CHAPITRE 17 :DANS L'OMBRE DU SILENCE
Le soleil se levait doucement, projetant une lumière dorée sur la ville endormie. La chambre d'hôpital, froide et impersonnelle, était baignée d'une clarté matinale qui contrastait avec l'atmosphère lourde qui pesait sur les épaules d'Alexandre. Depuis deux semaines, il ne quittait que rarement cette pièce où Léna reposait, plongée dans un coma profond qui semblait ne jamais vouloir se terminer. Les machines qui surveillaient ses signes vitaux émettaient des bips réguliers, écho lugubre de l'incertitude qui rongeait Alexandre.
Assis à côté de son lit, il observait le visage endormi de Léna, ses traits pâles marqués par l'immobilité. Sa main était posée sur celle de Léna, froide et inerte. Alexandre ne se souvenait même plus de la dernière fois où il avait dormi correctement, hanté par la culpabilité et l'impuissance.
La porte de la chambre s'ouvrit discrètement, laissant entrer Jean, son conseiller en sécurité, qui était devenu bien plus qu'un simple employé au fil des années. Son visage sérieux et préoccupé trahissait l'inquiétude qu'il ressentait pour son ami.
- Alexandre, murmura Jean en s'approchant doucement, il faut que tu te reposes. Tu ne peux pas continuer comme ça. Tu n'as pas quitté cet hôpital depuis des jours.
Alexandre secoua la tête, refusant de détourner le regard de Léna.
- Je ne peux pas la laisser seule, Jean. Pas maintenant, pas tant qu'elle est comme ça.
Jean soupira, comprenant la douleur de son ami, mais conscient des dangers qui les entouraient. Les ennemis d'Alexandre n'avaient pas disparu. Au contraire, ils profitaient de chaque signe de faiblesse pour frapper.
- Nous devons rester sur nos gardes, Alexandre. Cet accident... je n'y crois pas une seconde. Quelqu'un a voulu la blesser, voire pire. Nous devons découvrir qui est derrière tout ça avant qu'il ne soit trop tard.
Alexandre serra la mâchoire, sa main crispée sur celle de Léna. La culpabilité le rongeait, mais la colère commençait à prendre le dessus. Il ne permettrait à personne de s'en tirer après ce qu'ils avaient fait à Léna.
- Je trouverai qui a fait ça, Jean. Et je les détruirai.
À cet instant, la porte s'ouvrit de nouveau, et une femme élégante entra dans la pièce. Ses cheveux noirs coupés court et ses yeux perçants témoignaient d'une détermination sans faille. Elle portait un tailleur sombre, et ses pas étaient silencieux. Jean se tendit en la voyant, mais Alexandre la reconnut immédiatement.
- Sofia, dit-il en se levant, surpris de la voir ici. Que fais-tu là ?
Sofia Di Luca, une ancienne associée d'Alexandre dans ses affaires à l'étranger, était réputée pour son sens des affaires impitoyable et ses alliances parfois douteuses. Bien qu'elle soit une alliée par le passé, leur relation était devenue tendue après un désaccord majeur sur un projet international. Pourtant, elle était là, dans cette chambre d'hôpital.
- J'ai entendu parler de ce qui est arrivé à Léna, répondit Sofia en croisant les bras. Je suis venue t'offrir mon aide. Je sais à quel point elle compte pour toi, et je n'ai jamais pu tolérer qu'on s'en prenne à des innocents.
Jean resta méfiant, mais Alexandre, bien que surpris, savait que Sofia n'était pas du genre à faire des promesses en l'air.
- Comment penses-tu pouvoir m'aider ? demanda Alexandre, sceptique.
Sofia sourit, un sourire froid qui n'atteignit pas ses yeux.
- J'ai des contacts dans le milieu, des gens qui entendent des choses. Il se pourrait que j'aie déjà quelques pistes sur ce qui s'est passé... et sur ceux qui pourraient en vouloir à Léna.
Jean fronça les sourcils, intervenant.
- Et pourquoi devrions-nous te faire confiance, Sofia ? Nous savons tous les deux que tu n'as jamais fait quoi que ce soit sans y voir un intérêt personnel.
Sofia éclata de rire, un son clair et calculateur.
- Crois ce que tu veux, Jean. Mais l'ennemi de mon ennemi est mon allié, au moins pour le moment. De plus, ce qui est bon pour Alexandre pourrait finir par être bon pour moi. Et je suis prête à parier gros sur ce coup.
Alexandre réfléchit un moment, pesant ses options. Sofia était dangereuse, mais elle était aussi redoutablement efficace. Si quelqu'un pouvait l'aider à découvrir la vérité, c'était bien elle.
- Très bien, Sofia. J'accepte ton aide, mais sache que si tu joues un double jeu, tu regretteras de t'être mêlée de cette affaire.
Sofia hocha la tête, un sourire satisfait aux lèvres.
- Je ne m'attendais à rien de moins de ta part, Alexandre. Nous trouverons qui a fait ça, je te le promets.
Alors qu'ils discutaient des prochaines étapes, une autre figure entra dans la pièce. Il s'agissait d'un homme à la carrure imposante, au visage dur marqué par des cicatrices. Ses yeux noirs brillaient d'une lueur inquiétante. Alexandre le reconnut instantanément : Gabriel, un ancien rival qui avait juré de le détruire. Mais il n'était pas ici en ennemi.
- Qu'est-ce que tu veux, Gabriel ? gronda Alexandre, se tenant prêt à tout.
Gabriel leva les mains en signe de paix.
- Je ne suis pas là pour me battre, Alexandre. J'ai entendu dire que ta femme a eu un accident. J'ai des informations qui pourraient t'intéresser... en échange de certains arrangements.
Jean fit un pas en avant, mais Alexandre le retint.
- Qu'est-ce que tu veux en échange ? demanda-t-il, les yeux plissés.
Gabriel sourit, dévoilant ses dents blanches.
- Simplement que tu laisses tomber ce projet immobilier à Milan. Il est sur mon territoire, et je veux que tu me laisses le champ libre.
Alexandre fronça les sourcils. Le projet à Milan était important, mais la vie de Léna passait avant tout.
- Si tes informations sont vraies et utiles, nous en discuterons. Mais je te préviens, Gabriel, si tu essaies de me doubler, tu le paieras cher.
Gabriel hocha la tête.
- Je savais que nous pourrions trouver un terrain d'entente.
Alors que la tension montait dans la pièce, l'infirmière entra pour vérifier l'état de Léna. Son expression changea soudainement lorsqu'elle examina les résultats.
- Monsieur, dit-elle en se tournant vers Alexandre, je crois qu'elle réagit à certains stimuli. C'est un bon signe, mais il est encore trop tôt pour se réjouir.
Alexandre sentit une vague d'espoir l'envahir, mais il ne pouvait s'empêcher de rester sur ses gardes. Léna était peut-être sur la voie du réveil, mais ses ennemis n'attendraient pas que cela se produise. La guerre ne faisait que commencer, et avec Sofia, Gabriel, et Jean à ses côtés, Alexandre devait naviguer avec soin entre les alliances précaires et les trahisons inévitables.
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