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Chapitre 30 - Celui qui perd pied

Le soleil n'est pas encore levé et, déjà, Venacio commence à remuer. Il cligne frénétiquement des paupières quand la lumière du plafonnier lui vrille les rétines et se retourne sur le côté pour enfouir son visage dans la douceur du coussin coloré. Il s'est encore endormi dans le laboratoire, réalise-t-il quand l'odeur du lieu s'infiltre dans ses narines tout juste réveillées. Ça devient une foutue habitude. Mais comment pourrait-il en être autrement au vu des découvertes qu'il y fait chaque jour ?

De l'eau plus légère que l'air, des dés qui se rangent tous seuls après avoir été trempés dans un bain de solution saline, les anneaux de Saturne visibles avec trop de netteté au vu du matériel qu'il utilise. Et peut-être plus étrange encore, des résultats qui varient du tout au tout d'un jour à l'autre. De quoi devenir fou, en réalité. À moins qu'il ne le soit déjà ? Cette possibilité a été l'une des premières à s'agiter dans son cortex cérébral, et jusqu'à aujourd'hui rien ne lui a encore permis de la rayer de ses options.

Il grogne dans son oreiller, tiraillé entre l'envie de se lever tout de suite pour reprendre son travail là où il l'a laissé et la possibilité d'attendre encore cinq ou dix minutes, juste le temps de permettre à son corps endolori de se reposer un peu plus.

Soudain, il met un terme à ses tergiversations et rouvre les yeux, alerte. Un oreiller ? Dans le labo ? Voilà une étrangeté de plus à ajouter à la liste. Il remue encore, les sourcils froncés, cherchant dans sa mémoire une explication à la présence de l'objet qu'il détaille désormais de trop près. Dormir une heure de plus ne lui ferait pas de mal, pourtant. Il faut qu'il parvienne à se détacher de cette anomalie de plus.

Il sent son dos raide et douloureux. Ce n'est pas pire que quand il s'endort la tête plongée dans ses bras repliés sur le bureau, mais ce n'est pas pour autant une sensation qu'il souhaite voir se prolonger. Ces jours-là – tous les autres, en fait, depuis plusieurs semaines, maintenant – en plus du mal de dos, ses bras sont aussi douloureux que s'il les avait gardé levés deux heures d'affilées, et ses fesses ne lui ont pas parues plus douloureuse le jour où, en vacances en Irlande, il s'est laissé embobiné par un guide trop volubile et s'est retrouvé à chevaucher un canasson tacheté une journée entière.

Alors qu'il a recommencé à bougonner, il se rend compte d'une autre chose anormale. Sur son corps ankylosé, a été posée une couverture. Ça ne peut pas être un autre coup des étrangetés qu'il a repérées jusque-là. Non, cette fois, plus encore que les autres, il rate quelque chose. Quelque chose d'important.

Il se redresse alors, enfin, et ausculte les alentours. Les tables contre le mur, le microscope, le fauteuil sous la fenêtre, le bordel qu'il a laissé traîner, ses livres... S'étouffant à demi, il revient sur le fauteuil. Qu'est-ce que cette chose fiche là ? Et pire, qu'est-ce que les deux gosses font pelotonnés dedans ? Avec son carnet sur les genoux.

Un juron plus tard, il se précipite sur eux et arrache le cahier des mains de Caleb.

— Qui vous a autorisé à lire ça ? hurle-t-il. Et qu'est-ce que vous foutez ici ? On ne peut pas être tranquille quelques jours dans cette maison ?

Réveillés en sursauts, tous deux bondissent hors du fauteuil. Caleb saute si haut qu'il vient encastrer son coude dans la fenêtre au fragile châssis d'origine. Elle émet une protestation sous forme de vibrations inquiétantes, mais qui est aussitôt camouflée par celle sortant de la bouche du garçon.

Anthéa, elle, se précipite au-devant de l'homme furieux. Elle tente de prendre une voix calme et apaisante, mais l'excitation se lit sur son visage.

— Venacio, on sait.

Mort de trouille à l'idée de ce qu'ils ont pu découvrir dans ses notes, l'homme ne décolère pas. Ce que peut vouloir dire cette toute petite phrase implique beaucoup trop de choses.

— Vous savez ? fait-il mine de se moquer. Vous savez quoi, au juste ?

— Pour ce qui t'arrive.

