Chapitre 3
"Tes cours commencent à 8h30, ne soit pas en retard."
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Je m'étais réveillée très en avance. Il était seulement 5h00 du matin et je n'arrivais plus à trouver le sommeil. Parfois, il m'arrivait que je sois tellement excitée que j'avais du mal à dormir correctement la nuit.
Aujourd'hui faisait parti de ces jours-là. Je me décidai donc à aller prendre une douche. Il ne devait pas y avoir beaucoup de monde à cette heure-là.
Je pris dans mon armoire une serviette et un uniforme qui se composait d'une jupe, d'une chemise, d'une veste et d'une cravate aux couleurs du lycée, soit bleu marine et blanc, appartenant tous au lycée.
Aujourd'hui était mon premier jour de cours dans l'école Preston. Cela me faisait un peu peur et j'avais la boule au ventre, mais me dire que je connaissais déjà des élèves me rassurait.
Je pénétrai dans les douches communes. C'était grand. Il y avait, à droite, les cabines de douches séparées par des murs et fermées par des rideaux, et à gauche se trouvaient des toilettes ainsi que des lavabos.
Je rentrai dans la première cabine de douche et refermai le rideau derrière moi. Je laissai alors l'eau chaude couler le long de mon corps. Cette sensation me procurait toujours un bien fou. Ça me permettait de détendre tous mes muscles.
Une fois finie et retournée dans ma chambre, voyant qu'il me restait encore une heure avant l'ouverture du réfectoire, je décidai de lire le règlement toujours posé sur le bureau. J'ouvris soigneusement l'enveloppe et j'en sortis les multitudes de feuilles qui se trouvaient à l'intérieur.
"Bon sang, il doit y avoir des milliers de règles dans cet établissement ! Me retrouverai-je dans une prison !?" pensai-je.
Règle numéro 1 :
Toute technologie est interdite dans l'enceinte de l'établissement si vous êtes tentés d'en utiliser, vous serez renvoyés sur le champ.
Règle numéro 2 :
Aucun retard n'est accepté. Si vous en accumulez trop, nous serons dans l'obligation de vous exclure.
Règle numéro 3 :
Vous devez respecter les couvres-feu, si quelqu'un est surpris à enfreindre cette règle, il sera renvoyé chez lui.
Les règles se succédaient les unes après les autres enlevant à chaque fois une partie de ma liberté. Nous ne pouvions même pas quitter les murs de cet établissement !
J'étais bel et bien dans une prison. Chaque faute était puni par une expulsion définitive. Il allait falloir que je me tienne à carreaux si je voulais rester étudier ici.
L'école était stricte, ce qui n'était pas étonnant étant donné leur bon niveau scolaire.
Carter, Armande, Tegan, Coraline et Aymeric avaient réussi à tenir le coup. Je devrai pouvoir y arriver aussi ! Il n'y avait pas d'autre solution de toute façon, il fallait que je réussisse ! J'allais être une fille modèle.
Je décidai de sortir de ma chambre pour aller au réfectoire quinze minutes en avance. Je marchai le long du couloir, je voyais des filles aller et venir des douches communes. J'avais bien fait de prendre ma douche en avance.
Je descendis les escaliers le plus lentement que je pouvais. Une fois en bas, je me dirigeai vers la salle à manger lorsque j'entendis une douce mélodie jouée au piano sortir du foyer.
Sachant que j'étais en avance, je décidai d'aller écouter ce magnifique pianiste. Lorsque ma tête dépassa la porte, à mon grand étonnement, je vis Carter assis en face de l'instrument.
À la fin du morceau, il tourna la tête vers moi et le premier réflexe que j'eus, fut de me cacher derrière la porte. Trouvant ça stupide après réflexion, je sortis de ma cachette et je le rejoignis.
- Pourquoi tu n'as pas dit que tu jouais du piano aussi hier ?
- Personne ne le sait, dit-il en haussant les épaules. Alors je te prierai de ne rien dire. Je ne joue que très tôt le matin.
Je hochai simplement la tête. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait garder ça secret, il jouait très bien.
- On va manger ? me demanda-t-il.
Je hochai une nouvelle fois la tête. À croire que j'avais perdu ma langue. Il se leva et partit au réfectoire qui était maintenant ouvert. Je le suivis.
