CHAPITRE 3 : LES PREMIERS PAS DANS LA CAGE DORÉE
Les premiers jours après le mariage furent étranges et difficiles pour Léna. La maison était immense et pleine de pièces somptueusement décorées, mais elle se sentait comme une étrangère dans un palais doré. Chaque matin, elle se réveillait seule dans sa chambre luxueuse, Alexandre ayant décrété qu'ils ne partageraient pas le même lit. Cette séparation physique lui apportait un étrange réconfort, mais ne dissipait pas la tension omniprésente.
Un matin, alors qu'elle descendait les escaliers pour le petit-déjeuner, elle entendit des voix provenant du salon. En approchant, elle reconnut celle d'Alexandre, grave et autoritaire, ainsi qu'une voix féminine, douce mais ferme. Poussée par la curiosité, elle se glissa discrètement derrière la porte entrouverte.
— Alexandre, ce n'est pas juste envers elle, disait la voix féminine.
— Margaux, je fais ce qui doit être fait, répondit Alexandre. Il n'y a pas d'autre solution.
Léna se figea. Qui était cette Margaux ? Était-ce une ex-petite amie ou une femme d'affaires avec qui Alexandre travaillait étroitement ?
— Et si elle se rebelle ? continua Margaux. Tu sais bien que Léna n'acceptera pas facilement cette situation.
— Elle finira par comprendre, dit Alexandre d'un ton catégorique. Et en attendant, je m'assurerai qu'elle ne manque de rien.
Léna recula silencieusement et se dirigea vers la salle à manger où Hélène, la gouvernante, l'attendait avec un sourire bienveillant.
— Bonjour, madame. J'espère que vous avez bien dormi.
— Bonjour, Hélène. Oui, merci, répondit Léna, même si elle mentait un peu.
Hélène l'invita à s'asseoir et commença à lui servir le petit-déjeuner.
— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le dire, ajouta Hélène avec une sincérité touchante.
— Merci, Hélène. Vous êtes très aimable.
Pendant qu'elle mangeait, Léna réfléchissait à ce qu'elle avait entendu. Margaux semblait être une personne qui connaissait bien Alexandre et qui se souciait d'elle. Mais pourquoi Alexandre agissait-il de manière si impitoyable ? Léna se promit de découvrir la vérité.
Après le petit-déjeuner, elle décida de se rendre dans le jardin pour profiter du soleil et réfléchir. Les jardins étaient magnifiquement entretenus, avec des fleurs colorées et des allées sinueuses. Elle s'installa sur un banc près d'une fontaine, laissant ses pensées dériver.
Quelques minutes plus tard, Alexandre apparut, marchant d'un pas déterminé vers elle. Il s'assit à côté d'elle sans dire un mot pendant quelques instants, puis il brisa le silence.
— Comment te sens-tu ce matin ?
Léna le regarda, cherchant à lire dans ses yeux.
— Comme une prisonnière dans une cage dorée, répondit-elle sans détour.
Alexandre soupira, croisant ses bras sur sa poitrine.
— Je comprends que ce soit difficile pour toi. Mais tu dois savoir que je fais tout cela pour une raison.
— Et quelle est cette raison ? demanda Léna avec défi.
Alexandre la fixa, ses yeux durs comme l'acier.
— La sécurité de ta famille et la mienne. Ce mariage est plus qu'un simple contrat financier. Il y a des enjeux que tu ne peux pas comprendre pour l'instant.
Léna sentit sa frustration monter.
— Alors explique-moi, Alexandre ! Comment suis-je censée comprendre si tu ne me dis rien ?
Il resta silencieux un moment, comme s'il pesait ses mots.
— Il y a des gens qui veulent nuire à ma famille, dit-il enfin. Des ennemis puissants. Ce mariage est une alliance stratégique pour protéger nos intérêts. Et... pour te protéger, toi aussi.
Léna le regarda, surprise.
— Me protéger ? De quoi ?
Alexandre se leva, regardant au loin.
— De tout ce qui pourrait t'arriver si je n'étais pas là pour te surveiller. Crois-moi, Léna, il y a des choses que tu ne veux pas savoir.
Elle se leva à son tour, le regardant droit dans les yeux.
— Peut-être, mais j'ai le droit de savoir ce qui se passe dans ma propre vie. Si tu veux que ce mariage fonctionne, tu dois être honnête avec moi.
Alexandre la fixa, un léger sourire en coin.
— Très bien, Léna. Je te dirai tout ce que tu veux savoir. Mais à une condition.
— Laquelle ? demanda-t-elle, méfiante.
— Que tu t'engages à rester à mes côtés, quoi qu'il arrive. Que tu acceptes de jouer le jeu, pour le bien de nos familles.
Léna hésita. Elle savait qu'accepter cette condition signifiait abandonner une part de sa liberté. Mais elle voulait des réponses, et c'était peut-être le seul moyen de les obtenir.
— D'accord, dit-elle finalement. Je jouerai le jeu. Mais tu dois me promettre d'être honnête avec moi.
Alexandre hocha la tête.
— C'est un marché conclu.
Ils retournèrent à l'intérieur, où Margaux les attendait. Elle sourit en voyant Léna.
— Bonjour, Léna. Je suis Margaux, la cousine d'Alexandre.
Léna se sentit légèrement soulagée de savoir que Margaux faisait partie de la famille et non une rivale potentielle.
— Bonjour, Margaux. Enchantée de vous rencontrer.
Margaux la prit par le bras, l'entraînant vers le salon.
— Viens, nous avons beaucoup à discuter.
Léna se laissa guider, curieuse de ce que Margaux avait à lui dire. Une fois installées, Margaux prit la parole.
— Léna, je sais que tout cela est très déroutant pour toi. Mais tu dois comprendre qu'Alexandre fait tout ce qu'il peut pour protéger les siens. Il a toujours été très protecteur.
Léna hocha la tête, reconnaissant une certaine sincérité dans les mots de Margaux.
— Merci, Margaux. Je vais essayer de comprendre.
Margaux lui sourit, lui prenant la main.
— Tu n'es pas seule dans cette histoire, Léna. Nous sommes une famille maintenant, et nous devons nous soutenir.
Léna sentit une chaleur réconfortante envahir son cœur. Peut-être que tout n'était pas aussi sombre qu'il n'y paraissait. Elle avait encore beaucoup à apprendre et à découvrir, mais elle savait qu'elle n'était pas seule. Elle se promit de rester forte et de trouver sa place dans ce nouvel environnement, même si cela signifiait jouer le jeu d'Alexandre pour le moment.
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