C'est le pire des scénarios. Ils savent qu'il devient fou. Ils vont tout rapporter à Vivienne, à des médecins. Il va se faire interner de force. Devoir cohabiter avec d'autres malades, des médecins, des infirmières. Il ne sera plus jamais seul, là-bas, il ne fera plus jamais de science. Il ne verra plus jamais les étoiles. Ou peut-être pas. Peut-être qu'ils croient savoir autre chose, qu'ils se fourvoient. Par le grand amas de Magellan, pourraient-ils être encore moins clairs ?

— Ce qui m'arrive, c'est que je suis furieux de vous trouver ici.

Une main sur son coude endolori, Caleb se joint alors à la conversation. Ses grands yeux sont un peu moins pétillants que ceux d'Anthéa, car il a la décence de contenir un peu de l'exaltation qu'il ressent également.

— Nous aussi, on a de la magie, lâche-t-il, comme si ça avait un sens.

— De la... magie ? Tu dors encore, Caleb.

— Pas du tout, c'est...

Consciente que la dispute peut s'éterniser des heures durant, Anthéa lève une main au niveau de son visage et l'interroge :

— Je dors aussi quand je fais ça ?

Sous son regard incrédule, Venacio voit le carnet quitter sa propre main pour plonger en direction de celle de la jeune fille. Trop abasourdi pour faire le lien avec ses propres expériences, il se précipite vers elle pour le lui reprendre. Elle lève alors le bras, et en d'autres circonstances, il aurait peut-être souri de sa naïveté. Seulement, Anthéa sait qu'il est plus grand qu'elle. Tout comme elle sait qu'il serait inutile de délibérer toute la nuit pour savoir si oui ou non la magie existe, et si, oui ou non, ils en sont atteints. Alors elle ouvre les doigts et tous peuvent voir le livre, qui aurait dû chuter en pareilles circonstances, s'élever au-dessus de leurs têtes et se stabiliser une poignée de centimètres au-dessus du bout des doigts de Venacio.

— C'est... C'est impossible... suffoque-t-il. Comment tu...

— Avec de la magie. Comme toi.

Pendant plusieurs secondes, il ne peut détacher les yeux de cet impossible livre volant, et quand il le fait enfin, c'est pour secouer la tête. Avec une lenteur très inhabituelle chez lui, il dévisage les deux adolescents tour à tour et répète :

— C'est impossible.

— Comme les expériences que tu as répertoriées là-dedans. Pourtant, c'est bien réel.

— Non, insiste-t-il. Je ne peux pas croire une chose pareille... Je suis un scientifique, c'est... ça ne...

Les mots lui manquent et sa gorge se serre. Ce qu'il vit depuis un mois et demi n'a aucun sens, et cette révélation ne fait que le conforter davantage dans cette certitude qui étreint son cœur dès qu'elle revient le hanter. Il est fou.

Peut-être que les gosses n'existent même pas. Et le manoir, comment peut-il être certain qu'il ne s'agit pas d'un taudis qu'il squatte depuis qu'il a été mis à la porte de son dernier appartement ? Être tombé sur Vivienne le jour même où il s'est retrouvé sans domicile fixe était une coïncidence trop énorme. Comment a-t-il pu ne pas voir la vérité plus tôt ?

Il sait que ses mains se sont mises à trembler. Il sent l'air passer de plus en plus difficilement dans sa trachée, ses poumons refuser de se remplir. Il sait que la crise est imminente. Que, cette fois, les gosses vont y assister. Mais puisqu'ils ne sont qu'une création de son esprit dérangé, ça n'a pas vraiment d'importance, si ?

La tête lui tourne et il trébuche, se rattrape in extremis au bureau. Il ne peut pas s'affaler dessus, son microscope coûte une fortune et il risquerait de le renverser. Mais si les gamins sont faux, si le manoir n'existe pas, ses affaires ont-elles la moindre substance ?

Il relève la tête pour tenter de voir à travers le matériel de pointe ce qui se cache réellement dans les recoins sombres de son cerveau, mais sa vue est trop floue et il ne parvient même pas à distinguer ce qu'il fait écrit sur la mini affiche qu'Anthéa à punaisé sur le mur voilà des semaines.

Il souffle et souffre, terrifié, quand une présence à ses côtés lui fait tourner la tête.

— Donne ta main.

N'attendant même pas sa réponse, Caleb s'empare de son poignet et lie leurs paumes avec une brutalité à mille lieux de ce qu'il est d'ordinaire. Dans leurs dos, la voix angoissée d'Anthéa demande au garçon ce qu'il fait, mais Venacio n'entend pas sa réponse. Il n'est même pas sûr qu'il ait répondu.

