CHAPITRE 2 : LE MARIAGE FORCÉ
Le soleil se levait à peine lorsque Léna ouvrit les yeux, ses paupières lourdes d'une nuit sans sommeil. Aujourd'hui était le jour où sa vie changerait à jamais, et l'angoisse la tenait éveillée. Elle entendit des bruits de pas dans le couloir, suivis de la voix de son père, basse et inquiète.
— Léna, tu es réveillée ? murmura-t-il à travers la porte.
Elle prit une profonde inspiration avant de répondre.
— Oui, papa. J'arrive.
Elle se leva lentement, ses mouvements pesants sous le poids de la réalité. Après s'être habillée d'une simple robe blanche qu'elle trouvait ironique dans son symbolisme, elle descendit les escaliers. Son père l'attendait dans le salon, les yeux rouges et les épaules voûtées par la culpabilité.
— Léna, je suis tellement désolé, dit-il en s'approchant d'elle. Je n'ai jamais voulu que cela arrive.
Léna détourna le regard, incapable de supporter la douleur dans les yeux de son père.
— Je sais, papa, murmura-t-elle. Mais c'est trop tard maintenant. Nous devons faire avec.
Avant qu'ils ne puissent dire autre chose, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement, laissant entrer Alexandre, suivi de quelques hommes en costume noir.
— Bonjour, Paul, Léna, dit-il d'une voix calme mais autoritaire. Il est temps.
Léna sentit une vague de colère la traverser, mais elle la réprima. Elle savait qu'aucune protestation ne changerait ce qui allait se passer.
— Allons-y, dit-elle simplement.
Ils montèrent dans une limousine noire qui les attendait devant la maison. Le trajet jusqu'à la mairie se fit dans un silence tendu. Léna jetait de temps à autre des coups d'œil furtifs à Alexandre, qui semblait impassible, concentré sur son téléphone.
— Pourquoi faites-vous cela ? finit-elle par demander, rompant le silence.
Alexandre la regarda, son expression inchangée.
— C'est un arrangement mutuellement bénéfique, répondit-il. Vous sauvez votre famille, et j'obtiens ce que je veux.
Léna serra les poings.
— Et qu'est-ce que vous voulez exactement ?
Un léger sourire effleura les lèvres d'Alexandre.
— Cela, vous le découvrirez en temps voulu.
Léna se tourna vers la fenêtre, refoulant la frustration qui montait en elle. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à la mairie. Une petite cérémonie avait été organisée, avec seulement quelques témoins. Tout se déroula rapidement, sans émotion ni joie. Léna répéta les vœux qu'elle ne ressentait pas, signa les papiers qu'elle n'approuvait pas, et accepta une alliance qui ressemblait plus à une chaîne.
Après la cérémonie, ils retournèrent dans la limousine. Alexandre se tourna vers elle.
— Maintenant que nous sommes mariés, il y a des règles que vous devrez suivre.
Léna leva un sourcil, intriguée malgré elle.
— Quelles règles ?
— Vous devrez apprendre à jouer le rôle de mon épouse, répondit-il. En public, vous devrez toujours afficher un visage souriant et être à mes côtés lors des événements. En privé, vous aurez la liberté de faire ce que bon vous semble, tant que vous ne me causez pas d'ennuis.
Léna hocha la tête, même si chaque fibre de son être se rebellait contre cette situation.
— Très bien, dit-elle d'une voix neutre.
Ils arrivèrent à la somptueuse demeure d'Alexandre, un manoir impressionnant entouré de vastes jardins. Léna se sentit submergée par l'opulence du lieu. À l'intérieur, une femme élégante les accueillit.
— Bonjour, monsieur Leblanc, madame, dit-elle avec un sourire. Je suis Hélène, votre gouvernante. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Léna lui rendit un sourire faible.
— Merci, Hélène.
Alexandre se tourna vers Hélène.
— Montrez-lui sa chambre, dit-il avant de se diriger vers son bureau sans un mot de plus.
Hélène guida Léna à travers les couloirs labyrinthiques jusqu'à une chambre spacieuse décorée avec goût.
— Voici votre chambre, madame, dit-elle en ouvrant la porte. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à votre disposition.
Léna entra dans la chambre et referma la porte derrière elle. Elle s'assit sur le lit, sentant le poids de la journée s'abattre sur ses épaules. Elle était maintenant l'épouse d'Alexandre Leblanc, mais elle se sentait plus prisonnière que jamais.
Plus tard dans la soirée, alors qu'elle explorait timidement la maison, elle croisa Alexandre dans le salon. Il la regarda, son expression indéchiffrable.
— Vous allez vous habituer, dit-il simplement.
Léna croisa les bras, essayant de masquer sa vulnérabilité.
— Et si je ne veux pas m'habituer ? demanda-t-elle avec défi.
Alexandre s'avança, réduisant la distance entre eux.
— Alors vous apprendrez à vivre avec, répondit-il d'une voix douce mais ferme. Parce que nous sommes liés par ce contrat, et aucune de vos protestations ne changera cela.
Léna sentit sa colère monter à nouveau, mais elle se força à rester calme.
— Très bien, dit-elle. Je jouerai mon rôle. Mais ne pensez pas une seule seconde que vous pouvez contrôler ma vie.
Alexandre eut un sourire en coin.
— Nous verrons bien.
Léna le regarda s'éloigner, sa silhouette disparaissant dans les ombres du manoir. Elle savait que la route serait longue et difficile, mais elle était déterminée à ne pas se laisser écraser par ce mariage forcé. Elle trouverait un moyen de reprendre le contrôle de son destin, coûte que coûte.
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