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Chapitre 11 - Celle qui a une obsession

Assise à la table du déjeuner, Zia a les yeux rivés sur le nouveau référent depuis cinq bonnes minutes. Dans son assiette, son toast presque intact a complètement absorbé la sauce à l'ail qui a été versée sur ses champignons poêlés. Aussi, ressemble-t-il désormais davantage à une vielle éponge poisseuse qu'à l'excellent repas préparé par Simran et Darcy.

Zia n'a pas fait exprès de laisser le pain s'imbiber de la sorte. Pas plus qu'elle n'a volontairement laissé sa tasse de thé refroidir après que son ami n'en ait retiré pour elle le sachet l'ayant déjà trop fait infuser.

— ... pas ? ...ia ? Zia !

Tournant la tête quand un doigt effleure son avant-bras, elle est surprise de découvrir le visage de Darcy si près du sien. Ses fins sourcils enfoncés sur ses yeux sombres, iel a l'air soucieux.

— Quoi ?

— Ça ne te plait pas ? Je croyais que tu aimais les champignons.

Des champignons ? Baissant le regard sur son assiette, elle découvre l'état du pain où est posé un monticule de champignons brun et blanc. Le tout, recouvert d'une couche de sauce à demi séchée.

— Le toast est tout mou ! Je vais t'en faire un autre.

Darcy est déjà en train de se lever, mais Zia l'empêche de s'emparer de son assiette. Elle découpe un bout de la tartine ramollie avant de l'amener à sa bouche.

— Non, ça ira. J'aime bien comme ça.

Darcy fronce plus encore les sourcils, mais se rassied. Iel sait que Zia ne ment jamais. Pas qu'elle soit foncièrement plus honnête que n'importe qui, mais elle lui a expliqué, un jour, ne juste pas en voir l'intérêt. Pourtant, si la jeune fille oublie de manger quand elle est occupée, elle ne rechigne jamais à avaler ce qu'il lui apporte. Que ce soit dans sa chambre ou, quand il parvient comme aujourd'hui à la traîner jusqu'en bas, dans la salle à manger, elle ne fait jamais de caprice.

Quelque chose la perturbe, donc. Et iel ne sait pas ce que c'est.

Sans se presser, Zia termine son assiette puis son thé tiède, se forçant à ne pas relever la tête en direction de Venacio. Consciente que si elle le fait, elle oubliera à nouveau de terminer ce que Darcy a préparé pour elle.

Ça fait plus d'une semaine, maintenant que les cours ont repris. Plus d'une semaine qu'Anthéa quitte le manoir tous les matins pour ne rentrer qu'en fin d'après-midi, et parfois même plus tard, le soir, quand elle se retrouve avec des heures de colle à purger. Plus d'une semaine que Caleb tâtonne pour parvenir à s'organiser seul, à se confectionner un programme grâce aux manuels disponibles dans la salle d'études. Plus d'une semaine que les autres résidents ont repris le rythme qu'ils avaient délaissé pendant les deux mois d'été.

Zia, elle, a préparé son programme voilà quinze jours. Avec l'aide de Darcy, elle a organisé ses journées entre ses passions et les matières a maîtriser pour son diplôme, tout en veillant à faire la part belle aux heures de jardinage. Elle a découvert cette activité l'année précédente, quand son intérêt pour les légumes s'est éveillé, et n'imagine plus sa vie sans ça, désormais.

Six mois plus tôt, Vivienne l'a autorisée à monter une serre dans le jardin et, depuis, elle s'y active tous les jours ou presque. Impatiente de voir enfin pousser ses premiers légumes.
Sauf qu'ils se font attendre. Et malgré toute la bonne volonté qu'elle y met, elle n'est parvenue à faire pousser qu'une poignée de radis et trois carottes. Rien de plus. À croire qu'elle a été maudite.

Malgré ça, Zia n'a pas demandé d'aide. Elle a acheté plusieurs livres, en a loué quelques autres, et a écumé les sites Internet. Elle a suivi les explications détaillées partagées par de soi-disant spécialistes sur des blogs et des forums. Elle s'est abonnée à plus d'une centaine de chaînes Youtube et de comptes Instagram. Mais rien n'y a fait et ses légumes ont continué à mourir avant terme.

Elle sait depuis plusieurs mois qu'elle devrait demander de l'aide, mais ne parvient pas à s'y résoudre. Pas par honte ou timidité, non. Juste parce qu'elle ignore comment faire. Car elle ne demande jamais rien. À personne.

Darcy l'a bien compris et a commencé à l'assister de son propre chef pour tout un tas de petits aspects de la vie. Et ce, dès leur rencontre. C'est Darcy qui lui rappelle de manger trois fois par jour. Darcy qui l'oblige à prendre sa douche, le soir. Darcy qui laisse sa brosse à dents dans sa salle de bain à elle, s'assurant ainsi qu'elle utilise également la sienne.

