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Chapitre 75 : Rencontre sismique (1)

Quittant le modeste immeuble dans lequel il logeait, Kishin Akuma se faufila à travers la foule pressée de ce début de matinée. Le monde autour de lui s'agitait, courait dans tous les sens, hélant des taxis, parlant au téléphone. Lui, bien qu'étant encore jeune, vêtu de son yukata, le pas lent et le visage concentré, ressemblait à un homme jaillit tout droit des temps anciens. Tout en faisant claquer ses geta contre le bitume, Kishin songeait à son clan qu'il avait délaissé : les Akuma avait toujours vécu en autarcie, écartés de toute civilisation, la vie de famille était rythmée par les leçons et la prière. Unis par ce secret honteux, ce pacte infernal conclu entre l'un de leurs ancêtres et un démon, les membres du clan se terraient dans leur demeure et nul n'avait cherché à briser ce cocon, jusqu'à Kijin, le maudit, autant haï que craint, qui avait commis une faute impardonnable en s'enfuyant du Manoir Akuma pour rejoindre le monde réel. Plus que son crime, sa fuite constituait un péché.

Sa fugue avait donné des ailes à certains jeunes membres du clan qui eux aussi, avaient eu des envies de liberté. En libérant Kijin de Majinai, Kishin libérerait son clan de ses chaînes, achevant l'œuvre que son père, considéré par les Anciens comme un dangereux personnage, n'avait pu terminer.

Il arriva devant l'immense bâtisse abritant la bibliothèque. Il contempla pendant quelques instants, la façade du noble bâtiment, qui bien qu'entièrement moderne, possédait un petit quelque chose de désuet, d'ancré dans le passé. Voilà pourquoi il aimait tant ce lieu, parce qu'il était son parfait opposé : lui, Kishin avait l'apparence d'un homme poussiéreux et dépassé alors qu'au fond, il n'aspirait qu'à la modernité, alors que ce bâtiment moderne contenait les secrets du passé, qu'il conservait jalousement dans ses entrailles, tel un monstre mythique se terrant dans son antre.

Tout en songeant à ce que pourrait devenir son existence s'il parvenait au terme de la mission qu'il s'était fixé, l'exorciste grimpa les hautes marches et pénétra dans le ventre de la bête. Il se dirigea d'un pas assuré dans l'immense salle flanquée de larges vitres contre lesquelles se heurtaient les bruits de la ville, préservant ainsi la quiétude des lieux et des lecteurs.

Kishin s'approcha de son rayonnage de prédilection. Sur des étagères sans un grain de poussière, s'entassaient des bouquins aux couvertures épaisses, aux pages jaunies par le temps. Personne ne s'intéressait à ces livres anciens et compliqués, de vieux manuscrits refermant des secrets, capables d'ébranler les certitudes du plus rationnel des hommes. Par crainte sans doute, de ce que contenaient ces pages, nul ne s'aventurait dans ces rayonnages, préférant à l'occultisme et à la magie, les romans contemporains ou les revues scientifiques, qui ne mettaient pas la raison en péril !

Il laissa son index dériver sur différents grimoires avant d'en élire un au hasard. Il le tira de son cercueil de poussière, le feuilleta et retourna dans la salle.

Même à cette heure peu avancée de la journée, les rats de bibliothèque avaient pris d'assaut leur lieu d'existence. Faute de pouvoir se dénicher une place solitaire, loin des autres lecteurs, Kishin s'installa face à une jeune femme qui ne remarqua même pas sa présence.

Avant de se plonger dans son ouvrage, le jeune Akuma se surprit à détailler sa voisine : celle-ci possédait la figure la plus gracieuse qu'il n'eût jamais vue.

Son visage rond, pourvu de ravissantes petites pommettes hautes et poudrées d'un fard un peu trop clinquant, était encadré par une longue chevelure d'ébène. Ses lèvres colorées d'un violet étincelant, charnues comme celles d'une adorable chipie, étaient étirées en une grimace boudeuse. Son nez, ni trop long, ni trop petit, était orné d'un petit diamant bleu. Ses yeux marron étaient chargés d'un épais fard à paupières. Malgré son maquillage outrancier et sa tenue provocante, — une petite robe en cuir rouge, lui collant au corps comme une seconde peau et qui ne dissimulait en rien ses courbes appétissante —, la jeune fille possédait un charme étrange, teinté d'une certaine innocence.

