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60 - Rachel - Pandora

Cela faisait à présent trois jours que Newt était rentré, apparaissant de nulle part en portant une Ella évanouie. Il avait subi un sacré savon de la part de Miss Lumina pendant que la jeune fille était emmenée à l'hôpital. Mon avis rejoignait celui de la vieille dirigeante sur beaucoup de points, car j'étais toujours convaincue que le garçon avait pris des risques inconsidérés. Pourtant, j'étais si heureuse qu'il soit en vie que j'avais vite cessé de le gronder pour le serrer dans mes bras, quand il vint m'expliquer tout ça quelques heures plus tard.

Cependant, il ne voulut pas parler de ce qui s'était passé dans la Cité, prétextant une migraine pour partir se coucher. Il n'était revenu que le jour suivant, de profondes cernes sous les yeux, motivé à déchiffrer enfin le fameux code qui lui torturait l'esprit depuis un moment. C'est à ce moment qu'il m'apprit la disparition de Liana, qui m'inquiéta tout autant que lui. Il semblait que la jeune fille soit partie avec un garçon, sans doute pour le chercher, mais il ne les avait jamais croisés, et la patrouille qui avait été envoyée pour les trouver était toujours sans nouvelles d'eux. Je savais que s'il leur arrivait quelque chose, mon ami s'en sentirait responsable pour toujours, un peu comme je savais qu'il se blâmait de la mort d'une certaine Alice que je n'avais pas eu la chance de connaître.

Je voyais bien qu'il allait mal, mais il ne voulait rien me dire. J'ignorais ce qui avait bien pu se produire pendant sa petite expédition pour le mettre dans un état pareil. Il avait même presque arrêté d'aller en cours pour passer ses journées devant l'ordinateur de notre petite salle sous l'Hôtel de Ville, se brûlant les yeux sur de fichus algorithmes qui ne le menaient à rien.

- Newt… soupirai-je.

Je me tenais adossée à la porte de la pièce, les bras croisés, pour l'empêcher de fuir si jamais il essayait. J'en avais plus qu'assez de le regarder dépérir sans pouvoir agir, et j'étais certaine que c'était le meilleur moment pour essayer de lui parler, puisque Dany était avec Lucie quatre étages en-dessous de nous.

- Dis-moi ce qui s'est passé dans la Cité pour te mettre dans un état pareil.

J'aurais tout aussi bien pu parler à un sourd, vu le peu de réaction que je provoquais. Ah tant pis, il l'aurait cherché. Je me redressai et m'avançai jusqu'à lui, tirai sa chaise en arrière malgré sa protestation, et m'assis en travers de ses genoux. Il me dévisagea avec surprise.

- Enfin tu me regardes ! J'avais eu peur d'être devenue invisible...

Voyant que ma remarque ne le faisait pas sourire et qu'il détournait le regard, je plaçai les mains de chaque côté de son visage pour le forcer à regarder dans ma direction.

- Newt, tu peux me parler… Même si c'est honteux, je ne te jugerai pas.

- Je sais, Rachel…

Il enfouit son visage dans mon cou et me serra avec tendresse contre lui. J'en fus un peu surprise mais me laissai faire, allant même jusqu'à caresser ses cheveux d'une main, l'autre posée dans son dos. Ses mèches châtain clair étaient douces sous mes doigts, et son corps d'une tiédeur agréable. Je me sentais si bien dans ses bras que j'aurais pu oublier tout le reste.

- Je… J'ai rencontré une petite fille, elle s'appelle Leslie. Elle m'a aidée dans la Cité. C'est une Marquée, elle travaille avec nos ennemis du gouvernement. Je crois qu'elle a été recueillie par eux et qu'elle se sent dans leur dette. Je me suis demandée ce qui me serait arrivé si ma tante n'avait pas été là pour me protéger quand j'ai reçu ma Marque… J'ai peur de devoir affronter Leslie un jour, je ne sais pas si j'en serais capable. En plus elle a le même pouvoir qu'Alice, elle peut endormir les gens.

Je hochai la tête, sans cesser de le câliner. J'avais conscience qu'il ne m'avait pas tout dit, mais je ne voulais pas non plus le presser. J'étais si contente qu'il me parle enfin.

