Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 7 : Le poids des souvenirs

Non loin de la chambre de Juuki, Kijin Akuma tentait tant bien que mal de revêtir son nouvel uniforme scolaire. Vêtu de son pantalon noir et de sa chemise blanche, il ressemblait à un lycéen tout ce qu'il y avait de plus banal. Et pourtant... Il se sentait étriqué, mal à l'aise dans ce costume neuf et qui l'intégrait dans un monde qui sans doute, n'était pas fait pour lui. Il avait l'impression d'être déguisé et de devoir jouer un rôle, qu'il n'était pas certain de pouvoir assumer : celui d'un adolescent sans taches, sans passé... Serait-il capable d'assumer son choix? Toute la nuit, cette question n'avait cessé de le torturer. Mener une vie normale, c'était là son souhait le plus cher, mais y arriverait-il devrait-il fuir à nouveau, condamné à une errance perpétuelle afin d'épargner au monde, sa monstruosité?

Le jeune homme lança un regard à son reflet. S'il parvenait à maîtriser cette chose vivant en lui, alors il pourrait enfin vivre comme les autres garçons de son âge...

Il entendit un coup discret donné contre sa porte.

— Entrez, déclara-t-il tout en réajustant le col de sa veste.

Mizu entra d'un pas hésitant dans la chambre. Kijin lui adressa un sourire timide mais néanmoins amical.

— Mizu ! Comment vas-tu ?

Les mains de l'adolescente se mirent à triturer les plis de sa jupe.

— Bien, murmura-t-elle d'une toute petite voix. As-tu besoin d'aide ?

— Oui, fit-il d'un ton penaud tout en brandissant un morceau de tissu. Sais-tu comment se met cette chose-ci ?

Mizu écarquilla les yeux de stupeur.

— Mais c'est une cravate, voyons !

— Ah... et qu'en fait-on ?

Elle s'approcha de lui d'un pas aérien et lui retira la cravate des mains. D'un geste doux et précis, comme le ferait une mère pour son enfant peu dégourdi, elle passa le bout de tissu autour de son col et le noua avec application. Ses doigts frôlèrent le menton de Kijin et ce simple fait de sentir une autre peau contre la sienne, lui arracha des petits frissons. Ses mains se mirent à trembler et de troubles images lui revinrent en mémoire...

Elle ne se trouvait plus chez Aisu mais au Manoir, dans une chambre plongée dans l'obscurité. Ce n'était pas Kijin qui lui faisait face mais une ombre menaçante et gigantesque, un ogre à la sueur puante et aux griffes acérées. Elle sentit son regard, ce regard de fauve, se poser sur elle, sur ce corps détestable qui était le sien...

La jeune fille s'écarta de Kijin. Le jeune homme lui décrocha un regard inquiet : ses yeux étaient voilés de larmes qu'elle tentait à grand-peine de retenir.

— Mizu ? Ça va ?

— Bien... très bien, balbutia-t-elle tout en se reculant vers la porte. La cravate est bien attachée... Tu dois descendre au salon, Juuki doit s'y trouver... Dis-lui que je vous rejoins tout de suite...

Sans plus d'explications, elle s'enfuit de la chambre, laissant un Kijin ébahi.

Mizu courut jusqu'à la salle de bains et s'y enferma à double tour. Prise de nausée, elle s'approcha en titubant de la baignoire et expulsa dans un haut-de-cœur mêlé de sanglots, ses douloureux souvenirs. Elle se mit à pleurer, le front reposant contre l'émail de la baignoire. Elle voulait crier mais n'y parvenait pas. Elle n'avait jamais su hurler, sa haine et son dégoût la détruisaient en silence, grignotant jusqu'à la dernière parcelle de ses entrailles. Jamais elle ne montrait sa souffrance en public. Personne ne pouvait l'aider ou même comprendre ce mal qui la rongeait au plus profond d'elle-même. Elle n'était rien, rien qu'une petite idiote, une poupée que l'on pouvait martyriser à loisir... Une poupée qui ne pouvait aller à l'encontre des volontés et des caprices du chef de famille car celui-ci agissait selon son bon plaisir.

Ces quelques mots redoublèrent ses pleurs et bientôt, elle se retrouva encerclée par une mare d'une eau noire et à l'odeur nauséabonde. Une eau qui aurait abrité en son sein, le cadavre d'une noyée...

♠️♠️♠️

Quelques minutes plus tard, Mizu regagna le salon. Aisu faisait ses dernières recommandations à son nouveau protégé :

— Les filles, je compte sur vous pour veiller sur mon jeune amant. Ne laissez pas une de ces folles d'adolescente lui mettre le grappin dessus, c'est compris ? Sinon, gare à vous !

L'écrivain se retourna et aperçut Mizu qui arborait une figure encore rouge de larmes.

— Tu es malade ? s'enquit-elle d'une voix inquiète. Tu peux rester ici, si tu veux.

La jeune fille secoua la tête en signe de négation et lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.

— Ne t'en fais pas Aisu, c'est juste un peu de fatigue...

Juuki ne s'était pas encore remise de sa douche matinale et était bien décidée à lui faire payer.

— C'est rien, juste un peu de fatigue, minauda-t-elle en imitant le timbre de voix de sa cousine. T'as pas à te plaindre, Miss Parfaite, c'est pas toi qui viens de te recevoir de l'eau gelée sur le coin de la gueule ! À cause de toi, j'vais encore me choper un rhume !

— Un réveil, ma chère Juuki, on l'enclenche généralement avant de se mettre au lit...

— C'est pas ma faute s'il ne marche pas ! riposta la maudite.

Kijin se désintéressa de cette nouvelle querelle entre les deux cousines et songea à sa propre situation. Sa décision lui apparut soudainement comme une véritable folie ! Il venait de prendre conscience que les trois Kamiaku s'exposaient à un grand danger en le gardant à leurs côtés. Il devrait avoir honte de leur mentir ainsi, de leur dissimuler la vérité ! Elles, elles lui avaient fait confiance en lui avouant leur secret, en l'acceptant chez elles... et lui, en retour, n'allait leur attirer que des ennuis !

Les trois adolescents quittèrent la maison. Aisu les regarda s'éloigner, adossée contre la porte d'entrée, bras croisés sur sa poitrine. Elle les enviait quelque peu ces trois-là ! Ils étaient encore jeunes, ils avaient la vie devant eux...

Son instinct d'écrivain s'éveilla, lui chuchotant que les choses allaient changer chez les Kamiaku, et que la présence de Kijin était l'un de ces tous premiers changements...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro