≍ 70. Dérangée ≍
Attention, ce chapitre peut être dérangeant ( comme le titre l'indique ). Voire même un peu crade. Voici le passé de Chlo. ( Bon en vrai, je crois que c'est quand même très crade. Si vous êtes sensible au sang etc, ne lisez pas le chapitre. Mettez juste un commentaire ici pour me prévenir, et je vous fais un résumé pour vous épargnez les détails ).
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— Maman, regarde le joli chat ! s'écria une enfant en pointant du doigt le félin, perché sur un muret, se dorant au soleil.
La femme, qui tenait son enfant d'une main inattentive, répondit à sa fille sans vraiment s'en préoccuper, observant avec insistance l'écran de son téléphone. La petite fille perdit son sourire, avant de lancer un dernier regard au chat, qui n'avait pas bougé d'un centimètre.
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La fillette aux yeux bleus clairs caressait le pelage sombre et poisseux du chat, qui avait été à moitié écrasé sur une voiture, devant sa maison. Accroupie sur le trottoir, elle observait avec une attention particulière, presque malsaine pour son jeune âge, les tripes ensanglantés, éparpillés sur l'asphalte, qui sortait du ventre ouvert du félin.
— Kyoko ! Rentre à la maison ! hurla la voix de sa mère depuis la porte d'entrée.
Ladite Kyoko se retourna pour regarder sa mère. Elle avait couvert son téléphone de sa main pour l'appeler, et aussitôt, elle avait repris sa conversation téléphonique. La fillette se remit debout, et dit au revoir au cadavre encore chaud avec un sourire. Elle courut pour rejoindre le hall de la maison, les mains encore tâchées de sang.
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— Maman, maman ! Regarde ! Maman !
La femme jeta un regard à sa fille, maintenant âgée de quatre ans. Kyoko profita de ses quelques précieuses secondes où sa mère lui portait de l'attention, et lui montra une plante en pot qui reposait près d'une fenêtre. Elle posa un doigt sur la terre, et une toute petite pousse verte en sortit. Kyoko, absolument ravie de ses toutes premières utilisations de son alter, reporta son regard heureux vers sa mère.
Son faux sourire ne parvint pas à cacher son regard ennuyé. Kyoko perdit son sourire alors que sa mère détournait le regard pour se pencher sur un tas de feuille devant elle.
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Kyoko était assise au fond du jardin. Depuis maintenant plusieurs mois, elle y passait des journées entières, occupée à jouer avec les fines racines qu'elle réussissait à faire pousser. Parfois, elle essayait d'attraper des bestioles qui passaient par là. Elle les trouvait misérables, à fuir à toute vitesse, ou encore lorsqu'elle les tenait dans sa main, et qu'elles remuaient leurs nombreuses pattes pour tenter de se dégager de sa prise.
Un jour où la mère de la petite Kyoko avait réussi à boucler toutes ses responsabilités pour son travail, elle sortit dans le jardin, pour surveiller la fillette. Son mari n'était pas souvent présent, travaillant toute la journée pour ne rentrer qu'à la nuit tombée. Les cheveux roses de sa fille traînaient par terre, et la mère ne voyait que son dos.
Intriguée de voir son enfant aussi concentré, elle se rapprocha. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorsqu'elle vit que Kyoko tenait, entre les racines qui sortaient de terre, un oiseau. L'une d'elles était enroulée autour du cou du volatile, et deux autres tenaient les serres de l'oiseau. Il tentait de battre des ailes pour sortir de cette étrange prison, et avant que la femme ne puisse dire le moindre mot pour dire à sa fille de libérer l'animal, Kyoko serra le poing devant elle. La racine se resserra tellement autour du fin cou qu'un faible craquement résonna dans le jardin. Le bruit n'était pas vraiment très fort, mais il résonna encore et encore dans les oreilles de la mère.
— Oh, Maman ! Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Kyoko en lui jetant un regard.
Ses yeux bleus clairs ne montraient aucun état d'âme. Elle venait de briser le cou d'un petit animal, et elle semblait ne rien ressentir.
— Kyoko, qu'est-ce que tu as fait ?
— J'ai puni l'oiseau ! sourit la fillette.
