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William James Moriarty x Reader {Moriarty} (3/?)

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Commande de : fangirl_Moriarty

Disclaimer : contient des scènes légèrement "hot" (pas de lemon)

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Codes utilisés :

(t/p) : ton prénom

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Précédemment :

J'échange un rapide coup d'œil avec Fred qui se cache dans l'immeuble en face du 221B. Il me fixe quelques secondes, puis la jeune femme blonde avant de partir en courant, très certainement pour aller prévenir Albert et William.

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"Tu as dit que pour pouvoir arrêter le Prince du Crime, tu étais prêt à mourir... Mais quand tu l'arrêteras, j'espère bien que tu t'en tireras vivant... Sherlock !"

William James Moriarty

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PDV (t/p) :

Je me reconcentre sur les nouveaux venus et me jette dans les bras de mon frère, jouant le rôle de la petite sœur inquiète. Il me réceptionne rapidement, lâchant au passage la blonde.

"Espèce d'idiot, ne disparait plus jamais comme ça sans donner de nouvelles ! Je me suis inquiétée !"

Il rigole mais m'entoure de ses bras et pose sa tête sur la mienne. Je profite quelques secondes avant de me détacher de lui. C'est au même moment que Wiggins et les Irregulars de Baker Street débarquent face à nous.

"Salut Holmes, on t'attendait ! Parait que tu étais sur les lieux de l'incendie, à Saint John's Wood... Et si tu y étais, ça veut dire que ce n'était pas un simple incendie, pas vrai ?
  -    Hé ! Wiggins ! Ma foi, les nouvelles arrivent vites aux oreilles des Irregulars de Baker Street, je vois...
  -    Un nouveau crime ? Tu pourrais nous donner un peu de travail, alors ?
  -    NON ! CE N'EST PAS UN CRIME ! ALLEZ, RENTREZ CHEZ VOUS, OUSTE !"

Oula, lui il a quelque chose à cacher... Sa gestuelle et ses paroles montrent qu'il est clairement stressé. Je suis prête à parier que c'est lui qui a déclenché l'incendie...

Comme pour confirmer mes pensées, Irène prend la parole.

"Mais si c'est un crime voyons ! Même que c'est le célèbre détective Sherlock Holmes en personne qui a mis le feu. Il a incendié ma maison !"

Sherly semble complètement mal à l'aise, ce que je ne pensais pas possible. Soudain, elle s'accroche à son bras comme le font de nombreuses pouffes en soirée.

"Et comme j'ai tout perdu, à partir d'aujourd'hui, je viens habiter au 221B avec lui, et lui avec moi."

Je regarde John, cherchant à savoir si elle ment ou pas mais il soupire et détourne le regard. Je comprends directement qu'elle ne ment pas et me masse les arrêtes du nez, sous les exclamations des Irregulars.

Ils finissent par partir en courant en direction du journal pour leur vendre l'infos, bien que Sherly ait essayé de les en dissuader, sans succès. Il finit par se retourner vers la blonde et lui crie dessus.

"Vous n'allez pas vous mettre aux fakes news, vous aussi !
  -    Voyons, ai-je menti quelque part ?"

Son aura semble le calmer mais ce n'est rien par rapport à la mienne. Sentant le danger, mon frère se retourne lentement vers moi.

"Sherly... C'EST QUOI CETTE HISTOIRE ENCORE ?!!"

Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je l'attrape par l'oreille et le fait rentrer de force dans l'immeuble, laissant les deux autres dehors. Je le laisse tomber au sol une fois à l'étage, dans le salon.

"Explique-moi tout de suite ! C'est quoi cette histoire d'incendie ?! Tu joues les pyromanes maintenant ?! Et pourquoi elle doit venir habiter chez nous ?! L'argent du roi de Bohème ne suffit pas à lui payer un hôtel ?!
  -    Déjà calme-toi si tu veux que je t'explique."

Je croise les bras sous ma poitrine et le regarde de haut, mes yeux lançant des éclairs. Cependant, je reste quand même silencieuse voulant connaître le pourquoi du comment. Sherly se gratte l'arrière de la tête et semble chercher ses mots avant de parler.

"Quand tu es allée te coucher après la visite du roi de Bohème, avec John on a eu un plan pour entrer chez Irène Adler, plan qui se déroulait bien au début. Mais il a vite tourné au fiasco quand on n'a plus réussi à se comprendre et qui s'est soldé par l'incendie de l'appartement de la blonde. Et après avoir passé trois jours chez les flics à nous expliquer, on a réussi à sortir mais on devait trouver un nouveau logement pour Irène qui ne voulait aller nulle part ailleurs qu'ici, ce qui est vraiment étrange. D'ailleurs, je suis persuadé qu'elle nous attendait le soir ou on a incendié son appartement...
  -    Laisse-moi deviner... Tu voulais faire parler ses instincts et trouver la photo lorsqu'elle l'aurait elle-même regarder avec un fumigène mais les étincelles ont déclenché un feu qui à brûler le logement."

Il me regarde, étonné, avant de sourire, fier de sa petite sœur. Sauf que moi ça ne me fait pas rire, ce que je lui fais bien sentir avant même qu'il ne reprenne la parole.

"Enlève-moi tout de suite ce sourire de tes lèvres Sherlock Holmes ! Ça ne me fait pas rire ! Si comme tu dis elle t'attendait vraiment, elle devait être un minimum renseignée sur toi et sur tes précédentes affaires. Or ce stratagème tu en as joué et abusé ! C'est quasiment sûr qu'elle avait mis des produits inflammables sur les rideaux ou les tapis ! Espèce de triple idiot !"

Je m'apprête à lui tirer les oreilles de nouveau mais John m'arrête avant. Je soupire et tourne le dos à mon frère pour essayer de me calmer. De toute façon je sais que quand Miss Hudson apprendra la nouvelle il s'en prendra une deuxième couche.

Irène entre à son tour dans le salon et s'installe sur un des fauteuils, comme si c'était chez elle. Au moins elle s'est vite habituée à son nouvel environnement celle-là...

Je commence à partir vers ma chambre mais John me retient, encore une fois.

"Attend (t/p) ! Je voulais juste te prévenir que j'ai monté les affaires de Miss Adler dans ta chambre puisqu'il n'y a plus de chambre de libre et je ne pense pas que ce soit bien vu qu'une jeune femme dorme dans la même chambre qu'un homme sans être mariés. D'ailleurs j'ai trouvé ça coincé entre les battants de ta fenêtre."

Il sort un mouchoir noir de sa poche. Je le reconnais directement : c'est un de nos signes avec Fred. Ça veut dire qu'il faut que je les rejoigne à la résidence londonienne des Moriarty au plus vite.

"Ah ! Merci. Ce mouchoir était sur mon bureau, il a du s'envolé avec les courants air et la fenêtre s'est refermée dessus.
  -    Aucun problème. Heureusement que tu ne l'as pas perdu alors."

Cet homme est un ange. Naif, mais un ange quand même. Je lui souris et récupère le mouchoir qu'il me tend.

"Au fait (t/p), j'aurais un service à te demander..."

Je me tourne vers mon abruti de frère, toute trace de joie soudainement disparue. Il se tasse légèrement face au poids de mon regard mais prend son courage à deux mains et ose me poser sa question.

"Comme toute la garde-robe d'Irène a brûlée dans l'incendie il faut que je lui rachète de quoi s'habiller mais elle ne veut pas sortir avec ses vêtements pleins de suie. Ce serait possible que tu lui prête une robe ? Juste le temps qu'on aille lui en acheter une autre..."

Je le fixe encore quelques secondes du regard avant de me tourner vers la blonde. Je la jauge elle aussi avant de soupirer (encore).

"C'est d'accord... Venez avec moi Miss Adler. Comme ça, vous pourrez choisir celle qui vous plaît.
  -    Je vous remercie."

Elle me gratifie d'un sourire et nous commençons à nous diriger vers ma chambre. Pour le bien de ma couverture, je vais être agréable avec elle, même si je sais qu'elle est loin de jouer franc jeu avec nous.

On arrive dans la chambre et elle s'assoit sur mon lit pendant que je me dirige vers ma penderie pour sortir quelques robes à lui proposer. Bon, je pense que c'est le moment d'entamer la conversation.

"Je tenais à m'excuser pour les actions irréfléchies de mon frère. Je sais qu'il peut être vraiment stupide parfois, mais ce n'est pas un mauvais garçon...
  -    Je l'avais bien compris ça, ne vous en faites pas. Après tout, il aurait pu m'envoyer de force dans un hôtel au lieu de céder à mes caprices.
  -    Tant mieux. Ah ! Je viens de me rendre compte que je ne me suis pas présentée ! Je suis (t/p) Holmes, la petite dernière de la fratrie. Enchantée de vous connaitre.
  -    Moi de même."

On se regarde quelques secondes avant de rire toutes les deux, sans raison. Je lui tends une robe qu'elle va essayer derrière mon paravent et nous continuons d'échanger sur nos vies respectives et nos passions.

Je suis assez mitigée parce que pendant cette discussion, j'avais presque l'impression qu'elle était sincère... Je pense même que dans d'autres circonstances, nous aurions pu être amies.

Elle trouve enfin une robe qui lui va et nous quittons la pièce. A peine la porte derrière nous refermée que des cris résonnent dans l'immeuble. Ça, c'est Miss Hudson qui vient de rentrer et qui est au courant pour l'incendie.

Une fois en bas, nous assistons au nouveau sermon de Sherly par la brune. J'attends qu'elle se calme enfin pour pouvoir parler.

"Sherly, j'espère que tu prendras bien soin d'Irène pendant que vous ferez les boutiques. Je ne peux pas vous accompagner, j'ai un rendez-vous. D'ailleurs, ne m'attendez pas ce soir, je ne suis pas sûre de rentrer !"

