Chapitre 19
Ace ne comprenait pas ce qu'elle voyait. Face à elle, des milliers de pirates débarquaient sur la place, tandis qu'un navire s'éclatait sur le parvis dévoilant une silhouette qu'elle connaissait par cœur. Elle les reconnaissait pratiquement tous. Il y avait son oncle, Rayleigh Silver. Il venait d'être rejoint par Luffy, qui s'extirpait des restes du feu navire marine volant. Derrière lui, s'approchant, se tenait les quatre Yonkou marchant côte à côte. Derrière eux, leur équipage, des alliés à eux et bien d'autres encore.
Ace connaissait tous les pavillons présents, pour avoir déjà travaillé avec ces pirates-là. Elle ne put retenir une larme couler le long de sa joue. Elle n'aurait jamais imaginé voir des gens venir pour elle. S'était totalement inconcevable. Personne ne l'appréciait. Elle n'était qu'un poids pour ce monde, elle ferait mieux de mourir.
Elle voulut leur crier de partir, mais son hurlement se coinça dans sa gorge à cause de l'émotion. Elle ne put qu'observer sa famille, ses amis, les siens, s'approcher lentement.
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Marco s'était éclipsé juste avant la plongée dans les eaux. Il avait laissé la barre à son second et avait décollé alors que l'eau se refermait autour d'eux. Il avait quitté la bulle alors que le navire était totalement immergé. Pendant une seconde il s'était retrouvé sous les flots, ses pouvoirs disparaissant. Heureusement, sa vitesse lui permit de traverser le mètre et de retrouver la surface. Fatigué mais convaincu de son choix, Marco s'était élancé dans le ciel, délaissant les vaisseaux.
Il avait volé longtemps, épuisant ses forces, mais il avait fini par arriver à Marin Ford. Là, il s'était posé sur le toit du bâtiment et avait veillé. Il avait veillé toute la nuit et toute la matinée, dans l'attente de l'arrivée d'Ace.
Au pied de l'échafaud, une foule s'amoncelait, témoignant de la grandeur de l'événement. Sengoku n'était pas fou, il avait prévu quelque chose, même s'il ne savait pas quoi. L'exécution de la princesse des pirates ne se déroulerait pas sans vague.
Avec douleur, il la vit avancer, se faisant pratiquement trainer par ses bourreaux. Son cœur se serra à cette constatation. La jeune femme qu'il connaissait était pleine de vie, forte et indépendante. Là, elle semblait avoir abandonnée.
Il la regarda avec douleur monter et faire face à la foule. Soudain, il sentit quelque chose changer, Ace avait changé. Elle venait de se redresser, comme s'il venait de se passer un événement important. Du haut de son perchoir, Marco sourit. Elle était là, la pièce pouvait enfin reprendre. Cet acte serait le dernier de cette comédie, mais le premier de leur vie. Il ne la laisserait plus partir, qu'importe l'avenir.
Quand Sengoku prit la parole, il décolla, s'élançant dans le ciel. Il ne ressentait plus la fatigue, juste de l'euphorie et du courage. Tournoyant autour de la place, il attendit son heure, la partie venait simplement de commencer et tous les protagonistes n'étaient pas encore arrivés.
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Thatch et Haruta regardèrent avec appréhension Marco décoller. Au dernier moment, il avait abandonné son poste, chose qui ne lui arrivait jamais. Les deux capitaines soupirèrent et se dirigèrent vers leur père, pour faire un rapport de la situation.
Edward Newgate avait vu son fils décoller au dernier moment. Pendant une seconde, son cœur se serra de peur, mais il se reprit bien vite. Marco était fort, il savait se débrouiller. L'homme le plus fort du monde jeta un regard au gouvernail, vérifiant au passage la trajectoire, mais le navire était entre de bonnes mains. A côté de lui, Silver Rayleigh soupira et marmonna :
- Je préfère te prévenir à l'avance, si ton second fait du mal à ma fille, je le tue.
- De ce que j'ai vu, elle s'en occupera elle-même.
Un petit sourire étira les lèvres du Mei-Ô, tandis que l'inquiétude le rongeait. Il espérait être là à temps et que les geôliers de sa fille de cœur ne l'aient pas trop amoché. Malgré sa force, il connaissait sa faiblesse. Mais il croyait en elle, elle était le feu. Même si l'incendie était maîtrisé un jour, il pouvait repartir dès le lendemain, plus fort et plus vorace que jamais à la moindre étincelle. Le Mei-Ô sourit dangereusement, faisant frissonner de nombreux pirates, il serait cette étincelle-là, il prouverait au monde la force de la liberté.
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Sengoku resta pétrifié face à l'avancée des pirates. Il ne comprenait pas comment cela avait pu se produire. En moins d'une minute, la place venait d'être envahie. Tout avait été prévu au millimètre près. Il ressentait désormais la peur. Face à lui se dressait les plus grands pirates de la génération. C'était totalement inconcevable. Jetant un coup d'œil à sa captive, il remarqua son air surprit, elle ne semblait pas savoir que des pirates viendraient pour elle.
Reportant son attention vers l'avancée, Sengoku hésitait sur la marche à suivre. Il avait le pouvoir de déclencher une guerre entre ses mains. Il n'avait que deux solutions possibles, la confrontation ou la soumission. Mais qu'importe le choix, pour la première fois de sa vie, il ne croyait pas en la victoire de la marine. Les quatre Yonkou étaient là, alliés, prêt à se battre. Il y avait aussi le Mei-Ô, devant toujours être aussi redoutable. Enfin, complétant le tableau, le rookie Monkey D Luffy, l'étoile montante de la piraterie. Pour beaucoup, ils n'étaient que des noms sur des affiches, des noms dans des légendes, des êtres enjolivés. Mais lui connaissait la vérité. La plus grande force d'un pirate est sa conviction et ceux-là n'en manquait pas. Ils avaient chacun le pouvoir de déplacer les montagnes et ensemble pouvaient changer le monde.
Sengoku observa la situation et le calme l'envahi brusquement. Il ne pouvait pas laisser les pirates gagner. Même si toutes les personnes présentes devaient mourir, il ne pouvait les laisser avoir ce qu'ils voulaient. La défaite n'était pas en option. Discrètement, il se tourna vers les deux bourreaux et leur fit un signe de tête. Les hommes comprirent et se mirent en position, croisant leur lame autour du cou d'Ace. Il se tourna vers la foule et leva la main, faisant s'arrêter les pirates. Tous le regardaient. Savourant son pouvoir, Sengoku s'exclama d'une voix forte qui traversa la place :
- Venez donc la chercher.
Et il baissa la main.
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