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54 - Ella - Les jumelles

- Comment es-tu entrée ici ? s'exclama le père en se levant d'un bond de sa chaise, l'air furax.

- Je suis désolée, gémis-je en m'avançant vers le couple. Je... Je me suis fait percuter par une voiture et je...

À ce moment-là le regard des adultes dévia sur mon corps et ils se figèrent. Je savais bien ce qu'ils étaient en train de voir. Des jambes lacérées qui me supportaient à peine, et le rouge vermillon qui imbibait mes vêtements et gouttait lentement sur le carrelage de la cuisine.

La femme poussa un cri d'horreur alors que je retenais un sourire en feignant la perte de connaissance. Je me laissai tomber à terre, allongée dans mon sang, et sentit le couple s'approcher.

- Va chercher la malette des premiers secours chéri, j'appelle l'Infirmerie, s'écria la femme d'une voix suraigue.

- C'est étrange... coupa une voix terriblement calme. Ça ne vous fait rien de jeter dehors en pleine nuit votre neveu blessé mais par contre vous soignez une inconnue.

J'ouvris les yeux et me redressai, pour voir que les deux adultes avaient fait volte-face vers Blake. Celui-ci se tenait dans l'encadrement de la porte derrière eux, les bras croisés, les fixant d'un regard noir.

- D-D-Dan... commença la femme, mais son mari la coupa d'une main sur l'épaule.

- Qu'est-ce que tu fais ici, Daniel ? gronda-il d'un air peu commode. Il paraît que tu es mort.

- Eh bien, vous pouvez constater que je ne le suis pas, reprit le brun en s'avançant d'un pas, faisant reculer le couple d'autant. La honte de votre famille est encore en vie, dommage non ?

Je me remis debout pour bloquer le passage vers l'entrée, et la femme hurla quand elle me vit, parfaitement en forme et toute trace de sang disparue.

Je ne pus retenir un petit rire. Malgré moi, je devais avouer que voir des personnes cruelles se faire acculer comme des proies entre nos serres me plaisait beaucoup. Enfin, je ne les connaissais que de ce que Blake avait bien voulu m'en parler. C'est-à-dire très peu, tout bien considéré.

- Vous avez des dernières paroles à prononcer ou je passe à la partie intéressante ?

- Sale monstre, proféra l'homme. Quel enfant tuerai sa propre mère ?

- Tais-toi chéri, marmonna son épouse. C'est un M... Un M-Mar...

- C'est de ça que tu parles, la moche ? ricana Blake en mettant l'oiseau noir de son poignet en valeur. Eh bien, si être inhumain signifie être différent de vous, ça me va bien. Quant à ma mère, elle a payé pour toutes les misères qu'elle m'a faites subir, et vous allez bientôt l'imiter.

Moi je ne disais rien, me contenant d'observer et d'apprendre. Blake n'avait pas son pareil pour terroriser ses victimes, peut-être parce qu'il paraissait si jeune, petit et banal au premier abord. Pourtant une flamme ardente le consumait de l'intérieur, que rien ne semblait capable d'éteindre et qui dévastait tout sur son passage. Et moi je devais être le papillon, irrémédiablement attiré.

En attendant, lui-même ne semblait pas tomber sous mon charme malgré tous les moyens que j'employais. Il n'en avait que pour sa Noémie, encore et encore, et me regardait à peine. Au moins, après presque sept mois en ma compagnie, il me paraissait plus détendu, plus ouvert à la discussion. Quand on apprenait à vivre à deux pendant si longtemps, des liens de forgeaient forcément, même ténus.

Je me demandais souvent ce que serait devenu ma vie si ce jour-là Blake n'avait pas accepté que je le suive pour attaquer ce bâtiment, ou s'il m'avait empêché de rester le lendemain. Il avait dû sentir que je pouvais lui être utile. Moi j'avais compris que pour me faire accepter, je devais le moins possible empiéter sur son espace personnel.

- Eh bien, vous ne dites plus rien ? ricana le garçon en s'avançant encore. Tant pis pour vous, ça ne vous empêchera pas de hurler quand je vous briserai les os un par un. À moins que je ne vous fasse exploser la cervelle ? Ou peut-être que je pourrais arracher vos doigts d'abord... J'ai toujours rêvé de faire ça.

