≍ 8. Sortie entre amis ≍
La semaine s'était écoulée rapidement, entre les cours et les entraînements. Maiko avait pu rencontrer tous ses professeurs et elle avait également bien avancé sur son dossier avec Izuku et Katsuki. La plupart du temps, le travail de groupe se déroulait en silence, et ils n'échangeaient que rarement leurs informations. Ça évitait une dispute inutile.
Samedi matin était arrivée, et la classe avait décidé de sortir au centre ville de Musutafu pour se promener entre amis. Maiko venait de sortir de la douche, et elle se dirigea rapidement dans sa chambre, avant de ne faire une mauvaise rencontre dans le couloir. Elle n'avait pas envie de voir Mina, débordante de joie, alors qu'elle-même ne portait qu'une serviette autour de son corps. Une fois dans sa chambre, elle s'essuya et chercha de quoi s'habiller pour la journée. Elle attrapa un débardeur noir, et un jean taille haute, et alors qu'elle enfilait un gilet léger, quelqu'un toqua à la porte.
— Maiko ! T'es prête ? hurla Mina.
La jeune fille ne répondit pas, et brossa ses cheveux en quelques coups. Elle les attacha en chignon, comme à son habitude, et mit ses chaussures. Pendant ce temps, Mina tambourinait contre la porte.
— J'arrive ! répondit Maiko en haussant la voix. Elle attrapa son sac et sortit dans le couloir en fusillant son amie du regard.
— T'en as mis du temps !
— Je suis sûre que t'as réveillé les autres classes avec tes braillements, marmonna Maiko en se dirigeant vers les escaliers.
Elle les dévala, suivie de Mina. Lorsqu'elles arrivèrent dans le hall d'entrée, Maiko remarqua qu'il manquait encore la moitié de leur groupe. Tsuyu et Ochaco discutaient doucement d'un côté, tandis qu'Eijiro et Denki ne se privaient pas de parler plus fort. Katsuki écoutait de la musique sans faire attention aux autres, et Tenya grondait ses camarades trop bruyant. Eiko s'était assise sur l'un des canapés, et échangeait avec Kana et Izuku.
Maiko profita de ce moment pour appeler sa mère. Elle avait décidé de rentrer et de dormir chez ses parents le soir, et sa mère accepta avec joie. Elles se mirent à parler de leur semaine, le sourire aux lèvres. Maiko riait en racontant les quelques événements bizarres que ses camarades de classe avaient fait en seulement cinq jours. Une vingtaine de minutes plus tard, tout le monde était prêt, et le groupe se mit en route. Maiko salua sa mère et rejoint Mina et Eijiro.
— C'était Hana ? demanda le garçon. Maiko hocha la tête et il reprit : comment elle va ? Ça fait longtemps qu'on l'a pas vu. Et ton père ?
— Mes parents vont bien. Et mon père enquête toujours sur des vilains. Il y a un groupe qui arrête pas de lui échapper en ce moment, et on le voit pas trop à la maison...
— Wow, il y a des gens qui sont capable de passer sous le radar de ton père ? s'exclama Mina, presque émerveillée.
— Je suis sûr qu'il réussira à les coincer, renchérit Eijiro en posant une main sur l'épaule de Maiko. Il regarda Mina et lui fit signe de ne pas dire ce genre de chose.
— Enfin bref, et vous, vos vieux ? sourit Maiko en s'asseyant sur le banc de l'arrêt de bus.
— Ma mère veut que je sois dans les cinq premiers de la classe, soupira Mina. Maiko et Eijiro se mirent à rire, et la fille à la peau rose se mit à bouder.
— T'as cas demandé à Katsuki des cours, se moqua gentiment Eijiro.
Mina le frappa à l'épaule, et ses deux amis rirent encore plus fort. Katsuki, qui était à côté d'eux depuis le début, enleva son casque pour leur crier de la fermer. Maiko, qui était dos à lui, se mit à l'imiter en grimaçant, augmentant le fou rire d'Eijiro, et le sourire de Mina. Le blond attrapa brusquement l'épaule de la manipulatrice de l'eau pour la retourner vers lui avec force. Elle avait déjà reprit son visage habituel.
