Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 74 : Devoir fraternel

 — Mère ! Mère ! Mère, où êtes-vous ?

Le petit Kishin parcourait la demeure familiale à la recherche de sa mère. Il la retrouva dans la grande salle, face à la baie vitrée, perdue dans la contemplation du jardin. Le petit garçon s'immobilisa et la contempla de longues minutes, bouche bée : baignée par la lumière de cette journée de printemps, sa mère ressemblait à l'une de ces créatures féeriques peuplant les livres d'images. Elle ne portait qu'un simple kimono au tissu immaculé, noué à la taille par un obi noir. Ses cheveux de jais étaient noués en un chignon complexe d'où s'échappaient quelques mèches rebelles lui retombant souplement sur la nuque . Se sentant observée, la femme se retourna et lorsqu'elle aperçut son fils, un tendre sourire s'épanouit sur ses lèvres charnues.

Maman ? murmura l'enfant d'une voix intimidée.

Le regard maternel, aussi noir que l'onyx ornant l'unique collier qu'elle arborait en guise de parure, glissa sur le visage de son fils, le portrait craché de cet époux qu'elle adorait et qui lui rendait bien. Une main, fine et blanche comme de l'ivoire, jaillit de l'une des manches de son kimono et se tendit vers le petit garçon.

Shin-chan, approches, ordonna-t-elle d'un ton doux.

Le petit garçon s'exécuta. Il se colla à elle et posa sa joue contre le tissu du kimono maternel pour mieux s'imprégner de son parfum si délicat. Il n'osait toutefois appuyer trop fort sa tête contre le corps maternel, craignant de blesser cette petite chose qui vivait en elle. Sa mère déposa sa main contre l'épaule de son aîné et l'attira davantage contre elle. L'oreille du jeune Kishin effleura le petit ventre rebondi, abritant une nouvelle vie.

Tu vois, Shin-chan, murmura la voix maternelle tout en s'emparant de la main enfantine qu'elle posa sur son ventre. C'est ton petit frère qui vit en moi. Shin-chan, promets-moi de toujours le protéger, de veiller sur lui. Jure-moi de l'aimer, même s'il est différent des autres.

Surpris par ces paroles dont il ne connaissait pas encore le sens véritable, le petit garçon releva la tête et décrocha un regard soucieux à sa mère, regard auquel elle répondit par un triste sourire. Ses yeux étaient brillants de larmes qu'elle s'efforçait à grand-peine de retenir. Doucement, le petit garçon acquiesça avec un air grave :

Je te le jure, Maman.

♠♠♠

— Debout, Akuma-san !

Le bruit de l'aspirateur rugissant fit bondir Kishin Akuma de son sommeil. Il émergea de ses draps, se dressa sur un coude et jeta un œil vitreux à la petite bonne femme lui faisant face.

— Debout ! répéta la petite vieille d'un ton énergique. J'ai un lit à faire, moi !

Le jeune homme s'exécuta avec docilité tout en décrochant un sourire amusé à la vieille femme qui commençait à tirer sur ses couvertures tout en marmonnant dans sa barbe. Écoutant les conseil de son cadet, ou plutôt ses suppliques, Kishin s'était décidé à engager une femme de ménage afin de rendre à sa tanière, un aspect plus humain. Grâce à une petite annonce, il avait déniché cette sympathique grand-mère un peu bourrue, très à cheval sur la propreté — un simple grain de poussière lui arrachait des cris de terreur  — et qui lui préparait des mets succulents, s'imaginant sans doute que le « petit » Kishin finirait par mourrir de faim à force de se gaver de surgelés froids, de nouilles instantanées et de pizzas à moitié cuites !

— Tiens donc ! Que vois-je donc là, Akuma-san ! s'écria la petite vieille tout en brandissant une chaussette dégageant une odeur douteuse.

Le jeune homme rougit comme un enfant pris en faute et bredouilla de vagues excuses d'un ton penaud :

— Hier, je me suis couché bien tard et...

— Pas de ça avec moi, Akuma-san !  Ce genre de prétexte ne fonctionne pas avec moi ! Vilain garnement, va ! Allez donc vous habiller décemment au lieu de paresser ! Dépêchez-vous j'ai vos courses à faire, moi !

Kishin se dirigea, les épaules basses, vers la salle de bain. Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la pièce, il sentit le regard de la petite vieille posé sur lui. Surpris, il se retourna et lui demanda d'un ton étonné :

— Il y a un problème, Ba-chan ?

Un curieux sourire se dessina sur les lèvres ridées de la petite femme.

— Je ne vous imaginais pas portant ce genre de sous-vêtements...

Kishin baissa la tête et rougit. Il n'était vêtu que d'un simple caleçon blanc orné de gros cœurs rouges. Un présent offert par Aisu Kamiaku. Aisu. Un sourire se mit à flotter sur les lèvres de l'exorciste. Il n'y avait pas à dire, l'écrivain était décidément une bien drôle de personne ! Jamais encore, il n'avait connu pareille femme ! Il avait dû s'avouer qu'elle l'attirait quelque peu, mais il savait qu'il n'avait aucune chance de faire sa conquête. Il avait deviné que son cœur, en apparence glacial comme le kami la possédant, appartenait déjà à un autre. Il avait sondé ses pensées pour tenter de la comprendre. Il avait lu dans son âme, tout l'amour qu'elle portait à un homme qu'elle avait trahi pour se venger. Cet homme qu'elle avait prétendu détester afin de masquer ses véritables sentiments.

Le jeune homme poussa un soupir. L'amour. Il ignorait tout de ce sentiment qu'auparavant il méprisait. Il ne connaissait rien aux femmes ! Pour lui, l'amour n'était qu'une futilité, un mensonge inventé pour les hommes crédules, et seules quelques rares individus, comme ses parents, avaient la chance de goûter à un amour sincère.

Depuis sa rencontre avec les Kamiaku et ses retrouvailles avec Kijin, ses convictions à ce sujet, comme tant d'autres d'ailleurs, avaient été sérieusement ébranlées. N'était-ce pas par amour fraternel qu'il tentait de sauver son cadet ? N'était-ce pas par amour que Juuki et Mizu avaient accepté le véritable visage de Kijin ? Lui, Kishin, connaîtrait-il un jour, ce curieux sentiment aussi dangereux que délicieux ?

— Akuma-san, vous allez bien ? commença à s'inquiéter la vieille femme.

Le jeune homme se tourna vers elle, lui adressa un sourire rassurant avant de pénétrer d'un pas fatigué dans la salle de bain.

♠♠♠

Lorsqu'il ressortit de la pièce, vêtu de son éternel yukata noir, Kishin retrouva la petite vieille dans son salon, en train d'astiquer la table basse tout en pestant contre le caractère désordonné de son jeune employeur.

— Ba-chan ? l'interpella le jeune homme.

La petite bonne femme se redressa et d'un bond, s'approcha de l'exorciste.

— Regardez-donc votre col, jeune homme ! grogna-t-elle tout en l'arrangeant. Faites donc un peu plus attention à votre apparence ! Comment voulez-vous sinon rencontrer une jeune femme !

— Ba-chan...

— Une fiancée, voilà ce qu'il vous faudrait jeune homme !  Vous êtes en âge de vous marier !

— Je dois aller à la bibliothèque.

La vieille femme s'écarta de lui et lui décrocha un regard étonné.

— Encore !? Mais vous n'avez donc rien d'autre à faire à part perdre votre temps, le nez enfoui dans ces vieux grimoires poussiéreux !

Elle enveloppa la pièce d'un large geste de la main.

— Tenez, regardez ! Ils encombrent votre salon ! Vous n'êtes pas raisonnable ! Il faut cesser de vivre dans les livres et le passé, Akuma-san !

Il s'y refusait. Tant que Kijin, son petit frère, ne serait pas libéré de Majinai, il refusait de vivre comme un homme normal. La libération de Kijin lui permettrait de soulager sa conscience et surtout, le libérerait du carcan imposé par sa famille. En aidant Kijin, il accomplissait le souhait de son père : celui de voir les membres du clan Akuma se détacher enfin, de leurs traditions ancestrales et de leurs règles austères.

En voyant le regard sombre de l'exorciste, la petite femme se radoucit. Elle y tenait à ce nigaud de Kishin ! Elle qui n'avait pas vu son fils unique depuis bien longtemps, considérait le jeune homme comme son second enfant. Elle sentait bien que ce petit gars avait besoin d'un peu d'affection. Il évoquait parfois, à mot couverts, sa famille. Il ne tarissait pas d'éloges sur ses défunts parents qu'il vénérait, parlait souvent de son cadet, Kijin, que la vieille femme avait aperçu deux ou trois fois. Elle savait tout au fond d'elle-même, que les deux frères étaient unis par un seul et même secret et que cette relation était encore instable.

Kishin faisait tout pour préserver cette complicité nouvelle et son seul désir était que Kijin le considère enfin comme un grand frère digne de ce nom.

— Allez-y, va ! Que voulez-vous que je vous dise ! Je fermerai la porte avant de partir et je laisserai les clés sous le paillasson, comme d'habitude. J'essaierai de vous préparer un petit quelque chose à grignoter.

— Merci, Ba-chan, murmura le jeune homme avant de tourner les talons.

Avant qu'il ne quitte la pièce, il entendit la petite vieille l'interpeller :

— Akuma-san, puis-je me permettre une dernière suggestion ?

L'exorciste se retourna et lui sourit.

— Je vous en prie.

— À mon avis, vous devriez prendre un peu l'air et arrêter de fréquenter la bibliothèque. Regardez-vous donc, vous êtes aussi blanc qu'un touriste suédois ! Ce n'est pas dans ce genre d'endroit que vous allez rencontrer une charmante jeune femme !

Kishin prit un air faussement exaspéré et leva le nez en l'air.

— L'idée fixe...

— Je ne vous quitterai pas tant que vous ne serez pas marié et heureux !

— Dans ce cas, prévoyez un élixir de longue vie parce que jamais je ne rencontrerais une femme qui vous arrive à la cheville, Ba-chan ! conclut le jeune homme dans un sourire avant de quitter le salon.

La vieille femme poussa un soupir : décidément, elle ne le comprendrait jamais ce grand dadais qui s'intéressait plus aux livres qu'aux  femmes ! Mais d'un autre côté, il avait bien raison de prendre son temps : un homme aussi charmant que lui, méritait une femme d'exception !

Entièrement tournée vers ces pensées matrimoniales, la vieille femme reprit son ménage avec entrain, imaginant une horde de petits galopins courant tout autour d'elle en lui donnant des « Ba-chan » affectueux.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro