CHAPITRE 26 : AFFRONTEMENTS ( DERNIÈRE PARTIE)
Les semaines s’étaient écoulées depuis l'arrestation de l'homme qui avait orchestré tant de douleurs dans leurs vies : le père de Léna. Le réseau de corruption qu'il avait bâti s’effondrait peu à peu, laissant derrière lui des éclats de vérité brutale, de trahison et de cicatrices. Mais malgré ce soulagement apparent, Léna se sentait toujours piégée, comme un oiseau blessé qui n'avait pas encore retrouvé ses ailes.
Au manoir, l’atmosphère oscillait entre calme et tension. Alexandre restait attentif à Léna, tout en s’occupant des nombreuses affaires laissées en friche depuis le début de cette tourmente. Chaque jour, il prenait soin de lui montrer qu’il était là, présent pour elle, prêt à l’écouter. Cependant, Léna demeurait silencieuse, emmurée dans sa douleur, jusqu’au jour où elle comprit que la seule façon de se libérer était de l’affronter une dernière fois : son père.
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Confrontation au Tribunal
La veille de l'audience finale, Alexandre trouva Léna dans leur chambre, debout devant le miroir, perdue dans ses pensées. Elle portait une robe noire simple, mais élégante, qui renforçait l’intensité de son regard. Elle se tourna vers lui, le cœur lourd, mais résolu.
— Je veux y aller seule, murmura-t-elle. Je dois le voir, pour comprendre... peut-être même obtenir des réponses.
Alexandre, bien qu’inquiet, hocha lentement la tête. Il comprenait son besoin de clore ce chapitre douloureux sans interférer.
— Je serai là pour toi, quoi qu'il arrive, dit-il, en glissant sa main dans la sienne. Tu n’as pas besoin de le faire seule.
Elle lui offrit un léger sourire avant de déposer un baiser doux sur sa joue. Puis, le matin venu, elle se rendit seule au tribunal, où l’homme qui avait autrefois incarné la figure paternelle, protectrice et aimante, attendait son procès.
Léna entra dans la salle d'audience, où les bancs étaient remplis de journalistes, de policiers et de figures de la société civile. L'ambiance était glaciale, chaque murmure se noyait dans le silence tendu qui précède l'inévitable. Lorsqu’elle aperçut son père, enchaîné, vêtu d'une combinaison grise de prisonnier, un frisson lui parcourut l’échine. Ce n’était plus l’homme qu’elle avait connu, mais une ombre de lui-même, un visage dénué d’empathie.
Le juge débuta l’audience en énonçant les accusations – fraude, extorsion, menaces et autres crimes. Léna restait droite, son regard perçant fixé sur son père. Quand ce fut enfin son tour de témoigner, elle se leva et s’avança vers la barre, l’estomac noué mais déterminée à aller jusqu’au bout.
Elle se tourna vers lui, ses mains tremblant légèrement.
— Pourquoi ? demanda-t-elle d’une voix qui vibrait d'émotion. Pourquoi m’avoir utilisée, manipulée ? Était-ce seulement pour le pouvoir ?
Son père leva les yeux, un rictus amer étirant ses lèvres.
— Léna… le pouvoir, c'est ce qui compte le plus dans ce monde, commença-t-il, sa voix glaciale tranchant dans l’air. J’ai fait ce que j’avais à faire pour survivre et pour bâtir un empire. Si tu t’es retrouvée dans cette histoire, c’est parce que tu as toujours été trop naïve.
Ces mots frappèrent Léna comme un coup de poing. Sa gorge se serra, mais elle refusa de détourner le regard. Elle méritait des explications, même si elles lui déchiraient le cœur.
— Trop naïve ? répéta-t-elle, les yeux embués. Peut-être. Mais jamais je n’aurais cru que mon propre père choisirait l’argent et le pouvoir au détriment de sa famille…
Un silence pesant s’installa dans la salle, chacun sentant la gravité de l’instant. Finalement, son père détourna les yeux, comme incapable de soutenir la profondeur du regard de sa fille. Léna, quant à elle, réalisa que cette confrontation ne lui apporterait pas la paix, mais elle sentit tout de même une étrange légèreté l’envahir.
Elle s’éloigna lentement, sans un mot de plus. Elle avait fait face à ses démons, et malgré l'absence de rédemption, elle se sentait prête à tourner la page.
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Le Retour au Manoir et la Paix Retrouvée
De retour au manoir, Alexandre l'attendait dans le jardin. À la vue de Léna, il se précipita vers elle et l’entoura de ses bras sans poser de questions. Ils restèrent ainsi, enveloppés dans un silence apaisant, laissant leurs cœurs s'exprimer à travers les battements synchronisés de leurs poitrines.
— C’est terminé, murmura-t-elle finalement. Tout est fini.
Alexandre lui caressa tendrement les cheveux, déposant un baiser sur son front.
— Nous avons traversé des épreuves terribles, mais regarde-nous maintenant… plus forts, plus unis.
Léna leva les yeux vers lui, et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit une lueur d’espoir renaître. Ce qu'ils avaient traversé les avait changés, profondément. Ils n’étaient plus les mêmes, mais peut-être que cela n’était pas une mauvaise chose.
Ils décidèrent de s’éloigner du manoir pour un moment. Ensemble, ils planifièrent un voyage vers la côte, loin de tout, loin des souvenirs oppressants qui hantaient encore certaines pièces de la maison. Ils partirent peu de temps après, un soir de début d'été, laissant derrière eux les ombres et le poids du passé.
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L'Aube d'une Nouvelle Vie
Arrivés sur la côte, dans un petit village pittoresque, Léna et Alexandre se retrouvèrent enfin en paix, baignés par l’air marin et les chants d’oiseaux. Chaque matin, ils marchaient le long de la plage, main dans la main, laissant leurs pas se mêler au rythme des vagues. Les blessures, bien qu’encore fraîches, semblaient peu à peu cicatriser sous l’effet des instants simples et précieux qu’ils partageaient.
Un soir, alors qu’ils contemplaient un coucher de soleil aux couleurs flamboyantes, Alexandre se tourna vers Léna, son regard brûlant d'une intensité nouvelle.
— Léna… commença-t-il doucement, je sais que tout cela a été difficile pour nous. Mais chaque instant passé avec toi a été un rappel de ce que signifie vraiment l’amour, et la force qu’il peut nous donner.
Elle le regarda, émue, sentant son cœur battre plus fort.
— J’ai toujours pensé que cet amour était un contrat, un arrangement… mais aujourd'hui, je sais que c'est bien plus que ça. Je ne veux pas seulement passer ma vie avec toi, Léna, je veux la construire, la rêver, et la vivre avec toi.
Les yeux embués, Léna lui prit les mains.
— Moi aussi, Alexandre… malgré tout, c’est avec toi que je veux avancer.
Ils s’étreignirent sous la lumière dorée du crépuscule, leur étreinte symbolisant un engagement sincère, cette fois sans contrainte, sans peur. Leur amour avait survécu aux tempêtes et aux trahisons, et il était devenu un phare pour les guider dans la nuit.
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FIN
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