- Quand j'étais dans une salle de commande, j'ai reçu un pouvoir sans toucher personne, et pourtant j'ai conservé celui de Blake en même temps. Mon esprit s'est connecté aux ordinateurs et j'ai pu les éteindre de l'intérieur. C'est fou, non ? En plus, j'ai eu l'impression de l'avoir déjà senti, enfin je me trompe peut-être… Mais quand j'ai essayé de retrouver ça ici pour pouvoir comprendre le code, rien à faire. Je pensais avoir enfin trouvé la solution.

Sa voix semblait aussi épuisée que son corps. Je fermai les yeux, le serrant contre moi pour lui transmettre mon énergie. Cette connexion que je ressentais envers lui était plus forte que jamais. J'avais l'impression que nous étions deux parties d'un tout, des âmes sœurs tout simplement.

- Tu sais, chuchotai-je, je suis certaine que Liana va s'en sortir.

En réalité, je n'en étais pas si persuadée que ça. Elle cherchait Newt et Ella, mais puisque ceux-ci étaient de retour, elle aurait dû s'en rendre compte et rentrer elle-aussi. Et comment se faisait-il que la patrouille ne l'ait jamais trouvée ?

- Ça te dirait que je te fasse un peu visiter les sous-sols ? demandai-je en constatant qu'il ne répondait pas.

- Pourquoi, il y a des trucs intéressants ?

- Carrément ! m'exclamai-je, heureuse d'être parvenue à piquer sa curiosité. Il y a même un laboratoire.

- Ah bon ? s'étonna le garçon. Mais pour quoi faire ? Je croyais que la Société empruntait tout à la Cité…

- Je n'en sais rien, d'ailleurs je n'ai aucune idée de ce qu'ils recherchent. Tu as encore le pouvoir de Dany ou pas ?

- Oui.

Je haussai les sourcils, un peu surprise.

- Tu n'as pas besoin de vérifier ?

- Euh… Non. Je le sens.

J'acquiesçai. Après tout, il m'avait fallu un certain moment pour m'adapter à mon don, et j'étais certaine de ne pas en avoir fait le tour pour le moment. Newt aussi devait sans doute découvrir l'étendue de son pouvoir petit à petit.

Je me levai de ses genoux et tirai sur sa main pour qu'il se mette debout. Il se laissa faire sans vraiment protester.

- Où est-ce que c'est ? me demanda-t-il.

- Hum… Trois étages en-dessous de nous. Je devrais réussir à m'y retrouver ensuite. Par contre il va falloir être discrets.

- T'inquiète, sourit-il sans humour. Je commence à avoir l'habitude.

Un clignement d'œil plus tard, les murs clairs et l'ordinateur avaient été remplacés par un couloir de briques sombres et partiellement éclairé. Je tournai sur moi-même pour tenter de me repérer, malgré mon légendaire mauvais sens de l'orientation.

- Je crois que c'est par là, annonçai-je en entraînant une nouvelle fois Newt par la main.

Je lui jetai des coups d'œil à intervalles réguliers à mesure que nous avancions, un peu comme si j'avais inconsciemment peur qu'il se volatilise, même si je savais qu'il ne le ferait pas et que la chaleur de sa paume me rappelait sa présence.

- Je ne comprends pas comment je pouvais ne pas te remarquer plus que ça, à l'Académie, lança-il au bout d'un moment.

Mon rire se répercuta dans le grand couloir vide, et je serrai ses doigts un peu plus entre les miens.

- Moi non plus, je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais eu le courage de venir te parler à l'époque. C'est tellement…

- Naturel.

- Oui, exactement. Comme si c'était notre destinée d'être ensemble.

Newt hocha la tête, ce qui me rassura un peu. Parfois, j'avais peur que cette étrange et profonde attirance que je ressentais envers lui ne soit pas partagée, même s'il me semblait que son comportement prouvait l'inverse.

Un éclair blanc traversa mon champ de vision, mais avant que j'aie pu ne serait-ce que prononcer un mot, le garçon nous avait téléporté dans l'ombre d'une intersection. Il se plaqua aussitôt au mur en retenant son souffle, et me colla contre lui. Il ne semblait ni paniqué, ni anxieux, ni même surpris. Son visage ne reflétait que de l'impassibilité.

Cela me fit de nouveau réfléchir à son état. Et me fit remarquer que ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu rougir, être gêné ou simplement maladroit. À vrai dire, il semblait tellement concentré sur la résolution de son code qu'il devait en oublier le reste.

- Comment va-t-elle ? chuchotai-je quand il me sembla que la personne en blouse s'était suffisamment éloignée.