Sans qu'elle n'ait jamais eu à le demander, Darcy s'est incrusté dans sa vie et la rendue cent fois plus facile. Seulement, Darcy n'aime pas le jardinage. Iel se fiche de voir carottes, tomates ou navets sortir de terre.

Reposant son mug désormais vide, Zia relève la tête et accroche de nouveau ses yeux au visage de l'homme en bout de table.

Venacio discute avec Vivienne de BD. Un passe-temps qu'il ne se serait jamais imaginé partager avec la vielle femme. Soudain, les poils de sa nuque se dressent et un frisson glacé lui remonte l'échine. Agacé, il tourne la tête en direction des adolescents, persuadé de déjà connaître la responsable de cette intuition épidermique.

Simran, qui était assise face à lui, s'est éclipsée en toute discrétion, comme à son habitude, une fois son assiette terminée. Elle a préparé le repas avec Darcy et n'est pas de corvée vaisselle. Elle n'a donc pas trouvé d'intérêt à rester là, à attendre que tous aient terminé. Caleb, assis juste à côté, a le visage tourné dans sa direction, mais son attention est dirigée vers Vivienne, qui n'a pas arrêté de parler quand il s'est retourné. Dès que quelqu'un mentionne un livre, quel qu'il soit, le gamin est comme hypnotisé. Et si l'ouvrage se trouve dans la bibliothèque, on peut être sûr de le croiser avec celui-ci dans les mains au cours de la journée. Darcy est la personne la plus éloignée de lui. En bout de table, iel a, comme bien souvent, les yeux rivés sur sa meilleure amie. Qui, elle, a recommencé à le fixer.

Zia. Bien sûr. Il s'en doutait. Personne d'autre n'a le pouvoir de vous glacer d'un simple regard. Venacio sait que l'adolescente est autiste et que son but n'est pas de le regarder méchamment. En général, le courant passe plutôt bien entre eux, d'ailleurs. Chacun ignorant l'autre sans que ça ne paraisse forcé ou que l'ambiance n'en devienne lourde. Depuis quelques jours, pourtant, il ne se sent plus à l'aise en sa présence, et il jurerait que c'est à cause de la façon dont elle le regarde. S'il avait eu de véritables interactions avec elle avant que tout cela ne commence, il supposerait l'avoir vexée d'une façon ou d'une autre. Mais leurs discussions n'ont jamais dépassé les salutations cordiales. Alors il ne comprend pas. Il est perdu.

Il est en train de se demander s'il doit interroger la fille, lui demander ce qui la contrarie. Et si oui, comment le faire, avec quels mots et à quel moment. Quand la voix de Vivienne se fait plus forte. Tous se retournent alors dans sa direction, habitués à ce qu'elle ne hausse le ton que pour faire des annonces les concernant tous.

— Alors Zia, comment vont les plantations ? Il sera bientôt temps de récolter ce que tu as planté au début de l'été. Et c'est bientôt la saison des tubercules, non ? Nous avons tous hâte de cuisiner de bons légumes bio.

Dans les yeux de la jeune fille, passe un éclair de reconnaissance. Vivienne a dû tomber sur le bon sujet par hasard, mais Zia voit là l'occasion d'enfin l'aborder avec le nouveau référent.

— Mal, avoue-t-elle d'une voix égale. Elles vont mal. Je n'ai presque rien à récolter et j'ignore comment faire pour que les prochains semis donnent quelque chose.

Vivienne hoche la tête, compatissante alors que les autres suivent l'échange avec plus ou moins d'intérêt. Darcy est au courant du problème depuis plusieurs mois, mais n'ayant aucune connaissance, iel n'a pu lui apporter son aide. Caleb est désolé pour elle, mais aurait préféré que la discussion sur Sanaltras ne soit pas interrompue pour une sombre histoire de navets. Quant à Venacio, s'il comprend mieux pour quelles raisons il n'a croisé l'adolescente qu'avec des livres sur les légumes depuis son arrivée, il ne voit toujours pas pourquoi elle a passé une partie du déjeuner à le dévisager. Il n'est pas cultivateur, n'a même jamais vécu à la campagne où essayé de faire pousser quoi que ce soit.

— C'est une activité compliquée, approuve Vivienne. Je n'ai, moi-même, jamais eu la main très verte. Mais tu peux abandonner, tu sais, ce n'est pas grave. Ne te sens pas obligée de continuer. On démontera simplement la serre, ça n'a pas d'importance.

Se reculant sur sa chaise, la jeune fille fait non de la tête, mais de façon si légère que ça échappe à la moitié des personnes présentes.

— J'ai envie de continuer, la détrompe Zia. Je veux que ça fonctionne et je veux manger des légumes que j'aurais fait pousser.

