Corbeau ouvre la trappe, et descend les escaliers. Hamster se redresse.

Corbeau : Qu'est-ce qui s'est passé hier pendant mon absence ?

Hamster : Tu es blessé ? Tu as du...

Corbeau : Réponds tout de suite à ma question.

Pause.

Hamster : Rien. Il ne s'est rien passé.

Corbeau : Ne joue pas à la comédie avec moi. Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'Antoine te traite d'Alpha ?

Pause.

Hamster : C'est Souris qui est mort ?

Corbeau : Réponds.

Hamster : Tu ne me fais vraiment pas confiance, n'est-ce pas ?... Moi non plus, je ne te fais pas confiance. C'est toi qui aies brisé tes propres règles.

Corbeau : Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Pause.

Hamster : Rien.

Corbeau : Arrête de mentir !

Hamster, les larmes aux yeux : Je te dis qu'il ne s'est rien passé !!

Corbeau : Pourquoi Bêta a tué Antoine, et pourquoi à moi elle n'a rien fait ?

Hamster : Qu'est-ce que j'en sais ? Je n'y étais même pas.

Corbeau : Moi j'y étais et j'ai vu de mes propres yeux mon ami mourir. Et les dernières paroles de cet ami, c'est que toi, tu étais Alpha.

Hamster, pleure : Tu n'aurais jamais dû le laisser entrer.

Corbeau : Parle !

Hamster : Pourquoi je t'écouterais ?

Corbeau : Sors d'ici.

Hamster : Tu vas me chasser, maintenant ?

Corbeau : Sors.

Hamster : C'est de ta faute !

Corbeau : Explique ou sors !

Hamster : Je n'ai rien fait... Alors pourquoi, pourquoi vous me faites ça ?

Corbeau l'entraîne jusqu'à la sortie.

Hamster : Lâche-moi tu me fais mal ! Arrête ! Arrête !!

Corbeau ne répond pas. Ils montent les escaliers. Il ne compte pas s'arrêter avant d'avoir eu sa réponse.

Hamster se trouve dehors, Corbeau compte fermer la trappe et rentrer.

Hamster pleure.

Corbeau ferme.

Il s'assied sur les marches, la tête dans ses mains.

Silence.

Corbeau descend rapidement les escaliers.

Il se prend le pied contre un objet.

Après quelques marmonnements, il se dirige vers la table du centre pour retrouver ses médicaments. Il sort plusieurs comprimés et les prend avec de l'eau.

Il se calme. Puis il se rend compte de ce qu'il vient de faire.

Alors il s'empresse de monter les escaliers et s'apprête à ouvrir la trappe.

Hamster : "Salope !"

Corbeau s'arrête.

Hamster : "Salope, arrête de t'agiter ! Tu sens le froid de ce métal ? Je n'ai pas envie de l'enfoncer davantage dans ton cou, ça serait dommage d'avoir une cicatrice sur cette peau si délicate, non ? Ton chevalier est parti et il ne t'entend pas d'où il est. Mais tu crois vraiment qu'il te garde parce qu'il t'aime ? Il ne t'aime pas, il t'utilise ! Et quand il se sera lassé de toi, il te jettera comme un vulgaire déchet. Arrête de pleurer. Arrête de pleurer j'ai dit ! Chante plutôt. Chante, salope, ou tu finiras par le regretter ! C'est bien, tu vois, quand tu m'écoutes tout se passe bien. Continue ! Oui, voilà ! Maintenant laisse-toi faire."

Corbeau ouvre la trappe.

Corbeau : Hamster...

Hamster, les yeux fermés : "Tu ne diras pas un mot de ce qui s'est passé. Tu penses que Corbeau fait plus confiance à moi, qui suis son meilleur ami depuis son arrivée, ou à toi, une inconnue qui vient de débarquer il y a quelques jours ? Tu ne représentes rien pour lui, et dès que tu ne seras plus utile il te mettra à la porte, donc sois sage et évite qu'il ne le fasse trop rapidement."

Corbeau, sort : Non, c'est faux...

Hamster, change de ton, ouvre les yeux : "À partir d'aujourd'hui tu vas t'appeler Hamster, et tu es ma prisonnière, donc interdiction de mettre le nez dehors." Ça te rappelle quelque chose ? "Puis interdiction de rencontrer d'autres personnes. De toute façon tu ne connais personne. Si jamais quelqu'un rentre ici, tu devras te cacher directement." Oui, oui. Je l'ai fait, oui. "Je peux te dire avec certitude que tu ne pourras jamais rencontrer de gens aussi fragiles et pures que toi. Ici il n'y a que des fous, même s'ils n'en ont pas l'air. Donc ne te fais pas avoir. Méfie-toi de tout le monde." Je me suis méfiée de lui, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus en étant enfermée ici ?! Seule, avec lui ! "Méfie-toi de moi aussi. Surtout de moi. N'oublie pas ce dernier point, je suis sérieux." Eh bien merci d'avoir brisé tes propres règles car tu avais en effet raison sur tous les points ! Grâce à toi je me suis rappelée de mon passé, car mon beau-père s'était conduit comme Souris.

Corbeau : C'est bon, désolé...

Hamster : Je ne te pardonnerai jamais d'avoir fait ça !

Corbeau : Hamster, désolé.

Hamster : Oui, il m'a frappée, oui, il m'a tirée par les cheveux, oui, il m'a emmenée sur le lit, oui, il m'a insultée, oui, il m'a menacé, et oui, il m'a demandé de chanter pendant que lui me touchait !!!

Hamster s'enfuit.