S'il avait tous ses esprits, s'il n'était juste pas en pleine crise, Venacio se serait retiré. Il aurait arraché sa main de celle, moite et chaude, du gamin. Il aurait aussi probablement senti le courant quasi-électrique passer entre eux. Il aurait reconnu la sensation pour l'avoir expérimentée une première fois avec Anthéa il y à des décennies de cela.

Mais s'il n'a pas été en mesure de ressentir cela, il est en revanche bien conscient de la terreur qui recule dans son cœur, de ses pensées qui s'apaisent, de la boule dans sa gorge qui réintègre sa place, au fond de son estomac, se met en veille jusqu'à la prochaine fois.

En moins de vingt secondes, il découvre qu'il est à nouveau capable de respirer. Ses craintes se tarissent, il se redresse et fronce les sourcils en remarquant les deux mains de Caleb pressées contre la sienne. La chair de poule couvre ses bras et son dos et il recule d'un pas. Le garçon ne relâche pourtant sa prise qu'après l'avoir sondé de ses yeux tranquilles.

Mal à l'aise, Venacio s'éloigne encore d'un pas et cache ses mains dans la poche avant de son hoodie. Avec sa posture courbée et ses cheveux à demi détachés par sa petite nuit, il est à deux doigts de paraître plus jeune que les deux gosses qui lui font face. Il se déteste pour ça.

— Qu'as-tu fait ? l'interroge-t-il. Tu essayes de changer ma personnalité ?

— Je suis incapable de faire ça, rit Caleb en se grattant le crâne, un peu mal à l'aise, lui aussi. Je t'ai aidé à t'apaiser avec la magie, c'est tout. J'ai compris que j'étais doué pour ça quand Anthéa et Ilias ont... Euh... Un jour où il y avait de l'orage dans l'air...

— C'est comme ça que tu l'as calmé ? s'exclame son amie, impressionnée. J'étais sûre que quelque chose m'avait échappé.

— Tu parles du jour où vous avez fini à l'hôpital ? Vous m'avez menti, je n'ai pas eu la version officielle.

— On pouvait difficilement t'en parler, s'excuse Anthéa. On savait pas que tu étais l'un des nôtres.

Sonné par la découverte qu'il commence à appréhender, Venacio sur laisse tomber sur un tabouret. Son regard passant une fois de plus de l'un à l'autre des adolescents, il soupire.

— Je vais avoir besoin de plus d'explications.

Les explications de la nuit, si elles ont apaisé l'homme, ont aussi stimulé sa curiosité. Il a passé plus d'un mois à faire et refaire en boucle les mêmes expériences sans comprendre pourquoi elles n'aboutissaient pas toujours au même résultat. Pourquoi elles en donnaient une fois sur deux des impossibles. Ainsi, le moyen le plus efficace qu'il ait trouvé pour tester la théorie folle des gamins est de les refaire une fois encore, mais en prédisant cette fois le résultat désiré. Assis à son bureau, il voit alors de l'eau à vingt degrés s'évaporer, du plomb fondre à température ambiante, du plastique se déformer au contact de son souffle.

Curieux de savoir s'il est capable d'influer sur la matière de façon plus directe, il se laisse alors aller à quelques exercices de transmutation. Pour ne pas trop corser ces premiers pas aussi exaltés qu'incrédules, il se concentre sur des matériaux dont il connaît les composés. Il visualise les atomes nécessaires au maintien physique d'une feuille de papier, les imagine muter lentement, mais sûrement, en particules de porcelaine. Le premier test lui prend une bonne demi-heure, mais quand il réalise qu'il tient entre ses mains un rectangle ultra fin de porcelaine, il se sent plus puissant qu'il ne l'a jamais été.

Pendant une heure, environ, il transforme autant d'objets que cela lui est possible en leurs équivalents composé d'une autre matière. Une fois l'excitation des premiers temps passée, il s'octroie quelques minutes de pause et réfléchi même à la possibilité d'aller se coucher. Après tout, il n'est pas impensable que la magie s'épuise quand on l'utilise trop.

Quand son regard se pose sur son télescope, pourtant, il sent une énergie toute neuve bouillir dans ses veines, et sa motivation s'emballe à nouveau. L'objet, qu'il chouchoute d'ordinaire, bien qu'il soit trop faible pour lui être d'une quelconque utilité dans son boulot, s'est retrouvé abandonné dans un coin au moment où les phénomènes anormaux se sont déclenchés. L'attrapant d'une main, il l'époussette d'un regard en transmutant la fine couche de poussière qui le recouvre en molécule d'oxygène qu'il relâche dans l'air.