Mon frère commence à faire la tête et est déjà prêt à protester mais le regard que je lui lance l'en dissuade rapidement. Je ne perds pas une seconde de plus et prends un fiacre pour rejoindre les Moriarty.

(NDA : Avant de lire la suite, sachez que certains moments seront un peu hot et qu'il y a beaucoup de suggestions mais qu'il n'y a pas de lemon. Je préviens pour les petit(e)s pervers(es) et les âmes sensibles)

A peine ai-je toqué à la porte qu'elle s'ouvre presque immédiatement sur Louis qui semble heureux d'enfin me voir. On se salue rapidement et il m'emmène dans le salon où se trouve déjà William, Albert, Fred et Moran.

"Excusez-moi pour mon retard. J'ai eu du mal à me libérer, surtout avec notre invitée surprise...
  -    Ne t'en fais pas (t/p). De toute façon, nous t'aurions attendu pour commencer à préparer le plan."

Je souris à Albert qui vient de dire cette phrase. Sans rien dire, William se lève et s'agenouille devant moi. Je lui tends ma main qu'il embrasse en me transperçant de ses yeux rouges.

"Ça faisait longtemps (t/p).
  -    Voyons William, on s'est vu le weekend dernier."

Je lui souris en disant cette phrase, amuser par son air enfantin. Je ne pensais pas ça possible mais derrière le grand consultant du crime se cache un caractère assez enfantin qui m'étonnera toujours. Par exemple, la première fois que je l'ai battu aux échecs, il a commencé par bouder avant de rire comme un fou et de me regarder avec son regard sauvage. Oui, oui, il a boudé.

Bref, revenons-en au sujet principal.

William se relève et retourne à sa place, sur un des canapés. Je le suis et pars m'assoir à côté d'Albert pour être en face de lui, Fred, Moran et Louis derrière nous comme à leur habitude.

Maintenant, que la réunion commence ! C'est d'ailleurs notre cher consultant du crime qui l'ouvre.

"Comme nous sommes au complet, nous pouvons commencer. On sait déjà que le document que nous devons récupérer est d'une importance capitale. Assez important pour briser l'équilibre du pays. Pour l'instant il est en possession de l'ancienne Prima Dona Irène Adler qui l'a volé à Buckingham. On sait qu'elle se trouve actuellement au 221B. (t/p), toi qui étais là-bas, est-ce que tu as vu une trace du document ou pas ?
  -    Non, je ne suis même pas sûre qu'elle soit venue avec des affaires. En tout cas, rien d'assez gros pour contenir un document. Elle n'avait même pas de vêtements avec elle, c'est pour dire.
  -    D'accord. Donc ça veut dire qu'elle l'avait déjà caché ailleurs avant que son appartement ne prenne feu. Je pense que le plus simple serait de négocier avec elle, comme elle le souhaite. Surtout qu'en tant que MI6 nous sommes obligés de la tuer, mais en tant que Prince du Crime nous pouvons la protéger et en faire une de nos membres. Je pense qu'elle a un grand potentiel qu'on peut exploiter, et avec son passé elle a de grandes chances d'adhérer à notre projet. Mais la question reste où et quand faire ces négociations ?"

Vu son sourire et la lueur qui brille dans son regard, je sais déjà qu'il a terminé le plan mais veut notre avis et nos idées. Finalement, c'est Albert qui propose un lieu.

"Pourquoi pas le bal masqué qui a lieu ce soir au palais de Buckingham ?"

Le sourire du blond s'élargit et je comprends qu'Albert à taper dans le mille. Comme je le pensais, William félicite son frère pour son idée puis nous explique son plan. En soit, rien de compliquer mais quelque chose me dérange : William ne m'a pas inclus dans son plan.

"Des questions ?
  -    Oui. Pourquoi je ne suis pas dans le plan ?
  -    Parce que Miss Adler a vu ton visage et pourrait te reconnaitre.
  -    Mais justement, ce ne serait pas un avantage pour nous de l'amadouer avec un visage connu ? Et puis Fred ne peut pas surveiller le 221B ET mettre le poison dans le verre du Baron. On sait tous que si Sherly se rend compte de quelque chose et réussi à rejoindre Irène, tout notre plan tombe à l'eau. De plus, Irène et moi partageons la même chambre donc si je rentre à Baker Street elle ne pourra pas se changer et on ne sait pas si elle viendra comme convenu."

A chaque argument que je rajoute, je vois ses sourcils se froncer de plus en plus. Son doigt commence même à tapoter nerveusement contre ses jambes pliées. Mais pourquoi il ne veut vraiment pas que j'y aille ?

"Non, tu n'iras pas. Un point c'est tout.
  -    Mais pourquoi ? Tu vois bien comme moi qu'il y a plus d'avantage à ce que j'y aille plutôt qu'à ce que je reste ici ?! Surtout que je les ai déjà prévenus que je ne rentrerai pas ce soir puisqu'il y avait des chances que le plan aurait lieu à ce moment, ce qui est le cas. Donc William explique-moi pourquoi."

On se fixe du regard quelques secondes, les yeux pleins de détermination et d'irritation. Sans même me lâcher du regard, le blond demande aux autres de quitter la pièce et de nous laisser seuls.

"(t/p), je ne veux pas que tu ailles à ce bal. Et puis moi aussi je ne participe pas physiquement à la mission, j'ai juste créé le plan.
  -    Non, toi tu participe à la deuxième partie du plan, quand on la récupère. Alors que là encore, tu m'as écarté. Pourtant je ne risque rien et même ceux qui n'ont pas participer avant seront là ! Donc pourquoi m'écartes-tu ?!
  -    Je ne t'écarte pas !"

Et on continue à se disputer pendant plusieurs minutes, le ton montant de plus en plus. Ça me fait mal parce que d'habitude on se comprends, on sait ce que pense l'autre. Alors c'est un peu notre première dispute et je ne sais pas vraiment comment réagir. Mais je supporte encore moins le fait qu'il cherche à m'écarter de la mission alors que je fais aussi partie de son groupe et qu'il n'a pas besoin de me préserver ou je ne sais qu'elle autre connerie du genre.

Puis finalement, la vérité sort brusquement de la bouche de William alors qu'il ne semble même pas la contrôler.

"TOI QUI CROIS TOUT SAVOIR, POURQUOI TU NE COMPRENDS PAS QUE JE N'AI JUSTE PAS ENVIE QUE TU PASSES ENCORE PLUS DE TEMPS AVEC ALBERT, NI QUE TU DANSES AVEC LUI ?! TU ES DEJA TOUT LE TEMPS A LONDRES AVEC LUI ALORS QUE MOI JE SUIS A DURHAM ! TU ES BIEN PLUS PROCHE DE LUI QUE DE MOI ET ALORS QU'ON A LA POSSIBILITE DE PASSER UNE SOIREE SEULS TOUS LES DEUX, TOI TU PREFERES ALLER A UN BAL AVEC LUI ?!"

Je le regarde, un peu choqué qu'il me lance comme ça son ressenti à la figure alors que je ne m'y attendais pas du tout. Une fois le choc passé (soit quelques secondes plus tard), un sourire malicieux prend place sur mon visage. Quelques rougeurs sont sur les joues de William mais il ne détourne pas son regard pour autant et garde une expression assez impassible (si on omet ces rougeurs). Nous nous étions tous les deux lever durant notre dispute et je franchis les deux mètres qui nous sépare pour lui chuchoter à l'oreille.

"Seriez-vous jaloux, Monsieur Moriarty ?"

Je recule légèrement et le regarde malicieusement. Comprenant que je veux jouer, la colère disparait du visage de William pour laisser place à la même malice que la mienne malgré quelques rougeurs toujours visibles. La tension de tout à l'heure devient bien plus agréable.

"Qu'est-ce qui vous fait dire ça, Miss Holmes ?"

Je pose mes doigts sur son poignet et les laisse grimper sur son bras en même rythme que mes mots.

"Je ne sais pas... peut-être le fait que vous venez de me dire que vous enviez votre frère d'être proche de moi. Et puis, si ça ne tenait qu'à moi, je resterais volontiers seul avec vous..."

Ma main arrive à son visage et je caresse un peu sa joue. Il se penche pour intensifier le contact. Ma voix n'est plus qu'un souffle et mon regard se perd dans celui brûlant de luxure du blond.

"... Mais hélas, la mission passe avant nos désirs, mon cher, et vous savez comme moi qu'elle aura plus de chance de réussir si j'y vais."

Je retire ma main de son visage et je recule d'un pas, comme pour aller avec mes propos pendant que William esquisse un léger rictus de frustration. Cependant, je ne perds pas mon sourire malicieux, une idée m'ayant traversée l'esprit.

"Mais après cette mission il me semble que vous restez encore à Londres au moins une semaine, donc nous auront encore tout le temps de nous voir en tête à tête. Et je vous autoriserai même à vous venger sur moi pour vous avoir abandonner ce soir, de la façon qu'il vous plaira. Quand dites-vous, Monsieur Moriarty ?"

Son rictus disparait et il ferme les yeux avant de les rouvrir, son aura sauvage enfin de retour. Il franchit le pas qui nous sépare, entoure mes hanches de ses bras puis colle nos bassins ensembles. J'essaie comme je peux de rester impassible même si la fangirl en moi est en train de crier et de twerker dans son nosebleed... Il se penche vers mon visage avant de dévier vers mon oreille pour chuchoter, comme je l'ai fait quelques minutes auparavant.

"J'en dis que j'ai hâte que la mission prenne fin. Maintenant, si vous le voulez bien, nous ferions mieux de réunir de nouveau les autres pour peaufiner le plan une dernière fois. Surtout que si nous restons encore ensemble quelques minutes de plus, je risque de changer d'avis et de vous ligoter pour être sûr que vous passiez la nuit avec moi, Miss Holmes. Donc si vous permettez..."

