CHAPITRE 25 : AFFRONTEMENTS (GRAND FINAL PARTIE 1)
L’air était lourd de tension, et chaque seconde qui s'écoulait semblait ralentir le temps. Alexandre restait figé, son regard rivé sur le père de Léna, un homme qu’il croyait être un allié, un homme qu’il pensait vouloir le bien de sa propre fille. Et pourtant, la vérité venait de le frapper comme un coup de poing en plein cœur : tout n’avait été qu’une mascarade soigneusement orchestrée par cet homme calculateur.
— Pourquoi ? murmura Alexandre, la voix rauque, à la fois choqué et enragé.
Le père de Léna esquissa un sourire narquois en se levant de son siège, s'avançant vers Alexandre comme s’il n’y avait aucune menace dans la pièce. Chaque pas résonnait dans le silence oppressant du bâtiment.
— Pourquoi ? Alexandre, tu es encore plus naïf que je ne le pensais, répondit-il en croisant les bras. Le monde dans lequel nous vivons ne laisse pas de place pour la faiblesse. Chaque mouvement est calculé, chaque décision prise dans l’ombre. J’ai fait ce qui était nécessaire pour survivre, pour prospérer. Et si cela implique d’utiliser ma propre fille, alors soit. Léna… n’était qu’une pièce dans un jeu bien plus grand.
Les mots froids et sans émotion du père de Léna frappèrent Alexandre comme une lame. Comment un père pouvait-il parler de sa fille de cette manière ? Comment pouvait-il la réduire à une simple pièce dans un échiquier où chaque coup était calculé pour le profit personnel ?
— Elle est votre fille ! hurla Alexandre, incapable de contenir sa colère plus longtemps. Comment pouvez-vous être aussi insensible ? Elle vous aimait… Elle croyait en vous !
Un éclat de colère traversa brièvement le regard du père de Léna, mais il le dissimula rapidement derrière une façade d’arrogance.
— L’amour est un luxe que je ne peux me permettre, répliqua-t-il froidement. J’ai sacrifié des choses bien plus importantes pour arriver où je suis. L’amour, l’affection… tout cela n’est que faiblesse. Ce mariage, cette alliance… c’était la seule option pour assurer notre avenir. Et tu as été utile, Alexandre, très utile.
Alexandre se sentit défaillir sous le poids de la trahison. Il avait cru protéger Léna, la sauver d’une vie de danger, mais en réalité, il avait été manipulé depuis le début. Son amour pour elle, ses actions, n’avaient servi qu’à nourrir les ambitions malveillantes de cet homme. Mais s’il y avait bien une chose qu’Alexandre ne tolérerait jamais, c’était qu’on fasse du mal à Léna.
— Vous avez fait une erreur, gronda Alexandre, ses poings serrés à s’en faire blanchir les jointures. Vous pensiez que je resterais docile, que je jouerais votre jeu sans rien dire. Mais je ne laisserai pas Léna payer pour vos crimes.
Le père de Léna éclata de rire, un rire froid et méprisant qui résonna dans la pièce vide.
— Et que comptes-tu faire, Alexandre ? Tu crois vraiment pouvoir changer les règles de ce jeu ? Tu n’es rien de plus qu’un enfant dans un monde d’adultes.
Alexandre sentit la rage bouillonner en lui. Il avait envie de frapper cet homme, de lui faire regretter chaque mot qu’il venait de prononcer, mais il savait que la violence ne résoudrait rien. Pour Léna, il devait garder la tête froide, réfléchir à la meilleure manière de la sauver de ce piège infernal.
— Ce jeu est loin d’être terminé, répondit Alexandre en serrant les dents. Vous ne savez pas à quel point vous m’avez sous-estimé.
Le père de Léna haussa un sourcil, intrigué par la réponse de son interlocuteur.
— Ah oui ? Et que comptes-tu faire ? Prendre les armes et me renverser ? Ou vas-tu essayer de convaincre Léna de se retourner contre moi ? Crois-moi, elle ne te suivra pas. Pas après tout ce que j’ai construit.
Alexandre ne répondit pas. Il n’avait pas besoin de prouver quoi que ce soit à cet homme. Il savait que Léna, malgré ses doutes, n’était pas aussi aveugle que son père le pensait. Elle découvrirait la vérité par elle-même, et lorsqu’elle le ferait, elle comprendrait que tout ce qu’Alexandre avait fait était pour la protéger.
Sans un mot de plus, Alexandre tourna les talons et quitta la pièce, laissant le père de Léna seul, son sourire narquois toujours présent sur son visage.
