. Trouvez-vous une autre planète. Nous sommes les premiers.

— Non, vous êtes seconds.

— Frank, dit Isaac doucement en choisissant ses mots avec soin. Est-ce que c'est la vérité ? L'un de vous deux ment, c'est évident. Vous savez tout deux qui est arrivé le premier. Je ne pense pas que cela soit aussi important que vous sembliez tous le croire, mais vous le savez. Alors dis-moi, Frank... Est-ce que tu es vraiment arrivé le premier ?

Frank dévisagea Isaac du coin de l'œil sans relâcher sa position.

— Qu'est-ce que tu me fais, là, Isaac ? Tu ne vas pas prendre le parti du ruskov, quand même ?

— Je veux juste dire que si tu es arrivé en second, ce n'est pas grave. Ça ne vaut pas la peine de déclencher une guerre sur une planète si loin de la nôtre. Si tu es arrivé en second, alors déclarons-nous beaux perdants et explorons cette planète avec nos confrères russes. Les questions de politique territoriale ne nous concernent pas. Laissons cela à nos dirigeants.

— Tu devrais écouter ton camarade, dit le cosmonaute. Nous pouvons être bons amis si tu avoues.

— Bien sûr, s'écria Frank. Tu vois bien Isaac, il était prêt à nous renvoyer dans l'espace il n'y a pas une minute et le voilà qui se jette sur l'occasion de nous voler la vedette ! Même si ça veut dire cohabiter avec nous ! J'étais le premier et c'est toi qui mens, sale rouge !

Les deux cosmonautes échangèrent à nouveaux quelques mots en Russe. Isaac sentait la sueur lui picoter la nuque. Il voyait à quel point la situation était insoluble et devinait qu'il ne pouvait plus arriver qu'une catastrophe ou un miracle...

— Et est-ce qu'on ne pourrait pas... commença Phil.

— Phil, si tu proposes de nous déclarer *ex aequo*, je te préviens, c'est toi que j'atomise.

— Personne n'atomise personne, dit Isaac d'une voix forte.

— Arrête avec ton pacifisme de pacotille ! s'écria Frank. C'est la guerre ! Tu ne veux peut-être pas la voir, mais elle a été déclarée dès l'instant où les ruskovs ont nié notre victoire sur cette planète ! Nous sommes trois et ils sont deux. Sors ton foudroyeur et finissons-en.

— Ferme-la, Frank ! cria soudain Phil qui avait définitivement perdu son sang froid.

Mais c'était trop tard. Les mots de Frank n'avaient pas échappé aux Russes. Le second cosmonaute en retrait avait lui aussi dégainé son foudroyeur et le braquait maintenant sur Isaac, pris par surprise. Phil poussa un juron et braqua son propre foudroyeur sur l'agresseur d'Isaac.

— Tu baisses cette arme tout de suite ! lança-t-il.

Isaac était le seul à être désarmé. Il fixait l'arme dirigée vers son torse. Une seule pression sur la gâchette et il serait réduit en poussière, ses molécules vaporisées aux quatre vents. Il voyait sa mort au bout du bras du cosmonaute. Le temps se ralentit, la poussière martienne qui voletait semblait suspendue dans les airs.

— Échec et mat, cria Frank, triomphant. Si nous tirons tous, il ne restera qu'un américain sur cette planète. Abandonnez, et nous en sortirons tous en vie.

Les négociations entamées par Isaac s'était transformées en ultimatum en un éclair par la bouche de Frank. Isaac avait le sang qui lui battait aux tempes. Il savait que le déshonneur pouvait être pire que la mort pour certains hommes. Abandonner comme des lâches ou mourir en héros en emportant deux ennemis dans la tombe ? Il n'aurait pas parié sur la réponse à la question.

— Dernière sommation, dit Frank. Baissez vos armes ou nous tirons.

Quelques secondes s'écoulèrent encore dans un silence de mort. Puis, tout se déroula très vite. Le premier Russe cria un ordre à son camarade. Frank et Phil, comprenant ce qui allait se passer, actionnèrent leurs armes d'un même geste. Isaac esquissa un mouvement pour se jeter au sol mais c'était inutile. Le cosmonaute qui le menaçait quelques instants plus tôt avait tourné son arme vers Phil. Les deux russes tirèrent au même instant que les américains.

Quatre faisceaux d'un blanc aveuglant jaillirent des foudroyeurs dans un sifflement stridant. Le temps ralentit encore pour presque se figer complè-tement, et Isaac regarda impuissant les quatres faisceaux entrer en collision à mi-chemin entre les deux camps ennemis. L'Univers entier disparu sous un flash blanc aveuglant et dans un formidable bruit de tonnerre.

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