Il frôle mon lobe de ses lèvres en parlant. Son souffle chaud dans ma nuque me procure des frissons. Il se recule ensuite et me tend son bras, un sourire aux lèvres. Je m'agrippe à lui en rigolant et nous sortons de la salle pour partir à la recherche des autres, sans se lâcher.

Pour l'instant, tout s'est bien passé : Albert a remis l'invitation discrètement à Irène en lui montrant son visage et Sherlock n'a rien vu. Il ne reste plus qu'à la blonde de trouver une excuse pour venir, mais j'ai confiance en son talent de menteuse. Après tout, elle a réussi à mener en bateau le grand détective Sherlock Holmes et son assistant, le Docteur Watson.

Actuellement, je suis en train de me préparer pour le bal dans une des chambres de la résidence. Fred m'aide parce que Miss Money-Penny est occupée ailleurs, et qu'il est le plus doué en déguisement (donc les corsets n'ont pas de secret pour lui). Bien entendu, il ne me voit pas nue ni en sous-vêtement : je me change derrière un paravent.

En parlant de corsets, je n'arrive pas à serrer convenablement le mien donc je vais devoir lui demander de l'aide.

"Fred ? Tu peux m'aider à serrer mon corset s'il te plaît ? Les lacets sont dans le dos donc c'est assez compliqué de le faire seule."

Personne ne me répond mais j'entends des pas se rapprocher de moi. Des mains frôlent les miennes qui tiennent les lacets pour les prendre. Même si je ne les ai touchées qu'une seconde ou deux, j'ai l'impression que ces mains sont trop grandes pour être celles de Fred.

Je n'ai pas le temps de pousser ma réflexion plus loin que la personne derrière moi serre brusquement le corset, m'arrachant un gémissement de surprise. Je sens son souffle se rapprocher et elle me murmure quelques mots, d'une voix que je reconnais instantanément.

"Ce n'est pas ce genre de gémissements que je veux entendre sortir de ta bouche.
  -    William ? Qu'est-ce que tu fais là ?
  -    Et bien je t'aide à mettre ton corset, comme tu l'as demandé."

Il ne me laisse pas dire un mot de plus que je sens ses lèvres embrasser mon cou. Mon souffle se coupe directement et je le laisse faire sans me débattre, une part de moi voulant connaître la suite.

Il continue de m'embrasser, mordillant parfois ma peau pour m'arracher quelques gémissements. Un de ses bras passe autour de mes hanches pour coller mon dos à son torse. Je pose ma tête sur son épaule et lui jette un rapide coup d'œil pendant qu'il continue d'attaquer mon cou.

Ses baisers remontent vers ma nuque avant de descendre dans mon dos, s'arrêtant sur l'une de mes omoplates. Je le sens mordiller et sucer la peau sensible de mon dos pour y laisser un suçon. Je ne pensais pas découvrir une zone érogène ici...

Il recommence son manège sur d'autre partie du mon dos, sans pour autant défaire le corset. Au bout de la troisième marque, il remonte vers mon oreille en laissant encore et toujours une lignée de baisers sur son passage.

"Avec ça, on sait à qui tu appartiens. Tu ferais mieux de finir de te préparer, il ne vous reste plus beaucoup de temps avant l'heure du départ."

Et il repart aussi rapidement qu'il est arrivé, me laissant complètement chamboulée, le souffle court, les joues rouges et toute pantelante.

Mais... Qu'est-ce qui vient de se passer ? Comment il a pu me mettre dans tous mes états en l'espace de quelques minutes ? Suis-je aussi sensible que ça à William ?

Bon, il ne faut pas que je me perde dans mes pensées ou je vais mettre trop de temps à me préparer et on sera en retard par ma faute.

J'enfile rapidement ma robe, maintenant que le corset est bien serré. Je sors de derrière le paravent et essaie de regarder dans le miroir si les suçons se voient ou pas. Parce que s'ils sont visibles, ça risque d'être un problème pour la soirée : je risque de me faire remarquer parmi les nobles et se sera encore plus difficile de glisser discrètement le poison dans le verre du Baron Rollinson.

Après avoir vérifié de rien ne dépasse de la robe, je sors dans le couloir pour partir à la recherche de Fred. Bah oui, parce qu'il m'a laissé seule avec William donc je ne peux pas faire ma coiffure sans lui.

Je ne mets pas longtemps à le trouver, il était en train de discuter avec Moran à l'angle du couloir. En me voyant, il s'approche directement de moi, mettant fin à sa discussion avec l'ancien colonel, qui d'ailleurs reste sans voix, la bouche ouverte et me matte, sans gêne. Je lui lance une réplique acerbe qui calme directement ses ardeurs et retourne dans la chambre avec le petit brun.

Une fois prête, je rejoins Albert qui m'attend à l'entrée. Il est en train de parler à William. Lorsqu'ils m'aperçoivent, les deux se taisent et me regarde. Le brun me sourit gentiment pendant que William me reluque ouvertement. Albert me tend son bras pour que je m'y accroche. En avançant vers lui, je fais exprès de frôler la main de William. Je lui jette d'ailleurs un regard en me mordant la lèvre inférieure, essayant de faire attention à ne pas abîmer mon maquillage. Son regard rubis s'illumine et je prends le bras de son frère avant de quitter la demeure.

Pendant le voyage, Albert et moi revoyons les détails du plan. Une fois fini, il nous reste encore à peu près dix minutes à tuer. Le brun fait un sourire étrange qui ne présage rien de bon pour moi.

"Eh bien, eh bien, ma chère (t/p)... Tu pensais que je n'avais pas remarqué les petits regards que vous vous échangiez avec mon frère tout à l'heure ? Me penses-tu aveugle ?"

Je rougis subitement, pas du tout prête à aborder le sujet. Je toussote légèrement pour reprendre contenance mais Albert est loin de s'arrêter là.

"Ça se voit comme le nez au milieu de la figure qu'il s'est passé quelque chose entre vous quand vous nous avez demandé de partir du salon tout à l'heure. Donc vas-y, raconte-moi tout, je veux tout savoir."

Wow, je pensais pas qu'il était autant fan de gossip. On en apprend tous les jours !

J'arrive à éluder la question jusqu'à la fin du trajet. Lorsque la berline s'arrête, on reprend tous deux notre sérieux et on enfile nos masques. Le cochet vient nous ouvrir la portière et Albert sort en premier, puis me tend la main pour m'aider à sortir.

Une fois dehors, on remercie le cochet et j'attrape le bras du brun pour entrer dans le palais. Ce soir, je suis censée être sa partenaire, du moins jusqu'à ce que le "Prince du Crime" le "tue", comme le veut les règles du jeu de la soirée.

Une fois dans la salle de fête, mon regard se perd dans cette foule de noble, tous mieux habillés les uns que les autres. Je reste au bras du brun et on slalome entre les gens pour atteindre notre cible. Il est assis sur l'une des banquettes mises à disposition, en train de critiquer le Prince du Crime.

Albert s'approche de lui et vient prendre part à leur discussion, les interrompant au passage.

"Quoi de plus naturel, pourtant ?"

Les trois hommes se tournent vers le Comte, étonnés que quelqu'un intervienne dans leur discussion.

"Pardon ?
  -    Souvenez-vous des abominables rumeurs qui couraient sur Drebber aussi bien que sur Enders... Notre monde n'en était pas grandi. Rien d'étonnant que les citoyens fassent le lien entre la mort de l'un et celle de l'autre, leurs deux bêtes noires, et créent la légende d'un prince du crime, hors-la-loi mais gentilhomme...
  -    Ma foi, vous parlez comme si nos deux amis avaient mérité de mourir !
  -    Voyons, dans un bal masqué, l'étiquette est abolie, n'est-il pas ?"

Maintenant qu'Albert l'a bien provoqué, c'est à mon tour d'intervenir pour pouvoir rester aux côtés de notre prochaine victime.

Je lui frappe légèrement le torse mais parle d'une voix contrariée.

"Enfin, Monsieur le Comte des roses ! Même lors d'un bal masqué il faut respecter l'étiquette et maintenir les règles de bienséance. Je ne pensais pas accompagner un tel rustre ce soir !"

Je lâche son bras et lui fais face en reculant d'un pas pour me rapprocher du Baron. Albert me fait un sourire dédaigneux puis souleve son chapeau comme pour me saluer.

"Faites comme vous voulez très chère. Je ne mettrai pas grand temps à vous remplacer ce soir. Par contre il vous faudra trouver un autre moyen de locomotion pour rentrer chez votre père. Sur ce, si vous voulez bien m'excuser."

Il incline la tête vers les trois hommes puis part, me laissant seule ici. Je baisse la tête et serre les poings, faisant semblant de ne pas apprécier être laissée pour compte.

Grâce aux recherches de Fred, on a appris que notre cher Baron a un léger complexe du héros qui aime sauvez les gentes dames en détresses. De plus, il semblerait que je sois physiquement son genre de femme.

Comme prévu, le Baron Rollinson ne tarde pas à s'approcher de moi. Et c'est partie pour sortir mon meilleur jeu d'actrice !

Il me caresse légèrement le bras pour attirer mon attention. Je relève la tête et le blond peut voir mes yeux larmoyants. Je me mords la lèvre inférieure, comme pour essayer de retenir toute la frustration et la tristesse. Le Baron mord à l'hameçon et commence à me réconforter, les deux autres ayant préféré partir pour nous laisser seuls.

Nous nous asseyons tous les deux sur le divan et commençant à échanger sur nos passions pour créer un lien ou quelque chose comme ça. Après quelques minutes, le Baron part en prétextant aller nous chercher de quoi boire. A peine quelques secondes après qu'il soit revenu, le majordome en chef annonce que le Prince du Crime a fait sa première victime.

Comme prévu, c'est Albert qui a été "assassiné". Il fait don d'une bague et il se dirige vers les escaliers qui mènent à la mezzanine dans laquelle les personnes "mortes" finissent la soirée. Puis une seconde personne dit avoir été tuée par le Prince du Crime. Il fait don d'une montre et monte ensemble vers la fameuse mezzanine.

Bon, maintenant j'ai la confirmation qu'Irène est présente. Je suis persuadée qu'il s'agit du jeune homme qui vient de rejoindre Albert. Après tout, en tant qu'ancienne actrice, je suis sûre qu'elle sait très bien se déguiser. Par contre je ne pense pas que les négociations vont durer éternellement, alors il va falloir que je me bouge.

Je retourne sur la banquette avec le Baron Rollinson. Il est tellement absorbé dans le récit d'un de ses voyages que lorsqu'il ferme les yeux pour se plonger dans ses souvenirs, je verse rapidement le contenu de ma fiole dans son verre : un concentré de sève de laurier-rose, une plante toxique qui peut provoquer la mort.

Pour être sûre qu'il boive son verre, je l'interromps dans son récit, l'informant que ma sœur est aussi dans l'assemblée et qu'il vaudrait mieux que je la rejoigne parce qu'elle doit s'inquiéter maintenant qu'elle sait que mon partenaire a été tué par le Prince du Crime. Il me fait un léger sourire contrit et nous trinquons une dernière fois, nous promettant de nous revoir une fois la soirée finie, et sans les masques.

Bien sûre qu'on se reverra, mais pas dans ce monde.

Comme pour sceller notre promesse, le blond bois son verre cul sec. Bon, et bien maintenant qu'il l'a bu, je n'ai plus qu'à partir. Je dépose un baiser sur sa joue et lui fais un clin d'œil avant de disparaître dans la foule, le laissant toute chose derrière moi.

Je m'approche d'un des murs de la salle et appuie sur l'une des moulures. Le mur s'ouvre comme une porte et je rentre dedans, en m'assurant que personne ne m'ait vue. Je referme derrière moi et commence à gravir les escaliers qui s'y trouvent.

Le chemin par lequel je passe est celui des domestiques. Dans beaucoup de maisons de nobles, surtout de haut rang, les murs cachent des couloirs et autres pour permettre aux domestiques de rester invisibles aux yeux des invités et de leur maître.

Une fois en haut des escaliers, je pousse délicatement la porte pour faire le moins de bruit possible. Comme je le pensais, les deux ont déjà commencé les négociations. Toujours dans le plus grand silence, je me sers un verre de vin et m'assois sur le canapé, écoutant leur conversation.

"...Deuxièmement, que le vol du document ne fasse l'objet d'aucune poursuite judiciaire. Si vous acceptez ces deux conditions, je peux vous restituer le document sans délai.
  -    ...
  -    Alors ? Quelle est votre réponse ? Je veux dire... Quelle est la réponse du gouvernement du Royaume-Uni ?
  -    C'est "non" ! Sachez qu'il n'y a aucune place pour vos exigences dans cette négociation. Les termes de mon mandat sont simples : récupérer le document, et vous supprimer.
  -    Pourquoi m'avoir fait venir ici alors ? Quel est le sens de cette conversation ?
  -    Bonne question, vous me facilitez la tâche, merci. Certes, je travaille pour le gouvernement, mais ce n'est pas à ce titre que je vous ai fait venir ici ce soir. C'est Albert James Moriarty qui désirait s'entretenir avec vous à titre privé.
  -    A titre privé ?! Vous portez le titre de Comte, soit, mais quel droit cela vous donne-t-il sur moi ?
  -    Allons, calmez-vous. Voyez-vous, depuis le début je me pose quelques questions... Pour quelle raison la personne qui a volé le document ne l'utilise-t-elle pas ? Aucune revendication, aucune déclaration... Pourquoi ? Manifestement parce que le contenu du document, c'est du très lourd. Autrement dit, nous avons affaire à une amatrice qui cherche à tâtons un moyen de restituer le document sans trop se brûler. C'est pourquoi vous avez sagement attendu que le gouvernement prenne contact avec vous, afin d'être en position de force à l'ouverture de la négociation. Négocier sans stratégie de défense vous exposait en effet à de graves dangers. Néanmoins, il est tout à fait exclu que le gouvernement britannique garantisse votre sécurité personnelle et le renoncement à toute poursuite judiciaire. En effet, nous n'avons aucune preuve que vous n'avez pas pris connaissance du contenu d'un document top-secret qui engage la sécurité du royaume. Et dans ces circonstances, vous supprimer est la seule option pour le gouvernement. En conclusion, votre seule marge de manœuvre, tant que vous êtes en vie... serait de balancer le contenu de ce document à la face du monde.
  -    Vous... Et c'est pour me dire cela que vous m'avez fait venir ici ce soir ? POUR ME DIRE EN FACE QU'IL NE ME RESTE AUCUN ESPOIR ?
  -    Non, non... Ce que je suis venu vous dire, c'est que moi je peux vous sauvez.
  -    Me sauver... ? Vous...?!"

Albert se dirige vers une table et se sert un nouveau verre. Il jette un coup d'œil dans ma direction et esquisse un petit sourire, comprenant que le Baron a bu le poison.

"Oui, mais... Car moi aussi j'y mets un "mais".
  -    Des conditions ? Lesquelles ?
  -    Pour vous sauver, je veux savoir dans quelle mesure le contenu du document est réellement vital pour ce pays.
  -    Quoi !? Vous ne connaissez pas la teneur du document ? Mais quand vous la connaitrez, vous vous retrouverez exactement dans la même position que moi !
  -    Aucune importance. D'abord, vous m'éclairez sur le contenu du document...
  -    Vous allez regretter de l'avoir entendu, je vous préviens. Le document détaille..."

Elle se penche vers son oreille et lui chuchote certainement le contenu du document dans les grosses lignes. De là où je suis, je n'entends rien mais Albert écarquille les yeux avant de se mettre à rire lorsque la blonde s'écarte de lui. Elle semble surprise de sa réaction.

"Qu'est-ce que... ?
  -    En effet, pour un scandale qui risque de détruire la monarchie, celui-là n'est pas mal ! Le scandale qui pourra mettre à bas l'Empire Britannique, pour sûr !
  -    Et cela vous fait rire ? C'est en riant que vous comptez me sauver ?
  -    Mais évidemment ! Le poids est plus que suffisant pour équilibrer les forces en présence ! A mon tour, maintenant. Laissez-moi vous montrer un petit échantillon de ce dont je suis capable pour vous sauver.
  -    Que...? Ce dont vous êtes capable ?"

Les deux se penche à la balustrade pour observer le bal en contrebas.

"Regardez bien... Vous voyez cet homme avec le masque blanc ? Il s'agit du Baron Ronald Rollinson. C'est lui qui joue le rôle principal dans le petit jeu de ce soir. Le "Prince du Crime"...
  -    Comment le savez-vous ?
  -
    Mais parce que c'est moi qui ai organisé ce jeu, évidemment. Mais ce n'est pas ce que je veux vous montrer. Il s'agit plutôt, de l'homme qui se trouve derrière ce masque... Ronald Rollinson... Noble cultivé, il siège au conseil d'administration de divers opéras, aux Etats-Unis comme en France. D'un caractère égoïste et cruel, il n'a pas hésité, il y a cinq ans, à provoquer l'incendie d'un opéra, camouflé en accident, afin de toucher l'assurance. De nombreux employés ont péri. Je suis sûr que vous vous en souvenez de cet incendie, n'est-ce pas ?

  -    Ah ! Mais bien sûr ! Des amis à moi se trouvaient parmi les victimes, ce fut horrible ! Et vous dites que c'est cet homme qui avait tout organisé ?
  -    Parfaitement. En d'autres mots, ce Monsieur Rollinson est une ordure qui mérite de disparaître de la surface de la Terre."

La jeune femme affiche une mine effrayée par les propos du brun. Ce dernier commence d'ailleurs à me parler, toujours en regardant les nobles danser.

"Dans combien de temps aura lieu le spectacle, ma chère ?
  -    Si mes estimations sont bonnes, dans environ deux minutes."

La seule personne déguisée se retourne brusquement vers moi, surprise de se rendre compte qu'ils n'étaient pas seuls tous les deux. Elle me dévisage quelques secondes avant de reporter son attention vers Albert puis de revenir sur moi.

"Votre voix... Elle me dit quelque chose...
  -    Effectivement. Je suis étonnée, nous ne nous sommes pas vues très longtemps pourtant."

Comme pour confirmer qu'elle me connaissait, je retire mon masque. Elle écarquille de nouveau les yeux et prononce mon nom.

"(t/p)...
  -    C'est bien comme ça que je me nomme, mais reportez donc votre attention sur le bal. Quelque chose de très intéressant est sur le point de se produire."

Elle ne dit rien de plus et se penche de nouveau au bord de la mezzanine. Le majordome qui anime la soirée vient d'annoncer que le "Prince du Crime" a été démasqué et qu'il s'agit du Baron Rollinson. Ce dernier retire son masque mais on voit bien que contrairement à tout à l'heure, son teint est bien plus pale, il a du mal à respirer et à la main crisper sur sa chemise, au niveau du cœur.

Les autres nobles se moquent gentiment de lui et certain viennent le féliciter. Soudain, le noble commence à vaciller puis tombe au sol dans un grognement de douleur. Ses camarades, au lieu de s'inquiéter de son état de santé, pense d'abord qu'il s'agit d'une blague avant de remarquer qu'il est réellement mort. Quelques cris d'effrois se font entendre mais bien vite, la musique vient prendre leur place et la fête reprend pendant que le corps est évacué.

Les nobles sont vraiment horribles...

Irène se tourne vers Albert, effrayée.