— Mais... pourquoi ? murmura la femme. Sa fille la terrifiait.
— Il a voulu me voler l'insecte que j'avais dans les mains.
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Pendant quelques années, la mère de Kyoko avait essayé de cacher par tous les moyens ce côté morbide et répugnant de sa fille, même à son mari. Kyoko avoisinait maintenant les dix ans, et personne n'était au courant du penchant pervers et malsain de la jeune fille. Pourtant un jour, alors qu'elle rentrait de l'école, un groupe de garçon de sa classe la suivit. Ils la coincèrent dans un recoin éloigné des rues passantes. Ils avaient remarqué l'étrange lueur qui brillait dans les yeux de Kyoko. Ils avaient vu qu'elle n'était pas comme eux. Qu'elle n'était pas normale. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'était que la petite fille se rebelle. Ils avaient pensé avoir l'ascendant sur elle, la contrôler par la peur en étant plus nombreux.
Des cris aigus et horrifiés avaient retenti de la rue lorsque les racines de Kyoko étaient passées au travers de leur peau, trouant avec une facilité déconcertante leurs vêtements, laissant tomber au sol leurs entrailles par le trou béant dans leur abdomen.
Kyoko se mit à rire avec délice en voyant tout le chaos qu'elle avait causé. La peur. Non, encore mieux, la terreur dans leurs yeux. Elle s'en délectait. Elle n'en avait pas eu assez. Les corps sans vie de ses anciens camarades de classe étaient éparpillés au sol, dans les flaques d'hémoglobine rouge. Les yeux bleus, froids et fous, de Kyoko se tournèrent vers la rue adjacente. Elle devait trouver quelqu'un d'autre. Encore.
Alors qu'elle s'était en marche vers ces corps grouillant de vie, une silhouette tomba du ciel, directement devant elle. De larges ailes sombres, sûrement trop larges pour la ruelle, étaient ouvertes dans le dos de ce mystérieux homme.
— Arrête-toi maintenant ! fit l'inconnu d'une voix grave.
Kyoko comprit, en voyant sa silhouette, sa façon de se tenir, le grain de sa voix, qu'elle avait au moins une quinzaine d'années de plus qu'elle. Elle décida de passer outre son ordre, même s'il avait l'air menaçant. Ses muscles roulaient sous sa peau foncée, et ses cheveux noirs, épais, étaient attachés en un chignon sur le haut de son crâne.
Elle fit un pas vers lui.
— Si tu continues comme ça, ta famille ne pourra plus rien pour toi.
Kyoko s'arrêta. Les mots de sa mère lui revinrent en tête. Elle ne devait pas montrer cette partie d'elle devant les autres. Mais... les autres étaient morts. Alors, elle ne craignait plus rien. Mais lui... il l'avait vue. Il devait aussi mourir.
— Si tu pars maintenant, tu peux avoir une chance de ne pas être arrêtée par la police. Cours.
La voix grave de l'inconnu avait un effet puissant sur elle. Elle l'apaisait. Sa folie redevenait peu à peu maitrisable. Alors, elle tourna les talons et partit en courant chez elle le plus vite possible.
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— Cinq enfants ont été retrouvés, ce jeudi soir, dans la rue Noroi, près de l'école Taidana. Il semblerait que les victimes aient été agressées entre quinze et seize heures. Leur identité est pour le moment inconnue, l'état de leur corps ne permettant pas l'identification faciale. Un homme a été vu dans les environs, couvert de sang, au même moment. Voici une photo. Si vous voyez cet individu, ne cherchez pas à l'approcher, il est très dangereux. Appelez la police après vous être mis en sécurité...
Kyoko avait le regard fixé sur l'écran de la télé, qui diffusait l'image de l'homme qu'elle avait rencontré la veille. Pourquoi est-ce qu'il était couvert de sang ? En plus, il n'avait absolument rien voir avec ça. L'écran de la télévision devint noir tout à coup. Kyoko vit la télécommande dans la main de sa mère. Sa main tremblait.
— Qu'est-ce que tu as fait, Kyoko ? demanda simplement sa mère, sans même osé regarder sa fille. C'était toi, pas vrai ?
