Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 44 : La Maladie d'amour

Le lendemain matin, Juuki se réveilla en grelottant. Sa tête la faisait atrocement souffrir et son estomac gargouillant lui arrachait des gémissements plaintifs. La jeune fille porta la main à son front endolori et le massa avec vigueur tout en repensant à son étreinte avec Kijin. Cette fièvre devait certainement être la conséquence de cette petite balade nocturne ! Tout en grommelant contre son corps trop fragile, Juuki se leva et se dirigea d'un pas chancelant vers son armoire qu'elle ouvrit avec fracas. Alors qu'elle s'apprêtait à décrocher son uniforme scolaire du cintre, son regard se posa sur les photographies collées sur le battant de la porte.

Elle tendit la main et effleura avec douceur le visage de ses parents adoptifs. À cette époque, les jeunes époux croyaient à leur avenir et sur le visage radieux, on pouvait y lire tout l'amour qu'ils se vouaient l'un à l'autre. Suna avait hérité des traits de sa mère, tous deux possédaient ce même sourire à la fois malicieux et doux, ce même regard empli de gentillesse mais non dépourvu de volonté. Juuki eut un pincement au cœur lorsque ses yeux se posèrent sur la photo suivante : c'était un portrait du maudit, vêtu de son uniforme de collégien. Quel âge pouvait-il avoir sur cette photo ? Treize ans ? Quatorze ans ? Il arborait déjà un piercing à l'arcade sourcilière droite et ses cheveux, dressés en crête, étaient d'un joli rouge flamboyant ! Sa tenue avait déjà dû lui attirer pas mal d'ennuis, aussi bien dans son collège qu'avec son père !

Juuki ne put réprimer un sourire amusé en se rappelant des différentes métamorphoses de son frère adoptif. Dès son entrée dans le secondaire, il avait commis bien des frasques vestimentaires ! Suna ne s'était jamais préoccupé de ce que pouvait bien penser les autres de lui. La preuve, ne prétendait-il pas être amoureux d'elle, Juuki, sa sœur adoptive ?

Le souvenir de leur échange de la veille était encore bien vivace dans l'esprit de l'adolescente. Elle sentit son visage s'enflammer et avant qu'elle n'ait eu le temps de déclencher un incendie au milieu de ses vêtements, elle referma la porte de l'armoire. Elle se vêtit avec précipitation, se saisit de sa sacoche qui traînait à terre avant de sortir de sa chambre en courant, comme si une horde de torches enflammées s'était lancée à sa poursuite

♠♠♠

Les deux autres femmes Kamiaku et Kijin étaient déjà attablés devant leur petit-déjeuner lorsque Juuki fit son apparition. Aisu releva la tête de son verre de saké et adressa un sourire entendu à l'adolescente aux traits tirés.

— Eh bien, fit l'écrivain, il semblerait que la nuit ait été courte pour notre petite Juu.

Kijin et Juuki sentirent leurs figures s'empourprer. Juuki grommela quelques mots indéchiffrables avant de s'installer à une distance respectable de l'adolescent qui lui, fixait son petit-déjeuner d'un œil gêné. Leur brusque changement d'attitude n'échappa guère au regard acéré de leur aînée et encore moins, à Mizu !

La jeune fille ressentit un étrange pincement au cœur en les voyant tous les deux, si proches l'un de l'autre. Pourquoi Kijin ne la regardait-il pas comme il semblait regarder sa cousine ? L'adolescente se mordit les lèvres pour ne pas fondre en sanglots : peut-être qu'elle le dégoûtait, surtout depuis qu'il avait vu à quel genre de jeu Taiyou se livrait avec elle...

De l'eau apparut devant Mizu et se mit à couler le long du kokatsu. La jeune fille, fit mine de renverser la carafe d'eau qui se tenait à sa portée pour faire croire à une maladresse de sa part. Ni Kijin, ni Juuki, trop occupés à manger en silence tout en ressassant leur étreinte de la veille, ne prêtèrent attention à l'agitation de leur amie.

Seule, Aisu remarqua le comportement de sa cousine.
Un curieux sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme : enfin, ses petits se dévergondaient un peu ! Cupidon avait-il survolé sa demeure ? Elle ne put réprimer un soupir de déception : il aurait dû s' arrêter un instant pour boire un verre en sa compagnie, un dieu grec, voilà qui lui aurait permis de connaître le grand frisson avec un autre que Taiyou !

L'écrivain esquissa un petit sourire narquois avant d'entamer un hymne bien connu, qui renforça la gêne des deux adolescents :

L'amour est un oiseau rebelle

Que nul ne peut apprivoiser...

Juuki, le visage plus qu'écarlate, lui décrocha un mauvais regard. La jeune fille ne put contenir davantage sa fureur et le plateau du petit-déjeuner s'enflamma. Mizu tendit la main au-dessus des flammes et de l'eau jaillit de ses doigts.

— Tu devrais apprendre à davantage contrôler tes émotions, Juuki, déclara la maudite tout en en jetant un sombre regard à sa cousine.

— Toi, Miss Parfaite, on t'a pas sonné !

Les deux rivales se levèrent en même temps, prêtes à en découdre. Juuki s'apprêtait à sauter par-dessus la table du petit-déjeuner carbonisé pour étrangler son ennemie, mais un bloc de glace se décrocha du plafond et tomba entre les deux jeunes filles, mettant ainsi fin au duel. Mizu, un peu honteuse de sa réaction, se rassit sans proférer la moindre parole. Juuki quant à elle, brandit son poing en direction d'une Aisu qui arborait un air détaché.

— Toi, la perverse, mêle-toi donc de tes affaires !

— Du calme, les filles, murmura Aisu tout en portant une cigarette à ses lèvres. Les mauvaises ondes, ça me tue l'inspiration. D'ailleurs, je me demande bien qui les provoque...

Elle se tourna vers Kijin et lui adressa un clin d'œil taquin. Le jeune homme, encore tout étonné par le duel auquel s'était livré les deux cousines, ne sut comment réagir et se mit à contempler son bol afin de masquer ses joues écarlates. Aisu ne put réprimer un sourire amusé : tout de même, quel bourreau des cœurs, ce petit démon! 

Tout d'un coup, Juuki fut prise d'une violente quinte de toux. Kijin releva la tête et lui décrocha un regard inquiet.

— Juu, ça va ?

— Ouais, grommela la jeune fille en reniflant avant d'essuyer son nez avec la manche de son uniforme. C'est juste un sale microbe. 

— Tu es sûre ? Tu n'as pas l'air de ton assiette. 

Mizu en voyant le regard que posait Kijin sur Juuki, ne put réprimer un mouvement de jalousie. Pourquoi Juuki se comportait-elle ainsi avec Kijin ? Elle avait déjà Suna ! Alors pourquoi s'amusait-elle à séduire Kijin ? Pour la faire souffrir elle, la pauvre Mizu, qui n'avait jamais connu l'amour ? N'avait-elle pas le droit elle aussi, de posséder quelqu'un qui l'aimerait malgré son passé, malgré ses faiblesses ?

Pour tenter de chasser ce sentiment qui lui était encore inconnu, la jeune fille se leva d'un bond. Surpris par ce mouvement brusque, inhabituel de la part de la si calme Mizu, ses cousines et son ami lui lancèrent un regard étonné.

— On va être en retard au lycée, fit l'adolescente tout en rougissant de honte.

Aisu expira une profonde bouffée de nicotine et lorsqu'elle vit le regard malheureux que Mizu posait sur Juuki et Kijin, l'écrivain comprit. Ainsi, son protégé était courtisé par ses deux cousines. Voilà qui ne manquerait pas de mettre un peu de piment dans la vie inintéressante de ces trois empotés d'adolescents ! Cela la soulageait quelque peu : enfin leurs hormones se mettaient en ébullition !

Kijin parvint enfin à détacher son regard de Juuki et se releva. La jeune fille voulut l'imiter mais elle fut prise d'une autre quinte de toux qui la cloua sur place. Kijin se tourna vers elle, une ride soucieuse était apparue au creux de son front.

— Tu ferais mieux de rester là, murmura-t-il tout en aidant son amie à se redresser.

— Ça va, bougonna une Juuki rougissante tout en le repoussant gentiment. J'ai pas besoin de ton aide !

Aisu esquissa un sourire amusé :  cette scène pleine de romantisme mettait son petit cœur bien plus en émoi que les films à l'eau de rose qu'elle regardait en cachette! Passé ce court instant de béatitude, elle tenta de prendre un visage plus adulte.

— Kijin a raison ma belle, déclara-t-elle tout en écrasant sa cigarette dans son verre de saké vide. Tu remontes te coucher ; quant à moi, je vais de ce pas...

Elle se leva d'un bond en faisant sursauter la table du petit déjeuner. Une lueur malicieuse traversa son regard clair.