"Mais co... Comment est-ce possible ?
  -    Alors ? Vous avez aimé ? Le Baron Rollinson n'est-il pas formidable dans le rôle principal ? Le Compte Enders et le Compte Drebber avaient précédemment joué sous ma direction...
  -    Que...?
  -    Et aujourd'hui vous venez d'assister à la représentation de la même pièce, la punition de la noblesse..."

Albert, toujours avec son verre de vin, essaie de prendre la même aura sauvage que William mais sans succès. Quand on connait la vraie, on remarque facilement qu'il ne s'agit que d'une pâle copie.

"Eh oui ! Tout est entièrement mis en scène par mes soins... James Moriarty, le Prince du Crime, le vrai !
  -    Vous êtes... Le... LE PRINCE DU CRIME !
  -    Regardez ! Voyez la noblesse de ce pays. L'un des leurs crève devant leurs yeux, et ils ne pensent qu'à continuer la fête... Rien ne les intéresse en dehors d'eux-mêmes. Au début, moi aussi, j'avais des haut-le-cœur, mais ça m'a passé avec l'habitude. Tuer un homme ne m'empêche même plus de boire un bon verre de vin. Ce que je veux dire par là, c'est que la mort d'un noble n'a qu'une incidence minime sur la société aristocratique. Ou dit autrement : vous pouvez tuer autant de nobles que vous voulez, cela ne changera jamais rien. La noblesse n'est pas une qualification individuelle, c'est un concept. Et comment voulez-vous tuer un concept, qui ne possède aucune forme concrète ? De même l'introduction d'un corps étranger, comme vous ne la dérange aucunement... Dois-je vous rappeler Martina Mayer ?"

Et il commence à lui raconter son passé, pour lui faire comprendre qu'avant de venir il s'est bien renseigné sur la personne. On pourra remercier Fred qui a fait du super boulot. Mais encore une fois j'ai l'impression d'être invisible mais je sais que c'est enfin à mon tour d'intervenir. Bien qu'à voir son expression, je pense qu'on l'a déjà convaincue. Il ne manque plus qu'à lui infliger le coup de grâce et elle nous rejoindra.

"La condition d'actrice est facilement associée à celle de prostituée... Les armes de la séduction que maîtrise une actrice peuvent être utilisées pour tenir les hommes de pouvoir à sa merci... Pour éviter d'être victime du système, comme Martina, votre solution à vous a été de devenir volontairement une victime. Je me trompe ?"

Elle se tourne brusquement vers moi, pas du tout prête à ce que j'intervienne. Je finis de boire mon verre cul-sec, me lève et m'approche des deux. Albert me regarde en souriant et m'invite d'un signe de tête à continuer.

"Mais cela revenait à ne soigner que le symptôme du mal, pas la maladie elle-même. Vous avez rapidement buté sur une limite.
  -    Moi ce que je pense, c'est qu'il faut changer ce pays de fond en comble. Grâce à deux stratégies : premièrement, frapper les esprits par le "théâtre du crime" afin que le peuple s'imprègne de cette vision d'apocalypse.
  -    Ensuite par un processus dialectique, faire évoluer la société de classe en une société plus égalitaire."

Je suis enfin aux côtés d'Albert qui me rapproche de lui passant un bras autour de mes hanches. Je pose une main sur son torse, prenant la même aura sauvage que William. D'ailleurs, je m'imagine que c'est lui qui m'étreint, et non son frère. J'ai tellement envie qu'il me voie comme ça, mais je sais que c'est impossible. Du moins pour le moment.

Puis, d'une même voix nous disons :

"Tel est notre objectif."

Irène continue de nous regarder, de plus en plus choquée. Mais j'arriverai presque à voir son cerveau en ébullition, pesant le pour et le contre pour notre plan. C'est le brun qui reprend la suite des explications.

"Plus concrètement, la classe dirigeante maintient le niveau d'éducation du peuple le plus bas possible afin de renforcer son état de subordination, mais à force d'avoir les crimes de ses oppresseurs sous les yeux, le peuple finira bien par voir ce que cette société a de tordu et par trouver cela insupportable.
  -    Notre objectif, crime après crime, est de renverser le vieux système basé sur la naissance et le pédigrée, afin de la remplacer par une société libre, basée sur les mérites réels de chacun. Oui, le moyen que nous avons choisi pour changer le monde, c'est le crime ! Tout comme le vol, l'extorsion ont été des moyens pour vous aussi."

A ce moment-là, je sais que la partie est déjà gagnée mais je continue d'en rajouter.

"Comment voulez-vous que la liberté de choix et l'égalité des chances existent dans une société dans laquelle tout est basé sur la naissance ? Dans une société comme celle-ci, tous les efforts que l'on peut faire sont de facto inutiles.
  -    Nous voulons faire de notre génération celle qui mettra un terme à ce monde dans lequel les efforts personnels n'ont aucune chance de porter leurs fruits. Pas vous ?"

Albert regarde Irène une dernière fois avant de se retourner, m'entraînant avec lui. Il s'arrête de marcher et reprend la parole pour fixer l'heure du rendez-vous pour la suite des événements.

"Mais je n'ai que trop parlé. A l'aube, à cinq heures dans la chapelle de l'église de Hoxton, sur la New North Road, je vous attendrai. Le temps qu'il vous reste pour faire un choix n'est pas infini. Prenez la bonne décision.
  -    Mais si Holmes se doute de quelque chose ?
  -    Dans ce cas, il vous suffira de dire que vous avez pris bouche avec le gouvernement, ainsi pas de problème, n'est-ce pas ?"

Il recommence à avancer mais cette fois c'est moi qui m'arrête, au pas de la porte, tournant ma tête vers la blonde.

"Une dernière chose Irène, si jamais vous décidez de ne pas nous rejoindre, j'aimerai autant que vous gardiez mon secret pour vous. J'aime mon frère et je ne veux pas avoir à lui faire un dilemme tel que choisir entre moi et sa justice. Vous comprenez ?"

Elle hoche simplement la tête, toujours un peu perturbée. Nous ne cherchons pas plus loin et quittons la mezzanine pour rejoindre une autre entrée de service cachée et quitter le palais.

Nous sommes maintenant de retour à la demeure Moriarty. A peine arrivé que nous sommes déjà dans le salon à faire le débrief de la soirée. William a insisté pour que je m'asseye sur le canapé à côté de lui, pendant qu'Albert est sur son éternel fauteuil, que Moran est affalé sur le canapé en face de nous et que Louis le fusille du regard derrière ledit canapé.

"Merci pour tout concernant l'affaire du Baron Rollinson, William, commence Albert, sa tasse de thé dans les mains. Cela nous a permis de faire une belle démonstration de force devant apparaître à ses yeux comme le Prince du Crime.
  -    Elle est donc prête à nous rejoindre ?
demande William.
  -    Sans le moindre doute, lui répondis-je. Irène est une femme intelligente, je suis sûre qu'elle est déjà en train de préparer ses affaires. Ce qui me fait un peu peur est plutôt la réaction de mon frère. Je suis persuadée qu'il a déjà dû comprendre que le roi de Bohème n'était autre qu'Irène déguisée et que son caprice de vivre au 221B Baker Street et de répandre la rumeur n'était que pour se protéger et prévenir le gouvernement...
  -    Ne t'en fais pas pour ça (t/p) !
rigole Moran. Tu sais bien que William prévoit toutes les éventualités !
  -    Je le sais parfaitement.
  -    Tant mieux
, nous coupe William. Et donc vous avez pu prendre connaissance du contenu du document qu'Albert est censé récupérer de son côté ?
  -    Oui
, dit Albert. Appelons un chat un chat... Il s'agit d'un scandale qui peut mettre en péril l'existence même de l'empire britannique.
  -    Un "scandale" ?
  -    Je ne vois pas d'autre mot... Ce document détaille par le menu comment, il y a cent ans, le très honorable Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande a en fait planifié et coordonné la Révolution Française."

J'écarquille les yeux, choqué d'apprendre le contenu du document que protégeait mes ancêtres. Je croyais qu'il parlait de pourquoi les Holmes devaient servir la famille royale ? Quel est le rapport avec la Révolution française ? Mycroft m'aurait menti ?

Inconsciemment, j'attrape la main de William à côté de moi, perdu dans ce tourbillon de pensées, incapable de réfléchir correctement. Le blond referme sa main sur la mienne, caressant de son pouce le dos de ma main, mais ne semble pas plus choqué que ça d'apprendre la nouvelle. C'est Louis qui exprime en premier son indignation

"La Révolution française ? Planifiée et coordonnée par... Mais pour quoi faire ?
  -    La réponse est simple Louis
, répond le professeur, de l'expérimentation sociale, évidemment. Pour voir ce qui se passerait si un mouvement citoyen populaire venait à se débarrasser de la monarchie absolue et à embrasser un régime républicain. Est-ce que je me trompe ?
  -    Le serment du jeu de paume... La prise de la Bastille... Et bien avant cela, l'Angleterre avait sans doute déjà échauffé les esprits dans toutes les régions du pays, provoquant l'étincelle qui allait mettre le feu aux poudres
, explique Albert. On a dit que les philosophes qui avaient posés les fondements de la pensée révolutionnaire, à la veille du soulèvement populaire, avaient de fait reçu le soutien de l'Angleterre... Eh bien ce document en apporte la preuve. Or comme vous le savez, la révolution a abouti à la Terreur... La France en est ressortie exsangue et ruinée...
  -    Alors... Cette "expérimentation sociale" est un échec ?
demande Louis incertain.
  -    Il est trop tôt pour le dire... Il faudrait pour cela que je mette la main sur le document entier, continue l'aîné. Le Royaume-Uni s'est-il contenté de déclencher la révolution ? Ou est-il allé jusqu'à provoquer le chaos dans toute la France en encourageant la politique de la guillotine ?"

