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2 - Newt - L'infirmière

Un rêve vert.

C'est comme ça que je les appelais. Pourquoi, je ne le sais pas trop. J'avais toujours aimé cette couleur, je crois qu'elle m'apaisait. Et chaque fois que je m'éveillais après un rêve de ce genre, je me sentais bien, à ma place. Heureux. Sans peur, sans tristesse, sans angoisse.

Les rêves rouges étaient brûlants, actifs. Poussée d'adrénaline. Les bleus étaient tristes, nostalgiques. Quant aux jaunes, ils étaient joyeux et drôles.

Cela n'étaient que des impressions au réveil, évidemment. Je n'en gardais après coup aucune image concrète, aucun indice capable de me faire savoir de quoi il était réellement question. C'est pourquoi les rêves verts avaient toujours été de loin mes préférés. Cet instant délicieux, lorsque l'on n'est plus endormi, mais pas vraiment éveillé non plus... Quand on ne se souvient pas encore de l'horreur qui nous attend au-dehors. Après un rêve vert, j'avais la futile impression de ne pas être en danger, et c'était tellement agréable.

Ce moment parfait ne durait cependant jamais très longtemps, puis les doutes et le stress refaisaient surface. Ce jour-là, ce fut encore plus rapide.

Mon songe paisible me fut arraché par une main secouant mon épaule sans beaucoup de ménagement. Des rires et des chuchotements, étouffés par la brume de mon esprit, achevèrent de me camper dans la triste réalité. J'entrouvris les paupières, pour découvrir la large face de Kale, mon voisin de table, me surplombant. Détournant mon regard encore un peu absent, je vis d'autres visages qui m'observaient. L'un d'eux en particulier, beaucoup plus âgé que les autres, concentra toute mon attention et me fit frissonner.

- Newton, dit simplement l'homme avec froideur.

Cela fit rire les autres élèves, amusés du pétrin dans lequel je m'étais fourré tout seul. Hélas, ou heureusement, ils ne connaissaient pas l'ampleur de celui-ci. Seul Kale semblait un minimum inquiet. Quant à moi, j'étais terrorisé au point que j'étais incapable de formuler ne serait-ce qu'en pensée la moindre phrase cohérente.

- Je suis vraiment désolé, Mons... Monsieur D143.

- Dormez-vous mal ces derniers temps, Newton ?

- N-Non, pas le moins du monde Monsieur.

Le vieil homme ne parut pas convaincu par ma performance. À vrai dire, je ne l'étais pas moi-même. Je n'étais généralement pas bon à grand chose au réveil, malgré mon habitude à mentir.

Avec effroi, je regardai le professeur de biotechnologie s'approcher de son bureau puis saisir une feuille sur laquelle il écrivit quelques mots puis signa, avant de réitérer l'action sur sa tablette tactile. Il se rapprocha ensuite de moi et me tendit la première.

- Vous êtes attendu dans dix minutes à l'Infirmerie, m'annonça-t-il alors que je fixais ce bout de papier qui risquait de signer mon arrêt de mort, sans esquisser le moindre mouvement.

Une moquerie d'une de mes camarades parvint à me faire redescendre sur Terre, et je me rappelais à l'ordre. Tant que j'agissais de la plus normale des manières, rien ou presque ne pouvais m'arriver. Je pris la feuille, saluai D143 et sortis de l'amphithéâtre.

Une fois à l'extérieur, je m'accordai un instant pour reprendre mon souffle et me calmer. Je ne comprenais pas comment j'avais pu être négligent au point de m'endormir en plein cours. Après tout ce temps à faire attention aux moindres détails afin de passer inaperçu, tout ruiner ainsi ? Je n'arrivais pas à y croire.

Je me mis à marcher rapidement vers ma destination. Les infirmiers avaient déjà été avertis de mon arrivée, et ils compteraient comme signe de déviance chaque seconde de retard. Je fis toutefois très attention à garder un air calme, et surtout, ne pas courir. Particulièrement en arrivant dans les couloirs les plus surveillés.

L'Infirmerie était un bâtiment gigantesque de plusieurs étages et qui s'étalait sur une grande superficie du Centre-Ville, étant le seul hôpital véritablement digne de ce nom du pays, tout comme l'Académie en était la seule école supérieure. Ces deux endroits étaient énormes et se trouvaient côte à côte, si bien que quelqu'un avait eu la bonne idée de les relier.

Le bruit de mes semelles claquant sur le sol lisse résonnait étrangement dans l'endroit anormalement vide. La dernière fois que j'avais dû être envoyé à l'Infirmerie pendant un cours, je ne devais pas avoir plus de douze ans.

Quand je m'engageai dans le bon couloir, un homme blond d'une vingtaine d'années qui arrivait dans l'autre sens me bouscula. Au lieu de s'excuser, il s'éloigna à grands pas dans la direction opposée, et après une seconde d'hésitation je décidai de reprendre mon chemin. Je ne pouvais pas me permettre de rater l'heure malgré mon agacement.

En arrivant devant la grande porte blanche immaculée, je n'eus pas le temps de rassembler ma respiration que le battant s'ouvrit devant moi, confirmant mon soupçon à propos du retard. Heureusement, il me semblait que je ne m'en étais pas trop mal sorti de ce côté. Un infirmier m'invita à le suivre, ce que je fis sans broncher. Je pénétrai donc à sa suite dans le grand hall à odeur aseptisée qui me donna la nausée.

Il m'amena à une salle plus petite, où une jeune femme en blouse blanche attendait sur une chaise, le nez plongé dans un livre. L'homme repartit et alors que l'infirmière relevait son visage vers moi en souriant, je ne pus que constater qu'elle était plutôt jolie. Assez grande, les cheveux châtain sombre et les yeux marron. Elle ne devait pas avoir beaucoup plus de vingt ans, en tout cas.