Une heure de plus et une rapide analyse de l'objet qu'il connaît déjà par cœur, et son nouveau projet fou était lancé. Ne se contentant plus de juste transformer un matériau en un autre, il s'attaque à l'une des tables alignées contre le mur. Débarrassée du barda abandonné dessus au fil des semaines, il s'assied devant elle, pose ses mains dessus et la force à s'incurver.

Les nombreux détails et la mécanique interne de l'engin lui prennent deux heures de plus. Plusieurs fois, il a entendu des bruits dans le couloir, et la faible lueur du soleil qui lui parvient de derrière les épais nuages automnaux couplée aux bruits que fait son ventre depuis un moment maintenant le renseignent sur l'heure plus si matinale qu'il doit être, désormais. Il ne laisse pourtant son travail en suspens qu'en sentant qu'il devient de plus en plus compliqué pour lui d'exécuter des mouvements au demeurant très simples à mesure que ses yeux se ferment.

Avant de verrouiller la pièce et de remonter pour un petit somme bien mérité, il place tout de même l'une de ses feuilles de porcelaine sur un autre bureau. Celle-ci se voit transformée en verre puis arrondie et enfin déformée une ultime fois pour en faire une lentille de quarante centimètres de diamètre.

Dans la bibliothèque, exceptionnellement vide, il trouve une bombe de peinture rouge utilisée jadis par un ancien résident pour dégrader les murs de la ville. En quelques passages rapides, il en recouvre la lentille, et usant une fois encore de ses pouvoirs autant que de ses connaissances, il transforme la peinture en une sorte de miroir liquide. Pendant de longues minutes, il observe ce dernier tourner dans la coupole. Le résultat n'est pas parfait, pas du tout, même, de larges traînées de rouge restant encore visibles sur tout le côté droit de la soucoupe. De toute façon, la lentille est trop petite et trop fine, se rassérène-t-il. Mais ce test lui a au moins permis de se rendre compte qu'il lui faudra un endroit impeccable et où aucune poussière ne pourra se glisser, pour laisser sécher la prochaine lentille. Celle qu'il se fixera sur son nouveau télescope.

C'est au moment où il décide enfin de retourner se coucher qu'Anthéa fait irruption dans le laboratoire.

Elle a peu dormi, mais au contraire de lui, ça ne l'a fait pas ressembler à un zombie. Au contraire, ses joues rougies et son regard blasé rendent son visage adolescent plus vivant que jamais. Elle fronce les sourcils sur ses yeux aux pupilles trop dilatées quand elle le découvre encore en train de travailler, et elle va le gronder quand son attention se porte sur les divers objets qui l'entourent.

Elle avise en particulier l'énorme cylindre qui trône au centre de la pièce et qui ne s'y trouvait pas durant la nuit. Tout comme la lentille de la taille d'un plat qui repose sur la table. L'odeur de peinture en bombe qui tarde à se dissiper lui fait plisser le nez et Venacio la prend de court en répondant à sa question muette.

— J'améliore la lentille de mon nouveau télescope.

— Tu as acheté un nouveau télescope ? s'étonne-t-elle.

— J'ai construit un nouveau télescope.

Nouveau froncement de sourcils. Elle avance dans la pièce et passe la main sur le corps du télescope, impressionnée par la facture de l'objet.

— Tu devais aller dormir, lui rappelle-t-elle.

— J'y vais, justement.

— Mouais...

Dans sa tête, la bataille qui se joue est sur le point de se clôturer par un statu quo quand elle remarque les traînées rouges dans le miroir liquide. Elle y trempe le doigt et soupire en étalant la peinture d'un bout à l'autre de l'objet.

— J'y arrive pas, avoue-t-elle. À transformer les objets en d'autres ou a changer leur couleur.

C'est le premier aveu de faiblesse auquel elle se livre depuis que la magie s'est invitée dans sa vie.

— Tu sais de quoi ils sont composés ?

— Comment ça ?

— Les atomes qui les composent, tu vois à quoi ils ressemblent ? Tu sais desquels il s'agit ?

Anthéa bat des cils plusieurs fois, intégrant avec difficulté ce que Venacio vient de lui révéler. Ce serait si simple ? Il lui suffirait d'étudier la physique pour améliorer sa magie ? Curieuse de vérifier, elle verse le fond d'une bouteille d'eau abandonnée sur le bureau et, après avoir vérifié sa composition sur son téléphone, elle se met à la fixer. Il lui faut plusieurs secondes pour atteindre un état de concentration suffisant, mais l'eau fini bien par se transformer en vapeur et par s'évaporer totalement.