Je continue de les écouter en silence, incapable de dire le moindre mot sur cette situation. William l'a certainement remarqué mais il ne peut rien faire pour l'instant. Il faut que je me reprenne et vite, je ne veux pas encore une fois être évincée de la mission, surtout que je lui offre la raison sur un plateau d'argent. Et puis j'aurai mon explication auprès de Mycroft lorsqu'on aura récupéré Irène.

"Je vois... reprend William. Dans le premier cas, le Royaume-Uni peut avoir voulu expérimenter les applications concrètes des concepts de liberté d'égalité et de fraternité pour lui-même... Dans le second cas, son but aurait été de tirer prétexte de l'affaiblissement de la France pour maintenir un gouvernement autoritaire au Royaume-Uni.
  -    Tu as raison William. Dans les deux cas, il importe de mettre la main sur ce document dans les plus brefs délais. De toute façon, en ce qui nous concerne, il est trop tard pour reculer."
termine Albert avec un sourire malicieux, que son cadet lui rend.

Les deux frères hochent la tête d'un accord mutuel puis William se lève, m'entrainant avec lui étant donné se tient toujours la main. Il s'excuse auprès des personnes présentes et nous quittons la salle, me tirant vers une destination inconnue.

On arrive dans son bureau et il me pousse jusqu'au meuble éponyme de la pièce, sur lequel je m'assois. William me prend immédiatement dans ses bras et je m'accroche à sa chemise comme à une bouée de sauvetage. Le silence règne dans la pièce jusqu'à ce que je le brise pour vider mon sac.

"Je ne comprends pas... commençai-je. Je n'ai certes pas lu le document, mais Mycroft m'a toujours dit qu'il avait un rapport avec ma famille alors qu'il parle de la Révolution française ? J'ai beau chercher, je ne vois pas le rapport ! Nous sommes Anglais sur presqu'une dizaine de générations, donc quel est le rapport avec la France ? Plus j'y pense et plus ça m'énerve !
  -    Je n'ai malheureusement pas encore la réponse,
me caresse-t-il les cheveux, mais utilise cette frustration pour terminer la mission. Plus vite on l'aura finie, plus vite tu pourras aller poser les questions qui te démangent à ton frère.
  -    Je le sais pertinemment, mais je suis incapable de me concentrer ou de faire le vide dans ma tête pour le moment..."

On reste quelques secondes dans cette position, en silence, réfléchissant chacun de notre côté, jusqu'à ce que William m'appelle.

"(t/p), regarde-moi."

Je relève la tête vers lui, les yeux débordants de larmes de frustration. Je croise son regard rubis et il fond sur mes lèvres pour m'embrasser. Je pousse d'abord un gémissement de surprise, ne m'attendant pas le moins du monde à ce qu'il fasse ça, avant de me laisser aller dans le baiser. Mes bras glissent de son torse à sa nuque et les siens resserrent leur emprise sur ma taille. Plusieurs fois on se sépare, essoufflés, pour mieux se rejeter l'un sur l'autre dans la seconde qui suit.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés là, dans son bureau, à s'embrasser comme si notre vie en dépendait, mais on se sépare pour de bon uniquement quand Louis se met à toquer à la porte, appelant son frère.

"William-nii-san, tout le monde est prêt à partir pour la chapelle. Il ne manque que toi et (t/p). Saurais-tu où elle se trouve ? demande Louis, derrière la porte.
  -    D'accord Louis, nous nous préparons. (t/p) est avec moi, ne t'en fait pas, nous serons là dans quelques minutes.
  -    Bien."

On se regarde dans le blanc des yeux pendant quelques secondes, entendant les pas de Louis s'éloigner. Cette même lueur de luxure qui brillait dans ses yeux plus tôt dans la soirée est revenue dans ses iris rubis, William caresse ma joue de sa main chaude tout en analysant la moindre de mes réactions. J'appuie ma joue contre sa main et rajoute la mienne pour qu'il ne la retire pas tout de suite, le tout sans le quitter des yeux.

On sait tous les deux que la tension entre nous est tellement forte qu'à tout moment on pourrait repartir, mais il ne faut pas mettre la mission en danger uniquement pour satisfaire nos désirs. D'un commun accord, on s'écarte l'un de l'autre et nous dirigeons vers la sortie, le souffle encore un peu court.

Il n'empêche que William a parfaitement réussi son plan : toutes les pensées qui m'embrouillaient ont disparu, me permettant enfin de réfléchir sereinement et de me concentrer sur notre objectif principal : récupérer Irène Adler.

Nous sommes dans la berline menant à la chapelle. Louis et Fred la conduisent pendant que je me retrouve seule avec Albert, William et Moran dans l'habitacle.

"Penses-tu que Sherlock Holmes viendra, William ? demande Albert à son frère, mais je réponds plus vite que le blond.
  -    Bien sûr qu'il viendra, j'ai vu la façon dont il regardait Irène une bonne partie de la journée. Il viendra pour la protéger, qu'elle le veuille ou non. La question n'est pas de savoir s'il viendra, mais plutôt qu'est-ce qu'il fera lorsqu'il sera là ?
  -    Pourquoi t'inquiètes-tu autant de ce qu'il pourrait faire, (t/p) ? fronce les sourcils Albert.
  -    Parce que je connais mon frère comme ma poche. Il a beau jouer les idiots la plupart du temps, lorsqu'il se retrouve au pied du mur, il devient très imaginatif et imprévisible. Et je pense que ce sera le cas ce soir.
  -    Alors pourquoi ne pas tout simplement empêcher Holmes de se pointer sur le lieu de l'échange ?
demande Moran, pas convaincu.
  -    Parce que nous sommes en train de procéder à un échange avec lui, précisément ! Chacune des parties doit avancer des propositions convaincantes... explique William.
  -    Effectivement, Holmes ne consentira pas à se retirer avant d'avoir obtenue des garanties suffisantes concernant la sécurité de Miss Adler, continue Albert. Will, je compte sur toi aussi ?
  -   Bien sûr, mon plan est prêt."
dit le blond en sortant une enveloppe de sa veste.

Je sais déjà ce qui se trouve dans cette enveloppe, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Je sais que le plan de William va réussir mais c'est plus fort que moi.

La berline s'arrête et Fred toque contre la coque de l'habitacle pour nous dire que la voie est libre. Nous sortons de la voiture et passons par une entrée dérobée qui mène aux souterrains de la chapelle. C'est par-là que nous ferons évacuer Irène sans pouvoir se faire suivre par Sherly. Du coin de l'œil, je vois Louis repartir avec la voiture pour l'éloigner le plus possible du lieu de l'échange. Fred nous rejoint avec sa valise contenant son déguisement, et nous partons dans le souterrain.

Après presque trente minute de préparation, un bruit de talons se fait entendre dans la chapelle. Fred qui avait déjà enfilé son déguisement utilise l'escalier menant à la salle principale. Albert est déjà en place depuis un moment. J'attends avec William, Moran et Louis, qui nous avait rejoint, dans les souterrains, sans savoir exactement ce qu'il se passe en haut.

Soudain, un bruit de verre qui se brise suivit par de dizaines de bruits de pas et de sifflets de policiers retentissent à l'extérieur. Moran prend directement son arme, prêt à sortir mais Louis, William et moi ne bougeons pas d'un pouce.

"Il a ramené les flics ?! s'exclame Moran.
  -    Non, dis-je simplement. Tu penses vraiment que c'est possible de ramener autant d'agents de Scotland Yard en si peu de temps et aussi tôt ?
  -    Il a dû rassembler un maximum de gens, peu importe leur origine, leur âge, leur sexe ou leur classe social, a dû négocier les uniformes avec Scotland Yard pour venir ici avec une fausse troupe de policier."
complète William.

Le brun nous regarde à tour de rôle avant de soupirer et de se rassoir nonchalamment.

"Déjà que je passais pour un idiot avec un prof, alors maintenant qu'il y en a deux c'est encore pire... bougonne-t-il.
  -    Ne t'inquiète pas Moran, tu n'avais pas besoin de ça pour paraître idiot." renchérit Louis.

Moran rouspète dans sa barbe, sachant parfaitement qu'il ne peut pas se permettre de crier ici, au risque de faire échouer la mission.

Une petite dizaine de minutes plus tard, Albert descend jusqu'à nous suivit d'Irène, Fred se cachant dans l'ombre pour s'assurer qu'ils ne soient pas suivis. On se lève pour les accueillir et William passe un bras autour de ma taille pour me serrer contre lui. En voyant autant de monde, la blonde écarquille les yeux et s'arrête net. Albert s'avance vers son frère pour lui faire un compte rendu.

"Holmes était bien là, mais le marché s'est quand même conclu sans difficulté. Ta stratégie a fonctionné parfaitement, Will.
  -    J'en suis heureux, grand-frère."

J'observe Irène depuis tout à l'heure et elle semble réfléchir à la scène qui se joue devant elle. Son regard alterne entre les deux frères, avant de se poser sur moi. Je lui fais un simple sourire mais elle passe son regard sur l'homme à mes côtés qui la regarde avec son regard brillant de folie, comme à chaque fois qu'il réussit une mission. Presque immédiatement, Irène s'incline.

"Ma-Ma vie vous appartient. balbutie-t-elle à William.
  -    Eh bien, en échange de ce serment, vous recevrez ce que vous désirez." lui dit William avec un léger sourire.

Je m'écarte du blond et m'avance vers la jeune femme mal à l'aise depuis tout à l'heure. Je lui tends la main et elle me regarde sans comprendre.

"Allons, relève-toi Irène, lui dis-je en souriant. Et rendons-nous à cette dernière négociation."

Elle prend ma main et me sourit à son tour, certainement un peu heureuse de retrouver un visage familier, même si je suis sûre qu'elle n'aura aucun mal à s'intégrer.