C'était plutôt un bon signe pour moi... S'ils mettaient une personne aussi jeune sur mon cas, c'était qu'ils ne devaient pas le croire très grave.

Je donnai à la jeune femme la feuille de mon professeur, puis remontai mes manches et tendis mes mains, avant qu'elle n'ait eu seulement le temps de me le demander. Elle se leva et saisit un capteur allongé, qu'elle glissa sur toute la surface de ma peau des ongles jusqu'aux coudes. Comme toujours, et bien inutilement car je savais qu'il n'y avait pas de chance que l'engin sonne, je retins mon souffle tout le temps que dura l'examination.

Quand l'infirmière éloigna enfin la machine de mes mains, c'était comme si mon cœur se mettait de nouveau à battre. Je tâchai toutefois de ne pas paraître trop rassuré, d'autant que je savais que je ne n'étais pas encore sorti d'affaire.

- Ton nom est bien Newton E256 ?

J'acquiesçai d'un petit hochement de tête alors qu'elle écrivait quelque chose à toute vitesse sur sa tablette souple. Enfin, oui, c'était bien mon nom officiel. Pour ma famille et mes très rares amis, j'étais simplement Newt. Quand j'étais petit, je ne comprenais pas pourquoi tout le monde y rajoutait une syllabe. J'avais beau leur répéter que je m'appelais Newt, ça n'avait jamais rien changé. J'essayai de jeter un petit coup d'œil à ce que la jeune femme notait, mais elle éteignit l'écran avant que j'aie pu déchiffrer quoi que ce soit.

- As-tu des problèmes de sommeil, ces derniers temps ? demanda-t-elle très gentiment.

J'hésitai, avant de choisir de dire la vérité. En partie tout du moins. Elle ne me croirait pas autrement, et l'enquête risquerait de se poursuivre.

- Oui... Enfin, j'ai un peu de mal à m'endormir. Je rêve... de ma mère.

Cette partie était un mensonge éhonté, mais qu'elle parut croire puisque son regard s'adoucit aussitôt. J'avais envie de me gifler pour avoir osé dire une chose pareille alors que je ne me souvenais jamais de mes songes après mon réveil. Maman n'avait absolument rien à voir là-dedans, mais je n'avais pas le choix si je voulais m'en sortir. C'était ce qu'elle aurait voulu de moi, c'était certain. Elle était pragmatique et réaliste, ma mère.

- C'est le souvenir de sa mort qui te hante ?

Je frissonnai à l'entente du mot trop violent pour ma sensibilité sur ce sujet.

- Je... Oui.

Mort, ils en avaient de bonnes, eux. Je ne l'avais pas vue mourir. Seulement se faire embarquer par l'armée quand je n'avais que huit ans.

Bon, je mentirais en disant que je n'avais pas été traumatisé. Au début, je croyais même que le gouvernement était responsable. Puis j'ai compris qu'il s'agissait de la Marque.

Quand celle-ci apparaît, vous pouvez être sûr que vous n'en avez plus pour bien longtemps.

Pour ma mère, ça avait duré une semaine entière. À cause des barrages sur chaque route afin de dénicher les Marqués, et qui l'empêchaient de sortir, elle est restée tout ce temps enfermée dans son labo avec moi. Puis elle avait été détectée pour comportement déviant à cause de sa trop longue absence à son travail, les Officiels étaient venus, avaient vu son poignet et l'avaient séparée de moi. Je les avais longtemps haï pour ça. Mais ce n'était pas leur faute. Ce qui arrivait aux Marqués était trop dangereux pour la société.

- Newton ?

Je clignai des yeux et reportai mon attention sur la jeune infirmière.

- Oui ?

- Je vais te prescrire des médicaments pour t'aider à dormir.

Ce n'était pas très étonnant. Elle me tendit un sachet blanc, sans me lâcher des yeux. Je le pris, un peu gêné. Mais qu'est-ce qu'elle avait à me fixer comme ça ? Et c'était moi qui était censé avoir un comportement déviant...

Je me levai et lui demandai si c'était tout. Elle acquiesça, j'avançai donc jusqu'à la porte, mais alors que ma main moite n'avait pas encore appuyé sur la poignée, je l'entendis qui me rappelait.

- Je m'appelle Alice.

Je me retournai vers elle, surpris. Ce n'était absolument pas correct de donner ainsi son identité, particulièrement quand on travaillait pour le gouvernement. La jeune femme me fixait toujours, l'air impassible. Secouant la tête pour reprendre mes esprits, je sortis. Cependant, juste avant que la porte ne se ferme derrière moi, elle prononça une dernière phrase qui malgré son ton joyeux fit rater un battement à mon cœur déjà trop fébrile.

- Bonne journée, Newt.

Le battant blanc se remit à sa place avec un petit clic alors que je me figeai, la peur refaisant brusquement surface. Personne d'officiel n'utilisait jamais mon surnom...

J'hésitai à retourner demander des explications. Un peu trop longtemps, puisqu'un homme en blouse eut le temps de venir me trouver pour me raccompagner sans un mot. Je n'avais plus d'autre choix que de le suivre.

Après tout, j'avais peut-être simplement mal entendu la dernière syllabe de mon nom. C'est ce dont je tâchais de me convaincre alors que je me retrouvais de nouveau dans les larges corridors de l'Académie.

Je n'avais pas encore compris que comme tout le monde le disait si bien, dans ma société le hasard n'existait pas. Ce que je ne savais pas encore, était que tout un pan de ma vie venait de tourner sans que je ne m'en rende compte.

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AFleurDeMot

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