≍ 20. Labyrinthe - Partie 2 ≍
Ce qui rendait le labyrinthe étrange, c'était le silence omniprésent. Il n'y avait pas le moindre vent, et seuls les pas du groupe de Katsuki résonnaient entre les murs, ainsi que le cliquetis des menottes.
Tout à coup, un bruit sourd vint de derrière eux, et en se retournant, le groupe vit une énorme boule de métal arrivée du haut des murs. Une espèce de rampe s'était créée au même moment. Katsuki envoya une grosse explosion sur l'objet qui roulait vers leur direction, mais elle ne fut même pas égratignée. Maiko dressa aussitôt un mur aquatique, qui se brisa à cause du poids de la boule.
— On court ! cria-t-elle en tirant sur les menottes de ses amis.
— Je ne fuirai devant rien ! rétorqua Katsuki en tirant sur son poignet lié.
Maiko ne put bouger, et Mina et Eijiro ne savaient pas quoi faire, alors que la boule géante menaçait de les écraser d'une minute à l'autre.
— Décidez-vous ! s'exclama Mina.
— Maiko a raison, vos deux attaques n'ont pas marché, et si on reste là une seconde de plus, on va finir aplati ! trancha Eijiro.
Katsuki fusilla ses amis du regard, mais il savait qu'ensemble, il ne pourrait pas être aussi compétant que d'habitude. Il poussa un grognement qui ressemblait à un acquiescement, et il mit son égo de côté.
Les quatre amis se mirent donc à courir le plus vite possible. Comme par hasard, le couloir où ils se trouvaient était en ligne droite, et rien n'empêchait la boule de se diriger vers eux à vive allure.
— Non mais c'est une blague, ça va continuer pendant combien de temps encore ! se plaignit Mina en jetant un coup d'oeil derrière elle.
— Jusqu'à ce qu'on trouve comment l'arrêter, fit Eijiro, qui commençait à s'épuiser. Il avait l'habitude de se battre, de donner et de recevoir des coups, mais l'endurance n'avait jamais été son truc. Il savait déjà ce qu'il allait travailler après le stage.
— Là ! s'écria Maiko en levant sa main menottée à celle de Katsuki pour montrer quelque chose devant eux.
Il y avait un petit trou, d'à peine cinquante centimètre de profondeur devant eux. C'était sûrement leur seule chance d'échapper à ce supplice, et il allait falloir être rapide. Maiko une demie douzaine de bouclier aquatique derrière eux dans l'espoir de ralentir un minimum l'objet qui voulait leur mort.
— Bougez vous ! fit Katsuki.
Lorsque tous furent à proximité, ils se jetèrent au sol, et s'engouffrèrent dans le petit espace. Ils étaient serrés comme des sardines en boîte, et leurs attaches ne facilitaient pas les choses. Quelques secondes plus tard, l'objet métallique passa au dessus d'eux, et ils purent enfin souffler. Mina se mit à rire, soulagée, et Eijiro la suivit. Maiko sourit puis elle s'assit pour observer autour d'eux.
Le sol avait été compressé par le poids de la boule, et elle se demanda à quoi ils auraient ressembler s'ils étaient aussi passer sous la boule compresseuse. Les murs étaient également touchés. Puis elle vit Katsuki, qui la fixait.
— Quoi ?
Le blond ne répondit rien, et il se remit sur ses pieds, forçant Maiko à faire de même, ainsi qu'Eijiro et Mina.
— On continue.
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Le chute parut durer une éternité, mais Eiko parvint à atterrir sur ses jambes, alors que les trois garçons qui l'accompagnaient se vautrèrent au sol. Un craquement soutenez fit entendre, suivi d'un juron venant d'Hide.
— Bordel, ça fait mal...
— Qu'est ce qu'il s'est passé ? demanda Denki en reprenant ses esprits.
— On est au fond du trou, vous allez bien ? s'enquit Eiko en regardant ses coéquipiers. Elle arrivait à les distinguer grâce à sa vision thermique. Ses quelques gènes de serpent lui permettaient de voir les garçons en couleur chaude. Hide, tu es blessé ?
— Ma jambe droite est cassée. Vous inquiétez pas, ça prendra qu'un instant à guérir, les rassura le garçon.
— Comment pouvons-nous sortir d'ici ? se questionna Tenya.
