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32 - Rachel - Le portail

TROISIÈME CONFIGURATION
Un élément étranger vient perturber le schéma

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- Dany, fais un peu attention, soupirai-je encore une fois.

Il tenait à peine sur ses jambes, et le savoir en sécurité chez nous m'aurait plus rassuré que de le voir jouer au dur... Je savais qu'il n'allait pas du tout aussi bien que ce qu'il laissait paraître.

- Je ne suis pas un enfant. Et nous sommes presque arrivés, annonça-t-il en s'appuyant sur mon épaule pour se soutenir.

Une demi-seconde plus tard, nous nous trouvions quelques deux cents mètres plus loin. Dans l'état où il se trouvait actuellement, Dany était incapable de nous transporter sur de longues distances, si bien que nous étions obligés de faire des petites pauses régulières.

J'étais persuadée que j'aurais été capable de me rendre à la boutique seule avec mes petites jambes, mais il ne voulait rien entendre... Et j'avais l'impression de voir les heures de vie qui lui restaient s'écouler en quelques minutes.

Quelques téléportations plus tard, il s'écroula et se rattrapa à moi tandis que je faisais de mon mieux pour le soutenir.

- Tu aurais dû rester à la maison, râlai-je à nouveau.

- Rachel, tais-toi, me coupa-t-il.

Je soufflai mais cessai d'insister. Malgré sa souffrance son regard était déterminé, et je savais qu'il me m'aidait pas que pour moi mais pour lui-même aussi. Alors je devais respecter ce choix.

Quand il eut parvenu à tenir sur ses jambes tremblantes, il me désigna de la main le mur qui nous faisait face. Nous nous trouvions dans une petite cour cubique, surplombée par les hauts bâtiments, et une porte devait mener à l'intérieur.

- C'est la boutique ? demandai-je à Dany.

Il hocha la tête avant de s'avancer vers elle d'un pas légèrement chancelant, et je le suivis, prête à le rattraper au cas où ses forces le quitteraient ou qu'il serait saisi d'une nouvelle crise.

Je passai devant lui pour pousser la porte qui grinça un peu. L'intérieur était plongé dans la pénombre mais le brun entra sans y faire attention. Grâce à son Habilité, il le saurait immédiatement si quelqu'un se trouvait là.

- À quoi ressemble le portail exactement ? chuchotai-je.

- Il est presque invisible, de la taille d'une porte. À peu près aussi épais qu'une feuille, donc on ne peut le voir que si on se trouve en face.

- Pas facile à trouver, quoi, soupirai-je.

Il hocha la tête mais ne sembla pas se décourager pour autant et entreprit de fouiller derrière une haute pile de cartons qui trainait là.

En fin de compte, le portail de trouvait réellement dans l'arrière-boutique. Quel ne fut pas mon soulagement quand après une bonne demi-heure de recherche, Dany m'appela pour m'indiquer qu'il l'avait trouvé...

Il se situait dans une minuscule salle près de celle par laquelle nous étions entrés, derrière une armoire. J'étais surtout soulagée parce que jusqu'alors rien ne prouvait réellement qu'il était ici, puisqu'il pouvait tout aussi bien être dans la maison à côté ou au bout de la rue... mais heureusement Dany avait vu juste.

Pourtant, quand je regardai ce portail que j'avais tellement souhaité trouver, je ne me sentis pas aussi heureuse que j'aurais pensé l'être. Plutôt que de m'empresser de passer de l'autre côté, je me tournai vers Dany.

Le garçon me fixait, un sourire triste aux lèvres, des cernes profondes soulignant son magnifique regard vert forêt.

Je n'avais pas envie de le laisser seul.

Mais avais-je le choix ? S'il allait à la Société dans cette état, nul doute que les Sylvains le tueraient avant qu'il ait pu se défendre... Au moins éviterais-je de le voir mourir sous mes yeux...

J'eus envie de sauter dans ses bras, mes deux choses me retinrent. Premièrement, j'avais conscience qu'il risquait très fortement de me repousser. Deuxièmement, j'étais malheureusement certaine que dans son état il n'arriverait jamais à supporter mon poids.

- Passe d'abord, me proposa-t-il finalement.

- Tu viens aussi ? m'exclamai-je, prête à essayer de lui faire entendre raison.

- Juste pour être sûr que tu arrives à bon port, ensuite je reviens. J'ai envie de crever dans le pays qui m'a donné le jour.

Je lui souris tristement, détournant le regard pour éviter qu'il ne voie les larmes qui perçaient dangereusement sous mes paupières. Puis je respirai un bon coup et traversai le portail.

J'eus l'impression de prendre une douche glaciale, mais quand j'ouvris les yeux, le silence me tomba dessus.

Plus le moindre son de la ville, seul le bruissement des feuilles. Plus l'odeur de pollution, juste celui de la nature. Plus le gris sale du Cercle Neuf, mais du vert et du brun à perte de vue.

Le nouvel environnement me coupa le souffle un instant, tant je n'étais pas habituée à cette paix, ayant toujours vécu entre les immeubles de la Cité.

Puis Dany apparut à côté de moi, se matérialisant hors du portail quasi-invisible.

- Comment fait-on pour rentrer dans la Société ? chuchotai-je, peut-être par respect pour la solennité du décor qui m'entourait.

- Aura particulièrement lourde par là, répondit-il tout haut en désignant notre gauche. Je pense que c'est la bonne direction.

Il se mit en marche et je le suivis. Le sol sous mes pieds était irrégulier, couvert de feuilles mortes et légèrement mou, parsemé de boudins durs et rugueux que je supposais être les racines des arbres dont la cime me surplombait. Rien à voir avec le béton que j'avais l'habitude de fouler.