On a à peine eu le temps de dormir quelques heures que nous voilà déjà dehors pour faire notre compte rendu à Mycroft. On lui a donné rendez-vous à la salle de lecture du British Museum, réservée pour l'occasion. William et Louis vont se cacher pour l'instant, Albert s'assoit sur un siège au centre de la pièce, je me mets derrière lui et Irène reste un peu à l'écart, attendant tous l'arrivée de mon frère, qui ne tarde pas trop. Mycroft fronce les sourcils en voyant la blonde bien en vie.

"Je suis déçu, M, dit-il en s'approchant, je vous prenais pour un homme plus intelligent que ça... Toi aussi (t/p)... J'ai bien reçu votre télégramme me disant 'J'ai récupéré le document et éliminé Adler. Voyons-nous, j'ai quelque chose à dire'. Je suppose que ce "quelque chose" est une explication décente du fait que Miss Adler soit encore en vie...
  -    J'ai pris la liberté de lire ce document auquel la famille royale tient tant."
commence Albert

Dans la seconde, Mycroft me fusille du regard. C'est vrai qu'il m'avait demandé de les surveiller et de les empêcher de le lire, mais je n'en ai rien à faire. Je soutiens son regard et il reporte son attention sur le brun qui continue son explication.

"Très instructif en effet... Ainsi, la Révolution française fut planifiée par l'Angleterre à des fins d'expérimentations sociales. L'objectif était de forcer le pays à passer d'une monarchie absolue à un régime égalitaire. En cas de succès, le Royaume-Uni prévoyait d'appliquer à son tour, mais dans une moindre mesure, ce nouveau régime. Or, cette dernière phase ne fut pas mise en place. La raison en est qu'après avoir réussi à faire exécuter le roi, la France a connu une longue période de chaos politique. La Révolution française était une conspiration des anglais, ce document en est la preuve, il contient la description de leur plan d'attaque. Imaginez que ce document vienne à être divulgué... En représailles, l'ensemble des nations serait évidemment en droit d'entrer en guerre contre le Royaume-Uni, vous êtes bien d'accord ?" conclut Albert.

Une goutte de sueur coule le long du cou de mon frère mais il ne perd pas la face pour autant. Je sais qu'il a plus d'un tour dans son sac, mais pour l'instant il va certainement écouter les requêtes d'Albert pour trouver un terrain d'entente.

"Je vous écoute, que demandez-vous ?
  -    C'est un plaisir de négocier avec quelqu'un qui comprend vite, Monsieur le Directeur...
s'amuse Albert.
  -    Je me doutais bien depuis le début que vous aviez une idée derrière la tête en vous impliquant dans la création du MI6, lâche mon frère. J'attendais simplement de voir quand vous dévoileriez le véritable objectif qui est le vôtre. Pareil pour toi (t/p), dit-il en se tournant vers moi. Je savais que tu préparais quelque chose lorsque tu m'as demandé d'intégrer le MI6 mais je ne pensais pas que c'était te dresser contre le gouvernement. Puisqu'aujourd'hui vous enfreignez tous les deux les ordres qui vous ont été donnés et que vous me convoquez pour me remettre un rapport mensonger, c'est que le moment est venu d'apprendre vos véritables intentions. Si vous m'avez fait venir, c'est bien pour me demander quelque chose en échange de la restitution du document, est-ce que je me trompe ? A vrai dire, une seule chose m'intéresse... Il fixe Albert droit dans les yeux. Etes-vous, oui ou non, un ennemi de l'Angleterre ?
  -    Ma demande est simple,
élude la question Albert, le silence."

Tout le monde semble choqué des propos d'Albert, sauf moi puisque j'ai participé à la création de ce plan avec William. D'ailleurs, il ne devrait plus tarder à intervenir...

"Je veux croire que ce silence ne concerne pas les missions que vous avez remplies pour le compte du MI6, puisque tout ce que vous faites pour le MI6 ne relève d'autre chose que d'une initiative privée... Bref, à quoi vous sert cette licence d'exécuter n'importe quel individu hors tout cadre pénal ? Quel est votre but ? demande Mycroft.
  -    Nous allons reconstruire ce pays, dis-je pour rappeler ma présence à leur bon souvenir. Nous allons le refaire de façon à ce qu'il incorpore les valeurs de liberté et d'égalité. Tu nous comprends, Mycroft ?"

Il me regarde comme si je venais de lui annoncer la fin du monde. En soit, ce n'est pas complètement faux... On parle quand même de l'avenir d'un pays entier, d'un empire même !

"Je travaille à ce projet depuis mon enfance, reprend Albert. J'ai commencé à assassiner des nobles indignes sous le couvert d'accidents puis j'ai utilisé votre frère pour faire passer le message de la dépravation de la noblesse au sein de la population et conduire la société de classe à s'effondrer comme un château de cartes.
  -    C'est donc vous, qui sous le surnom populaire de "Prince du Crime" assassinez les nobles ?

  -    Exact, dit une voix que je reconnaitrai entre mille, c'est bien nous. Nous, c'est-à-dire James Moriarty."

On se tourne tous vers le nouvel arrivant. William s'avance vers nous et passe directement derrière moi, entourant mes hanches de son bras. Je vois Mycroft serrer les poings mais il ne dit rien. Il est presque autant protecteur que Sherlock mais, contrairement au cadet, ne le montre pas facilement et me laisse vivre ma vie sans faire de crise.

"Je me doutais qu'un consultant de génie se trouvait derrière vous, mais je ne pensais pas qu'il s'agissait de votre frère cadet, car vous êtes bien...
  -    William, en effet Monsieur Holmes.
  -    Excellent... Le Prince du Crime et le Consultant du Crime, mais revenons à nos moutons...
continue mon frère. Vous n'acceptez pas la société de classe et agissez dans le but d'instaurer une société égalitaire, soit. Mais assassiner tous les nobles ne conduirait-il pas à une seconde version de la Révolution française ?
  -    Certainement pas
, affirme William. Notre plan pour l'éviter est prêt.
  -    Continuez.
  -    Très simple. Relisez ce document, vous le comprendrez vous-même. Le chef de la Révolution Française, Maximilien de Robespierre, après avoir fait guillotiner le roi, a instauré la Terreur en la faisant passer pour une nécessité et une vertu : "la vertu sans laquelle la Terreur est funeste, la Terreur sans laquelle la vertu est impuissante", disait-il. Il a alors envoyé tous les ennemis de la Révolution, nobles et roturiers, sans distinction
, commence William. En dernier lieu, la convention le condamnera lui-même à mort et le fera exécuter. Aujourd'hui, son image est surtout celle d'un dictateur porté au pouvoir par la Révolution. Or, ce document fait clairement apparaître que chacune de ses décisions étaient au contraire parfaitement pesée et éclairée. Il met en évidence le fameux document qu'il tient de sa main libre. La raison est simple : Robespierre, penseur et stratège de la Révolution, était un agent anglais et il est précisément l'auteur de ce document.
  -     Ayant perdu sa mère très jeune, puis son père qui était avocat, il était monté à Paris pour étudier le droit alors qu'il n'y avait aucune famille
, explique Albert. Balloté par la vie, c'était un survivant.
  -    Exact... Il voyait dans la condamnation à mort du roi la fin de la Révolution. Mais le peuple qui au commencement de la Révolution avait intégré l'idée que la classe dirigeante était la source du mal, se mit à exiger l'extermination de tous les nobles. La mort du roi ne suffisait plus à mettre un point final à la Révolution. Robespierre ne fut bientôt plus maître de la situation. Alors que le but initial était de simplement transférer le pouvoir du monarque aux citoyens, les bases de la société s'étaient effondrées... Après avoir sérieusement réfléchi, le seul moyen qui apparut à Robespierre pour mettre un terme à la Révolution fut l'instauration de la Terreur
, conclut William.
  -    Après s'être assuré les pleins pouvoirs à la convention, il se présenta devant le peuple de façon à être identifié comme étant lui et lui seul la source du mal, continuai-je. Et là, il commença à faire tomber les têtes de tous ceux qui s'opposaient à la Révolution, celles de nobles comme celles de non-nobles. De cette façon, il réussit à changer la cible de la vindicte populaire : car ce n'était plus la tête des nobles que le peuple voulait, c'était la sienne. Il déclara un jour à la tribune de la convention : "il reste encore une tête à faire tomber" Cette phrase resta longtemps un mystère... Nous savons maintenant que, sous couvert de désigner un opposant à la convention, c'était sa mort à lui qu'il appelait. Bref, il planifia son exécution comme le point final de la Révolution.
  -    Vous nous avez bien compris,
reprend William, il en ira de même pour notre propre projet."

Encore une fois, Mycroft semble surpris mais ne cille pas. Du coin de l'œil, je vois Louis sortir de l'ombre pour venir se tenir aux côtés de ses frères, sans rien dire. William reprend après avoir lancé un rapide regard pour son frère.

"L'objectif de Robespierre était de renverser le pouvoir monarchique et de fonder un pays donc la souveraineté nationale appartiendrait au peuple. Pour ce faire, il fallait obliger la classe dirigeante à abandonner son pouvoir au profit des citoyens. Mais il ne suffit pas que le roi cède ses pouvoirs au peuple pour que la société change, le pouvoir a changé de mains, la société est restée la même. Notre objectif à nous n'est pas que le pouvoir change de mains, mais qu'il soit partagé entre tous. La noblesse et le peuple doivent y travailler la main dans la main. Et pour cela, "Moriarty" deviendra à partir de maintenant le symbole, commun à l'élite et au peuple, du crime et du mal absolu. En luttant contre le mal absolu, les nobles et le peuple travailleront de concert à l'édification d'une société meilleure. Nous serons ce mal... Nous finirons comme Robespierre... Ce sera la mort du "Moriarty" que nous avons créé, termine William.
  -    Tel est notre projet, Monsieur le directeur. Votre réponse ?" demande le chef du MI6.