Du coin de l'œil, Venacio capte le sourire en coin de la vieille femme. Quelle manipulatrice, grince-t-il entre ses dents. Alors comme ça, il n'est pas le seul dont elle se joue en choisissant toujours pile les bons mots.

— Il te faudrait de l'aide, ajoute-t-elle en se grattant le cou, les yeux dans le vague, semblant chercher dans sa mémoire le nom d'une personne apte à rendre ce service.

— Justement, reprend Zia en reportant son attention sur l'homme assis à côté de la directrice. Monsieur Venacio, vous êtes un scientifique, vous devriez pouvoir m'aider.

— Quoi ? s'étouffe l'homme.

Ce n'est même pas une demande. La gamine semble persuadée qu'il pourra faire quelque chose. Comme si ça allait de soi. Sauf que non.
Ce n'est pas qu'il ne veuille pas aider du tout, mais il n'a jamais fait ça de sa vie et doute de parvenir à faire mieux qu'elle, qui a passé les derniers mois à se renseigner sur tous les légumes existants.

— Quelle excellente idée, s'emballe Vivienne, comme si elle ne l'avait pas eue elle-même. Je suis sûre qu'ensemble vous aller faire des merveilles. Pourquoi ne pas commencer dès aujourd'hui ?

— Mais enfin... Mais... non...

Tous les regards se portent alors sur Venacio. Dont celui, peiné, de l'adolescente et celui, soudainement très sérieux, de Vivienne. Elle replie la serviette qui était jusque-là étalée sur ses genoux, et s'adresse à lui d'un ton glacial.

— Tu ne veux pas l'aider ? lui demande-t-elle sans réchauffer la flamme polaire qui s'agite dans son regard.

— Ce n'est pas ça, tente de se dépatouiller Venacio. Juste... eh bien... je n'ai jamais fait ça.

En une fraction de seconde, un sourire vient remplacer la moue sévère de Vivienne, et la vieille femme lui tapote l'épaule alors qu'elle se lève de sa chaise.

— Ce n'est que ça ? Ce n'est pas bien grave dans ce cas. Donne-toi deux-trois jours pour potasser le sujet et je suis sûre qu'ensemble, vous nous ferez pousser de fantastiques légumes. C'est donc acté, tu l'aideras. Magnifique.

Venacio veut protester, une fois encore, mais Vivienne est plus rapide. Elle s'engouffre par la porte, se retourne à demi, un sourire victorieux au coin des lèvres et disparaît dans la pénombre de l'entrée.

— La vieille pie, marmonne l'homme en se levant à son tour.

Elle a même eu le culot de lui faire un clin d'œil.

Elle les a quitté depuis moins d'une minute, suivie de près par Zia et Darcy, que la porte de l'entrée s'ouvre avec fracas. La maison entière tremble quand elle est claquée avec violence. Et l'instant d'après, Venacio et Caleb, de corvée vaisselle, sont emportés par un ouragan de couleurs criardes.

Charlie les enlace tous deux, claquant un baiser rapide sur leurs fronts, avant de glisser son offrande dans le vase qui trône toujours au milieu de la table. Aujourd'hui, la fleur a des pétales bleus et un cœur duveteux.

— Vivienne n'est pas là ? se renseigne-t-elle en ouvrant une armoire et en se servant une poignée de céréales.

— Elle est montée, répond Caleb en empilant les assiettes dans l'évier.

Le vacarme des couverts jetés en vrac contre l'inox est assourdi par le flot d'eau chaude, et la fille aux cheveux bicolores approuve d'un grognement tandis qu'elle mâche ses anneaux sucrés.

— J'irais la voir avant de partir, baragouine-t-elle, la bouche pleine. Darcy est en haut ? demande-t-elle encore. Iel m'a dit avoir des problèmes en math.

Les mains pleines de savon, Venacio fronce les sourcils.

— Iel aurait pu me demander. Tu ne passes que deux fois par semaine.

Charlie hausse les épaules, les paumes de ses mains collantes de sucre ouvertes vers le ciel.

— Certaines personnes ont un peu de mal à se faire au changement. Laisse-lui du temps, ça viendra.

Et les abandonnant à leur corvée, elle se précipite dans l'escalier.

**

Hey les gens !

J'espère que cette histoire vous plaît toujours et qu'il n'y a pas trop de personnages.
À partir d'aujourd'hui, le NanoCamp débute. J'ai mis la barre à 50 000 mots, ce qui est l'équivalent du Nano traditionnel qui se déroule en novembre. Si je m'y tiens, ça devrait me permettre de terminer ce livre dans le temps que je m'étais fixé.

Mais c'est vraiment beaucoup de boulot xD

J'ai un peu peur de la masse de travail que va représenter la réécriture haha xD

Des bisous, les gens.


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