— Oui ? sourit Maiko.
— Tss.
Katsuki la poussa et partit plus loin, à quelques mètres du groupe de la classe. Il augmenta le son de sa musique, et plongea ses mains dans ses poches, insultant mentalement tous ceux qui s'approchaient de lui — camarade comme passant.
Le bus arriva, et les élèves de la 2-A se retrouva à l'étroit. Maiko était coincée entre Izuku et Eiko. Elle se mit à discuter avec la fille lézard, se retenant de rire devant le visage écarlate de son camarade aux cheveux verts foncés. Izuku était collé à Maiko d'un côté, et à Ochaco de l'autre. Cette dernière ne semblait pas tellement plus à l'aise. Elle mourait de chaud, et essayait de garder un visage passible devant l'élu de son coeur. Mais elle grimaçait plus qu'autre chose.
— Enfin arrivé ! cria Denki en sortant du bus. Pourquoi j'étais pas bloqué entre deux filles...
— Arrête de te plaindre, murmura Minoru en trainant le pas, le regard vide. J'ai vu de trop près les fesses de... je me sens pas bien...
Il partit en courant vers le centre commercial devant lui, sans que personne ne fasse attention à lui.
Pendant ce temps, Hide observait partout autour de lui. Il était arrivé à Tokyo deux mois auparavant, et tout lui semblait immense. Habitué à la nature et à la mer, il avait encore du mal avec les bâtiments de verre et d'acier.
— Tu vas bien ? fit tout à coup une voix féminine. T'as l'air perdu !
— Mina ? Oh oui, j'ai... pas encore réussi à m'acclimater à Tokyo. Je viens de la campagne, rit-il. Tu n'étais pas avec Maiko, Eijiro et Katsuki ?
— Perdu mais observateur... Eijiro est partit voir des trucs de mecs avec Denki et Hanta, et les deux autres sont partis chacun de leur côté... De vrais amis !
Hide sourit, et proposa à la jeune fille de se promener avec lui. Mina accepta avec plaisir.
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Maiko s'était éclipsée rapidement. Elle voulait acheter un petit quelque chose à sa mère, et si elle n'y allait pas tout de suite, elle était sûre d'oublier. Elle s'était sentie coupable d'abandonner son amie, mais elle savait très bien que si elle emmenait Mina, elle se ferait trimballer dans tous les magasins sans acheter quoi que ce soit.
La jeune fille entra dans le premier magasin devant elle, et fouilla parmi les rangées pour trouver un vêtement qui plairait à sa mère. Après un bon quart d'heure de recherche, elle trouva un petit gilet violet, qui irait parfaitement avec la chevelure noire de Hana. Elle se dirigea vers la caisse pour le payer.
Son sac en papier dans la main, Maiko sortit du magasin, un sourire plaqué aux lèvres. Elle partit en direction d'une petite boutique pour acheter de quoi manger, son ventre criant famine.
Alors qu'elle se promenait tranquillement à l'extérieur, elle entendit un bruit étrange. Ça ressemblait à des couinements de douleur. Maiko fronça ses sourcils, et s'avança doucement vers une petite ruelle. Elle écarquilla les yeux en voyant la scène devant elle.
Un groupe de garçons, âgés d'environ sept ou huit ans, entourait quelqu'un, replié sur lui-même au sol. Celui-ci tremblait, et chacun des coups qui lui portaient les autres le faisait gémir de douleur. Sans attendre un seul instant, Maiko laissa tomber son sac et son repas au sol, et elle s'élança vers les enfants.
— Non mais vous êtes malades ! hurla-t-elle en se jetant à genou auprès du blessé. Dégagez d'ici bande d'imbéciles, et si je revois même votre ombre, j'appelle la police !
