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(Partie 1)

À 3h30 du matin la nuit du 22 août 2015, le tableau de bord du vaisseau de la mission Amada 12 se mit à clignoter. Son pilote quitta des yeux l'espace infini qui s'étendait au-delà du hublot principal. Les capteurs gravitationnels avaient détecté un objet massif non-identifié à quelques centaines de kilomètres de là.

— Un problème, Isaac ?

Phil, le copilote de la mission, s'était approché du poste de pilotage en entendant les bips du tableau de bord.

— Rien de très inquiétant... Il y a un gros objet qui dérive dans le coin, mais il est loin et sa trajectoire semble plus ou moins parallèle à la nôtre.

— Un astéroïde ?

— Possible... on va voir ça.

Isaac se leva et se rendit à l'un des postes d'observation. Le vaisseau était équipé de plusieurs télescopes en plus des capteurs gravitationnels et magnétiques qui fonctionnaient de manière autonome. Les probabilités de collision avec un corps céleste étaient en fait relativement faibles, l'immensité du vide spatial compensant largement le grand nombre de ces corps. Mais effectuer des mesures diverses pendant tout le trajet qui séparait la Terre de Mars était une façon de mettre à profit les longs mois que les astronautes passaient cloîtrés dans le vaisseau.

Phil prit la place d'Isaac au poste de pilotage et parcourut des yeux le rapport détaillé des capteurs qui défilait sur l'une des nombreuses consoles du tableau de bord.

— Tiens, remarqua-t-il à voix haute, tu as vu ça ? Notre ami non-identifié n'a pas seulement été détecté par sa masse... Apparemment, il émet aussi des ondes magnétiques.

— Oui, murmura Isaac, c'est bien ce qui me semblait.

Sous ses yeux, l'écran de contrôle du télescope qu'il avait correctement orienté lui montrait la masse détectée par les capteurs. Une longue carlingue semblable à celle d'un avion, ornée d'un symbole reconnaissable entre mille.

— Nos amis soviétiques ? demanda Phil.

— Tout juste.

— Alors ça va se jouer à l'atterrissage, n'est-ce pas ?

Isaac ne répondit pas. Il avait espéré que cela n'arrive pas. Tout le monde sur Terre savait que les États-Unis et l'URSS avaient lancé leurs premières missions habitées vers Mars à peu près au même moment. Les chemins empruntés par les vaisseaux étaient tenus secrets par chacun des deux camps, mais il était évident qu'ils ne pouvaient être radicalement différents compte-tenu de la configuration du Système Solaire à cette époque.

Si les États-Unis avaient pris de vitesse l'Union Soviétique en envoyant les premiers des Hommes sur la Lune, les Russes avaient largement rattrapé leur retard au cours des décennies suivantes. À l'aube du XXIe siècle, la question était de savoir qui des deux blocs serait le premier à poser des humains sur la planète Mars.

Le budget de la NASA avait alors explosé, les Américains craignant les conséquences diplomatiques d'une telle victoire de la part de leurs rivaux de toujours. La compétition s'était tellement intensifiée que les missions s'étaient finalement déroulées en parallèle, dans une quasi-parfaite synchronisation. Tout cela en dépit de la configuration Terre-Mars loin d'être optimale à cette époque. Il était devenu évident qu'en cas de succès, Américains et Russes fouleraient le sol martien à quelques jours d'écart, tout au plus.

Le scénario le plus délicat était en passe de se réaliser : les deux missions allaient approcher Mars au même moment. Isaac avait redouté cette éventualité pendant tout le voyage. Car si les deux vaisseaux étaient au coude à coude à l'approche de la planète, la victoire serait déterminée par une course à l'atterrissage, et rien n'était plus dangereux dans une telle situation.