Mycroft ferme les yeux et réfléchit sérieusement. Je sais que créer un monde meilleur lui tient particulièrement à cœur, mais je suis sûre qu'il ne valide pas le moyen utilisé. Les secondes de silence s'éternisent, passant aussi lentement que les heures. Bon, il faut que je l'aide à se décider.

"Avant de prendre une décision, j'aimerais que tu m'écoute Mycroft, dis-je, confiante. Je sais déjà à quoi tu penses, "le crime n'est pas le bon moyen pour arriver à la création d'un nouveau monde". J'ai déjà réfléchi longuement à la question, bien avant de te demander d'intégrer le MI6. Aucun pays n'a connu de réels changements sans verser de sang, regarde l'Amérique ! Ils ont obtenu leur indépendance au prix de milliers de vies, souvent pour la plupart, d'innocents. J'ai déjà pesé le pour et le contre, le plan "Moriarty" peut certes paraître violent et horrible, mais leur but est noble et ils cherchent au maximum à réduire les pertes en évitant une révolte ou une guerre civile. C'est pourquoi j'ai choisi de leur faire confiance et de les rejoindre."

Je sens le regard de William sur moi et sa prise sur mes hanches se raffermir. Ce que je viens de faire était une totale improvisation. Je n'aurais pas dû intervenir mais je l'ai fait, et je sais que ça a beaucoup plu au blond. Surtout qu'il s'agit là de ce que je pense au fond de moi. De plus, je sais d'expérience que Mycroft n'est pas facilement convaincu, alors il fallait que j'intervienne.

Lui aussi me regarde avec insistance. Je soutiens son regard ébène jusqu'à ce qu'il se mette à soupirer et donne sa réponse en fixant les trois frères. On peut penser qu'il a ignoré ce que j'ai dit, mais je sais qu'il l'a pris en compte.

"Vous avez utilisez mon frère pour jouer sur l'antagonisme noblesse contre peuple, et maintenant vous disposez vos pièces pour inverser la tendance et jouer cette fois sur l'alliance de ces deux pôles... Je ne vous ferai pas l'affront de croire que vous ignorez que cette stratégie demande surtout un énorme sacrifice, le vôtre. Vous êtes frères, je suppose que vous comprenez ce que cela signifie... Je ne suis évidemment pas opposé à des gens qui montrent un sens aussi élevé du patriotisme, au point de se sacrifier entièrement à la nation, mais à conditions qu'ils restent de réels patriotes, cela s'entend. Si un jour je commence à avoir des doutes, si je soupçonne que votre projet sort des rails ou vous échappe totalement, alors je vous supprimerai ! Je le jure ! annonce mon frère fermement.
  -    Cela nous convient, s'il s'avère nécessaire d'enrayer le processus, nous comptons sur vous en tant que figure de l'Etat, lui-même, dit simplement Albert, son sourire hautain toujours collé au visage.
  -    Eh bien... C'est entendu. Votre volonté est ferme, j'en prends acte. De par la position qui est la mienne, j'accepte le plan "Moriarty" ! Marché conclu."

Suite à cette phrase, je laisse échapper un sourire, heureuse que mon frère valide ce plan. Je m'écarte de William et m'approche de Mycroft, bien que je sais le blond à ma suite pour remettre le document au noiraud. Une fois arrivée à son niveau, j'enlace mon frère qui me rend mon étreinte.

"Merci d'approuver ce plan Mycroft...
  -    De rien petite sœur, mais la prochaine fois ne me fait plus de telles cachotteries.
  -    Promis !"

Je lui embrasse la joue et m'écarte, le laissant récupérer le document que lui tend William.

"Permettez-moi de vous poser une question, Monsieur Holmes... commence le blond. Pourquoi la couronne a-t-elle conservée ce document au risque de se le faire voler un jour ? J'imagine qu'il y a une raison particulière.
  -    C'est exact. Sa Majesté pense qu'il est du devoir de la couronne de porter à jamais le poids de l'échec de la Révolution Française.
  -    Mais dans ce cas pourquoi tu m'as toujours dis que ce document avait un rapport avec les Holmes ?
suis-je intervenu pour enfin avoir la réponse à cette question qui me ronge depuis la veille au soir.
  -    Parce que, bien que cela ne soit nulle part mentionné dans le document lui-même, il se trouve que Robespierre, auteur du document et agent principal de ce projet, se nommait en réalité Sherinford Holmes."

J'écarquille les yeux en même temps que William, absolument pas préparée à cette révélation. Donc l'un de mes ancêtres n'est autre qu'un des grands piliers de la Révolution Française...? Encore une fois, je cherche inconsciemment une zone de sureté pour me remettre de cette nouvelle et me rapproche de William, qui passe sa main dans mon dos comme pour me retenir si je tombe en arrière, face au choc. Je ne dis rien et Mycroft continue son explication en regardant le blond d'un mauvais œil.

"L'allégeance indéfectible de notre famille à la couronne est une forme d'expiation depuis cette affaire. Notre famille aussi porte à jamais le poids de ce péché. Il se tourne ensuite vers moi. Sherlock et toi avait été élevés dans l'ignorance de ce fait, afin que vous puissiez vivre libre. Si tu n'aimais pas autant fouiner dans ce qui ne te regardait pas, plus jeune, tu n'aurais même pas connu l'existence de ce document, dit-il et me frottant le dessus de la tête. Je compte sur toi pour ne pas en parler à ton frère."

Mycroft se retourne, prêt à partir.

"Félicitation pour la récupération du document M, c'est bien joué. J'informerai Sa Majesté de la mort de Miss Adler, comme mentionné dans votre rapport. Vous restez bien entendu à disposition pour une prochaine mission."

Je m'approche d'Irène qui a l'air encore surprise que notre plan pour la sauvé ait marché. J'essaie de lui transmettre ma joie tout en observant les hommes un peu plus loin du coin de l'œil. Mycroft se penche pour chuchoter quelque chose à l'oreille de William qui fait sourire ce dernier, un de ces fameux sourires malicieux que j'aime tant observer.

Après quelques minutes de plus, Mycroft finit par partir et les trois frères nous rejoignent.

"Maintenant, il nous reste une dernière chose à faire..."

Après avoir dit ça, Albert se dirige vers la sortie. On le suit tous, pour rentrer au manoir Moriarty. Une fois là-bas, on monte vers le salon où Moran et Fred nous attendaient déjà. On se place tous en face d'Irène, qui n'a pas l'air très rassurée.

"Eh bien, commence Albert, il nous reste un dernier travail. Fred, va à la morgue et trouve-nous un cadavre qui puisse passer pour celui de Miss Adler.
  -    Entendu."

Elle regarde le jeune homme, horrifiée par le fait que ça semble habituel pour Fred d'aller à la morgue, ce qui est un peu le cas en vrai...

"A compter d'aujourd'hui, vous êtes morte. D'autre part, reprend Albert, je vous fais entrer au MI6, où vous aurez de nombreuses occasions de travailler pour notre organisation. Le Colonel Moran ici présent et sixième agent spécial du MI6 répondra à vos éventuelles questions, dit-il en désignant le grand brun renfrogné.
  -    Ou..Oui.
  -    Vous serez immédiatement enregistrée en tant que septième agent spécial, avec licence de tuer. Bien sûr, il vous faut un nouveau nom. Je vous confère le même qu'à nous : James. Quel nom de famille vous plairait ?"
demande Albert à Irène.

Elle baisse la tête et marmonne des mots qui sont incompréhensibles de là où je suis, avant de relever la tête, un sourire fier collé au visage. Elle ouvre sa mallette et en sort un poignard, provoquant l'amusement d'Albert et William. Elle approche la lame de ses cheveux et coupe d'un coup sec son chignon, ses mèches blondes tombant au sol.

"Irène Adler n'est plus... Elle retire son rouge à lèvre. Je m'appelle Bond, James Bond"


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Bonsweeeeerrreee !

Alors oui, le chapitre était fini depuis un moment mais j'avais la flemme de le corriger. Par contre, je n'ai pas encore commencé à écrire la suite. Normalement, il y aura encore 2 parties mais je suis pas encore sûre (peut-être que je couperai l'une des deux à cause de la longueur).

D'ailleurs, j'avais une question à vous poser :

Est-ce que vous préférez que je poste cette histoire dans une fanfic à part ou je continue à la mettre là ?

Non parce que je me dit qu'une histoire autour de 5 parties c'est un peu court mais pour un recueil de OS c'est trop long... 

Sinon j'ai commencé à écrire d'autre OS en plus du Mikey x Reader qui, j'espère, commencera à sortir d'ici la fin des grandes vacances (j'ai commencé à écrire le chapitre 15 ce matin en cours et on arrive sur la fin de l'arc des Black Dragons pour ceux qui lisent les scan et que ça intéressent).

Bref !

J'avais besoin d'un peu étaler ma vie vu que ça fait un moment que j'ai arrêté les OS mais vous en fait pas ! Je pense que je reprendrai un vrai rythme quand j'aurai fini le Mikey x Reader ! Oui, oui, enfin une date approximative 😂

Plus sérieusement, je viens de commencer mes vacances donc j'espère avoir plus de temps pour me concentrer soit sur le Mikey x Reader, soit sur la partie 4 du William x Reader. Mais disons que c'est assez chiant de suivre les dialogues exacts de chaque tome avant d'arriver sur la vrai partie que je voulais faire à la base en écrivant cette OS que j'ai commencé à écrire le jour même de la sortie du dernier épisode de l'anime.

Mais je ne vous en dirai pas plus pour simplement vous hyper et pas vous spoiler la fin de l'histoire !

Kiss 💋❤

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12966 mots


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