Le soleil s'est couché, il fait nuit.

A travers la vitrine, on voit Ange assise sur le tabouret, les doigts posées sur les touches du piano.

Elle commence à jouer le morceau qu'elle a appris, même s'il lui manque les notes de la main gauche.

Elle le joue très doucement et lentement, de manière presque fade.

La clochette retentit. Ange tourne la tête vers la porte ouverte.

Panda : J'avais entendu quelqu'un jouer et j'ai reconnu l'air. Je me doutais que c'était toi.

La porte se ferme. Panda s'approche d'Ange.

Panda : Qu'est-ce que tu fais là ?

Ange : Je ne sais pas quoi faire.

Panda : Tu ne devrais pas te cacher pour éviter que les tueuses viennent te chercher ?

Ange : Elles ne viendront pas de toute façon.

Panda : Euh... D'accord.

Ange : Tu veux m'apprendre la suite ? On n'avait pas fini la dernière fois.

Panda : Euh... Je veux bien, mais tu es sûre ?

Ange : De quoi ?

Panda : Non, rien. D'accord. Essaie de jouer ce que tu as retenu.

Pendant qu'Ange joue la main droite, Panda complète en l'accompagnant de la main gauche.

Ange : Tu ne te souviens pas du titre ?

Panda : Toujours pas. Pourtant j'ai l'impression de bien aimer cet air. Ça m'étonne que je ne m'en rappelle plus. Il est marrant à jouer, mais si calme en même temps.

Ange ralentit. Panda la suit.

Elle baisse la tête, après avoir appuyé sur une note qu'elle maintient enfoncée.

Panda ne continue pas, sans elle. Il attend, sans rien dire.

Ange, voix tremblante : Pardon.

Elle pleure.

Elle relève la tête vers Panda, les larmes aux yeux.

Ange : La mélodie est tellement gaie.

Panda caresse la tête d'Ange, instinctivement, comme il l'aurait fait à un chat tout triste qui demande de la compagnie.

Ange le regarde, puis pleure de plus belle.

Panda enlève alors sa main.

Panda : Pardon !

Ange fait une pause dans ses pleurs, prend la main de Panda, la replace sur sa tête, puis reprend ses pleurs.

Panda recommence alors.