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Chapitre 82 : Une Famille (3)

Après avoir examiné Mori, Raiu l'avait laissée entre les mains de Mizu et Aisu, avant de se réfugier dans le salon.

Accoudé sur la table basse, une cigarette à peine consumée perchée au coin des lèvres, il songeait à la jeune adolescente qu'il aurait dû protéger. Il se sentait responsable de ce qui était arrivé. Le seul fautif dans cette histoire, c'était lui ! Jamais il n'aurait dû la laisser auprès de ce monstre ! Il avait stupidement cru que sa libération la mettrait à l'abri des griffes de Taiyou... Quel idiot ! Comment avait-il pu être aussi naïf !?

Il s'empara de sa cigarette et d'un geste rageur l'écrasa dans le cendrier. Un violent coup de tonnerre résonna au-dessus de sa tête. Lui, un médecin !? Certes, il pouvait guérir les plaies du corps, mais il demeurait impuissant à soigner les blessures de l'âme... Comment pouvait-il se vanter d'un tel titre alors qu'il était incapable de veiller sur ceux qui lui étaient chers ?

Tout d'un coup, un souffle aussi léger et tiède qu'un petit vent estival traversa le salon et un rire sonore, reconnaissable entre mille, se fit  entendre :

— Hello la compagnie !

Raiu releva la tête. Kaze fit son apparition sur le seuil de la pièce et comme à son habitude, vêtu d'une tenue des plus sobres : une étrange combinaison de latex aux couleurs chatoyantes, complétée par des bottes en caoutchouc bariolées. D'un geste royal, l'excentrique maudit rejeta sa longue crinière brune en arrière, avant de retirer sa combinaison humide, ce qui dévoila une autre combinaison, noire celle-ci, et parsemée de têtes de morts et de petites croix en argent.

— Quel temps mes amis ! s'écria-t-il tout en se penchant pour retirer ses bottes de pluie. Me voilà tout trempé ! Ma mise en plis est fichue ! Quelle catastrophe ! Au fait, Rai-chan, désolé pour le retard mais tu sais comment c'est... la circulation en sortant de Tokyo, c'est comme la réussite d'une permanente : ça dépend des jours !

Le pauvre Raiu lança un regard désespéré à son meilleur ami, ce qui pour eut pour fâcheux effet de lui déclencher un autre rire :

— Mon pauvre Raiu, si tu voyais ta tête ! Tu fais peur ! Moi qui croyais assister à un sympathique dîner de famille, j'ai l'impression de me retrouver en plein milieu d'une veillée funèbre ! À propos, où se cachent ma petite sœur chérie et ta partenaire de jeux favorite ?

— Elles sont à l'étage avec Mori, grommela le médecin d'un ton sinistre.

— Mori !? s'écria le maudit tout en écarquillant les yeux de stupeur. Cette adorable enfant est là aussi ? Quelle agréable surprise !

— Chii également...

— Chii !? La pulpeuse et si charmante Chii ! Ça alors, pour une surprise, c'en est une de taille, comme ses nibards ! Mais bon, comme on dit toujours : plus on est de fous, plus on rit, pas vrai, Rai-chan ?

— Il n'y aura pas de fête ce soir, Kaze.

Devant le visage empreint de gravité de Raiu, le sourire de Kaze disparut, remplacé par un regard suspicieux.

— Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

— Mori s'est libérée de son kami. Taiyou ne l'a pas supporté et...

Raiu ne put achever sa phrase. Kaze n'eut pas besoin de davantage d'explications.

Le jeune homme tourna les talons pour sortir du talon mais, avant de quitter la pièce, la main crispée sur le shoji, dos tourné, il déclara d'une voix ivre de colère :

— Tu sais Raiu, il y a des soirs où j'ai des envies de meurtre...

— Tu n'es pas le seul...

Les deux amis échangèrent un dernier regard. Dans leurs yeux brillaient cette même lueur de révolte et de vengeance. Tous deux ne parvenaient plus à maîtriser leur rancœur, leur mépris vis-à-vis de ce Maître qui avait blessé les femmes qu'ils aimaient.

Kaze espérait secrètement que cette nuit-là, puisse être celle de sa réconciliation avec Mizu. Arriverait-il à regagner la confiance de sa cadette comme Raiu avait reconquis l'amour d'Aisu ?

♠♠♠

Aisu sortit de la pièce d'un pas pressé, comme pour échapper au malaise pesant y régnant. Au détour du couloir, elle se retrouva nez à nez avec Kaze. Pour une fois, leurs retrouvailles furent exemptes de cris stupides et d'effusions sentimentales. Tous deux échangèrent un triste sourire, la gravité de la situation leur avait fait brusquement prendre plusieurs années. Ils n'étaient plus deux gamins insouciants, mais deux adultes qui devaient protéger leurs cadets. Kaze était désormais prêt à assumer ce rôle.

— Je suis au courant pour Mori. Comment va-t-elle ?

Un éclat rageur traversa le regard de l'écrivain.

— Cette pourriture ne l'a pas loupée !

La jeune femme serra les poings, de la glace apparut sur ses doigts.

— Et Mizu ? Comment va-t-elle ?

— Elle est au côté de Mori. Je pense que tout ça a ravivé ses souvenirs. Kaze...

Aisu releva la tête et posa un regard grave sur son cousin.

— C'est de toi dont elle a besoin, tu es son frère ! Tu dois veiller sur elle, ne l'oublie pas !

— J'y  pense, figure-toi. Chaque jour, depuis ces vacances désastreuses, j'y pense... je n'aurais jamais dû obéir à Taiyou...

— Peut-être serait-il temps de faire table rase du passé, l'interrompit Aisu. Mizu a besoin de toi, tout comme toi, tu as besoin d'elle. Elle a besoin d'être aimée et protégée. Comme...

— Toi, compléta Kaze. Tu crois qu'elle me pardonnera ?

— J'espère qu'elle n'a pas la rancune aussi tenace que la mienne, chuchota la jeune femme tout en effleurant le visage de son ami d'une caresse.

Les doigts de Kaze se posèrent sur les siens.

— Ma parole, Raiu est en train de déteindre sur toi !

Des larmes apparurent dans les yeux clairs de la maudite.

— Je m'en veux, tu sais, de m'être donnée à ce monstre par simple jalousie ! J'ai été égoïste, mauvaise et dégoûtante !

— Aisu...

— Des Douze, je suis la plus vile et la pitoyable ! J'ai couché avec ce monstre alors que je savais ce qu'il faisait aux autres ! J'ai trahi Raiu ! Si seulement, je pouvais tout effacer, tout recommencer... La seule chose que je ne regrette pas, c'est Yuki, mon petit bonhomme.

Aisu baissa la tête, un peu honteuse de s'être dévoilée de la sorte. Ses mains se crispèrent sur son ventre, la nouvelle de sa prochaine grossesse l'avait fragilisée. Au début, elle refusait d'y croire et pourtant, les signes ne l'avaient pas trompés : elle attendait un enfant, l'enfant de Raiu !

Cela l'avait ramené quelques années en arrière, le jour où, prise de nausées, elle avait demandé à Raiu de l'examiner et que celui-ci l'avait félicitée d'un ton froid pour son enfant nouvellement conçu. Comment l'avait-elle annoncé à Taiyou ? Après un moment volé, lorsque celui-ci s'était montré plus tendre qu'à l'accoutumée, elle lui avait avoué du bout des lèvres qu'elle était enceinte de lui. Sa réaction l'avait étonnée. Elle s'était attendue à des cris de colère, — après tout, elle n'était que sa maîtresse, maudite de surcroît ! —, mais il s'était empressé de la dévorer de baisers et de caresses.

Par la suite, il avait exigé qu'elle demeure au Manoir jusqu'à l'accouchement. Il l'avait couverte de présents tous aussi somptueux les uns que les autres, l'appelant tendrement « future maman » et lorsque les signes de leur inconduite devinrent trop visibles, il prit la décision, en accord avec les parents et la sœur d'Aisu, de cloître sa favorite dans l'une des pièces du Manoir.

— Aisu, en parlant d'enfant... Raiu est au courant ?

— Non, pas encore, avoua-t-elle. J'ai peur qu'il le prenne mal, qu'il ne l'accepte pas...

Elle coula un regard perdu à son ami.

— Je n'ai pas envie qu'il me rejette une fois encore...

— Tu es aussi bête que lui, ma parole ! Quelque chose me dit que notre cher médecin se verrait très bien en père de famille. Vous êtes d'un compliqué tous les deux !  Voilà pourquoi vous ne pouviez que finir ensemble ! Prends une voix langoureuse, habille-toi d'un petit ensemble en dentelle noire et avoue-lui tout en te jetant sur lui. Crois-moi, tu auras droit à un joyeux orage !

— Promis, je lui dirai...

— Tu ne pourras pas cacher éternellement ton état ! L'abus de saké ne conduit pas à une prise de poids aussi importante, sinon j'ai du souci à me faire pour ma ligne !

Il conclut sa tirade par un puissant éclat de rire. Il rejeta sa longue chevelure brune en arrière,  mais avant d'entrer dans la chambre de sa cadette, il adressa un sourire entendu à Aisu s'apprêtant à descendre les escaliers.

— À propos mon Aisu, en tant que responsable de Juuki, tu ferais bien de l'avoir à l'œil. Quelque chose me dit qu'elle et Suna sont en ce moment même en train de travailler activement pour la sauvegarde de notre clan !

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