Le pauvre Kishin ne pouvait poser son grimoire sur la table sur laquelle, les jambes de sa voisine avaient élu domicile. Il toussota discrètement pour marquer sa présence. De mauvaise grâce, la jeune fille poussa ses jambes sur le côté. Le misérable exorciste tenta de se plonger dans son grimoire mais il n'y parvenait pas, les sous-vêtements affriolants que laissait entrevoir la très courte robe en cuir devaient sans doute y être pour beaucoup... Il leur jetait de temps à autre des regards furtifs, tel un enfant gourmand, le nez collé à la vitrine d'un magasin de friandises.

— Et alors !? s'écria la jeune fille. T'as jamais vu un porte-jarretelles de ta vie ou quoi !?

— Veuillez m'excuser, bredouilla-t-il d'un ton intimidé. Je vous prie de bien vouloir pardonner mon indélicatesse et...

— Ça va, oh ! Pas la peine de me sortir tes grands mots que je ne comprends pas ! répliqua la jeune fille.

Le pauvre Akuma s'apprêtait à ouvrir la bouche pour se confondre de nouveau en excuses, lorsque une violente secousse se fit ressentir dans la pièce. Un lycéen poussa un cri terrifié et plongea sous la table de lecture, bientôt imité par tous les autres lecteurs. Seuls, Kishin et sa voisine restèrent sur leurs chaises : lui, le visage en feu et elle, un curieux sourire accroché aux lèvres et tous deux, ne prêtant plus attention au monde les entourant.

— Ouais et bein, garde tes bobards pour d'autres, espèce d'obsédé ! J'suis peut-être conne mais j'suis pas aveugle ! J'vois bien que t'arrête pas de me lorgner comme un clébard zieute son os depuis que t'as posé ton petit cul, fort mignon au passage, sur cette foutue chaise ! T'es quoi, au juste, un sale pervers amateur de pucelles ? Désolée pour toi papy, j'ai plus mon hymen !

Le jeune homme ne sut que répondre.

— Pas du tout, mademoiselle et croyez-bien que...

Sa voisine se pencha vers lui. Son décolleté révéla une poitrine généreuse, que ne cachait pas le ridicule petit bout de tissu lui faisant office de soutien-gorge. Une telle vue, des plus charmantes, ôta pendant un court instant, toute capacité intellectuelle à l'exorciste.

— C'est quoi ton bouquin ? s'enquit la jeune demoiselle tout en se dressant sur ses coudes. La magie noire... un pervers qui s'intéresse à la magie, si c'est pas une preuve de tes tares, ça ! T'es quoi au juste, un sataniste ? Un organisateur de messes noires ? À moins que t'es un homme politique...

Le jeune homme ne put réprimer un sourire amusé, avant de lancer un coup d'œil à l'ouvrage que sa voisine tenait entre ses doigts aux ongles recouverts d'une épaisse couche de rouge à ongles noir.

— Et vous, aux malédictions... Seriez-vous une sorcière, une chasseuse de vampires ? À moins que vous ne soyez vous aussi, dans la politique.

Un timide sourire, que l'on pourrait qualifier de presque amical, se dessina alors sur les lèvres fardées en violet.

— Qui sait ? Peut-être...

Une autre secousse plus violente que la précédente, secoua les étagères et fit vaciller les néons. Les lecteurs se replièrent encore davantage sur eux-mêmes et fermèrent les yeux.

— Et puis merde ! s'écria alors la jeune femme. J'ai pas de compte à te rendre ! J'te connais pas, moi !

Kishin loin de s'en offusquer de tant d'agressivité, inclina respectueusement la tête en direction de la jeune femme.

— Je suis désolé, mademoiselle. Il est vrai que j'aurais dû me présenter au lieu de vous importuner de manière aussi peu courtoise et pour tout t'avouer, fort peu civilisée. Je me nomme Kishin Akuma et je vous présente, une nouvelle fois, mes plus plates excuses. Et vous, mademoiselle ? Quel est votre nom ?

La jeune fille en resta bouche bée de stupeur : jamais encore un individu du sexe opposé s'était comporté de manière aussi polie et délicate avec elle ! D'habitude, les hommes la traitaient comme une vulgaire poupée, une ravissante petite idiote, simplement capable d'assouvir tous leurs caprices et désirs. Ils la voyaient comme une petite chose adorable, qu'ils étaient fiers d'exhiber à leurs côtés, sans se soucier de ce qu'elle pouvait ressentir. Mais cet homme-là, lui semblait différent de tous ceux qu'elle avait pu connaître jusqu'à présent... La jeune femme se reprit et retrouva son air de tigresse enragée.