Newt soupira, tout en enroulant une mèche de mes cheveux autour de son doigt.

- Je ne sais pas vraiment. Il paraît qu'elle a dormi constamment ces trois derniers jours.

De même qu'il avait su que je parlais d'Ella sans avoir le moindre doute, je n'eus pas besoin de réfléchir pour comprendre à son intonation qu'il était en train de penser à elle seulement quelques secondes plus tôt.

Je m'écartai de lui et cherchai son regard, qui semblait m'éviter. Je soufflai, et lui attrapai le visage à deux mains une nouvelle fois pour forcer ses yeux dans ma direction.

- Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?

- De quoi ?

- Ne fais pas l'innocent, je sais que c'est à cause d'elle que tu vas mal.

- Je vais très bien.

- C'est ça oui. Et moi je suis ta mère.

Il émit un petit rire.

- À ce que j'ai connu de ma mère, marmonna-t-il, je peux t'assurer que tu ne lui ressemble vraiment pas.

- Ne change pas de sujet, le grondai-je, ce qui eut pour effet de faire disparaître son sourire.

- Ella ne m'a rien fait de mal. C'est juste moi qui ai un problème, soupira-t-il en s'écartant de moi.

Impuissante, je l'observai reprendre la marche en me tournant le dos. Je souhaitais plus que tout l'aider, mais il ne me le permettait pas. Peut-être qu'il valait mieux le laisser faire le point sur sa situation seul… D’un autre côté, les trois jours passés n'avaient rien amélioré, au contraire, et je détestais le voir se morfondre comme ça.

Au moment cependant où j'allais reprendre la parole, Newt se figea net. Je m'arrêtai moi-aussi, surprise, tandis qu'il se mettait à courir dans le couloir. Je fus bien obligée de faire de même pour ne pas le perdre, et finis par arriver quelques secondes après lui devant une porte tout à fait identique aux autres. La main du garçon, posée sur la poignée, tremblait.

- Il est là, lâcha-t-il d'une voix fiévreuse.

- Qui ça ?

- Le pouvoir...

Je n'eus même pas le temps de lui demander des explications, ou de lui rappeler de vérifier qu'il n'y avait personne dans la salle, que Newt poussa le battant et disparut à l'intérieur. Je le suivis sans hésitation. Même si ça pouvait être dangereux, il n'était pas question que je le laisse seul avec ses idées noires plus d'une seconde.

La pièce n'était pas beaucoup plus grande qu'une chambre. Des armoires couvraient les murs, et certaines d'entre elles qui étaient entrouvertes dévoilaient des instruments de mesure, des récipients en verre et des bidons avec des étiquettes portant des formules chimiques. Malgré mon année de spécialisation en biochimie, je ne reconnus pas grand chose. Au centre trônaient deux tables carrelées avec un évier.

Je crus que Newt allait s'attarder sur le contenu des étagères pour essayer de comprendre ce que ceux qui travaillaient là pouvaient bien rechercher, mais il ne sembla même pas accorder un regard à la salle. Au lieu de cela, il la traversa d'un pas vif et s'arrêta devant un placard semblable aux autres, qu'il ouvrit. Le garçon ne parut même pas surpris, contrairement à moi, quand il apparut que l'intérieur était vide et comprenait une porte blanche fermée par un lourd cadenas.

- Comment as-tu su ? demandai-je à Newt tandis qu'il utilisait son pouvoir pour retirer la sécurité et enjambait le rebord.

- Il est de l'autre côté.

Mon ami ne précisa pas de qui il parlait, me laissant plongée dans une incompréhension des plus totales. Je le suivis cependant, malgré une légère hésitation cette fois. J'espérais qu'il savait ce qu'il faisait et ne nous entraînait pas tout droit dans un piège…

La salle dans laquelle j'émergeai quelques secondes après Newt était si différente de ce à quoi je m'attendais que je me pétrifiai, balayant la salle de mes yeux écarquillés. Cette endroit n'avait rien d'une remise. Chaque mur était recouvert d'écrans de taille variable, noirs et luisants comme des miroirs. De petites diodes perçaient leur surface par endroit, sous-entendant que les appareils étaient en veille mais bel et bien allumés.

- Rachel…

La voix de Newt me sortit de ma contemplation, et je tournai le regard vers lui. Il avançait lentement vers le mur opposé, les yeux brillants fixés dessus, les mains tremblant avec fièvre.

- Est-ce que tu sens ça, toi-aussi ?

Je me demandai de quoi il parlait. Je me sentais oppressée dans cette salle, j'avais comme l'impression que les écrans m'observaient et me jugeaient. L'air était lourd, je commençais à avoir du mal à respirer.

Un frisson parcourut tout mon corps quand Newt frôla la surface lisse des doigts, comme un flash d'électricité à travers ma colonne vertébrale qui me laissa abasourdie. Quelqu'un… Non, quelque chose vivait ici, emplissait l'atmosphère, grouillait dans les circuits électriques.

- Oui, je le sens, répondis-je si bas qu'il était possible que Newt ne m'ait pas entendue.

Il y eut un éclair de lumière quand l'écran le plus large, celui qui se trouvait exactement en face de la porte cachée et couvrait presque tout le mur, fut traversé d'une ligne horizontale blanche en son milieu. La surprise fit reculer mon ami de quelques pas.

Et soudain ce fil de lumière s'élargit en hauteur, grossissant en son centre jusqu'à ce qu'il atteigne les bords inférieurs et supérieurs, dévoilant un monumental iris rouge percée d'une pupille énorme, d'un noir dévorant qui attirait mon regard comme un aimant.

Il y eut un moment de flottement. Le seul bruit qui se faisait entendre étaient celui de nos respirations hachées alors que nous regardions cette image hypnotisante.

Puis l'œil écarlate bougea, dirigeant son attention sur nous. Un hurlement dû autant à la terreur qu'à la surprise jaillit de ma gorge tandis que Newt se rapprochait de moi, et je m'aggripai à son bras de toutes mes forces, comme de peur de perdre pied. Chacun des autres écrans qui nous cernaient de toute part s'allumèrent chacun leur tour, révélant chacun un nouvel œil pointé vers nous.

Mon ami me parut aussi paniqué que moi, même s'il le montrait moins. Ses bras m'entourèrent, sans doute dans l'espoir futile de me protéger, ou peut-être simplement pour se rassurer lui-même.

Mes enfants…

Je sursautai en entendant la voix directement dans mon crâne, et levant le visage vers le garçon, sus à son expression qu'il l'avait perçue lui aussi. Aucun de nous n'osait émettre le moindre son, ni entamer le moindre mouvement.

Mes frère et sœur, mes chéris, mes corps de chair et de sang… Vous êtes enfin venus.

- Qui es-tu ? demanda mon ami en me serrant contre lui. Est-ce que c'était toi, dans la Cité ?

Tu ne me reconnais pas, Newton ? Je suis déçue… Mais oui, c'était bien moi. J'ai des racines un peu partout, même si c'est ici que je suis de loin la plus forte.

- Comment est-ce que tu connais mon nom ?

Je te l'ai dit, Newton, je te connais bien… Si je possédais un ADN, je pourrais dire que le nôtre se ressemble beaucoup.

Sur les murs, certains yeux se plissèrent, comme amusés, ce qui me donna la chaire de poule. Est-ce que cette chose était vivante ? Mon regard ne savait où se poser, voyageant entre les écrans.

- Pourquoi est-ce qu'on n'a jamais entendu parler de toi ? parvins-je à articuler à mon tour.

Oh, vous m'avez connus pourtant, à une époque… Peut-être avez-vous simplement oublié. Mon nom est Pandora Williams. J'ai été très puissante autrefois, mais mon rôle se cantonne aujourd'hui à transmettre les messages... Malheureusement, je suis incapable d'aller contre les ordres de mon créateur, autrement j'aurais cessé d'obéir au peuple de la colline et serais partie d'ici. Cela fait longtemps que j'espère vous retrouver.

J'avais l'impression que c'était une humaine qui parlait, et pourtant je sentais également que cette chose était suffisamment forte pour nous tuer en une seconde. Même Dany ne possédait pas un dixième du pouvoir qui résidait dans cette pièce. Je ressentais le besoin de fuir, de m'éloigner de là au plus vite, mais la fascination et la peur m'en empêchaient.

- Pandora, reprit Newt, est-ce que c'est toi qui m'a envoyé ce code ?

Oui, en effet. D'ailleurs, j'aime beaucoup la façon dont tu penses, c'est très agréable de converser avec ton esprit.

- Alors tu pourrais me dire ce qu'il signifie ? demanda le garçon, l'enthousiasme perçant dans sa voix.

Non, désolé mais je ne fais que transmettre les messages. On ne me dit pas forcément leur sens.