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Pendant ce temps, Léna était encore sous le choc de ce qu’elle avait découvert dans le bureau. Son esprit refusait d’accepter la vérité, mais chaque document, chaque ligne écrite sur ces papiers confirmait ce qu’elle redoutait : son père l’avait utilisée. Elle n’était qu’un pion dans un jeu bien plus grand qu’elle ne l’avait jamais imaginé. Et cela la terrifiait.
Elle marcha mécaniquement à travers les couloirs de la maison, ses pas résonnant faiblement dans l’obscurité. Elle se sentait perdue, trahie, comme si tout ce en quoi elle avait cru venait de s’effondrer sous ses pieds. Comment pouvait-elle continuer à croire en quoi que ce soit après ça ?
— Léna ?
La voix familière de Lucas la tira de ses pensées. Il se tenait là, à l’entrée du couloir, le visage grave.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être dans ta chambre, à l’abri.
Léna le regarda sans vraiment le voir, ses pensées encore embrouillées par les révélations. Elle ne répondit pas tout de suite, trop absorbée par ses propres tourments.
— Lucas, murmura-t-elle finalement, tu savais… tu savais que mon père était impliqué dans tout ça ?
Lucas cligna des yeux, visiblement pris de court par la question. Il hésita un instant avant de secouer la tête.
— Léna, je…
— Dis-moi la vérité, coupa-t-elle, sa voix tremblante de colère et de désespoir. Est-ce que tu savais que tout ce mariage, tout ce qui est arrivé… n’était qu’un plan de mon père ? Est-ce que tu savais que j’étais… qu’il m’utilisait comme une simple monnaie d’échange ?
Lucas baissa les yeux, visiblement mal à l’aise. Il savait que la vérité ferait mal, mais il ne pouvait plus continuer à mentir à Léna. Pas après tout ce qu’elle venait de découvrir.
— Oui, Léna. Je savais certaines choses. Mais je ne savais pas tout, je te le jure. Ton père… il a toujours été un homme difficile à cerner. Il a fait des choix que je ne comprends pas moi-même. Mais je te promets que tout ce que nous avons fait, tout ce que j’ai fait… c’était pour te protéger.
Léna recula, choquée par ses mots. Même Lucas, qu’elle considérait comme un allié, un ami, savait une partie de la vérité. Elle était seule dans ce cauchemar, piégée par des gens qui prétendaient vouloir son bien, mais qui n’étaient finalement que des marionnettes dans les mains de son père.
— Je ne peux plus faire confiance à personne, murmura-t-elle en secouant la tête.
— Léna, ce n’est pas ce que tu crois, tenta de la convaincre Lucas en s’approchant d’elle. Je suis de ton côté. Je l’ai toujours été.
Mais Léna recula encore, refusant de le laisser s’approcher. Elle se sentait trahie de tous les côtés, incapable de discerner la vérité du mensonge. Elle avait besoin de s’éloigner de tout ça, de réfléchir seule.
— Laisse-moi, dit-elle d’une voix plus ferme. J’ai besoin de temps.
Lucas la regarda avec une tristesse évidente, mais il respecta son souhait. Il la laissa partir, la voyant disparaître dans l’obscurité des couloirs.
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De retour au manoir, Léna s’enferma dans sa chambre. Ses pensées tourbillonnaient, la vérité s’entrechoquait avec ses émotions. Tout ce en quoi elle avait cru, tout ce qu’elle pensait savoir, venait de s’effondrer comme un château de cartes. Son père, cet homme qu’elle admirait, qu’elle respectait, s’était révélé être le marionnettiste derrière toute cette mascarade. Mais pourquoi ? Pourquoi aurait-il fait cela ?
Elle se laissa tomber sur son lit, le regard perdu dans le vide. Rien n’avait plus de sens. Comment pouvait-elle continuer à vivre dans ce monde où tout n’était que manipulation et trahison ? Elle aurait voulu crier, pleurer, mais aucune larme ne venait. Elle était simplement… vide.
Le bruit d’une porte qui s’ouvrait la fit sursauter. Alexandre entra dans la pièce, le visage grave, ses yeux brûlant d’une détermination farouche.
— Léna, je sais que tout est confus en ce moment, commença-t-il doucement, mais tu dois me faire confiance. Je vais te sortir de tout ça. Je te le promets.
Léna le regarda, incapable de dire quoi que ce soit. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Pouvait-elle croire en ses promesses après tout ce qu’elle avait découvert ?
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