— C'est génial ! bondit-elle alors.

Suspicieux, l'homme fronce les sourcils.

— Comment fais-tu, d'habitude ?

— Un peu à l'instinct.

Anthéa hausse les épaules et réfléchit.

— Je pense à un truc et j'imagine que ça se produit. Des fois, ça marche super bien, des fois non. Pour déverrouiller ta porte, par exemple, je n'ai eu qu'à regarder la serrure en le désirant et j'ai senti mon esprit se lier au métal. Je sentais la clef contre ma peau. C'était froid et un peu rugueux. C'était un état assez neutre, en fait, mais un peu blessant en même temps. J'ai pas vraiment réfléchi, je me suis juste concentrée sur ce que je voulais, et puis je suis devenue la clef aussi. Mais j'étais toujours la serrure, et j'ai jamais arrêté d'être moi. J'étais à la fois devant la porte et dans la porte. J'ai tourné sur moi-même, en tant que clef seulement, mon vrai corps n'a pas bougé, et ça l'a fait. La clef a tourné, la vraie, pas moi, et j'ai pu ouvrir la porte.

Sidéré, il la regarde comme si elle venait de lui avouer un double meurtre.

— Tu te décorpores ? souffle-t-il. Mais ça peut être dangereux ! On ne sait rien sur cette magie, il faut tester ça avec prudence. Tu ne vas pas me dire que quand vous m'avez raconté cette nuit que vous « vous entraînez », c'est en essayant des choses de ce type sans rien savoir de ce que vous risquez à le faire ? Rassure-moi, ajoute-t-il en voyant qu'elle ne prend pas la mesure de ce qu'il lui dit. Vous n'essayez pas de changer des choses directement sur vos corps ? Pas même la couleur de vos cheveux, n'est-ce pas ?

— Non...

Même pour une personne aussi peu psychologue que lui, il est facile de comprendre qu'elle ment. Sa façon de se mordre la lèvre, ses pupilles plus dilatées encore, le fait qu'elle ait arrêté de se balancer d'une jambe sur l'autre. Venacio soupire. Il faut qu'il trouve d'où vient le livre et qui s'est arrangé pour que la gamine tombe dessus. Il faut aussi qu'il teste autant de manières d'utiliser cette magie que possible et qu'il enseigne ses découvertes aux gosses. Ou au moins, puisqu'il est impossible pour lui de les brider, qu'il les briefe quant aux risques potentiels ainsi que sur la manière qu'ils doivent à tout prix mettre en place s'ils veulent un jour maîtriser leurs pouvoirs.

D'un côté, c'est un peu comme faire de la science, et ça le rassure, car c'est un domaine qui lui est familier. Mais d'un autre, c'est comme de demander à un archéologue de donner un cours de biologie. Pas idéal.

— On aurait tout à y gagner à mettre Charlie dans la confidence, avoue-t-il après réflexion.

Ça lui fait mal de l'admettre, parce que passer du temps avec la jeune apprentie vétérinaire l'épuise, mais elle possède des connaissances qui lui font défaut.

— Faudra que j'en parle aux autres, mais il risque d'y avoir des résistances, lui explique-t-elle. J'entends déjà les protestations de Darcy quand iel apprendra que tu es des nôtres.

**

Les gens !!!

La V.1 de ce chapitre est écrite depuis deux mois à peu près, et j'ai tenté de revenir dessus au moins un million de fois depuis. Sauf que j'y arrivais pas et que cette version était vraiment dégueulasse.

C'était le chapitre que je détestais le plus parmi tous ceux qui ont été écrits et j'ai vraiment galéré à le rendre un peu potable.

Je crois que cette version me convient enfin. Au moins, elle n'est pas remplie de phrases sans queue ni tête comme la première.

Donc, c'est bon. On est repartis.
J'ai de l'avance, j'ai même presque terminé la rédaction du premier jet. Et même si j'ai passé la semaine qui vient de s'écouler à réécrire les deux derniers chapitres écrits, ça ne devrait plus être trop long.

J'ai plein d'idées pour le tome 2. J'ai hâte de les mettre par écrit et de les arranger un peu pour pouvoir en commencer la rédaction aussi vite que possible.


Il n'y aura plus d'aussi grosses coupures, c'est promis.
À priori, on part même sur un chapitre par semaine, là.

Des bisous, les gens !


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