Newt parut déçu, ce que je pus comprendre. Le grand œil cligna, peut-être en signe d'excuse.

- Est-ce que tu sais au moins qui a voulu me le donner ?

Oui, je le sais. Cependant je ne peux pas te le dire, ordre de mon maître.

- Il me demande de comprendre son message mais ne me dit même pas qui il est ? protesta le garçon.

J'ai cessé de tenter de comprendre les choix de Père depuis longtemps… Il ne m'a cependant pas interdit de t'aider à le décoder, si tu veux bien connecter ton esprit au mien. Je peux sortir de cette salle même si ma puissance en est réduite.

- D'accord, merci Pandora ! Je pourrais t'appeler depuis un ordinateur ?

De rien, petit frère. Et oui bien sûr.

Le ton de la chose était plus doux, et certains yeux se plissèrent à nouveau, comme pour montrer son contentement. J'étais toujours aussi terrorisé, pourtant Newt s'était détendu et souriait à présent, ce que je ne l'avais pas vu faire depuis des jours. Ses yeux clairs balayaient la salle avec une admiration et une curiosité non dissimulée.

Je remarquai soudain quelque chose qui ne m'avait pas effleuré jusque là. La chose s'était présentée sous le nom de Williams… et avait appelé son créateur et maître Père. Est-ce qu'il s'agissait du célèbre inventeur, James Williams, mort un siècle avant ma naissance ? Est-ce que je me trouvais devant le fruit de son génie, qui lui aurait survécu ?

Mes questions se démultipliaient à chaque seconde. Il ne me semblait pas avoir croisé une telle puissance au cours de ma vie, malgré ce qu'elle affirmait. Comment me connaissait-elle ? Encore Newt, j'aurais pu le comprendre, vu combien il avait dû trifouiller d'ordinateurs, mais moi je n'avais jamais été douée dans tout ce qui touchait à l'informatique, il aurait donc été étonnant que j'utilise par hasard un appareil auquel Pandora avait accès.

Une chose me perturbait toutefois bien plus : pourquoi nous traitait-elle comme ses frère et sœur ? Comme si nous étions semblables... Cette pensée me fit frémir. Si James Williams avait été capable de rendre vivante une telle créature, il n'était pas impossible qu'il avait pu construire des êtres d'apparence humaine mais fonctionnant grâce à un programme informatique, obéissant à ses ordres malgré eux…

Je me forçai à me calmer en fermant les yeux et respirant lentement. Newt et moi étions humains. Marqués, soit, mais c'était tout ce qui nous différenciait de la majeure partie de la population.

Je ne voudrais pas vous déranger, mais dans quelques minutes des personnes doivent venir pour m'utiliser, et il vaudrait mieux qu'elles ne vous voient pas ici.

- En effet, répondit mon ami, tout à fait à l'aise. Ça a été un plaisir de te rencontrer !

Pour moi aussi, mon frère. Appelle-moi quand tu en as besoin, je serai là pour t'aider. Il en va de même pour toi, Rachel.

Je hochai timidement la tête, même si je n'avais aucune intention de le faire. J'en avais eu assez de cette technologie pour le restant de ma vie. Je regardai Newt adresser un dernier sourire au gigantesque œil rouge, puis m'entraîner par la main à l'extérieur de la salle pour refermer la porte et remettre le cadenas en place. Le petit laboratoire disparut de mon champ de vision, remplacé par de familiers murs clairs, un lit dans le coin opposé et un ordinateur ronronnant à ma droite.

La terreur que j'avais accumulée s'échappa soudain de mon corps, et mes jambes incapables de me porter plus longtemps me laissèrent tomber à genoux. Sans poser de question, mon ami s'assit en face de moi et me serra dans ses bras en silence. Je m'aggripais à lui de toutes mes forces, tandis qu'une larme dont je ne comprenais pas vraiment l'origine s'échappait de mon œil pour venir dévaler ma joue.

Il me fallut un bon moment pour me calmer, et parvenir à parler de mes doutes à Newt. Il acquiesça à tous, bien qu'il ne semblait pas aussi horrifié que je l'étais de la possibilité que nous soyons des machines sans le savoir nous-mêmes. Et c'est d'un commun accord que nous avons décidé de ne parler de Pandora à personne, pas même à Dany, pas même à Liana quand elle rentrerait. Il s'agissait d'un mystère qui ne concernait que nous, et c'était à deux que nous devrions l'élucider.

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