Istalri
La lumière perça bientôt à travers ses paupières closes, éveillant doucement son corps. Elle mis du temps à réaliser qu'elle était réveillée. Elle en mit encore davantage pour comprendre qu'elle n'était pas morte.
L'éclat se fit plus insistant ; elle grogna. Lorsqu'elle se décida enfin à ouvrir les yeux, la surface blanche du plafond s'offrit à son regard.
Elle voulut se redresser, et en bougeant, remarqua le tissu d'une grande douceur qui recouvrait son corps. La couverture grise était extraordinairement légère, et d'une matière semblable à du velours. Le lit dans lequel elle était allongée était grand et étonnamment confortable.
Elle bougea ses muscles endoloris et posa ses pieds nus sur le sol tiède de la pièce. Elle ne connaissait pas cet endroit. Elle ne savait pas où elle était. Et plus flagrant encore fut le silence dans la salle.
Elle se figea.
"Garm ?" appela-t-elle mentalement.
Aucune réponse.
"Garm ?!"
Elle prononça sa demande à voix haute, l'angoisse lui serrant la gorge. Garm ne pouvait pas être parti... c'était tout bonnement impossible.
Le son ténu des pas dans une salle adjacente fit se dresser ses oreilles sur sa tête. Ils étaient légers, la personne marchait.
Fuit
A peine un murmure. Le soulagement se mêla à la crainte, en même temps que l'adrénaline fit frissonner son corps.
Fuit
La voix se fit plus insistante dans son esprit. Elle risqua quelques pas. Chacun de ses muscles la brûlait, mais au moins, elle tenait debout.
Clac
Elle releva la tête. Se tourna vers la source du bruit. Devina le bruit de la serrure, repéra la porte dans le mur. Le bruit mécanique d'une clé dans celle-ci fut aussi distinct que celui du souffle derrière la porte.
Elle huma l'air. Repéra l'odeur proche d'une femme. Une vingtaine d'années, pas très aventurière. Des traces de médicaments. Du sang. Du sang.
Un grondement sourd sortit de sa gorge. Elle retroussa les lèvres, se laissa tomber à quatre pattes sur le sol de la pièce. Ses griffes raclèrent le sol trop lisse, ses mâchoires claquèrent. Elle sentait chacun de ses muscles vibrer sous sa fourrure au rythme des battements de son cœur.
La porte s'ouvrit. Elle eut à peine le temps d'apercevoir la femme de l'autre côté qu'elle bondit dans le couloir.
Fuit
Elle parcourt à une vitesse incroyable la distance qui la séparait du prochain virage. Le suivant. Celui d'après. Derrière elle, les cris d'alerte retentirent dans une langue qu'elle ne connaissait pas.
Pas ici. Trouve la sortie. Trouve l'extérieur.
Une fenêtre. Il fallait trouver une fenêtre. Retrouver l'extérieur. Fuir. Trouver la sortie. Elle haleta, grogna, dérapa sur le plancher. Elle tourna à droite, descendit un escalier, passa dans l'entrebâillement d'une porte. Tout plutôt que d'interrompre sa course.
Elle ralentit en pénétrant dans la salle. Repassa au pas. Trente ou quarante personnes tournèrent la tête vers elle. Elle sentait leur peur. Leur méfiance. Leur colère.
Tue les
Elle refusa.
Tue les. Ils sont un danger.
Elle claqua des mâchoires. Gémit.
Tue les. Ils ne sont pas ta meute, mais tu es sur leur territoire. Ils te tueront si tu restes là.
Elle voulut reculer, se retrouva paralysée. Elle montra les crocs. La voix continua d'hurler dans son crâne.
Tue les. Maintenant.
Elle céda. Ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle sut qu'ils étaient dorés.
Tue l'Alpha.
Un grondement sourd monta de sa gorge. Ses yeux rivés sur le roi, elle bondit. Elle suivrait les ordres de son chef de meute. Et Garm lui avait dit de tuer.
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