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16. Publius est fichu


Morts, nous sommes morts, j'aurais préféré que ces esclaves nous tuent. Aurea est blottie contre moi dans ce vieux camion puant, tout aussi apeurée, enfin je pense. Le rebelle en face de nous, Spartacus, n'a pas l'air d'être un mauvais bougre, c'est même le contraire. Il est naturellement souriant et suscite facilement l'admiration. Il m'épate par son assurance et sa joie naturelle. Peut-être est-il si heureux à cause de cette liberté dont il ne cesse de nous parler. A l'écouter c'est la plus belle chose au monde. Je lui raconte qu'à Rome la nouvelle est que la rébellion esclave du sud a été matée dans le sang. Il me répond qu'il s'agissait d'autres esclaves, lui faisait partie d'une seconde vague inspirée par la première.

— Quitte à mourir je préfère mourir libre plutôt que dans l'arène.

— Tu sais, les gladiateurs meurent assez rarement dans l'arène, ils coûtent une fortune et...

Au regard que me jette Spartacus je sens que j'en ai trop dit. Il est soupçonneux, il va deviner que je ne suis pas un esclave. Vite une solution, pitié que mon cerveau fonctionne !

— J'ai accompagné Crassus dans une école de gladiateurs une fois, il envisageait d'investir.

C'est la pure vérité, cette visite avec le pater fut atroce, il n'a pas cessé de parler chiffres et il fallait que j'écoute en silence. Quel gamin de huit ans reste sage tout un après-midi dans une école bourrée d'armes et de gladiateurs à l'entraînement ?

— Tu faisais quoi dans la maison de Crassus ? me demande l'homme en face de moi.

Je sens qu'il me teste, ses doutes n'ont pas été balayés par une explication aussi minable. Je soupire et cherche mes mots. Aulus est l'esclave de corps de père, il l'aide à s'habiller, lui tend sa serviette de toilette, est toujours disponible pour lui attraper un bouquin sur l'étagère ou encore encaisser ses pulsions sexuelles. Et tout le monde sait à quel point le pater n'est pas un cadeau. Mais je n'ai jamais fait tout cela moi, si je pars sur un mensonge de ce genre il y aura probablement des faiblesses et lacunes que je ne pourrai combler. Et en attendant que l'on puisse fuir ma couverture doit tenir sinon je suis plus que mort.

— J'étais son chien, je faisais ce qu'il voulait quand il voulait. Tu vois ces esclaves qu'on expose à la gloire de leurs maîtres ? Ca c'est moi. Je l'accompagne en voyage, je l'attends à la sortie du sénat, je lui récite de la poésie et je lui fais honneur.

Inutile de préciser que la poésie était une leçon de grec. Spartacus me regarde avec une mine compatissante, soit il s'imagine des trucs, soit la vie de fils de patricien est encore pire que ce que je pensais.

— Pourquoi êtes-vous partis ?

— Il a violé Aurea.

Ma voisine plonge dans un état hystérique, elle s'écarte de moi et se met à me frapper de toutes ses forces. Heureusement qu'elle ne vise pas sinon ses coups auraient pu être douloureux. J'essaye d'attraper ses poignets mais elle ne cesse de bouger et continue de me battre. Je lui crie d'arrêter et lui répète que je suis désolé mais elle semble ne rien entendre. Enfin je parviens à l'immobiliser, ses poignets dans une main et je passe un bras dans son dos pour la serrer contre moi. Elle fond en larmes et se calme enfin.

— Pardon, je suis vraiment désolé. Je t'en prie pardonne-moi.

Spartacus ne dit rien pendant que je la berce doucement, il reste là à nous observer pendant que je cherche un moyen d'aider ma seule alliée. Un bien pour un mal cet incident a fini de convaincre Spartacus que nous sommes des esclaves en fuite. Nous arrivons à la tombée de la nuit dans un camp de fortune rempli d'esclaves, je n'ose y croire ils sont des centaines, peut-être même des milliers. Nombreux sont ceux qui portent des armes, automatiques qui plus est. Ils sont une armée. Je vois parmi eux des femmes et des enfants mais ils sont une minorité. Pour la première fois de ma vie je regrette de ne pas avoir écouté le pater et ne pas avoir intégré l'armée. J'ai des bases de combat rapproché mais je ne sais nullement utiliser ces armes de poing. Et si l'un d'eux me reconnait ou me démasque, nous sommes morts. Bon ce sont des esclaves, les réseaux sociaux ils ne connaissent pas non ?

Bonne résolution numéro un : se laisser pousser la barbe et avoir l'air échevelé, il faudra que je prenne des selfies pour Rufus. Bon sang, entouré de meurtriers potentiels je pense à cet abruti. Au moins ma dernière nuit à Rome aura été à ses côtés. Si je m'en sors on se paye une villa sur le Palatin. Si je m'en sors le pater me tuera pour de bon, fricoter avec des esclaves rebelles ce n'est ni plus ni moins que de la traîtrise. Et nul ne trahit Rome sans le payer de sa vie, patricien ou pas.

Bonne résolution numéro deux : si je m'en sors j'intègre cette maudite armée. D'ailleurs je veux bien être en poste en Gaule, ou à Syracuse. Bon peut-être pas en Gaule, il ne faut pas pousser la matrone dans les orties, mais je ferai mes classes, promis. Dire qu'à cette heure-ci je pourrais être en Grèce chez mon grand-père à siroter des cocktails. Comme un abruti je n'ai envoyé de message à personne, pas même un selfie sur les réseaux.

— A quoi penses-tu Aulus ? me demande Spartacus.

Je ne réagis pas sur l'instant, le nom ne m'est pas encore familier.

— Aulus ?

Aurea me donne un coup de coude et me sort de ma rêverie.

— Pardon ?

— A quoi penses-tu ? répète l'ancien esclave.

— A la tête de Crassus quand il se rendra compte de notre disparition, répondé-je avec bien malgré moi un petit sourire. Pour lui ce sera la honte patricienne.

Et c'est bien peu dire, la fureur du pater dépassera celle des dieux. Pardon Jupiter mais tu ne rivalises pas avec le pater. Si par malheur tu vomis sur les sandales du précepteur c'est cinq coups de fouets et pas de déjeuner alors la punition pour avoir rejoint une armée d'esclaves rebelles promet d'être épique. Je suis presque officiellement la honte de la famille Licinia. Les ancêtres doivent en être tous complètement chamboulés. Que quelqu'un m'aide.

Aurea pose une main sur mon bras et me fait un petit sourire, si nous nous en sortons vivants je l'épouse. 

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