Les garçons prirent peur, et s'enfuirent en courant sans demander leur reste. Maiko toucha doucement la tête de l'enfant au sol, et lui demanda de sa voix la plus douce :
— Est ce que ça va ? Ils sont partis, ne t'en fais pas.
Toujours recroquevillé sur lui-même, il avait ses bras sur sa tête, et tremblait. Maiko l'entendait étouffer des sanglots, et elle l'obligea à lui faire face.
Il devait avoir le même âge que ses agresseurs. Ses cheveux noirs étaient pleins de poussière, et il avait des égratinures partout sur le visage et les mains. Maiko se doutait que le pire était caché. Elle posa une main chaleureuse sur son épaule, et se mit à lui chuchoter des mots réconfortants. Les larmes aux yeux, il se jeta dans ses bras en appelant sa mère. La jeune fille fut décontenancée un instant avant de prendre les choses en main. Elle attrapa le garçon dans ses bras, et se mit debout. Il entoura son cou avec ses bras, et il continua à pleurer dans le creux du cou de Maiko.
— Pourquoi ils te faisaient du mal ?
— Parce que j'ai pas d'alter, réussit-il à dire entre deux sanglots.
Les traits de Maiko se déformèrent quelques secondes à cause de la rage et elle reprit son visage habituel, souriant.
— On va aller voir la police, d'accord ?
— Non ! Je veux ma maman...
— D'accord, d'accord. Il va falloir que tu m'aides mon bonhomme. Comment tu t'appelles ?
— Takeru Ichinose.
Maiko le remonta dans ses bras, alors qu'il commençait à glisser, et sortit de la ruelle. Elle se figea en voyant Katsuki appuyé contre un muret, de l'autre côté de la route. Elle se dirigea vers lui, en espérant avoir tord.
— T'es là depuis combien de temps ? lui demanda-t-elle en arrachant son casque de ses oreilles.
— Tu veux crever ? hurla le blond en faisant crépiter ses paumes.
— J'ai dit : t'es là depuis combien de temps ?
Maiko n'avait pas envie de sourire. Elle regardait froidement son camarade de classe, tout en caressant doucement le dos de l'enfant dans ses bras.
— J't'ai vu arrivée comme une furie, si c'est ça la question.
— Donc, tu as vu avant moi ce qu'il s'est passé ?
— C'est un sans-alter.
Maiko sentit la rage faire vibrer son corps. Elle posa Takeru au sol, et lui sourit. Puis elle se tourna vers Katsuki, et elle lui asséna un violent coup de poing dans le nez. Elle attrapa les pans de sa veste pour le tirer vers lui. Leur visage ne se trouvait qu'à quelques centimètres, et on pouvait sentir la tension et la colère qu'ils dégageaient.
— Ne pas aider quelqu'un sous prétexte qu'il n'a pas d'alter, c'est de la discrimination. Et ignorer ce genre de chose, ce n'est pas digne d'un héros. Ce n'est même pas digne d'un humain. Tu me déçois Katsuki.
Maiko le lâcha, et attrapa la main de Takeru, qui les observait en silence. Elle partit rapidement, laissant le blond hébété. Il ne savait plus s'il était en colère contre elle, ou contre lui. Il avait vu Izuku dans cet enfant, et ça l'avait empêché d'agir.
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Maiko marchait en serrant la main de l'enfant. Alors qu'elle passait devant un magasin d'électronique, son attention fut portée sur une télé. Une femme parlait d'un cambriolage, qui venait d'avoir lieu dans l'une des plus grosse banque de la ville. Maiko reconnut le nom du groupe auteur du vol. C'était le même que poursuivait son père.
La jeune fille soupira. Elle doutait de le voir dans la soirée. Le commissariat devait être en ébullition.
Elle secoua la tête, et se dirigea à l'adresse qui lui avait donné Takeru. Après avoir envoyé un simple message à Mina et Eijiro pour les prévenir de la situation, elle décida de passer la journée seule. Elle ne voulait pas que sa colère retombe sur quelqu'un qui ne la méritait pas.
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J'espère que ça vous plait ( malgré certains personnages désagréables mdrr )
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