Je commençais à me sentir mal à l'aise, mais n'en laissai rien paraître. Les yeux de Blake brillaient d'excitation et ses lèvres étaient retroussées en un petit sourire, chose rare qui n'arrivait que lorsqu'il tuait. Je savais qu'il était essentiel que j'apprenne à le faire moi aussi, mais le voir juste sous mes yeux me donnait la nausée. Le brun se délectait totalement de faire souffrir, c'était la seule chose qui semblait lui faire plaisir. Mais ce n'était pas mon cas.

C'était une chose que je ne pourrais jamais apprendre, à aimer torturer. Je supposais que Blake et moi avions eu des enfances diamétralement différentes et que pour cela il m'était impossible de le comprendre. À ce que j'en savais, lui avait toujours été rejeté, harcelé et haï par ses proches, alors que moi j'étais vénérée à la Société. Tout le monde recherchait mon amitié et écoutait mon avis, même Miss Lumina, alors qu'à l'époque je n'avais même pas treize ans.

La seconde chose qui nous opposait, le garçon et moi, était notre objectif. Lui détestait réfléchir au futur, alors que je ne faisais que ça. Il se contentait de suivre son instinct et n'avait peur de rien, alors que j'étais constamment terrorisée que quelque chose arrive à ma famille pendant mon absence et rêvais de la revoir.

L'enceinte des murs de la Société m'avait toujours oppressée, même quand j'étais petite. J'avais rêvé tant de fois de visiter le monde à l'extérieur, mais personne ne semblait me comprendre. Enfin, si. Liana ressentait la même chose, et c'était d'ailleurs pour ça que nous nous étions plusieurs fois enfuies ensemble dans la forêt, sans pour autant oser traverser le portail.

J'espérais qu'elle ne m'en voulait pas trop d'être partie sans rien lui expliquer. Mais elle était ma meilleure amie, elle me pardonnerait sans doute une fois les explications données. Car j'avais d'excellentes raisons de m'enfuir.

Mes pensées devièrent sur Thomas. J'espérais que pendant mon absence cette idiote de Liana finirait par lui avouer ses sentiments, et qu'il ne la repousserait pas. Cela faisait des années qu'elle était amoureuse, il allait bien falloir qu'elle fasse le premier pas. En tout cas, dès que je serais de retour et si ce n'était pas déjà le cas, je m'arrangerais pour que ces deux-là se mettent enfin en couple.

- Ella ? m'appela Blake en me tirant de mes réflexions inutiles.

Le garçon se tenait debout dans la marre de sang au milieu de laquelle baignaient les cadavres de son oncle et de sa tante. Je n'avais même pas regardé leur mort, mais c'était peut-être mieux ainsi. J'aurais risqué d'être malade, et de montrer ma faiblesse au garçon.

- Désolé, j'étais perdue dans mes pensées. On laisse les corps là ?

- Oui, de toute façons les soldats vont finir par rappliquer si ces deux-là ne sortent pas de chez eux.

Le brun donna un coup de pied dans la jambe de sa tante, éclaboussant de rouge partout. Je reçus même une goutte sur mon bras, que j'essuyai aussitôt avec mon pouce. J'étais un peu maniaque, contrairement au garçon qui n'avait jamais peur de se salir les mains.

Au moment où Blake allait nous téléporter, je crus entendre un bruit et le retins en attrapant son poignet. Il dégagea aussitôt son bras, et me fusilla du regard. Il était encore moins tactile que moi.

Ignorant sa réaction, je m'engageai dans le couloir et ouvrit l'oreille. Le bruit de répéta, et je sus que je n'avais pas rêvé. Il y avait quelqu'un d'autre, ici.

Le brun apparut à côté de moi, l'air interrogatif, et je lui fis signe de se taire d'un doigt sur ma bouche. Je me tournai vers l'escalier en écoutant avec attention. Des sanglots ténus semblaient provenir du placard en-dessous.

J'ouvris la porte en essayant de faire le moins de bruit possible. J'aurais aimé pouvoir tester la présence d'autres personnes comme Blake avec mon simple don, mais malgré mon entraînement intensif je ne parvenais encore qu'à projeter mon esprit chez les personnes que je voyais.

- Deux Marqués, probablement des enfants, m'annonça le brun d'un air indifférent avant d'aller inspecter une photo de famille accrochée au mur.