La reptilienne observa tout autour d'elle silencieusement. Loin au dessus d'eux, on pouvait apercevoir la lumière du soleil. À cause de son inattention, ils étaient tous tombés ici. Alors, elle se devait de les faire sortir.
Les murs qui les entouraient paraissaient trop lisse pour qu'ils puissent tous monter, et même si Eiko grimpait avec ses griffes et la force de ses bras, elle doutait de pouvoir y arriver en portant ses trois collègues. Ils allaient donc devoir prendre le couloir qui se dressait devant eux. Eiko marcherait devant pour les guider.
— Quand Hide sera sur pied, suivez moi, dit simplement Eiko.
— Tu arrives à voir quelque chose ? Ce sont les serpents qui voient dans le noir, pas les lézard, si ? demanda Hide en se relevant doucement.
— Disons que j'ai différents gènes, et différentes capacités...
— C'est intéressant, fit Tenya. Hide, es-tu rétabli ?
— On peut y aller !
— Vivement qu'on sorte de ce trou, soupira Denki.
Les garçons suivirent donc Eiko, tout en restant à l'affut du moindre bruit. La pénombre semblait de plus en plus intense, et le froid commença à se faire ressentir. Hide avait l'impression de descendre de plus en plus profondément. Soudain, un bruit se fit entendre, et son écho parvint jusqu'à eux. C'était comme si la terre tremblait. Il se passait quelque chose au dessus de leur tête, mais ils n'avaient pas le temps de s'intéresser à autre chose que leur propre groupe.
— Je vois quelque chose, fit alors Eiko en plissant ses yeux jaunes. On dirait... un escalier.
— Il mène où ? demandèrent Tenya et Hide au même moment.
— Je sais pas, il monte trop haut pour que je puisse voir la fin.
— On dirait que c'est notre seule option, finit Denki.
Mais avant que le groupe ait pu esquisser un pas vers leur sortie, un énième bruit résonna dans l'espèce de grotte où ils se trouvaient. Ca ne disait rien qui vaille.
— J'ai l'impression que ça va pas être si facile.
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Malgré sa mémoire visuelle, Momo avait l'impression de tourner en rond, et ça l'agaçait. Après s'être séparé de tout le monde, le groupe n'avait rencontré absolument personne, et elle trouvait ça étrange. Elle se doutait bien que le labyrinthe était gigantesque — Yuei savait se donner les moyens — mais elle se demandait si il n'y avait pas quelque chose qui clochait. Ils auraient déjà du croiser l'un des quinze groupes !
— Vous ne trouvez pas ça étrange, qu'on paraisse être les seuls ici ? demanda finalement Momo.
— Et moi, j'ai l'impression que les murs bougent, soupira Ochaco.
Fumikage fronça les sourcils, et regarda autour de lui. Il avait aussi cette impression. Izuku se mit à réfléchir, et il marmonna quelques mots incompréhensibles. Ils avaient déjà essayer de passer par dessus les murs, mais ils n'avaient pas tenté de passer au travers ! Ca valait le coup de tenter une percée. Et il voulait voir de quoi était capable ce labyrinthe. Après tout, il avait réussi à détecter leur tentative de fuite. Est-ce qu'on les observait ? Ou alors, les murs les ressentaient eux mêmes ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit.
— Je vais essayer de casser un mur, annonça Izuku en activant son pouvoir. On aura peut-être quelques réponses à nos questions.
Le garçon mit un peu de force dans ses jambes, et il envoya un coup de pied circulaire dans le mur de terre. Un nuage de poussière les fit éternuer, et après quelques secondes à attendre qu'ils puissent y voir clair, ils purent constater qu'un trou béant s'était formé devant eux.
— Les murs ne sont pas très solides, constata Izuku. On peut facilement aller en ligne droite en continuant comme ça !
Il avança sa main vers la brèche, et il tressaillit en entendant la voix d'Ochaco dans son oreille. Elle tira violemment sur leurs menottes, et le garçon s'affaissa contre elle, alors que le mur se rematérialisait rapidement sous leurs yeux ébahis. Au même moment, un pan entier de mur coulissa derrière eux, laissant apparaître un nouveau chemin.
— Pas solide, mais apparemment réactif, maugréa Fumikage. Comment on va pouvoir sortir si ce labyrinthe change de forme ?
— Ca commence à m'énerver, fit Ochaco, encore rouge alors qu'Izuku se dégageait rapidement d'elle.