- Comment fais-tu pour sentir les auras, en fait ? demandai-je au bout de quelques minutes, histoire de briser le mutisme un peu tendu entre nous.

- Toi aussi tu pourras un jour, c'est une habitude à prendre. Généralement les Marqués sont plus puissants quand ils sont ensemble, et l'énergie qui s'en dégage est alors perceptible. Il faut juste savoir à quoi faire attention.

- Ah bon...

Un nouveau long silence s'installa, brisé uniquement par les murmures des arbres et les craquements des feuilles rousses sous nos pas.

- Rachel... commença Dany avant de s'interrompre.

- Hmm ?

- Pourquoi es-tu gentille avec moi ?

Prise au dépourvu, je mis quelques longues secondes à répondre.

- Je n'ai pas l'impression d'être particulièrement gentille...

- Tu l'es pourtant. D'habitude les gens m'évitent, me jettent des regards noirs. J'y suis habitué. Même Noémie souriait à peine en ma compagnie, et ne s'inquiétait jamais pour moi.

- Je ne sais pas alors. Je suis peut-être juste comme ça... ou alors c'est parce que Noémie ne t'a pas vu agoniser.

Il ricana mais ne se retourna pas pour autant.

- J'ai fait des choses horribles, Rachel.

- Je m'en doute.

- Et ça ne te fais pas peur ?...

- Je ne sais pas... soupirai-je. À cause de mon pouvoir, j'ai l'impression de te connaître depuis longtemps, de te comprendre en quelque sorte.

Il ne répondit pas immédiatement, l'air perdu dans ses pensées et les yeux dans le vague.

- J'ai tué beaucoup de gens.

Je laissai le silence s'installer à nouveau, cette assertion ne nécessitant pas d'autres paroles.

- Je suis content de t'avoir rencontrée même si c'était dans de mauvaises circonstances, finit-il par murmurer. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais tu m'as fait relativiser sur beaucoup de choses.

- Je suis heureuse de te connaître moi-aussi.

- On y est.

Il s'arrêta, et je fis de même pour éviter de lui rentrer dedans. Puis il se retourna vers moi, et je vis que ses yeux verts portaient toujours la même détermination.

- Si tu continues tout droit tu vas tomber sur la Société en quelques minutes, m'annonça-t-il.

Pourtant je ne bougeai pas, mon regard vissé dans le sien.

- Je suppose que c'est l'heure des au revoir, soufflai-je.

Il hocha la tête.

- J'espère que tu te plairas à la Société.

- Je ne t'oublierai pas.

Il sourit tristement.

- Je ne crois pas que tu seras la seule. Il doit y avoir là-bas des personnes dont j'ai tué des membres de la famille.

Je soupirai.

- Je me souviendrai de toi comme de quelqu'un de bien.

- Mais je ne suis pas quelqu'un de bien.

- Tu l'as été, insistai-je en secouant la tête. Tu as fait des choix plus que discutables mais je ne pense pas que ça fasse de toi quelqu'un de foncièrement mauvais...

- Tu es bien la seule à penser ça, ricana-t-il.

Encore une fois, j'eus envie de le serrer contre moi, mais me retins.

- Vas-y maintenant, soupira-t-il. Je veux te savoir en sécurité... Mais fais bien attention à ce que tu dis là-bas, la majorité des Sylvains n'est pas du tout digne de ta confiance.

J'acquiesçai, plus pour le rassurer qu'autre chose, car en réalité même si je n'avais pas envie de le quitter j'avais un peu hâte de rencontrer d'autres Marqués.

Je dus me forcer à le dépasser et à m'enfoncer seule dans la forêt, mes jambes semblant s'opposer à ce que j'essayais de faire. Mais je n'eus pas fait cinq pas que Dany me rappela.

- Rachel, si tu vois Noémie... Est-ce que tu pourrais lui dire que je l'aime et que je suis désolé ?

Je jetai un coup d'œil derrière moi, et vis qu'il n'avait pas bougé. Incapable d'ouvrir la bouche sans qu'un sanglot ne s'en échappe, je hochai la tête et me remit en marche, luttant de toute ma volonté pour ne plus me retourner car je savais que je ne serais plus capable de partir.

Quand je fus certaine d'être suffisamment loin de lui pour qu'il ne puisse plus me voir ni m'entendre, je m'adossai à un tronc et laissai mes larmes trop contenues s'échapper de mes yeux et s'écouler sur mes joues.

Pourquoi étais-je si triste ?

Était-ce parce que j'avais peur d'arriver dans un endroit inconnu ? Parce que j'avais honte de laisser Dany seul dans son état ? Parce que je savais qu'il allait mourir et que je ne pouvais rien y faire ? Ou simplement parce que je savais que je ne le reverrais plus jamais ?...

Quand mes sanglots cessèrent enfin et que je repris conscience du monde autour de moi, je me rendis compte que j'entendais des voix proches. Avec le vent, je dus me concentrer pour comprendre ce qu'elles disaient.

- ...absolument stupide, râlait une fille. Tu aurais pu tout jeter à l'eau, c'est si compliqué pour toi de suivre les directives une fois de temps en temps ?

- Eh bien, personne n'a rien remarqué non ? répondit un garçon.

- Si en rentrant quelqu'un s'est rendu compte de quoi que ce soit, je te jure que je mets toute l'histoire sur ton dos.

- Ella s'il te plaît...

Le temps que je comprenne enfin pourquoi la seconde voix me paraissait si familière, une bouille blonde que je connaissais bien apparut entre les arbres et se figea brusquement en m'apercevant, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte de stupeur.

C'était Newt.

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AFleurDeMot

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