La jeune fille se contenta de se rasseoir face à la télé, les yeux observant l'écran noir. Le manque de réponse de sa fille lui fit l'effet d'un coup de poing. Elle déglutit difficilement, avant de poser la télécommande sur la table basse. L'atmosphère avait changé. Elle était lourde, froide. Macabre.
— Tu ne le diras à personne, hein ?
La femme plaqua ses mains, horrifiée, sur sa bouche, dans l'espoir de s'empêcher de hurler. Elle fit un pas en arrière, puis deux. Elle sentait qu'elle devait partir le plus loin possible de cette enfant possédée par un démon. Sa fille était complétement folle. Elle n'avait que dix ans pourtant. Et malgré son jeune âge, elle avait déjà torturé d'innombrables animaux, au fond du jardin. La femme le savait. Elle avait bien vu les tas de terre qui apparaissaient ici et là. Et la veille, elle avait finalement assassiné cinq garçons de son âge. Et elle n'était pas perturbée du tout.
Si elle restait là, elle serait la prochaine. Mais, n'était-ce pas son devoir de se débarrasser elle-même de sa chair ? N'était-ce pas sa responsabilié ?
— Maman, tu ne rien rien, n'est-ce pas ?
Kyoko venait de se lever, et se mit debout face à sa mère.
— Ne m'approche pas ! hurla-t-elle en protégeant son visage avec ses bras. Elle fit volte-face avant de courir vers la cuisine. La seule chose qu'elle avait en tête, c'était le jeu de couteau qui reposait sur le plateau de travail. Mais avant même d'atteindre la pièce, elle sentit une douleur inimaginable dans sa jambe.
Elle tomba en avant, criant de douleur à s'en arracher la voix. Elle regarda ses jambes avec une terreur infinie, et elle comprit ce qu'il s'était passé. Kyoko avait utilisé l'une de ses racines, qui avait poussé à travers le sol de la maison. La pointe de la plante était passée au travers de la cuisse de la femme, mais le reste de la racine était bien plus gros. Sa propre fille venait de lui trancher la jambe.
Si Kyoko ne l'achevait pas avant, elle mourait en se vidant de son sang.
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Kyoko avait disparu le jour d'après. Elle avait attendu que son père rentre le soir pour lui faire subir le même sort. Elle avait décidé de ne laisser personne derrière elle. Et maintenant, elle devait partir loin, avant que la police ne la rattrape. En levant les yeux vers le ciel, elle vit une grande silhouette voler au dessus de sa tête.
Celle-ci plongea vers elle à une vitesse vertigineuse. Kyoko resta là, sans bouger, au milieu de la route, son sac à dos sur les épaules. C'était le même homme. Celui qu'elle avait vu deux jours plus tôt. Il atterrit à quelques mètres d'elle avec puissance mais grâce. Ses ailes se replièrent naturellement dans son dos. Il fit quelques pas, s'approchant d'elle. La fillette de dix ans avait mal au cou pour pouvoir regarder ce géant. Il s'accroupit devant elle.
— Tu vas faire quoi maintenant ?
Même en se mettant à sa hauteur, l'homme la dépassait toujours.
— Pourquoi ils ont dit à la télé que c'était toi qui les avait tués ? demanda Kyoko en ignorant sa question.
— C'est facile de mettre ça sur le dos de quelqu'un qui est déjà connu dans ce domaine, répondit l'inconnu en haussant les épaules. Et donc ? Maintenant que tu n'as plus personne, qu'est-ce que tu vas faire ?
— Je sais pas.
— Tu peux venir avec moi le temps de trouver ce que tu veux faire. Qu'est-ce que tu en dis ?
Kyoko se mit à réfléchir intensément.
— Tu t'appelles comment ?
— Tu peux m'appeler Raven.
— Et tu habites où monsieur Raven ?
Non, Raven n'est pas un pédo, merci mdrr
Et sinon, je m'excuse parce que ça fait longtemps que j'ai pas posté. Je voulais finir Contrôle mental pour commencer une autre histoire, et puis j'avoue avoir un peu de mal à écrire la fin de ce livre. Bref, j'espère que ça vous aura quand même plu :)
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