— Il faut que nous soyons rapide. On va devoir laisser des marques différentes à chaque mur, s'en rappelait, savoir si elle venait de votre droite ou gauche, ou de devant ou derrière nous. On va se chauffer le cerveau ! expliqua Momo en créant des marqueurs noirs. Elle en tendit un à chacun de ses camarades, et fit de même avec de petits calepins.
— Ton alter est si pratique ! sourit Ochaco à son amie.
— Merci...
— Bon, au travail, fit Izuku en inscrivant un premier symbole sur le mur qui venait se bouger.
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Ils avaient beau se débattre, ils s'enfonçaient de plus en plus dans la masse gluante et grouillante qui les entourait. C'était comme un sable mouvant vivant. Tsuyu jeta un regard circulaire autour d'elle, jusqu'à apercevoir un endroit où elle pourrait agripper sa langue. Shoto ne pouvait pas geler la surface, puisque ses camarades seraient également bloqué. Shinso ne pouvait rien faire avec sa voix, et Kana se demandait si elle n'allait pas avoir la phobie des insectes après ça.
Tsuyu envoya sa langue autour d'une branche épaisse qui sortait de terre, dans la falaise au dessus d'eux. Puis elle demanda à Shoto de tout geler.
— Mais je peux pas, vous ne pourrez pas sortir !
— Tu fais fondre la glace autour de nous chacun notre tour, répondit la fille grenouille en bafouillant. Sa langue l'empêchait de parler correctement. Je ne vais pas tenir longtemps comme ça !
Le fils du numéro un sortit sa main de glace des insectes, et il gela l'étendue en une fraction de seconde. Tsuyu commença à perdre connaissance, puisque le froid la forçait à entrer en hibernation pour sa sécurité.
— Tsuyu ! s'écria Kana, qui ne s'y attendait pas.
— Ca va aller, il faut juste être rapide...
Shoto fit chauffer la moitié de son corps, et les menottes se mirent à rougoyer. La glace autour de lui fondit, et il put s'extraire de sa prison rapidement. Il posa sa main sur la fille grenouille, et il réchauffa doucement son corps. Il activa ses flammes sur la glace autour d'elle, et il l'attrapa pour la sortir à son tour. Il fit de même pour Shinso et Kana, et une fois sa mission finie, il leur montra la distance qu'ils leur restaient à parcourir.
— Vaut mieux pas trainer, dit Shinso.
Le groupe se mit à trotter sur les insectes gelés, glissant presque à chaque pas. Le reste du trajet se fit en silence, et Kana se retenait de rire à chaque fois qu'elle voyait Shinso tomber par terre. Mais elle ne riait pas autant quand il l'entrainait dans sa chute, ou quand elle-même tombait, et qu'elle se faisait trainer par ses coéquipiers. Elle espéra que personne ne filmait ça.
Arrivés devant le mur, Shoto forma une plateforme gelée pour pouvoir remonter sur leur chemin. Une fois les pieds sur la terre ferme, tous laissèrent échapper un soupir de soulagement. Ils ne se doutaient pas que le labyrinthe entier était piégé, jusqu'à ce que Kana marche sur une salle, qui s'enfonça dans le sol. Un cliquetis retentit, et un déluge de flèche leur tomba dessus. L'une d'elles entailla l'épaule de la manipulatrice du sang, et instinctivement, elle forma une épée. Avec sa lame noire, elle brisait les projectiles qui venaient vers elle, créant une espèce de barrière entre ses camarades et les flèches.
Shoto réagit presque imméditatement, et un bouclier de glace prit forme au dessus de leur tête. Les flèches s'encastraient dessus, et Kana baissa le bras, en voyant qu'elle n'avait plus besoin de protéger les autres. Elle ne servait plus à rien.
Soudain, son coeur se mit à battre plus vite. Le seul bruit qu'elle entendait, c'est son sang qui pulsait dans ses oreilles. Elle sentit sa mâchoire trembler, et elle comprit qu'elle risquait de faire une bêtise. Elle se retourna doucement vers ses trois camarades, et ses yeux appelèrent à l'aide. Elle croisa le regard de Shinso, et son corps bougea tout seul. Elle leva son épée et puis, plus rien.
Maiko et compagnie souhaite du courage à ceux et celles qui passent leurs épreuves !
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