Ange se réveille en sursaut. Elle se redresse tout d'un coup de son lit, sans éprouver quelconque douleur ou fatigue.

Elle essaie de sentir son bras droit.

Mais elle ne sent rien.

Elle a perdu l'intégralité de son bras droit.

Aigle la regarde, assis sur une chaise à côté d'elle.

Ange : Pourquoi ? Pourquoi je ne suis toujours pas morte ?

Aigle : Je ne sais pas.

Ange : Mais qui m'a soigné ?

Aigle : On t'a retrouvé sans ton bras, inconsciente, sur une flaque de sang, mais ta blessure s'était totalement refermée. C'est tout ce que je peux te dire. Je suis désolé pour toi...

Ange : Je... Je sens un vide.

Aigle : Moi aussi.

Malaise.

Ange : Qu'est-ce que tout ça signifie ?!

Elle est assise sur son lit, recroquevillée sur elle-même, avec un regard à la fois perdu et horrifié.

Aigle : Je sais que c'est très mal placé, que ce n'est vraiment pas le moment, mais j'ai une faveur à te demander, et je suis incapable d'attendre plus longtemps.

On ne sait pas si Ange l'écoute ou non.

Aigle : J'ai entendu dire que tu pouvais voir le passé des autres, avec eux. J'aimerais... juste revoir une dernière fois ma famille.

Ange, d'une voix neutre, de manière froide : Je ne peux plus faire ça. C'était grâce à ma main droite.

Aigle baisse le regard, gêné.

De son côté, Ange n'a pas changé de position depuis tout à l'heure, et n'a pas jeté un seul regard vers Aigle. Sa voix est sans aucune vivacité.

Aigle : Pardon de t'avoir demandé ça. Je suis vraiment égoïste, désolé.

Ange : Il me reste ma main gauche. Je ne peux rien vous assurer, mais est-ce que vous voulez qu'on tente ? Je dois juste toucher votre tête.

Aigle : Si tu le peux, j'aimerais vraiment.

Ange : Approchez-vous.

Aigle s'approche en effet, prudemment.

Ange touche sa tête avec sa main gauche.