Tout d'abord, bien sûr, parce que cela ajoutait une contrainte de rapidité à l'atterrissage qui était déjà une manœuvre délicate sans cette pression supplémentaire. Mais en plus, cela pouvait pousser les vaisseaux à puiser dans leurs précieuses réserves de carburant pour accélérer au lieu de simplement conserver l'élan acquis qui, dans le vide de l'espace, suffisait à conserver une vitesse constante. Et si Isaac avait bien l'intention d'épargner assez de carburant pour le voyage de retour, il ignorait jusqu'où ses rivaux russes étaient prêts à aller pour s'assurer la victoire...

— Quelle est leur vitesse ?

— À peu près la même que la nôtre, répondit Phil, les yeux toujours rivés sur la console. Légèrement inférieure, visiblement. Je doute qu'ils nous aient déjà repérés. Tu penses qu'on devrait accélérer ?

Isaac caressa sa barbe de trois jours d'un air songeur. Accélérer maintenant leur permettrait de prendre une très légère avance. Mais les Russes ne tarderaient pas à les détecter à leur tour. S'ensuivrait alors une escalade des vitesses qui risquait de brûler prématurément tout le carburant.

— Non, répondit-il finalement. Jouons la non-agression. S'ils se rendent compte que nous maintenons une vitesse de croisière, peut-être feront-ils de même, un choix raisonnable en appelant un autre.

— L'équilibre de la raison, dit Phil en ricanant. Tu fais suffisamment confiance aux Soviétiques pour ne pas tirer la manette les premiers ?

— Cela fait plus d'un demi-siècle que nous leur faisons confiance pour ne pas tirer les premiers, remarqua Isaac. Sur Terre, cette stratégie s'est avérée payante. Pourquoi pas ici ?

— Parce qu'ici il sera plus compliqué de répliquer s'ils décident d'être audacieux, s'éleva une troisième voix dans l'habitacle.

C'était celle de Frank, le dernier membre de l'équipage de la mission Amada 12. Il avait été tiré de son sommeil par la discussion de ses deux camarades de vol.

— Inutile de faire dans le mélodrame, Frank, répondit Isaac. Dans le pire des cas, nous arriverons en second. Il n'y a rien à répliquer, ce n'est pas une mission militaire, bon sang !

— Ah oui ? Alors pourquoi avons-nous emporté des foudroyeurs ? Pour nous défendre contre les petits hommes verts ?

— Simple précaution, marmonna Isaac. Si nous devons rencontrer nos ennemis à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre, il nous faudra un peu plus qu'un drapeau blanc pour nous sentir en sécurité.

— Et l'équilibre de la raison s'écroule devant celui de la terreur, rigola Phil.

— Nos vies ne sont peut-être pas directement en danger, dit Frank, mais c'est l'honneur de notre pays que nous jouons sur cette course. Tu vois, Isaac, je ne suis pas certain que sur Terre, on se dise « dans le pire des cas, nous arriverons en second » d'un air aussi détendu. Nous *devons* arriver les premiers. D'abord la Lune, maintenant Mars. L'URSS sera définitivement le grand perdant de la conquête spatiale.

— Grand perdant qui, dans les meilleures estimations, se poserait deux heures après nous sur la planète. On a vu plus écrasante, comme victoire.

— Mais Frank, Si c'est l'opinion du pays qui t'inquiète, fit remarquer Phil, pourquoi ne pas leur demander directement que faire ? Après tout, ce genre de décision est éminemment politique, nous ne sommes pas habilités à trancher...

— Bonne idée, répondit Isaac. Frank ?

— Ça me va, dit-il. Ça devrait régler la question.

Frank se rassit aux côtés de Phil et enregistra un message assorti des relevés des capteurs, à destination de la NASA. À cause de la distance phénoménale qui les séparait de la Terre, il était évidemment hors de question de communiquer instantanément avec leur base. Le message mettrait près de 20 minutes à atteindre la Terre et la réponse serait tout aussi longue à parvenir.

— Envoyé, dit Isaac. Maintenant il n'y a plus qu'à attendre. On en a pour une bonne heure, si vous voulez mon avis.

— Oh, dit Phil, ce n'est pas comme si nous étions pressés...

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