On s'assit à la même table que la veille. Tegan était déjà là, il dormait encore à moitié. Il avait l'air de s'être réveillé en retard. Sa chemise était mal boutonnée et il n'était pas coiffé.
- Eh mon vieux, on se réveille ! cria Carter en lui donnant une grosse tape dans le dos.
Tegan sursauta et nous salua. Les autres nous rejoignirent petit à petit. Les serveurs arrivèrent et nous servirent à chacun une grosse tasse de chocolat chaud qui avait l'air délicieux.
- Qui vient avec moi chercher à manger au buffet ? demanda Armande.
Les gens se levèrent pour aller chercher différents aliments au buffet se trouvant au milieu de la pièce. Il était immense !
Il y avait des tartines ainsi que des paniers remplis de petits pots de beurre et de confiture. Il y avait aussi des œufs cuisinés de toute les façons, du bacon, des saucisses, une grande variété de fruits, ...
C'était le petit déjeuner le plus garni que j'eus manger de toute ma vie ! Je ne pourrai plus manger pendant au moins une semaine après tout ce que je venais d'ingurgiter !
Après ce copieux repas, chacun retourna dans sa chambre. Armande vint toquer à ma porte quelques minutes plus tard pour me donner mon emploi du temps.
- Pourquoi c'est toi qui me le donne et non pas le directeur ?
- Je suis une des représentantes de l'école. Je suis comme une déléguée alors je me charge de certaines tâches. Tes affaires de cours se trouvent sur cette étagère.
Elle pointa du doigt la petite étagère suspendue qui se trouvait au-dessus de mon bureau.
- Tes cours commencent à 8h30, ne sois pas en retard.
Armande sortit de ma chambre sur cette phrase. Je jetai un bref coup d'œil à mon emploi du temps. Il était plutôt rempli à vu d'oeil. Je commençais par français.
Je pris les cahiers nécessaires ainsi que des stylos et je me dirigeai vers les salles de cours. Je descendis les escaliers et je marchai le long du couloir. Une porte menait à l'extérieur, je voyais des élèves l'emprunter.
Les cours se passaient dans l'autre bâtiment que j'avais vu en arrivant et dont m'avait parlé le directeur la veille. J'empruntai ce petit chemin couvert qui menait à l'autre immeuble.
D'un côté je voyais l'entrée que j'avais vu la veille avec les parterres de fleurs, le grand bassin ainsi que les allées en gravier, et de l'autre côté, c'était un terrain vaste avec de la pelouse qui ensuite gagnait la forêt.
Ça devait être agréable de se poser ici en été, lorsqu'il faisait plus chaud. Il faudra que je tente quand les températures seront plus élevées.
Une fois dans le bâtiment, je regardai le numéro des salles en essayant de me retrouver dans ce labyrinthe de couloirs. Au bout de plusieurs minutes, je trouvais la salle où j'avais cours. J'entrai donc et je découvris des tables installées de façon à former un carré. Une jeune femme m'accueillit alors.
- Bonjour, tu dois être la nouvelle, Alyssia. Je me présente, je suis Julia Cerriani, mais appelle moi juste Julia, je serai ta professeur de français durant cette année. Je te laisse t'installer.
Je la remerciai et je m'installai à une table. Des élèves étaient déjà là, je ne les connaissais pas mais j'avais aperçu certains d'entre eux dans l'autre bâtiment. La sonnerie retentit. Le cours allait commencer.
La professeur se plaça au milieu du carré et elle nous parla des différents auteurs du mouvement réaliste. Elle avait une façon de s'exprimer qui captivait tous les élèves. L'heure passa à vitesse grand V. Les cours s'enchaînèrent un à un sans que je ne vois le temps passer.
C'était la première journée et j'étais déjà chargée de devoirs. Il ne fallait pas que je prenne de retard sinon je me noierai très vite dans tout ce travail. Lorsque j'eus fini les cours, je partis immédiatement à la bibliothèque pour faire le maximum de rédactions demandées.
J'ouvris la porte de la salle et je restai bouche bée devant l'immensité de la pièce. Lorsque j'y pénétrai et que je refermai la porte derrière moi, j'avais l'impression d'être dans une autre dimension.
Les étagères étaient faites de bois et montaient jusqu'au plafond. Elles étaient toutes pleines à craquer. Les livres paraissaient très anciens, c'était comme si c'était la première édition qui se trouvaient sur ces étagères.
