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Chapitre 60 : Peurs de lune

Dans le Manoir Kamiaku, après une nuit plus qu'éprouvante, Suna avait décidé d'affronter Taiyou. Celui-ci devait savoir qu'il s'était libéré de sa malédiction. Le jeune homme se sentait désormais de taille à lutter contre lui. Après tout, il ne lui appartenait plus ! Il était un homme presque comme les autres, et cela, même Taiyou ne pouvait le nier !

Ce n'était pas tant la réaction, — qu'il s'imaginait fort bien d'ailleurs, du Maître que redoutait Suna. Non, lui, c'était celle de Juuki qu'il craignait. Comment allait-elle réagir ? Devait-il lui avouer ? Ou devait-il lui mentir et continuer à faire semblant d'être « comme elle » ? N'allait-il pas la perdre pour de bon maintenant qu'il n'était plus maudit ?

Le jeune homme secoua la tête pour retrouver un peu de ses esprits. Pour le moment, Juuki n'était pas sa préoccupation principale ! Un curieux sourire s'étira sur les lèvres de l'ancien maudit. S'il parvenait à gagner la partie d'échecs qu'il comptait jouer à contre le Maître, cela prouverait à ses yeux qu'il était véritablement libre.

Suna poussa une profonde inspiration, posa ses mains sur le lourd panneau de bois et s'apprêtait à le faire coulisser lorsqu'il sentit deux bras maigres se couler autour de sa taille.

— Retourne-toi, Suna, ordonna une voix s'apparentant davantage au souffle d'un animal à l'agonie.

Le jeune homme s'exécuta. Tsuki, nu-pieds lui faisait face. Son visage semblait encore plus pâle qu'à l'accoutunée, de la sueur lui coulait sur les cheveux, les joues et le front. Et que dire de ses yeux... ses yeux lunaires étaient dépourvus de vie et étincelants de larmes.

— Ainsi, tu es libre, murmura la créature tout en se détachant de lui.

Suna ne sut que répondre et se contenta d'un bref petit signe de tête.

— Pourquoi, Suna ? demanda la créature tout en le fixant du regard. Pourquoi toi ? Et pas moi ? Pourquoi ?

Ses questions se brisèrent en une violente quinte de toux. Du sang gicla des lèvres gercées et vint s'étaler le long de son menton tremblant. Face à cette image des plus pitoyables, Suna ne put résister davantage et toute la rancune qu'il éprouvait à l'encontre de Tsuki, à cause du mal qu'il avait fait subir à Mizu, disparut, remplacée par un profond sentiment de pitié. Ce n'était plus le pantin, le sombre mauvais œil de Taiyou qui lui faisait face mais un être chétif, faible et mourant.

Suna s'avança vers la créature, l'attrapa par les épaules et l'attira contre lui. Il pouvait sentir ses os à travers le fin tissu de son kimono trop grand. Il pouvait sentir son souffle froid contre lui. Il pouvait sentir son parfum de rose... mais pour combien de temps encore ?

Pourquoi ? Suna ne savait quoi répondre à cette simple interrogation. Pourquoi ? Il l'ignorait. Tout comme Tsuki ignorait la raison pour laquelle son kami était celui qui semblait le plus souffrir de cette malédiction. Pourquoi, Tsuki ? Peut-être parce que les liens qui les enchaînaient les uns aux autres étaient empoisonnés.

La veille, Hayao avait révélé à son fils, une part de cette malédiction qu'il ignorait : lorsqu'un maudit se libérait, c'était Tsuki qui en payait le prix en perdant un peu de vie. Lui, le maudit dont le corps était pourri par le kami lunaire, le plus damné des Douze.

— Ne me touche pas ! hurla la créature tout en le repoussant avec brutalité. Tu ne fais plus parti des Douze à présent ! Tu n'es plus un être pur ! Ne me touche pas !

Suna baissa les bras et adressa un regard attristé à la créature vociférante qui le fixait avec dégoût.

Alerté par les cris hystériques du maudit, la silhouette de Raiu s'avança vers eux. Son œil unique se posa sur Suna qui, les bras ballants, scrutait avec attention le visage de son cousin. Raiu pouvait lire dans le regard du jeune adolescent, comme une peine innommable, ainsi que de la honte. Suna avait honte d'être libre alors que les autres, eux, étaient unis par ce lien maudit.

— Suna...

L'ancien maudit esquissa un pauvre sourire. Raiu s'approcha de lui et tout en pressant son épaule d'un geste paternel, lui chuchota au creux de l'oreille :

—Tu n'as rien à te reprocher Suna. Même libre, tu restes toujours un Kamiaku, quoiqu'il arrive, nous les autres maudits, nous te soutiendrons.

L'adolescent hocha doucement la tête. Tsuki observait les deux hommes du coin de l'œil. Son regard allait et venait entre ses cousins. Soudain, une curieuse sensation la fit blêmir. Un frisson glacial lui déchira l'échine : et si Suna n'était que le premier ? Celui annonçant les libérations futures ? Non, il n'osait croire à pareille idée ! Il plaqua ses mains contre ses oreilles, comme pour se protéger du monde extérieur, et poussa un cri terrifiant avant de tomber, inconscient, sur le parquet.

Suna et Raiu se précipitèrent à ses côtés. Raiu s'agenouilla et d'un geste doux, l'enveloppa dans ses bras. Le regard de l'adolescent fut attiré par le cou gracile de la créature. Un doute s'insinua dans son esprit. Il fit glisser son regard jusqu'au creux de la poitrine que révélait le col baillant de l'immense kimono.

Le regard de Suna croisa celui de son aîné et y lut la confirmation de ses soupçons. Suna ne put réprimer un sourire : bien qu'exclu des Douze, il venait de découvrir un secret que les maudits de son âge devaient ignorer !

— Rai-chan... murmura la créature endormie.

Raiu se redressa. La tête du maudit roula contre son épaule.

— Ne m'abandonne pas, supplia-t-elle tout en nouant ses bras autour du cou du médecin.

— Je te le jure.

Comme apaisée par ces simples mots, la créature s'endormit pour de bon.

Suna se releva à son tour et échangea un second regard avec son cousin. Il se mordit les lèvres pour réfréner son envie de pleurer. Sa libération n'avait fait qu'accélérer la lente agonie du maudit !

— Tu n'es responsable de rien, Suna, répéta Raiu tout en pressant l'épaule du jeune homme d'un geste affectueux. Le Destin ou ton kami l'ont voulu ainsi, et tu ne peux lutter contre cela.

Suna coula un œil à l'ombre endormie.

— Pourquoi est-ce Tsuki qui souffre ? Alors que Taiyou, lui, semble immortel. Tu peux m'expliquer, Raiu ? C'est comme si, cette malédiction n'avait qu'un but : détruire le kami lunaire.

Raiu baissa la tête et décrocha un sourire attendri à la fragile créature accrochée à lui. Il ne savait rien de cette malédiction. Comme les autres, il se contentait de supporter ce kami qu'on lui avait imposé. Ce n'était pas tant le fait d'être maudit qui le dérangeait, mais les devoirs que cela impliquait, notamment vis à vis de Taiyou, son ennemi juré. Pourquoi Tsuki et pas Taiyou ? Pourquoi le sort préférait-il s'acharner sur cette faible créature plutôt que sur le tyran ? Combien de fois ne s'était-il pas révolté contre cette situation injuste ? Il ne pouvait rien y changer et assistait, impuissant, à sa lente agonie. Dire qu'il médecin et qu'il incapable de guérir une personne qui lui était chère !

— Je ne sais vraiment pas, soupira-t-il. Si j'avais la solution, crois-moi, je ferais tout pour tirer Tsuki de ses ténèbres.

Les deux hommes échangèrent un triste sourire. Avant de pénétrer dans la grande salle, Suna se rapprocha de la silhouette recroquevillée dans les bras de Raiu et effleura son visage d'une caresse.

— Je te demande pardon, Tsuki.

Il poussa un profond soupir, fit coulisser la porte et après avoir adressé un dernier regard à Raiu, Suna entra dans pièce, prêt à affronter la colère du Maître.

Lorsque le lourd panneau de bois se referma derrière la silhouette de l'ancien maudit, Tsuki sembla reprendre conscience.

— Rai-san, je t'aime, murmura la créature en coulant un œil apeuré au médecin. Toi, tu ne vas pas m'abandonner, dis ?

— Non, Tsuki, je ne t'abandonnerai pas.

Rassurée par ces paroles réconfortantes, la créature nicha sa tête contre la poitrine de Raiu et se laissa envahir par le sommeil.

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