— Appeler mon docteur favori ! s'écria-elle avant de se lancer sur le téléphone, sous le regard effaré de ses trois protégés.

Elle s'empara du combiné et composa le numéro qu'elle connaissait par cœur, à la vitesse de l'éclair. La sonnerie retentit une fois, deux fois, au bout de la troisième, elle entendit une voix ensommeillée, reconnaissable entre mille, grommeler :

— Allô ?

— Raiu, docteur de mon cœur ! Dieu de mes jours et de mes nuits, j'espère que je ne te dérange pas ?

À l'autre bout du fil, le pauvre Raiu, après une nuit blanche à veiller sur Tsuki, venait à peine de s'endormir. Il grimaça en entendant la voix de sa cousine, exaspérante dès le matin, surtout lorsqu'il vous manquait plusieurs heures de sommeil. Il poussa un grognement inaudible en guise de réponse, ce qui ne manqua pas de déclencher un sourire sur le visage de son interlocutrice.

— Je prends ça pour un oui, Serial Lover. Dis, je t'appelle parce que notre volcan humain...

À ces mots, Juuki lui décrocha un regard furieux, auquel Aisu répondit par un petit geste désinvolte de la main gauche.

— Semble être sous l'emprise d'un mauvais virus. Pourrais-tu dans ta grande clémence, venir l'examiner ?

— Seulement en fin de matinée, cela te convient ?

— Tu veux même venir tout de suite, murmura Aisu d'une voix sensuelle. Même si tu n'es pas habillé, ce n'est pas grave... Je suis en train de t'imaginer allongé sur ton petit futon, simplement vêtu de ton adorable boxer noir, tu sais celui qui te moules si bien... Dis, puis-je te rendre une petite visite pour me faire pardonner ce coup de fil matinal ?

Le médecin, qui effectivement se trouvait dans la situation que venait de décrire l'écrivain, rougit. Un coup de tonnerre se fit entendre au-dessus de sa tête et comme pour échapper aux assauts d'une Aisu qu'il croyait douée de pouvoirs mentaux insoupçonnés, il remonta ses draps sur ses épaules en un geste pudique.

— Voyons Raiu, s'écria la maudite qui venait de percevoir sa gêne, il ne faut pas être à ce point effarouché ! Je sais que tu meurs d'envie que je vienne te rejoindre dans ta modeste demeure ! Je suis même prête à me déguiser en infirmière et à t'apporter ton petit déjeuner au lit, si tel est ton désir !

— Ta perversité et ton idiotie me laisseront toujours aussi perplexes, conclut alors Raiu en reposant le combiné, un sourire malicieux accroché aux lèvres.

Aisu éclata de rire :

— Peut-être qu'il préfère les hôtesses de l'air !

Voyant que l'heure tournait, Kijin et Mizu laissèrent Juuki aux soins d'Aisu et prirent le chemin du lycée.

Mizu surveillait discrètement Kijin du coin de l'œil : à quoi pouvait-il bien songer, à Juuki ? Elle dut se faire violence pour ne pas fondre en sanglots. Ainsi, c'était donc ça, l'amour... Cette douleur, cette souffrance indicible et indescriptible. La blessure était encore plus cruelle lorsque l'objet de cet amour ne vous portait guère attention.  Elle détestait Kijin pour les tourments qu'il infligeait, sans le savoir, à son cœur blessé mais plus les jours passaient, plus elle devait se rendre à l'évidence : elle l'aimait. 

De son côté, Kijin lui, ne savait pas que les pensées de son amie étaient tournées vers lui. Un autre sujet le préoccupait. Ce n'était pas Juuki qui l'obsédait mais Tsuki Kamiaku. Le souvenir de leur rencontre au Manoir était gravée en lui. Sa voix et son simple souvenir parvenaient à le plonger dans une profonde mélancolie. Il songeait à ce rêve de la nuit passée, toujours le même, mais qui avait pris une autre signification à ses yeux depuis qu'il avait compris que c'était Tsuki Kamiaku, qui le suppliait de lui venir en aide.

Sans s'en rendre compte, Kijin effleura  sa bouche de son index.
Il ignorait qu'il souffrait du même mal que ses deux amies.

Notes et autres blablas

Le titre du chapitre est un clin d'œil à la chanson de Michel Sardou : " Elle court, elle court, la maladie damourrrr". 😅

La chanson fredonnée par notre Aisu nationale (carburant au saké dès le réveil) est L'Amour est un oiseau rebelle issu de l'opéra Carmen.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro