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Chapitre 82 : Une Famille (2)

Quand elle entra dans la chambre d'Aisu, qu'occupait à présent Mori, Chii échangea un regard avec l'écrivain avant de se pencher vers leur jeune cousine.

Chii caressa la joue de l'endormie. Aisu, adossée contre la porte, bras croisés sur sa poitrine, assistait à la scène sans proférer la moindre parole. Son visage semblait fait de marbre.

Elle baissa la tête car la vue des deux jeunes femmes lui était insupportable. Elle, l'ancienne favorite de Taiyou, se sentait mal à l'aise et honteuse de se tenir là, près de ces femmes qui avaient subi les violences de son ancien amant. Elle avait ressenti ce même sentiment d'aversion envers elle-même quand Mizu s'était rendue au chevet de Mori.

Elle, Aisu, que pouvait-elle comprendre à la souffrance de ses cousines qui partageaient la même douleur intime ? Aisu se sentait sale. Comment avait-elle pu se donner sans nulle retenue à ce monstre, porter son enfant, alors qu'elle savait pertinemment les violences qu'il infligeait à d'autres ? Et surtout, comment Raiu pouvait-il supporter de toucher son corps ? Ce corps qui avait été marqué par l'empreinte du Soleil ?

Chii se redressa et se tourna vers Aisu. Perdue dans ses pensées, Aisu ne vit pas le regard que sa cousine posait sur elle. Depuis son départ du Manoir, il y avait de cela trois ans, Chii n'avait plus aucun contact avec les membres de sa famille, excepté avec Ishi Kamiaku. Le jeune homme était plutôt avare d'anecdotes concernant le clan et se répugnait à lui faire part des rumeurs courant sur chaque membre de la famille, craignant sans doute que l'évocation de certaines personnes, ne ravivent de mauvais souvenirs. Chii elle-même, ne cherchait pas à prendre des nouvelles des Kamiaku !

Chii n'avait que très peu connu les autres maudits car la jeune femme, qui à l'âge de dix ans était devenue l'objet de toutes les attentions du Maître, vivait en recluse dans cette petite cellule où Yuki avait vu le jour, le lieu même où Mori avait perdu son innocence. Le Maître, qui vouait alors un véritable culte à Chii, ne supportait pas de la voir mêler aux autres Kamiaku, voulant être le seul à jouir de sa beauté. Les années avaient passé et Taiyou s'était désintéressé de sa poupée aux yeux couleur de terre pour celle aux yeux couleur de mer.

Chii n'avait aperçu qu'à deux ou trois reprises, au détour d'un couloir, celle qui avait pris sa place entre les griffes du Maître. Ce soir-là, quand son regard avait croisé celui de Mizu, la jeune femme avait tout de suite compris que la fragile adolescente elle aussi, avait été victime des caprices de Taiyou.  Et ce jour-là, c'était Mori, la douce et pétillante Mori, que le Maître avait brisée.

En revanche, en ce qui concernait Aisu, Chii ne savait que penser. Elle ne parvenait pas à cerner la personnalité de l'écrivain. Certes, elle connaissait quelque peu le personnage qu'était Aisu. Elle se rappelait de ses rires sonores résonnant jadis dans la bibliothèque du Manoir. Elle se souvenait de la jeune femme qui, à chaque réunion de famille, s'amusait  à faire enrager Raiu en compagnie de Kaze. Elle aussi avait changé.

Chii s' était interrogée sur la nature des liens  unissant Taiyou et Aisu. Avant son départ, elle avait souvent vu le Maître en compagnie de la maudite, qui semblait être devenue sa nouvelle favorite. D'ailleurs, c'était pour cette raison que Chii s'était tout d'abord méfiée de Aisu : n'était-elle pas de mèche avec Taiyou ?

L'inquiétude qu'elle avait lue sur son visage quand Kijin avait ramené Mori, avait balayé ses craintes. Elle avait aussi surpris les regards échangés entre l'écrivain et médecin, pendant qu'il examinait Mori. La situation avait beau être grave, dans leurs gestes, elle avait perçu tout l'amour et la tendresse qu'ils se vouaient l'un à l'autre. Ils avaient beau essayé d'être discrets, leurs effleurements les trahissaient : ils n'étaient plus des simples amis mais un couple uni.

Sentant ce regard inquisiteur posé sur elle, Aisu releva la tête et ses yeux croisèrent ceux de la jeune femme. Sans même y penser, Aisu fit un geste qui lui était devenu, depuis quelques jours, des plus naturels  : elle passa sa main sur son ventre, comme pour le protéger des regards curieux. Ce petit geste, en apparence anodin, mais exécuté avec tant de tendresse, n'échappa guère à l'attention de Chii. Ses yeux glissèrent du visage de sa cousine à son ventre. Un soupçon s'insinua dans l'esprit dans la jeune femme. Un doute qui se changea en certitude lorsqu'elle vit Aisu se redresser pour se dérober à son regard.

— Bon ! déclara l'écrivain tout en ouvrant la porte de la chambre. Je vais voir ce que fabriquent Juu et Suna ! Il n'est jamais prudent de les laisser seuls pour longtemps... qui sait, ils pourraient nous déclencher un incendie ! Chii, je te confie Mori.

La sortie d'Aisu s'apparenta davantage à une fuite.

La jeune femme reporta son attention sur Mori et remonta la couverture sur le visage de l'endormie. L'attitude d'Aisu était plus qu'équivoque et le doute n'était plus permis. Elle avait quelque chose à cacher, cette femme-là ! Comment Taiyou, ce tyran, pourrait-il accepter un pareil cadeau qui ne lui était pas destiné ?


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