Des tables étaient disposées ici et là pour permettre aux élèves de travailler. Un silence de mort régnait dans la pièce. J'aperçus dans un coin, la bibliothécaire assise à son bureau. Comme je pensais que je viendrai souvent ici, je décidai de me présenter.
- Bonjour, je suis la nouvelle, Alyssia Piétrowiak.
- Enchantée ! Moi c'est Rosalie Menzgel. Bienvenue à Preston.
Elle avait l'air assez débordante d'énergie. Après une brève conversation, je partis m'asseoir à une table libre.
Je faisais, devoir sur devoir, j'enchaînais bouquin sur bouquin. Je me demandai même comment je faisais pour ne pas faire de pause.
J'étais obligée de faire mes recherches sur les livres de la bibliothèque, comme à l'ancienne, étant donné qu'il n'y avait ni d'ordinateur, ni de téléphone pour accéder à internet.
J'étais tellement plonger dans le travail que je ne vis pas l'heure du dîner arriver. J'étais en retard et il était trop tard pour attendre les serveurs : ils étaient déjà passés.
Je rangeai mes affaires en vitesse et partis de ce monde merveilleux. Devant les portes du réfectoire, je prenais une grande inspiration puis je les ouvris discrètement.
Je me baissai, dans l'espoir que les professeurs, assis à la table située tout au fond de la pièce, ne me verraient pas. J'atteignis la table où se trouvaient mes nouveaux amis saine et sauve.
- Tu étais où ? Pourquoi tu es en retard ? me demanda Coraline.
- J'étais à la bibliothèque, je faisais mes devoirs. C'est fou tout ce qu'ils donnent les professeurs !
- Tu ne dois pas être très habituée, mais ici, ça a toujours été comme ça, m'informa Aymeric. Tu vas vite t'y habituer une fois que tu auras trouvé ta méthode de travail.
Dans ma tête, ma liberté s'envola encore un petit peu. Je n'aurai désormais plus de temps libre, ou presque plus.
Le repas se passait correctement, et comme la veille, lorsque on eut fini, on se dirigea vers le foyer. On prit les mêmes places que la veille. Nous étions en train de parler de tout et de n'importe quoi jusqu'à ce que Aymeric me demande :
- Alyssia, tu as eu de la famille qui est venue dans cette école avant toi, comme tes parents par exemple ?
- Non, pas que je sache, lui avais-je répondu. Je n'ai jamais entendu parler de cette école avant la lettre. Mais je n'ai jamais connu mon père, peut-être que lui était ici.
- Une lettre ? Elle disait quoi ? Quel était le nom de ton père ?
Les questions se succédaient les unes après les autres sans que je ne comprenne pourquoi tout cela les intéressaient. Ils attendaient tous ma réponse alors je me contentais de leur répondre.
- J'ai reçu une lettre du lycée, une lettre d'inscription, j'ai lu les papiers qui étaient à l'intérieur et j'ai rempli le bulletin. Et pour ce qui est de mon père, je n'ai pas la moindre idée de son identité. Pourquoi vous voulez savoir ça ?
- Sinon ça vous tente un jeu de carte ? proposa Armande, pour changer totalement de sujet.
Les autres approuvèrent d'un signe de tête et Armande partit chercher un paquet de cartes. Je les regardais un à un. Armande. Tegan. Carter. Coraline. Aymeric. Personne ne me regardait, chacun faisant semblant d'avoir le regard attiré ailleurs. Qu'est-ce qu'il se passait ici ?
Un homme vint crier ''couvre-feu''. Je savais alors qu'il était 22h00. La pièce se vida rapidement et chacun monta dans les dortoirs.
Je rentrai dans ma chambre, mis mon pyjama et m'allongeai sur le lit. Je regardai par la lucarne. Le ciel était dégagé et on voyait chaque détail du jardin du lycée grâce à la lumière de la Lune.
Je voyais le côté où il y avait un immense terrain de pelouse. Derrière ce terrain, je pus voir d'énormes arbres. C'était la forêt que j'avais partiellement ce matin. Je ne l'imaginais pas aussi épaisse. Appartenait-elle à l'établissement ?
Je sombrai petit à petit dans le sommeil. Demain sera une journée similaire à celle-ci, remplie de travail, et je devrais être d'attaque.
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