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Zelda

Le train siffle. Il vient d'entrer en gare.

Sa fine silhouette s'élance jusqu'à l'autre bout du quai. Je suis wagon 12.

Pour la première fois, quelqu'un m'accompagne.

Je ne suis pas seule, plantée là à regarder la chenille d'acier avec cette drôle d'appréhension qui fait qu'un départ, c'est beau.

Louis me tient la main. Il a dû mal à la lâcher. Il voudrait m'accompagner. Mais ses pétunias l'attendent et moi, je dois quitter Mamicha.

Ce matin, on a fait l'amour. Isis dirait que je saute des étapes. C'est une éternelle romantique. Et moi, je l'ai juste embrassé parce que j'en avais vraiment envie.

Je croyais que j'aimais Martin. Mais Louis, il a tout chamboulé.

En fait, non. Il n'a rien chamboulé. Il est arrivé, il m'a retrouvé. Il m'a souri et ses cheveux ont été balayé par le vent. Louis, il est sensible, doux, patient. Pas très curieux et pourtant, son regard me dévore.

Louis, il m'a regardée comme une femme.

C'est Mamicha, qui m'a chamboulée. Elle avait encore des secrets. J'avais une clé pour les percer. Un soir, on a parlé de Sarah. De comment elle a découvert tout ça dans la malle. Comment, au bout du bout, elle a lu à Mamicha l'histoire de Miguel. Et puis on a parlé de comment elle nous avait quitté. Je me suis dit que, à sa place, je serais aussi partie à ce moment-là. A côté de Mamicha. Après avoir compris d'où je venais.

Je me demande ce qu'a ressenti Julie quand la mer l'a engloutie. Est-ce qu'elle avait peur ? Ou n'a-t-elle pas eu le temps de comprendre que c'était la fin ? En regardant la mer une dernière fois, ce matin, j'ai eu l'impression qu'elle allait m'engloutir moi aussi. Louis m'a pris par la taille. M'a attiré contre lui. Je me suis sentie drôle. Je me suis sentie invincible.

« Tu m'appelleras ? qu'il me demande, alors qu'on remonte le quai.

- Oui, évidemment.

- Tu me manques déjà. »

Mamicha s'est moquée de moi, ce matin. Elle a dit que je m'emballais. Je suis peut-être un peu excitée, oui. Mais c'est la première fois que j'aime vraiment. C'est la première fois qu'en regardant quelqu'un, j'ai l'impression que je ne suis plus seule sur le chemin.

« Moi aussi, je souffle. »

Bon, c'est là, que j'ai envie de rajouter. Mais je me retiens. Louis le sait, c'est lui qui a lu mon billet, pendant que j'étais occupée à calmer Pétunia. Elle aboie. Elle ne veut pas me quitter non plus, je crois. Jusqu'à ce que je la connaisse, je n'aimais pas les chiens.

« Oui, oui, je murmure en lui flattant l'encolure. Je ne t'oublierai pas.

- Et tu reviendras ?

- Viens me voir, avant.

- Mais tu reviendras, hein ?

- Chaque été, Louis. »

Parce que chaque été, je viens m'occuper de Mamicha. On arrange le jardin. On embellit le petit paradis de Sarah. Et de là où elle est, elle apprécie nos efforts tout en sirotant un bon vieux rouge de Figueres en compagnie de Miguel.

« J'y vais. »

On s'embrasse. C'est court, c'est doux. J'apprécie la sensation de ses mains qui enlacent fermement mon corps. Louis, si grand, si maladroit, si tranquille.

« Bon voyage. »

Je le délaisse. On hisse ma valise. Il me salue. Nos mains se frôlent une dernière fois.

J'hésite. J'ai pas envie de partir. La porte doit se fermer sur son image. Je ne veux pas être assise, à regarder le quai s'éloigner.

« J'oubliais ! je m'exclame tout à coup. »

Comme si je n'avais plus le temps, je me dépêche de faire glisser mon sac sur mon épaule. Je l'ouvre, fouille.

« Tiens.

- Mais c'est ton bujo. »

Je lui souris. Le train siffle. Louis ne comprend pas.

« Il faut bien que tu me revoies, non ? je le taquine. »

Il réalise.

« Tu as intérêt à venir le chercher, qu'il souffle.

- Comment pourrais-je vivre loin de mon bujo ? Il y a l'adresse d'Isis, la clé de Sarah, mes aquarelles, des photos compromettantes.

- Et un pétunia.

- Et ton pétunia. »

On se sourit, complices.

Et la porte se referme sur mon amant aux pétunias.

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