Sur celle-ci, on voyait l'oncle et la tante de Blake avec leur unique fils. Celui-ci semblait avoir notre âge. Si c'était bien lui dans la cave, il s'y trouvait sans doute avec un ami.

J'aurais pu faire demi-tour, mais je ne pouvais pas calmer mon intense curiosité. Tant pis, je n'avais pas peur du danger même si je savais que le brun ne m'aiderait pas. Après tous mes efforts inutiles pour qu'il me regarde, j'en avais largement conscience.

J'approchai ma main de l'interrupteur en me cachant les yeux pour ne pas être éblouie. Quand je les rouvris, deux visages pâles étaient levés vers moi.

- Des filles ? m'étonnai-je.

Je m'étais attendue à trouver le garçon de la photographie, mais il n'en était rien. Nous restâmes un moment à nous fixer en rond de flan avant que Blake n'intervienne.

Il téléporta les deux enfants dans le couloir, et nous leur fîmes face. Elles protégèrent aussitôt leur rétine avec leurs mains. Elles semblaient très sensibles à la lumière, et, à en voir le teint de leur peau elle ne devait pas avoir beaucoup été à l'extérieur depuis leur naissance. Pour le coup, même moi je ne pouvais rivaliser avec leur pâleur.

Je constatai également qu'elles possédaient les mêmes cheveux noirs que moi, si ce n'était que les leurs étaient sales et d'une coupe irrégulière. Mais ce n'est que quand elles écartèrent les mains de leurs yeux rougis que je remarquai que ceux-ci étaient légèrement bridés et je compris.

Mon père, Immaculé doué de sentiments, avait des origines asiatiques et c'était de lui que j'avais hérité certains de mes traits. Il semblait que la situation soit la même pour les petites jumelles, même si ces caractères se voyaient beaucoup plus sur elles que sur moi. Mais j'étais très étonnée, il fallait dire qu'à force de se faire modifier l'ADN les habitants de la Cité se ressemblaient tous un peu, il n'y avait plus aucune diversité. Je connaissais l'existence de différentes origines pour l'avoir apprise à la Société, mais je n'avais encore jamais rencontrés d'Immaculés dans la Cité qui en soient aussi clairement des représentants.

- Qui êtes-vous ? demandai-je en prenant la parole la première.

Les deux fillettes me fixèrent de leurs yeux larmoyants sans répondre. J'aurais pu éteindre la lumière pour les aider mais elles restaient des Marqués et je ne connaissais pas leurs pouvoirs.

- Laisse tomber, grommela Blake.

- Je ne savais pas que tu avais des cousines.

- C'est parce que je n'en ai pas. Je n'avais jamais vu ces gamines.

Je le regardai d'un air étonné, puis réfléchis. Si elles étaient de la famille, les deux fillettes auraient dû se trouver quelque part sur les photographies, ou au moins croiser Blake à un moment ou un autre. En plus, les parents n'avaient clairement pas de traits asiatiques. D'un autre côté, je ne voyais pas trop ce que les petites faisaient là.

- Nous sommes les filles de Frédéric.

Sa voix était un peu chancelante mais le ton restait calme et la petite me fixait dans les yeux sans montrer signe de peur.

Je n'eus même pas le temps d'assimiler l'information que Blake éclata de rire, et je me tournai vers lui, étonnée. Il me semblait bien que c'était la première fois que je le voyais faire.

- Alors comme ça mon oncle parfait avait des enfants illégitimes ? Je ne sais même pas pourquoi ça m'étonne.

- Votre père est mort, annonçai-je aux petites.

Je n'avais pas envie de faire dans les états d'âmes, mais il valait mieux qu'elles l'apprennent maintenant avant de voir les cadavres dans la cuisine. À ma surprise cependant, aucune émotion ne traversa le visage des fillettes.

- Viens, Ella, grommela Blake en se détournant, déjà lassé. Allons-nous en, on est pas des baby-sitters.

- Nous savons déjà, me répondit la même petite qu'avant. Lucie l'a vu.

Mon regard dévia sur la jumelle qui se cachait à moitié derrière sa sœur, et dont les joues étaient humides de larmes. Blake lui-même se détendit.

- Le voir ? demanda-t-il, soudain intéressé. Comment ça ?

- Lucie peut voir le futur. Elle vous a vu tous les deux il y a quelques semaines, la mort de Frédéric et de sa femme aussi. Maintenant vous allez nous emmener avec vous.