— Chii Kamiaku, grommela-t-elle d'un ton hargneux, comme si le simple fait de prononcer son nom de famille lui écorchait les lèvres.

— Kamiaku !? Êtes-vous de la famille d'Aisu Kamiaku ?

— Quoi !? Tu connais l'écrivaillonne !? Bah ça alors, ça me les coupe même si j'en ai pas !

Kishin ne comprenant pas le sens de la seconde partie de sa réponse, se contenta d'acquiescer à l'affirmation qu'il avait saisie.

— Oui. Ainsi que vos deux cousines... Mizu et Juuki, si je ne m'abuse ?

— Ouais... mais au fait, si tu connais l'autre dépravée, t'as sûrement dû entendre parler de toute la clique : Suna, Kaze, Mori et surtout, Sexy Doc...

— Pardon ?

Chii passa une langue taquine (et percée) sur ses lèvres pulpeuses.

— Raiu Kamiaku. Il est pas mal notre Doc, tu ne trouves pas ? Un vrai canon à sexe sur pattes... et sa foutue cicatrice, elle me fait grave fantasmer... ça c'est du mec ! Gaulé comme un dieu et gentil comme un agneau !

La jeune fille se tut. Ses lèvres se plissèrent en une noue soupçonneuse.

— D'où tu les connais ? Ne me dis pas que t'es un espion de l'autre tordu ! Je croyais qu'il devait me foutre la paix, cette pourriture !

— Le tordu !?

— Cet enfoiré de soi-disant chef de famille !

— Rassurez-vous, je n'ai aucun lien avec votre clan. Il se trouve que  mon jeune frère qui  avec vos trois cousines.

— Le fameux Kijin Akuma ? J'ai entendu parler de lui... il paraît qu'il est pas trop mal... Toi aussi, t'es franchement pas à gerber, enfin si on aime le style pépé... T'as quel âge ?

— Vingt-six ans.

Chii eut un ricanement moqueur.

— Vingt-six ans, hein ? Eh bein... tu fais pas trop dégourdi pour un type de presque la trentaine ! J'parie que t'es encore puceau ! Moi, j'ai dix-neuf ans, bientôt vingt.

Kishin piqua un fard et tenta de donner un ton moins intime à cette conversation :

— Je sais que cela peut sembler indiscret mais j'ose tout de même vous poser la question. Faites-vous partie des Douze ?

Le rire moqueur de la jeune fille se changea en un sombre regard, qui la fit paraître beaucoup plus mature.

— T'es au courant pour la malédiction !? chuchota-t-elle d'un ton précipité. Si Dingo en chef l'apprend, toi et ton frangin risquez de passer un sale quart d'heure. Quoique... fous-lui une paire de nichons sous le pif et il se calmera en une seconde !

Le pauvre Kishin ne sut que répondre et sentit son visage s'enflammer sous l'effet de la gêne. L'exubérance et le langage inconvenant de la jeune fille le laissaient littéralement muet de stupeur !

Croyant que le jeune homme désapprouvait sa conduite et ses propos, Chii lui coula un regard menaçant.

— Quoi !? Ne me dis pas que tu es un de ces machos qui peuvent pas blairer les filles parlant comme eux ! M'en fous, si tu me juges. J'suis vulgaire et j'assume !

Kishin lui adressa alors un sourire amical et cette fois-ci, ce fut Chii qui piqua un fard. Jamais encore un homme ne s'était comporté de manière aussi civilisée avec elle et cela la surprenait ! Surtout de la part d'un type qui semblait tout droit sorti d'un livre du siècle passé et qui ne devait fréquenter que des femmes raffinées, polies et respectables !

— Accepteriez-vous de prendre un verre avec moi ? demanda le jeune homme, oubliant momentanément sa timidité naturelle.

Chii croisa ses bras sur sa poitrine en un geste protecteur.

— Tu s'rais pas en train de me draguer ?

— Disons que ce genre d'endroit n'est guère propice au sujet dont je désire discuter avec vous.

La jeune fille se leva d'un bond et arracha son court blouson en cuir de sa chaise et l'enfila tout en jetant des regards moqueurs aux pauvres hères terrés sous les tables.

— Allons-y ! J'connais un bar sympa dans le coin ! déclara-t-elle tout en s'éloignant de la table dans un déhanchement provocateur.

Kishin abandonnant l'ouvrage qu'il lisait, la suivit, non sans avoir auparavant décroché un regard étonné aux autres lecteurs attendant, pour certains avec inquiétude, pour d'autres, avec sérénité, la prochaine secousse sismique.

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