6-"J'avais besoin de croire en cette hypothèse."
Tic
Jeudi,
Tac,
10h.
C'était officiel, je détestais les maths. D'autant plus que Marinette était absente, empêchant ainsi toute distraction. Habituellement, nous discutions, faisions des morpions ou des pendus... Mais là, rien !
Enfin, malgré ma solitude, je n'écoutais tout de même pas grand chose aux paroles du professeur, me contentant de prendre des notes de ce qu'il projetait. Mon cerveau était bien plus préoccupé par la raison du vide à côté de moi. En effet, je m'inquiétais de l'absence de ma meilleure amie.
Selon les dires de Rose et Alix, les dernières à l'avoir vu au collège, tout allait bien hier, ou en tout cas, rien ne semblait avoir empiré par rapport à son état actuel qu'on ne pouvait décemment qualifier de bien. Ainsi, je n'avais absolument aucune idée de pourquoi elle ne s'était pas rendue au collège.
En arrivant, je n'avais pas été surprise de ne pas la voir, maintenant habituée à son retard, manie qui avait empiré, tout du long de la dégradation de son état. À vrai dire, il aurait été, je pense, plus étonnant qu'elle soit à l'heure ! J'avais rejoint Juleka et Rose avec qui nous avions un peu parlé, notamment de la rumeur d'un accident de voiture survenu hier après midi, juste en face du collège. Depuis peu, les filles sortaient ensemble, à mon plus grand bonheur, et visiblement, cela avait eu des répercussions positives sur Juleka qui était beaucoup plus extravertie, améliorant grandement nos relations !
Puis, nous étions montées, malgré mon aversion pour le cours auquel nous nous apprêtions à assister. Nous avions été rejoints par Mylène et Ivan dans notre conversation, qui avait duré jusqu'à l'arrivée du professeur, le sujet ayant dérive sur les élections américaines.
Cependant, Mari n'avait pas fait son apparition, et elle ne l'avait pas non plus fait de tout le cours.
Perdue dans mes pensées, je sortis lentement de la salle de classe, ne pensant même pas à dire "au revoir" au professeur. De toute façon, il ne m'aimait déjà pas, considérant mon amour proche de nul pour les maths comme un affront, alors un peu plus ou un peu moins... C'était un de ces vieux enseignants considérant leur méthode comme étant forcément les meilleures et qui refusaient de "perdre du temps" en réexplications et qui refusaient de s'attarder avec ceux qui ne comprenaient pas. Pour ma part, ce n'est pas que je ne comprenais pas, juste que ça m'ennuyais profondément. Et je crois que c'était la pire des choses pour ce professeur. Comme si je m'en étais prise à son bien le plus précieux, alors que la plupart du temps, je me contenta de ne pas écouter sa voix monotone.
-Eh Alya, m'interpella Nino qui m'avait attendu avec Adrien, tu sais pourquoi Mari est absente ?
-Aucune idée... Selon ceux qui étaient avec elle hier après-midi, il ne s'est rien passé de notable donc je ne sais vraiment pas...
Nous descendîmes les escaliers, sans parler, tous un peu plongés dans nos pensées. Adrien me semblait d'ailleurs assez préoccupé et je me demandai pourquoi. Il me lançait des regards à intervalles réguliers et je commençais à me demander si j'avais fait quelque chose de mal. Ce pendant, je ne m'en formalisais pas, si Adrien avait quelque chose à me dire, il me le dirait. Ainsi, aucun de nous 3 ne parla et on descendit mécaniquement les marches. Pourtant, une fois en bas, un attroupement attira notre attention. Il était constitué de tous les élèves de notre classe et au centre, Lila, en pleurs.
Intrigués, nous nous rapprochâmes et quand elle nous vit, les pleurs de Lila semblèrent redoubler.
-Hey Lila, que se passe-t-il, ça ne va pas ? demandais-je gentiment en m'agenouillant devant mon amie.
-Tu-... Tu n'es pas au courant ? demanda-t-elle en béguayant, assaillie par les larmes.
-Au courant de quoi ? Pourquoi pleures tu ?
-Je-... L'accident hier, devant le collège,... Il-... Il y avait la mère de Marinette.
-Comment ça ? Que veux tu dire ? Madame Dupain-Cheng a eu un accident de voiture ? demanda Mylène, qui se trouvait juste derrière moi.
-Non... Elle... C'est trop dur, je ne peux pas...
Et ses pleurs redoublèrent. Pourtant, la peur que je commençais à ressentir me força à la presser de continuer.
-Qu'est il arrivé à madame Dupain-Cheng, Lila ? Dis nous le, tout de suite.
Voyant mon air sérieux et le ton dur que j'avais employé, la brune respira un grand coup et d'une traite dit d'une voix sanglotante:
-La mère de Marinette s'est fait renverser par une voiture. Je l'ai vu de mes propres yeux... Et... elle n'a pas survécu.
Je reculais, comme si j'avais reçu un coup de poing. A vrai dire, cela aurait peut être été moins violent. Sabine était là personne la plus douce et la plus gentille que je connaisse et elle m'avait immédiatement accepté. Alors pour moi, il n'y avait qu'une solution possible: Lila mentait . J'en était sûre. Marinette n'avait pas arrêté de le dire et je ne l'avais pas cru, mais là, ce n'est pas possible autrement. J'avais besoin de croire en cette hypothèse. En cette possibilité. En cet espoir.
Lila mentait.
S.L🖤
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