- Pas question ! éructa le garçon. J'ai déjà une gamine dans les pattes, je n'en ai pas besoin de deux autres.

Je laissai passer l'insulte en serrant les dents, tandis que la dénommée Lucie ouvrait de grands yeux ronds en tremblant. L'instant suivant, sa sœur se tourna vers elle.

- Mais non, ne t'inquiète pas, lui dit-elle en la serrant contre elle. Tu me fais confiance n'est-ce pas ? Tu sais que je te protégerai toujours.

- Qu'est-ce... commença Blake.

- Elles discutent par télépathie, le coupai-je d'un ton émerveillé. Je savais que les jumeaux Marqués en sont capables mais je n'avais jamais pu en voir avant...

- Est-ce... Est-ce que Frédéric est bien mort ? murmura Lucie.

- Oui, pourquoi ?

Les deux fillettes soupirèrent en cœur de soulagement.

- Guillaume ne pourra pas me forcer à le soigner, répondit la moins peureuse des sœurs. S'il est mort, même moi je ne peux plus rien faire.

- Guillaume, répéta Blake avec haine. Mon cousin. Je vais attendre qu'il rentre et je le tuerai dans les règles de l'art.

- Vous ne pouvez pas ! s'exclama la petite. C'est lui qui a décidé de nous garder dans la cave après la mort de maman, pour ne pas couvrir la famille de honte. Frédéric et sa femme nous haïssaient, ils ne descendaient presque jamais mais Guillaume sait que nous sommes Marquées. Lucie l'a vu, il a parlé de nos pouvoirs au gouvernement et les tient en chantage parce qu'il leur a dit qu'il est le seul à pouvoir nous contrôler. Tant que Lucie leur disait ce qu'ils voulaient, ils nous laissaient vivre. Mais quand ils sauront que Frédéric et sa femme sont morts, ils vont tous rappliquer pour essayer de nous récupérer, et ce n'est pas juste Guillaume que vous affronterez mais aussi l'armée.

- Je n'ai pas peur de simples Immaculés, répondit Blake avec mépris.

- Si vous ne nous prenez pas avec vous, Guillaume nous tuera pour empêcher le gouvernement de nous avoir sans qu'il puisse y gagner. Et les soldats... Il y aura des Marqués parmi eux.

- Des Marqués au service du gouvernement ? m'étonnai-je.

- Oui, assura Lucie.

Ainsi donc, le demi-frère des jumelles se servait d'elles... Et était prêt à les tuer. Cette unique pensée suffit à me remplir de rage et à prendre ma décision.

- Blake, on ne peut pas les laisser ici. En plus, leurs pouvoirs peuvent être vraiment utiles.

- Guérison et prévision. Plus télépathie. C'est vrai, mais je n'ai pas envie de m'occuper de gamines. J'ai autre chose à faire. En plus ce sera dangereux pour elles.

- Moins que si nous restons ici. Lucie l'a vu. Et elle pourra voir aussi le bon moment pour affronter Guillaume.

- Pas l'affronter, l'exécuter.

- C'est ça, assurai-je.

Blake me jeta un regard noir que je ne trouvais pas mériter, puis il se retourna vers la gamine.

- C'est quoi ton nom, toi ?

- Anna.

- Eh bien, Anna, j'accepte de vous emmener avec nous pour le moment. Mais si vous ne m'êtes plus utiles ou que vous me gênez, je vous abandonnerai. C'est compris ?

Lucie retint un sanglot tandis que sa sœur acquiesçait. Le garçon grommela quelque chose d'indistinct, et nous téléporta.

Le monde autour de moi devint noir, et je repris suffisamment conscience le temps d'une seconde pour m'adresser à mon tortionnaire par l'esprit.

C'est ainsi, Nick, que j'ai rencontré l'enfant que tu as torturée. Es-tu satisfait ? Je ne te laisserai rien apprendre de plus.

Ne me laisse pas être submergée par mes souvenirs... Tu sais que j'en mourrais.

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Hellow à tous, finalement j'ai réussi à sortir ce chapitre en temps et en heure x) je ferai ce que je peux pour la semaine prochaine mais je ne peux hélas rien vous promettre.

Je tenais quand même à vous remercier pour les 10k vues, ça fait un cap je trouve, et ça me fait vraiment très plaisir d'en être arrivée là avec vous. Merci infiniment !

Angie

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